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Coalition nationale des citoyens

La Coalition nationale des citoyens (en anglais : National Citizens Coalition ou NCC) est un groupe de pression conservateur au Canada, qui fait campagne contre les syndicats du secteur public et est en faveur d'une réduction des impôts et du rôle du gouvernement [1].

Coalition nationale des citoyens
Cadre
Type
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Siège
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Organisation
Idéologie
Conservatism in Canada (en)
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Description

La NCC a été fondée en 1967 par l'agent d'assurance Colin M. Brown et incorporée en Ontario en 1975. Elle a d'abord fait campagne contre ce qu'il percevait comme un excès de dépenses gouvernementales[2] et un système de santé public. Cette position était encore maintenue en 1997, quand le président David Somerville déclara qu'il était « grand temps d'abolir la loi canadienne sur la santé et de retourner les points d'impôt correspondants aux provinces[3].» Elle a toutefois été mise de côté par la suite, étant donné qu'il était impopulaire de s'opposer à un système qui accorde un accès aux soins de santé à tout Canadien, indépendamment de son revenu.

La NCC affirme compter environ 40 000 membres. Toutefois, elle ne tient pas d'assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale annuelle et ne produit pas d'Ă©tats financiers. Sa constitution fait une distinction entre membres votants et membres publics. Ces derniers paient une cotisation mais n'ont aucun moyen d'influencer les politiques ou les prioritĂ©s de l'organisme. Ils ne sont pas informĂ©s des rĂ©unions et n'y ont pas droit de prĂ©sence.

Le siège social de la NCC est situĂ© Ă  Toronto. Son budget annuel est de 2 800 000 $. La NCC a luttĂ© pour maintenir sous le sceau de la confidentialitĂ© les informations relatives Ă  son budget et s'est opposĂ©e Ă  un amendement Ă  la loi Ă©lectorale du Canada qui aurait obligĂ© les tiers (dont la NCC elle-mĂŞme) Ă  publier les noms de toute personne leur ayant fait un don de plus de 250 $. Selon une Ă©tude effectuĂ©e en 1986, le financement serait assurĂ© principalement par 39 grandes sociĂ©tĂ©s canadiennes (Bell Canada, Montreal Trust, Banque de MontrĂ©al, Power Corporation, grandes compagnies d'assurance, etc.) et une cinquantaine de sociĂ©tĂ©s de moindre importance[4].

Stephen Harper a démissionné de son siège de député le 14 janvier 1997 pour devenir vice-président de cet organisme, puis président de 1998 à 2002.

Campagnes

Au cours des 40 dernières années, la NCC a fait campagne contre :

La NCC a investi 50 000 $ en messages publicitaires dĂ©nonçant le dĂ©putĂ© Jim Hawkes lors de l'Ă©lection fĂ©dĂ©rale de 1993, provoquant ainsi sa dĂ©faite au profit de Stephen Harper. En 1995, elle a fondĂ© et financĂ© Ă  raison de 560 000 $ l'organisme « Ontariens pour un gouvernement responsable », un groupe de pression qui a menĂ© une guerre Ă©lectorale sans merci contre le NPD et renversĂ© le gouvernement Bob Rae, afin de mettre au pouvoir le conservateur Mike Harris en Ontario de 1995 Ă  2003[4]. Durant l'Ă©lection provinciale de 1996 en Colombie-Britannique, elle a financĂ© des annonces tĂ©lĂ©visĂ©es disant : « Ne votez pas pour Glen Clark et le NPD ». Afin de contourner la loi interdisant Ă  un tiers de faire de la publicitĂ© en matière Ă©lectorale, elle a placĂ© ces annonces dans des stations de radio et de tĂ©lĂ©vision situĂ©es aux États-Unis, tout proches[4]. Lors des Ă©lections fĂ©dĂ©rales de juin 1997, elle a dĂ©pensĂ© 200 000 $ dans les journaux et Ă  la radio pour dĂ©faire les dĂ©putĂ©es libĂ©rales Anne McLellan et Judy Bethel[4] ; des caricatures les montraient en train de boire du champagne tout en s'Ă©battant dans une auge pleine de dollars, avec comme lĂ©gende « Le 2 juin, sabrez dans le gaspillage de votre argent. La rĂ©Ă©lection de ces dĂ©putĂ©es vous coĂ»tera 1,7 million $ »[5].

