Citrus wakonai
Citrus wakonai est un agrume endémique de l'ile Goodenough, en Papouasie-Nouvelle-Guinée, décrit en 2010 par Paul I. Forster et Malcolm W. Smith[1]. Son nom local en langue iduna[2] des Vivigani est Kamokuku dans le dictionnaire iduna-anglais[3](ou kamakuku chez Smith), mot qui désigne indistinctement C. wokanai et C warburgiana[1], c'est la seule langue qui a un nom pour lui.
Règne | Plantae |
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Classe | Equisetopsida |
Sous-classe | Magnoliidae |
Super-ordre | Rosanae |
Ordre | Sapindales |
Famille | Rutaceae |
Genre | Citrus |
( 2010 )
Taxonomie
Citrus wakonai P.I.Forst. & M.W.Sm (2010) est le nom accepté sans synonyme[4].
Ce nom vient du village de Wakonai (9°31' sud, 150°30' est[5]) prononciation wókanï, où il a été découvert (Vallée d'Utamodi), Ile Goodenough[6] dans le forêt tropicale entre 900 et 1 500 m d'altitude[1]. Leonard Brass[7] l'avait collecté lors de la 4e expédition d'Archbold en Nouvelle Guinée en 1953, les spécimens étaient conservés au Queensland Herbarium (Brisbane)[8]. Malcolm Smith, aidé des notes de Brass retrouve la plante lors d'un voyage en 2000. Il en donne la description en septembre 2008 et crée l'espèce par comparaison des agrumes locaux C. wintersii et C warburgiana.
Les auteurs pensent que l'espèce nouvelle a divergé de C warburgiana il y a 2 millions d'années avec la remontée du niveau de la mer et la formation des îles d'Entrecasteaux.
Le français Sylvain Jousse (2014) donne des photographies prises in situ de l'arbre, des feuilles et du fruit[9].
Phylogénie
Malcolm Smith note dans sa description de l'espèce qu'elle est interféconde avec C. australis, C. australisica, C. garrawayi, C. glauca, C. inodora, C. reticulata, C. sinensis, les hybrides sont féconds. La phylogénie détaillée n'est pas connue, il suspecte C. wakonai d'appartenir à la paire C. warburgiana et C. inodora de l'arbre phylogénétique de Bayer, David Mabberley et al. (2009)[10].
Dans la thèse de Carles Borredá Fernández (2021) il est dans le clade océanique qui comprend tous les échantillons d'Océanie (Microcitrus, Eremocitrus, Clymenia, Oxanthera et C. gracilis) aux côtés d'un clade d'Asie du Sud-Est (C. maxima, C. medica, C. indica, C. macroptera et C. micrantha) et d'un clade chinois (C. reticulata, C. mangshanensis, C. ichangensis, C. halimii et Fortunella spp.). L'auteur écrit «les espèces néo-guinéennes, C. wakonai, Microcitrus papuana et Microcitrus warburgiana se sont toujours regroupées avec une proximité génétique de 90%, mais leur position par rapport aux autres limes australiennes est moins claire»[11].
Morphologie
L'arbre en d'environ 6 m de hauteur, écorce liégeuse, cespiteux, courtes épines de 3 à 6 mm. Feuilles de 2 à 6,5 cm à pétiole non ailé, fleur solitaire à 5 pétales et 5 à 6 pistils.
Le fruit obovoïde mesure 4 à 6,5 cm de long et 2,2 à 2,5 cm de diamètre, il est jaune-vert à maturité, la peau est granuleuse. La pulpe jaune pale est qualifiée de sans intérêt par Smith, elle est comestible mais un peu aigrelette, les vésicules à jus sont allongées et fusiformes[1].
Un agrume à phase juvénile extrêmement courte
La floraison apparait 144 jours après le germination de la graine, autrement dit à 5 mois. Cette brièveté est supérieure à celle de C. wintersii dont le semis demande 14 mois pour fleurir[1]. Cette remarquable propriété n'a pas été exploitée, la plante dit Smith est très sensible au CTV.
Notes et références
- (en) Paul I. Forster et Malcolm W. Smith, « Citrus wakonai P.I.Forst. & M.W.Sm. (Rutaceae), a new species from Goodenough Island, Papua New Guinea », Austrobaileya, vol. 8, no 2,‎ , p. 133–138 (ISSN 0155-4131, JSTOR 41739123)
- « langue Iduna: Kalauna », sur globalrecordings.net (consulté le )
- (en) Huckett, Joyce and Ramona Lucht, compilers, Iduna – English English – Iduna Dictionary, Adiloʼa Awadoudo, editor, , 205 pages (lire en ligne), P; 33 Kamokuku
- « Mindat.org », sur www.mindat.org (consulté le )
- « Google Maps », sur Google Maps (consulté le )
- « Citrus wakonai | International Plant Names Index », sur www.ipni.org (consulté le )
- « Brass, Leonard J. - botanical collector », sur www.anbg.gov.au (consulté le )
- (en) J. R. Swallen, R. H. Peebles; F. Blake; I. M. Johnston; T. H. Kearney, Arizona collection (L. J. Brass), Gainesville - University of Florida,, U, S. National Herbarium, and herbarium of the Agricultural Experiment Stations,, , 145 p. (lire en ligne), p. 81 FOURTH ARCHBOLD EXPEDITION TO HEW GUINEA Analysis of plant collections by localities
- « Citrus wakonai », sur www.homecitrusgrowers.co.uk (consulté le )
- (en) Randall J. Bayer, David J. Mabberley, Cynthia Morton et Cathy H. Miller, « A molecular phylogeny of the orange subfamily(Rutaceae: Aurantioideae) using nine cpDNA sequences », American Journal of Botany, vol. 96, no 3,‎ , p. 668–685 (DOI 10.3732/ajb.0800341, lire en ligne, consulté le )
- (en) Carles Borredá Fernández, A genomic approach to the evolution, diversification and domestication of the genus Citrus, Valencia, Instituto Valenciano Investigaciones Agrarias (IVIA)., , 262 p. (lire en ligne)
- « Citropsis gabunensis | Flore du Gabon », sur portal.cybertaxonomy.org (consulté le )
- « Microcitrus - an overview | ScienceDirect Topics », sur www.sciencedirect.com (consulté le )
Annexes
Articles connexes
- Citrus, Combava, Citrus macroptera, Citrus aurantiifolia, Eremocitrus glauca.
- Agrumes de Papouasie-Nouvelle-Guinée: Citrus warburgiana, Citrus wintersii, Clymenia (ex genre, 2 espèces), Citrus garrawayi, Paramignya
- Agrume, Citrus
Liens externes
- Il existe 10 à 11 espèces sauvages de Citrus en Océanie (6 en Australie, 4 en Papouasie-Nouvelle-Guinée, 1 en Nouvelle-Calédonie) «Beaucoup d'entre eux sont gravement menacés in situ et/ou limités à des fragments de forêt et donc vulnérables aux changements climatiques[ ] les semences de ces espèces n'ont pas été systématiquement collectées et ne sont pas actuellement représentées dans les collections ex situ nationales ou internationales»
- « Wild citrus in Oceania: harnessing the diversity », sur www.actahort.org (consulté le )