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Coavionnage

Le coavionnage ou co-avionnage est l'utilisation conjointe et organisĂ©e d'un avion lĂ©ger, par un pilote non professionnel et un ou plusieurs tiers passagers, dans le but d’effectuer un trajet commun.

Il procure des avantages individuels (partager les dépenses de carburant et de maintenance, agrémenter les voyages, développer le lien social) et collectifs (augmenter le taux de remplissage des véhicules).

Principe

À la diffĂ©rence du taxi oĂč le passager choisit la destination, en coavionnage, c'est le pilote qui est Ă  l'initiative du vol et propose des places disponibles[1]. Les voyageurs doivent donc trouver un vol qui correspond Ă  leur besoin ou envie.

Aspects légaux

Dans l'Union Européenne

Au sein de l'Union europĂ©enne, le coavionnage est autorisĂ© par dĂ©rogation. En effet l'article 6 § 4bis a) du RĂšglement (UE) n° 965/2012 du autorise l'exploitation "d'aĂ©ronefs Ă  motorisation non complexe" sous la forme de « vols Ă  frais partagĂ©s effectuĂ©s par des particuliers, Ă  condition que le coĂ»t direct soit rĂ©parti entre tous les occupants de l’appareil, y compris le pilote, et que le nombre de personnes supportant le coĂ»t direct ne dĂ©passe pas six »[2] - [3].

En France

En France, le coavionnage est lĂ©gal en vertu de l’arrĂȘtĂ© du relatif aux brevets, licences et qualifications des navigants non professionnels de l'aĂ©ronautique civile (personnel de conduite des aĂ©ronefs dispose en son article 4.2.2 a) qu’« un pilote privĂ© peut partager les dĂ©penses de fonctionnement d'un vol avec ses passagers »[2] - [4]. Le droit europĂ©en a Ă©tĂ© appliquĂ© en droit français par l'arrĂȘtĂ© du [5].

En , la Direction gĂ©nĂ©rale de l'Aviation civile annonce que « les organisateurs d’une activitĂ© de coavionnage devront se doter d’un certificat de transport aĂ©rien (CTA) et d’une licence d’exploitation »[6].

Le , la DGAC publie la nouvelle réglementation, destinée à encadrer et sécuriser les activités de coavionnage.

Elle distingue deux types de vols :

  • "Les vols circulaires de moins de 30 minutes entre le dĂ©collage et l’atterrissage durant lesquels l’aĂ©ronef ne s’éloigne pas Ă  plus de 40 kilomĂštres de son point de dĂ©part, rĂ©alisĂ©s par un pilote privĂ©" brevetĂ© et ayant "une expĂ©rience d’au moins 200 heures de vol aprĂšs l’obtention de la licence de pilote ainsi qu’une expĂ©rience rĂ©cente de 25 heures de vol dans les 12 derniers mois seront exigĂ©es". Ce type de vol bĂ©nĂ©ficie donc de la mĂȘme rĂ©glementation que celle imposĂ©e aux vols de baptĂȘme de l’air dispensĂ©s par certains aĂ©roclubs.
  • Les vols de navigation, menant l'avion et ses occupants d'un point A Ă  un point B, dont la rĂ©glementation est plus stricte : "il sera (...) exigĂ©, si le pilote ne dispose pas d’une licence de pilote professionnel, la dĂ©tention d’une qualification de vol aux instruments ou d’une qualification d’instructeur."

Par un arrĂȘt du , le Conseil d'Etat, saisi en recours pour excĂšs de pouvoir par un pilote privĂ©, a annulĂ© l'instruction du Ă©mise par la DGAC. La pratique du coavionnage est donc lĂ©gale en France Ă  partir de cette date, sans autre restriction que celles prĂ©vues par la rĂšglementation europĂ©enne.

Aux États-Unis

Aux États-Unis, le vol Ă  frais partagĂ©s est autorisĂ©. En revanche, il est illĂ©gal s'il est organisĂ© par des sites internet. En 2014, la Federal Aviation Administration (FAA) a dĂ©clarĂ© illĂ©gale l’activitĂ© de deux plateformes en ligne de coavionnage. D'aprĂšs la FAA, un site internet commercial comme mode de mise en contact requalifie le coavionnage en vol commercial. Ainsi la FAA exige que les pilotes qui dĂ©tiennent une licence privĂ©e aient une autorisation spĂ©ciale pour effectuer ce type de vol. La dĂ©cision de la FAA est actuellement dĂ©fĂ©rĂ©e aux tribunaux[2].

Histoire

Le coavionnage est né aprÚs le succÚs du covoiturage et de l'économie collaborative.

Aux États-Unis, en 2013, une premiĂšre entreprise de coavionnage est lancĂ©e[7].

Le concept se dĂ©veloppe au mĂȘme moment en Europe, notamment depuis la France avec plusieurs startups dont le leader Wingly[1] est soutenu financiĂšrement par le fonds Innovacom. Au dĂ©but de la crise sanitaire liĂ©e Ă  la covid-19, Wingly a aidĂ© Ă  transporter des soignants et du matĂ©riel mĂ©dical en France[8].

Références

Articles connexes

Liens externes

  • Coavionnage, sur le site de Droit AĂ©rien du Cabinet d'Avocats Chevrier & AssociĂ©s
  • WingShare, plateforme de coavionnage
  • Coavmi , plateforme de coavionnage
  • Wingly, plateforme de coavionnage
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