Au Québec, la NCC a appuyé financièrement la contestation de la Loi 101 devant les tribunaux, notamment pour l'accès à l'école anglaise et la disposition exigeant la prédominance du français en matière d'affichage[6].

Elle a aussi combattu devant les tribunaux, avec le soutien du conservateur Jim Hawkes, la « loi du bâillon » imposant un plafond au budget de publicité des tiers durant une campagne électorale. Après une première victoire devant des tribunaux de l'Alberta, l'affaire Harper c. Canada (Procureur général) est allée jusqu'en Cour suprême, qui a maintenu la validité de la loi par son jugement de 2004.

En 2013, le directeur Stephen Taylor a envoyé un message aux membres de la NCC en les invitant à écrire au CRTC en faveur d'une demande du réseau de télévision Sun News, filiale de Québecor, qui obligerait les câblodistributeurs à intégrer cette chaîne dans leur programme de base : « Aidez-moi à sauver Sun News et à faire en sorte que les idées conservatrices deviennent une réalité permanente dans l'offre médiatique »[7]. Un journaliste qui critiquait cette intervention comme contraire au principe même de cet organisme, s'est vu répondre qu'il ne fallait pas sacrifier des actions pragmatiques à un « vain idéal[8] ».

Historique

  • 1967 : première campagne de Colin M. Brown
  • 1974 : fondation par Colin M. Brown
  • 1987 : David Somerville prend la direction
  • 1993 : La NCC appuie avec succès la campagne de Stephen Harper pour devenir dĂ©putĂ© du Parti rĂ©formiste du Canada pour la circonscription de Calgary-Ouest
  • 1997 : Stephen Harper dĂ©missionne en tant que dĂ©putĂ© pour joindre la NCC (14 janvier) et devient vice-prĂ©sident de la NCC
  • 1998 : Stephen Harper devient prĂ©sident de la NCC; Gerry Nicholls devient vice-prĂ©sident
  • 2002 : Stephen Harper dĂ©missionne en tant que prĂ©sident pour se lancer dans la course au leadership de l'Alliance canadienne
  • 2003 : Peter Coleman joint la NCC dont il devient directeur-gĂ©nĂ©ral
  • 2006 : Peter Coleman est nommĂ© prĂ©sident directeur-gĂ©nĂ©ral de la NCC

Références

  1. (en) Murray Dobbin, The Myth of the Good Corporate Citizen, Toronto: James Lorimer & Company, 2003, p. 197-206.
  2. (en) - The Ad that Started it All. Consulté le 16 juin 2013.
  3. Liberal ad: Stephen Harper versus the Canada Health Act
  4. Dubuc 2006, p. 96-99
  5. Johnson, p. 265
  6. Dubuc 2006, p. 132
  7. « Help me save Sun News and help ensure conservatism becomes a permanent fixture on the cable news TV dial », cité par Gerry Nichols, The Latest Sun News Endorsement Is Out of Line, 2 juin 2013.
  8. « a fruitless idealistic standard », Why is the National Citizens Coalition shilling for Sun TV?, 7 février 2013

Liens externes

Bibliographie

Bibliographie

  • Pierre Dubuc, Le vrai visage de Stephen Harper, Éditions Trois-Pistoles, , 173 p. (ISBN 2895831378, OCLC 85849822)
  • (en) William Johnson, Stephen Harper and the Future of Canada, McClelland & Stewart, , 420 p. (ISBN 0-7710-4350-3)
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