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Claude Romain Lauze de Perret

Claude Romain Lauze de Perret, né à Apt (Vaucluse), le , mort guillotiné à Paris, le , député des Bouches-du-Rhône à l'Assemblée législative et à la Convention nationale[1].

Claude Romain Lauze de Perret
Illustration.
Claude Romain Lauze de Perret, faĂŻence fine d'Apt, sortie des ateliers de la Veuve Arnoux
Fonctions
Député à l'Assemblée législative et à la Convention nationale
–
Gouvernement Révolution française
Groupe politique Girondin
Biographie
Date de naissance Ă  Apt
Date de dĂ©cès Ă  Paris (Ă  46 ans)
RĂ©sidence Bouches-du-RhĂ´ne

Biographie

Riche propriétaire

Il appartenait à une famille noble originaire des Cévennes, possédant le château de Perret près de Saint-Étienne-Vallée-Française. Son grand-père, prénommé lui aussi Claude Romain, fut conseiller du roi et syndic de Saint-Étienne[2]. Il resta très lié à ce village puisqu'il en épousa une habitante et qu'un acte notarié de 1780 le désigne même comme habitant de cette localité cévenole[3].

Ă€ Apt, sa maison natale est situĂ©e rue de la Merlière et fait l'angle de la rue Saint-Georges[4]. Son père y exerçait après l'avoir achetĂ©e la charge de contrĂ´leur du grenier Ă  sel[5]. Quant Ă  lui, il fit profession d'avocat, tout en gĂ©rant ses domaines agricoles. Sa famille Ă©tait propriĂ©taire de trois maisons, de terres Ă  Valcroissant sur le plateau des Claparèdes et Ă  Sivergues de la Bastide de Chaix qui commandait un vaste domaine. L'ensemble de ces biens avait Ă©tĂ© estimĂ©s Ă  6 600 livres[6].

Au dĂ©but de la RĂ©volution, il fut le promoteur de la « SociĂ©tĂ© des Amis de la LibertĂ© Â» qui siĂ©geait au rĂ©fectoire de l'ancien sĂ©minaire d'Apt. Membre le plus actif, en 1790, il fit annuler, pour fraudes, l'Ă©lection du sieur Divignot comme juge de paix[6].

Député à la Législative et à la Convention

Le , il fut élu député des Bouches-du-Rhône[7] à l'Assemblée législative, le neuvième sur dix, et le , réélu, par le même département, à la Convention nationale, le dixième sur onze, où il siégea sur les bancs à sympathie Girondins. Le , il devint membre du Comité de sûreté générale, dont la composition souleva les plus vives protestations des Montagnards[6].

Lors du procès de Louis XVI, il vota pour la culpabilité du roi, pour la ratification du jugement du peuple, pour la réclusion pendant la guerre et le bannissement à la paix et pour le sursis. Adversaire de la Montagne, il la combattit souvent à la tribune, demandant notamment que Danton rende des comptes sur l'État de la Belgique, et allant même jusqu'à tirer l'épée contre ses collègues de la Montagne, dans la séance houleuse du . Sommé de s'expliquer, il s'exclame :

« Depuis l'ouverture de la Convention, je lutte contre une horde de scélérats qui travaillent à perdre la chose publique[6]. »

Le , lors de la séance parlementaire, il sema le scandale en sortant son épée et en menaçant Marat et ses amis. Le 13 avril, il était absent lors du scrutin pour la mise en accusation de Marat, mais déclara que s'il avait été présent, il aurait voté pour ce décret d'accusation et, le 28 mai, vota pour le rapport du décret qui avait cassé la Commission des Douze la veille[6].

Girondin et correspondant de Charlotte Corday

Il échappa à la proscription qui frappa ses amis girondins, le . En juillet, Barbaroux, réfugié à Caen, remit un paquet et une lettre d'introduction à Charlotte Corday pour son ami Lauze de Perret. Ses filles dessinèrent pour cette provinciale l'itinéraire à suivre jusqu'au domicile de Jean-Paul Marat[6].

Le , sur rapport de Chabot, au nom du Comité de sûreté générale, la Convention, après un long interrogatoire de Lauze de Perret, rendit le décret suivant et le fit emprisonner à l'Abbaye :

« La Convention décrète que Lauze-Deperret est mis en état d'arrestation comme prévenu de complicité de l'assassinat commis sur la personne de Marat, et ordonne que le tribunal révolutionnaire instruira tout de suite contre l'assassin de Marat et de ses complices[6]. »

Le cours Lauze- de Perret, un jour de marché, au début du XXe siècle.

Cependant, il parvint dans un premier temps à récuser les accusations de l'ancien capucin Chabot et fut libéré. Mais rédacteur de la protestation signée par 73 conventionnels contre les violences subies par les proscrits du , il fut à nouveau inquiété pour ses relations avec Charlotte Corday et fut arrêté[3].

En prison, il retrouva Antoine Barnave et Madame Roland dont il avait frĂ©quentĂ© le Salon. Traduit devant le Tribunal rĂ©volutionnaire, du 3 au 9 brumaire (24 au ), avec 21 autres Girondins, il fut guillotinĂ© le avec eux. Mais AdĂ©laĂŻde et Françoise (dite Francette) Lauze de Perret, reçurent le 10 frimaire, an II, de la part de la Convention, un secours de 1 500 livres[6].

Par la suite son fils et sa petite fille publièrent plusieurs écrits pour défendre sa mémoire.

Lors de la célébration du centenaire de la Révolution, en 1889, la municipalité d'Apt a donné son nom au cours Lauze de Perret, sis entre le Jardin public et la Porte de Saignon[5].

Notes et références

  1. Claude Romain Lauze de Perret, site de l'Assemblée Nationale
  2. Gustave de Burdin, Documents historiques sur la province de GĂ©vaudan
  3. Lucien Goillon, Si m'était conté Saint-Etienne en Cévenne : Notes d'histoire sur Saint-Étienne-Vallée-Française, Nîmes, Lacour, coll. « Colporteur », , 174 p. (ISBN 2-9503675-0-X)
  4. René Bruni, op. cit., p. 79.
  5. René Bruni, op. cit., p. 71.
  6. Biographies des députés de l'Assemblée Nationale, Claude Romain Lauze de Perret, p. 637.
  7. L'ancienne viguerie d'Apt, avant la création du département de Vaucluse, était rattachée à celui des Bouches-du-Rhône.

Annexes

Bibliographie

  • « Claude Romain Lauze de Perret », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Edgar Bourloton, 1889-1891 [dĂ©tail de l’édition]
  • Archives parlementaires de 1787 Ă  1860 : recueil complet des dĂ©bats lĂ©gislatifs et politiques des Chambres françaises. Première sĂ©rie, 1787 Ă  1799. Tomes : LVI, LVII, LX, LXI, LXII, LXV, LXVI, LXVIII, LIX et LXXI
  • GĂ©rard Walter, Actes du Tribunal rĂ©volutionnaire.
  • P. J. Lauze de Perret, Éclaircissement historique en rĂ©ponse aux calomnies dont les protestants du Gard sont l'objet, Paris, Imp. J. B. Boulet, .
    L'auteur est le fils du député girondin, avocat à la Cour royale de Nîmes, qui en introduction revient longuement sur l'action de son père et sur sa famille de la Vallée Française
  • RenĂ© Bruni, Apt, ville d'Art et d'Histoire, Éd. O. T. Apt-Luberon, Apt, 1986.
  • RenĂ© Bruni, Lauze de Perret : un Girondin provençal dans la tourmente rĂ©volutionnaire, Éd. Études, Apt, 1990.

Article connexe

Liens externes

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