Claude Dupin
Claude Dupin, seigneur de Chenonceaux, est un financier français, né à Châteauroux le et mort à Paris le [1].
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Philippe Dupin (d) |
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Jeanne Denis (d) |
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1) Marie-Jeanne Bouilhat de Laleuf 2) Louise de Fontaine |
Enfants |
Propriétaire de |
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Biographie
Originaire d'une ancienne famille bourgeoise du Berry, Claude Dupin est le fils de Philippe Dupin, conseiller du Roi, receveur des tailles de la ville de Châteauroux, paroisse Saint-André. Il fait ses études au collège de Blois et devient lieutenant d'infanterie au régiment de Noailles, mais « il fut cassé pour avoir fait du tapage». « Assez bon ingénieur», il reprend en 1714 la charge de son père.
- D'un premier mariage en 1714 avec la fille d'un notable de Châteauroux, Marie-Jeanne Bouilhat de Laleuf (1696-1720), naît un fils : Louis-Claude (Châteauroux, - Paris, ) dit « Dupin de Francueil », grand-père de George Sand.
Il dut son élévation au hasard[2]. En 1721, Melle de Barbançois, fille (naturelle) de Madame Fontaine et du richissime financier Samuel Bernard, revenant des eaux de Bourbon, se trouva incommodée en passant à Châteauroux. Dupin lui offre l'hospitalité dans sa maison avec toute sa suite, lui procure des soins « sans vouloir consentir qu'elle déboursât un sol pour toute sa dépense», et la raccompagne jusqu'à Paris. Sa mère veut remercier un jeune homme aussi obligeant, et lui offre de rencontrer Samuel Bernard qui, lui trouvant des capacités, le fait nommer receveur général des finances de Metz et d'Alsace.
- Il épouse en secondes noces la fille illégitime de son protecteur Samuel Bernard, Louise de Fontaine, le à Paris en l'église Saint-Roch. Elle lui donne un second fils, Jacques-Armand dit « Dupin de Chenonceaux », né à Paris le en la paroisse Saint-Roch.
Le , sur une nouvelle intervention de Samuel Bernard et grâce à un prêt de celui-ci, il obtient l'une des quarante places extrêmement lucratives de fermier général. Nommé à un âge sensiblement inférieur à la moyenne, il fait une carrière de trente-six ans au sein de la Ferme générale. Il est envoyé en tournée dans le Royaume pendant quatorze ans et est membre pendant près de douze ans du Comité des caisses, instance dirigeante de la Ferme. Il se consacre particulièrement à la Régie du tabac et à la Régie des grandes gabelles, ce qui lui vaudra d'être sollicité par Diderot et d'Alembert pour écrire l'article « salines » de l'Encyclopédie.
Il fut pourvu le , de l'office de Secrétaire du roi au Grand Collège qui lui permet d'accéder à la noblesse, ainsi que ses deux fils.
L'un des hommes les plus fastueux de son temps, Claude Dupin a bâti une fortune imposante et acquis des propriétés prestigieuses :
- En 1732 : l'hôtel Lambert, dans l'île Saint-Louis à Paris, acheté conjointement avec sa belle-mère, Madame de Fontaine, et vendu en 1739 dans le cadre de la succession de Samuel Bernard[3].
- En 1733 : le château de Chenonceau et ses dépendances, acheté le au duc de Bourbon et demeuré dans la famille Dupin jusqu'en 1864.
- En 1738 : le marquisat du Blanc, situé aux confins du Berry et du Poitou, acheté le à la marquise de Parabère, ancienne maîtresse du Régent.
- Après la vente de l'hôtel Lambert, le couple loue l'ancien hôtel de Vins, rue Plâtrière (actuel 68, rue Jean-Jacques-Rousseau) où il emménage, après deux années de travaux, en 1741. Les Dupin n'en feront l'acquisition qu'en 1758.
Jean-Jacques Rousseau fut le secrétaire particulier de l'épouse du financier de 1745 à 1751, et remplaça, pendant quelques jours, le précepteur de son fils, Jacques-Armand (de Chenonceaux), qui fit le désespoir de son père. C'est chez Claude Dupin qu'il composa le Discours sur les sciences et les arts. Il resta toujours en relation avec les époux Dupin qu'il évoque dans Les Confessions.
Claude Dupin est l'auteur d'un traité d'économie politique intitulé Économiques, publié en 1745. Il y préconise notamment la liberté de circulation intérieure des grains en contrepartie d'une réglementation des importations et exportations en fonction de l'abondance des récoltes.
À la suite de la publication de De l'esprit des lois de Montesquieu en 1748, Dupin, ulcéré par les critiques de l'auteur contre la Ferme générale, publia une virulente critique intitulée : Réflexions sur l'Esprit des lois. Se reprochant la violence du ton, il en fit détruire la plupart des exemplaires et publia ensuite des Observations sur l'Esprit des lois, plus modérées.
Il contribua, avec soixante-quatre autres fermiers généraux, aux frais de l'édition des Fables de La Fontaine établie par Barbou à Paris en 1762, ainsi que son fils Louis-Claude Dupin de Chenonceaux.
Ĺ’uvres
Armes
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- Julie Ladant, Le fermier général Claude Dupin (1686-1769), Thèse Écoles des Chartes, 2000 (résumé)
- Henri Jougla de Morenas, le Grand Armorial de France TOMES III et VII
Notes et références
- Archives de Paris : Paroisse de Saint-Eustache. État civil - Acte de décès reconstitué. Cote du document : V3E/D508. Archives de Paris 18 boulevard Sérurier 75019 Paris
- [Mouffle d'Angerville], Vie privée de Louis XV, ou principaux événements, particularités et anecdotes de son règne : Origines, noms, qualités, etc., des fermiers-généraux, depuis 1720 jusqu'en 1751, t. 1, Londres, , p. 227-269
- Plusieurs ouvrages mentionnent la vente de l'Hôtel Lambert pour régler une dette d'honneur de son fils cadet, Jacques-Armand Dupin de Chenonceaux. Mais l'Hôtel Lambert est vendu le 31 mars 1739 (Minutier central des notaires de Paris, LXXXVIII-856) et cette année-là , Jacques-Armand a… douze ans. Ce qui est bien jeune pour jouer et perdre au jeu, dont le montant de la dette est estimé à 700 000 livres.
- Édouard de Barthélémy, Mémoires pour servir à l'histoire du publicanisme, ou l'origine des receveurs généraux des finances du royaume., Paris, Tardieu, coll. « extr. de la Revue Historique et Nobiliaire », , 504-521 p., p. 273a
- Rietstap, Armorial général (Dupin de Francueil)