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CollĂšge pontifical grec de Rome

Le CollĂšge pontifical grec (ou CollĂšge Saint Athanase des Grecs) est une institution acadĂ©mique et rĂ©sidence pour prĂȘtres et sĂ©minaristes catholiques de rite byzantin, sise au no 149 de la via del Babuino, Ă  Rome. FondĂ© en 1577 par le pape GrĂ©goire XIII il accueille des Ă©tudiants grecs, roumains, bulgares, arabes (melchites), serbes et d’autres nationalitĂ©s, ce qui les unit Ă©tant le rite byzantin. Des Ă©tudiants orthodoxes y sont Ă©galement reçus. Longtemps dirigĂ© par les jĂ©suites le collĂšge grec est aujourd’hui sous la responsabilitĂ© des bĂ©nĂ©dictins orientaux de Chevetogne.

L'Ă©glise Saint-Athanase est l'Ă©glise du collĂšge grec

Histoire

DĂ©sireux de venir en aide aux chrĂ©tiens grecs qui, avec la chute de l’empire de Byzance et l’occupation des Balkans par les Turcs ont perdu tout point de rĂ©fĂ©rence culturelle et religieuse, GrĂ©goire XIII fonde le CollĂšge grec : c’est la bulle In Apostolicae Sedis specula du . Avec le collĂšge il fait construire l’Église Sant'Atanasio dei Greci qui lui est adjacente. GrĂ©goire XIII souhaite un rapprochement avec les Églises orthodoxes, et cela passe par une bonne connaissance de la langue et culture grecques. La nouvelle institution acadĂ©mique aidera moines et prĂȘtres grecs, ainsi que ceux qui enseignent la langue et culture grecque, tout en mettant en pratique les directives du concile de Trente sur une meilleure formation du clergĂ©. Le collĂšge grec s’ajoute Ă  des institutions similaires rĂ©cemment fondĂ©es Ă  Rome: le CollĂšge romain (1551), le CollĂšge germanique (1552) et d’autres.

Un demi-siĂšcle plus tard le pape Urbain VIII, par la Constitution Universalis Ecclesiae Regiminis (), en modifie les statuts pour en faire un sĂ©minaire pour Ă©tudiants grecs-catholiques originaires des territoires sous contrĂŽle de Venise et de l’empire ottoman. Un nombre limitĂ© de places est rĂ©servĂ© aux Italo- ou Albano-grecs (prĂ©sents en Sicile). Le nombre d'Ă©tudiants varie au fil des ans mais par manque de fonds il ne dĂ©passe jamais la cinquantaine. Durant les quatorze premiĂšres annĂ©es le cardinal Antonio Santori, conseiller du pape pour les questions orientales et cardinal protecteur du collĂšge grec, nomme les recteurs, qui sont proviennent parfois du clergĂ© parfois du laicat.

Le , sur l'insistance de Santori et malgrĂ© la rĂ©sistance du SupĂ©rieur gĂ©nĂ©ral, Claudio Acquaviva, GrĂ©goire XIV confie le collĂšge grec aux jĂ©suites. Dix ans plus tard des dĂ©saccords profonds entre le recteur et le nouveau cardinal protecteur (Benedetto Giustiniani) obligent les jĂ©suites Ă  se retirer (1604). Le collĂšge passe entre les mains des pĂšres Somasques (1604-1609) puis des Dominicains. En 1622 les jĂ©suites sont rappelĂ©s. Ils dirigeront le collĂšge jusqu’à la suppression de la Compagnie de JĂ©sus en 1773. Le , le premier nouveau recteur est un jĂ©suite grec et brillant thĂ©ologien: le pĂšre Andreas Eudaemon-Joannes. De toute l’histoire du collĂšge il sera le seul d’origine grecque.

Des prĂȘtres diocĂ©sains romains dirigent l’institution de 1773 jusqu'en 1802. Le collĂšge est ensuite fermĂ©. Rouvert en 1845, il est d’abord confiĂ© au clergĂ© diocĂ©sain puis Ă  des religieux, les jĂ©suites de la province de Rome (de 1890 Ă  1897) et ensuite les moines bĂ©nĂ©dictins, Ă  partir de 1897.

