Christophe Bay
Christophe Bay, né à Vincennes (Val-de-Marne), est un haut fonctionnaire français. Depuis l'élection présidentielle de 2017, il collabore régulièrement avec le Rassemblement national.
Préfet de la Dordogne | |
---|---|
- | |
Anne-Gaëlle Baudouin-Clerc (d) | |
Préfet de l'Aube | |
- | |
Isabelle Dilhac (d) | |
Secrétaire général de la préfecture du Rhône (d) | |
- | |
Secrétaire général de la préfecture des Vosges (d) | |
- | |
Secrétaire général de la préfecture de l'Indre (d) | |
- |
Naissance | |
---|---|
Formation | |
Activité |
Parti politique | |
---|---|
Membre de | |
Distinctions |
Biographie
Origines et Ă©tudes
Christophe Bay naît et grandit à Vincennes (Val-de-Marne), d'un père ingénieur et d'une mère au foyer peu politisés. Il a un grand-père capitaine des sapeurs-pompiers et une grand-mère attachée de préfecture à Chartres[1] - [2] - [3].
Il entre à l'Institut d'études politiques de Paris en 1984, où il milite au sein de l'Union des étudiants de droite, un syndicat étudiant d'extrême droite. Il est candidat aux élections de ce syndicat en 1984[3] - [4] - [5]. Il entre ensuite à l'École nationale d'administration en 1988, dont il est diplômé en 1990[3] - [6].
Carrière professionnelle
Fraîchement diplômé, il devient sous-préfet en 1990[2]. En 1994, il entre au cabinet du ministère des Outre-mer, où il est directeur de cabinet à la direction des affaires politiques[1].
En 2000, il entre au cabinet du ministère de l'Intérieur, où il est conseiller technique de Jean-Pierre Chevènement, puis de Daniel Vaillant[4]. En 2002, il est nommé directeur adjoint de la préfecture de police de Paris[7]. Entre 2004 et 2008, il est secrétaire général de la préfecture du Rhône[1]. Entre 2008 et 2011, il travaille au sein du ministère de l'Immigration de Brice Hortefeux, dont il est un temps directeur adjoint de cabinet[4].
En mars 2011, il est nommé préfet de l'Aube[5]. En 2014, il est nommé préfet de la Dordogne[8]. Il est démis de ses fonctions en 2016 suivant plusieurs enquêtes de l'Inspection générale de l'administration à son sujet[2]. En octobre 2016, il rejoint le cabinet de la direction générale de la Gendarmerie nationale. Il demande ensuite une disponibilité de ce poste[4] - [9].
En juin 2022, il est affecté au secrétariat général du ministère de l'Intérieur, poste dont il demande une disponibilité à compter d'octobre 2022[10].
Collaboration avec le Rassemblement national
Recruté par André Rougé, il est un conseiller officieux du Front national lors de la campagne présidentielle de 2017[11] - [6].
À l'été 2020, il est chargé au sein du groupe Identité et démocratie (ID) du Parlement européen des liaisons entre les eurodéputés Rassemblement national (RN) et les élus RN nationaux[1].
En juillet 2021, il est nommé directeur de campagne de Marine Le Pen pour l'élection présidentielle de 2022[6]. En octobre 2022, il récupère son poste au sein d'ID au Parlement européen[10].
Controverses
En 2012, les auteurs du livre Sans-papiers & préfets, la culture du résultat en portraits lui reprochent d'« expulser aussi vite que possible les personnes en situation irrégulière pour éviter les recours »[5]. En novembre 2015, suivant le décret de l'état d'urgence, il ordonne une série de perquisitions administratives, dont celle d'un couple de maraîchers bio ayant manifesté contre le projet d'aéroport du Grand Ouest. L'affaire fait polémique et lui vaut d'être désavoué par le premier ministre Manuel Valls[2].