La dĂ©cision de LĂ©on XIII, en 1897, est une vĂ©ritable ‘refondation’ du collĂšge grec. Reformulant les objectifs du collĂšge, LĂ©on XIII souhaite changer les attitudes de l’Église latine vis-Ă -vis des Églises et rites orientaux. L’abbĂ© primat de l'Ordre bĂ©nĂ©dictin, alors Hildebrand de Hemptinne, remplace Ă©galement le cardinal protecteur. Depuis 1956 les bĂ©nĂ©dictins orientaux de l’abbaye de Chevetogne (Belgique) en ont la responsabilitĂ©[1]

Dans son histoire récente le collÚge a reçu des étudiants grecs, italo-grecs, italo-albanais, arabes (melkites), roumains, bulgares, serbes, hongrois ukrainiens, ruthÚnes, y compris de la diaspora. Des étudiants orthodoxes sont également admis.

Orientation

DĂšs sa fondation, GrĂ©goire XIII accorde au collĂšge le pouvoir de confĂ©rer des grades acadĂ©miques, y compris le doctorat. Durant les premiĂšres annĂ©es, les enseignants sont des professeurs rĂ©munĂ©rĂ©s. Lorsque les JĂ©suites en prennent la direction les Ă©tudiants sont envoyĂ©s au CollĂšge romain, oĂč ils reçoivent leur doctorat. Les controverses dogmatiques entre Catholicisme et Orthodoxie y sont particuliĂšrement traitĂ©es. Des cours de latin sont donnĂ©s uniquement Ă  ceux qui ne connaissaient rien Ă  la langue. Mais il y avait surtout des cours de grec classique, et pour le grec contemporain des anciens Ă©tudiants Ă©taient chargĂ©s d’initier les nouveaux venus.

ConformĂ©ment aux statuts d’Urbain VIII, en vigueur jusqu'Ă  LĂ©on XIII, les exercices et pratiques religieuses des Ă©tudiants se faisaient en latin mĂȘme s’ils avaient le choix de se faire ordonnĂ©s dans le rite byzantin, et pour l’Église grecque. Ils suivaient la messe quotidienne latine; les dimanches et durant le temps pascal la messe latine Ă©tait suivie d’une liturgie grecque. La communion sacrĂ©e sous les deux espĂšces se faisait seulement Ă  NoĂ«l, Ă  PĂąques et Ă  la PentecĂŽte.

Outre les sĂ©minaristes, le collĂšge admettait Ă  rĂ©sidence des Ă©lĂšves payants, comme le faisaient Ă  l’époque plusieurs collĂšges de Rome. Les internes, principalement de l'Église latine, n’étant pas sĂ©minaristes n'avaient pas les mĂȘmes obligations que les aspirants au sacerdoce et dĂ©pendaient directement du recteur et non pas d’autres autoritĂ©s subalternes. Au fil du temps, ces privilĂšges furent significativement rĂ©duits.

Évaluation

DĂ©jĂ  aux XVIIe et XVIIIe siĂšcles se posait la question de savoir si le collĂšge grec rĂ©pondait bien aux objectifs fixĂ©s Pr le Saint-SiĂšge. Beaucoup d’étudiants retournaient Ă  la vie civile, certains dans leurs pays, mais d’autres s’installaient Ă  Padoue ou Venise pour y poursuivre des Ă©tudes civiles.

Par ailleurs, du collĂšge grec sont sortis d’excellents thĂ©ologiens et spĂ©cialistes de la langue et culture grecque tels Leo Allatius (Leone Allazio) et Petrus Arcudius et d’efficaces apĂŽtres, tel Kosmas Maurudes. Beaucoup d'Ă©vĂȘques et quelques mĂ©tropolites RuthĂšnes furent formĂ©s au CollĂšge grec.

Bibliographie

  • A. Fyrigos (ed): Collegio Greco di Roma. Ricerche sugli alumni, la direzione, l’attivitĂ , Rome, 1983.
  • J. Krajcar: The Greek College under the Jesuits for the First Time (1591-1604), dans Orientalia Christiana Periodica, Vol.31, 1965, p. 85-118.
  • J. Krajcar: The Greek College in the Years of Unrest (1604-1630)', dans Orientalia Christiana Periodica, vol.32, 1966, p. 5-38.
  • Z.N. Tsirpanlis: The Greek College in Rome and its alumni (1576-1700), Thessalonique, 1980.
  • La reprise du CollĂšge grec de Rome par les BĂ©nĂ©dictins - LĂ©on XIII et Hildebrand de Hemptinne Ă  l'Ɠuvre, dans Revue bĂ©nĂ©dictine Maredsous, vol.80 (1980), no 1-2, p. 85-131.

Notes et références

  1. Chevetogne est un monastĂšre bĂ©nĂ©dictin bi-rituel (latin et grĂ©co-byzantin) fondĂ© en 1925 par Dom Lambert Beauduin, en vue d’Ɠuvrer au rapprochement avec les chrĂ©tiens de tradition orthodoxe.
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