En 2016, l'Inspection générale de l'administration (IGA) mène deux enquêtes sur l'usage de l'argent public par Christophe Bay au sein de la préfecture de l'Aube et de la préfecture de la Dordogne. L'enquête sur son travail au sein de la préfecture de l'Aube conclut à des « abus de frais de bouche et un 4 × 4 acheté aux frais de l’État », tandis que l'enquête sur son travail au sein de la préfecture de Dordogne conclut à son sujet des « pratiques onéreuses non liées à la fonction de préfet de la Dordogne »[2] - [7] - [12].
En novembre 2021, Libération publie une enquête révélant son implication dans l'affaire de l'IGS, un complot monté par l'institution policière contre des fonctionnaires de police jugés trop à gauche, qui sont accusés à l'aide de documents truqués de participer à un trafic de titres de séjour. Selon Libération, Christophe Bay fournit dans cette affaire « le nom de la personne idéale pour rendre les faux plus authentiques ». Christophe Bay estime avoir été instrumentalisé dans l'affaire. La même enquête de Libération fait également état de plusieurs accusations de harcèlement moral à son encontre[7].
Affaire judiciaire
En 2017, au cours d'une enquête sur un haut fonctionnaire accusé d'agression sexuelle, l'Inspection générale de l'administration entend des bruits de harcèlement sexuel à propos de Christophe Bay et s'intéresse à son cas. Un sous-préfet porte contre lui l'accusation d'avoir « harcelé, agressé sexuellement et violé » sa future femme en juillet 2011. L'affaire est transmise en 2018 au procureur de Paris, qui la classe sans suite, les faits de harcèlement sexuel étant prescrits et l'infraction de viol n'étant pas suffisamment caractérisée selon le parquet[2] - [7] - [13].
DĂ©coration
Références
- Charles Sapin, « Christophe Bay, itinéraire d’un préfet au Rassemblement national » , sur lefigaro.fr, (consulté le )
- Ivane Trippenbach, « Christophe Bay, nouveau directeur de campagne de Marine Le Pen : un préfet connu pour ses frasques », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne , consulté le )
- Louis Chahuneau et Laure Sabatier, « Carnets de campagne 2022 : Christophe Bay, le haut fonctionnaire dans l’ombre de Marine Le Pen » , sur Émile Magazine, (consulté le )
- Marine Turchi et David Dufresne, « Les conseillers secrets de la campagne de Marine Le Pen » , sur Mediapart, (consulté le )
- David Perrotin et Paul Aveline, « Préfet, énarques, dirigeant du cac 40: l'identité de conseillers secrets de Marine Le Pen révélée par des e-mails » , sur BuzzFeed, (consulté le )
- Louis Hausalter, « Présidentielle : Christophe Bay, un préfet pour diriger la campagne de Marine Le Pen » , sur www.marianne.net, (consulté le )
- Tristan Berteloot, « Abus de pouvoir, harcèlement moral, accusation de viol… La dérive trash de Christophe Bay, directeur de campagne de Le Pen » , sur Libération, (consulté le )
- « Un ancien préfet de la Dordogne pressenti comme directeur de campagne de Marine Le Pen » , sur francebleu.fr, (consulté le )
- « Un ancien préfet de la Dordogne nommé directeur de campagne de Marine Le Pen », Sud Ouest,‎ (ISSN 1760-6454, lire en ligne , consulté le )
- Tristan Berteloot, « Marine Le Pen recase son ex-directeur de campagne au Parlement européen malgré son passé sulfureux » , sur Libération, (consulté le )
- « Christophe Bay, ancien préfet de la Dordogne, aurait été conseiller du FN pendant la campagne de Marine Le Pen » , sur francebleu.fr, (consulté le )
- Anthony Bertelier, « Le Pen vole au secours de son directeur de campagne épinglé dans une enquête du Monde » , sur Le HuffPost, (consulté le )
- « La « dérive trash » d’un ancien préfet de la Dordogne au cœur d’une nouvelle enquête », Sud Ouest,‎ (ISSN 1760-6454, lire en ligne , consulté le )