Cheval au Laos
Le cheval au Laos (lao : àșĄà»àșČ / ma) est reprĂ©sentĂ© par une race locale adaptĂ©e au climat tropical du Laos, le Lao. LâĂ©levage de chevaux a vraisemblablement peu dâimportance, avec un cheptel de 31 000 tĂȘtes environ en 2017, destinĂ© au portage sur un bĂąt.
Cheval au Laos | |
EspĂšce | Cheval |
---|---|
Statut | introduit |
Nombre | 31 000 (2017) |
Races élevées | Lao |
Objectifs d'Ă©levage | Traction hippomobile, bĂąt |
Come d'autres pays d'Asie du sud-Est, le Laos est frappé par des épidémies de surra, qui affectent surtout les chevaux et les bovins.
Histoire
Lâutilisation du cheval en Asie du Sud-Est pourrait avoir un lien avec le dĂ©frichement des cĂŽtes et la disparition dâun biotope adaptĂ© Ă lâĂ©lĂ©phant et au buffle[1]. L'envoyĂ© diplomatique français Simon de La LoubĂšre dĂ©crit le roi du Siam (en 1693) comme ayant sous ses ordres « une garde Ă cheval permanente Ă©trangĂšre, qui consiste en cent trente gentilshommes », composĂ©e de « Maures » (en fait, de moghols), plus quelques gardes Ă cheval supplĂ©mentaires de « Meens » (probablement des Khmers) et de Laos[2].
Dans les années 1950 et 1960, il est courant qu'un foyer laotien possÚde au moins un cheval[3].
En 2014, les ViĂȘt Keu de Xieng Khouang (vietnamiens rĂ©sidant hors du ViĂȘt Nam) fĂȘtent le tĂȘt du cheval au Laos, ce qui donne lieu Ă une visite du ministre lao de l'IntĂ©rieur, Khamphanh Philavong, et de l'ambassadeur du Vietnam au Laos, pour cĂ©lĂ©brer lâamitiĂ© entre les deux pays[4].
Pratiques et usages
Les chevaux locaux sont trÚs probablement bùtés et employés pour diverses tùches de travail[5]. Le secteur du tourisme équestre est en développement[5].
Les Laotiens prennent généralement grand soin de leurs chevaux, qu'ils pansent précautionneusement[6].
Ălevage
En 2017, dans l'ouvrage Equine Science, la population chevaline laotienne est estimĂ©e Ă 31 000 tĂȘtes, ce qui reprĂ©senterait 0,05 % de la population chevaline mondiale[7]. Il n'existe pas d'estimation dans le guide Delachaux[5].
Cependant, l'Ă©levage des chevaux revĂȘt vraisemblablement peu d'importance[5].
Races élevées
La base de donnĂ©es DAD-IS recense une seule race de chevaux Ă©levĂ©e sur place, renseignĂ©e sous le nom de ma (signifiant « cheval » en lao)[8]. Cette mĂȘme race locale est nommĂ©e « Lao » dans le guide Delachaux[5].
Dans la culture
En 1996, le royaume du Laos a Ă©mis un timbre postal mettant Ă lâhonneur le cheval de trait. Une piĂšce commĂ©morative est frappĂ©e en 2002 pour lâannĂ©e du cheval[10].
Les Laos ont des lĂ©gendes de chevaux ailĂ©s, montures de hĂ©ros et porteurs de la bonne humeur au ciel. L'un des plus connus est Manikab (àșĄàș°àșàș”àșàșČàș) dans l'Ă©popĂ©e Phra Lak Phra Ram et l'Ă©popĂ©e de Kalaket. Les hĂ©ros chevauchent souvent Manikab dans la bataille contre le gĂ©ant Nyak et d'autres menaces. Manikab est perçu comme un symbole de loyautĂ©.
La lĂ©gende de l'hĂ©roĂŻne Keo Na Ma, ou « KĂ©o Ă face de cheval », raconte lâhistoire dâune jeune fille nĂ©e avec un visage ressemblant Ă celui du cheval[11].
Notes et références
- (en) Anthony Reid, « Humans and Forests in Pre-colonial Southeast Asia », Environment and History, vol. 1, no 1,â , p. 93â110 (DOI 10.3197/096734095779522717, lire en ligne [PDF], consultĂ© le ).
- (en) Greg Bankoff et Sandra Swart, Breed of empire : The "Invention" of the Horse in Southeast Asia and Southern Africa 1500-1950, Copenhague, National Institute of Agrobiological Sciences, (ISBN 87-7694-014-4, OCLC 753966176, lire en ligne), p. 68.
- Laos Project Paper 1961, p. 29.
- « Laos : les ViĂȘt kiĂȘu de Xieng Khouang fĂȘtent le TĂȘt du Cheval », sur lecourrier.vn, (consultĂ© le ).
- Rousseau 2014, p. 367.
- Laos Project Paper 1961, p. 28.
- (en) Rick Parker, Equine science, Delmar Cengage Learning, , 5e Ă©d., 640 p. (ISBN 978-1-305-94972-0 et 1-305-94972-2, OCLC 1054197727, lire en ligne), p. 32.
- « Races par espĂšces et pays », sur www.fao.org, SystĂšme dâInformation sur la DiversitĂ© des Animaux Domestiques (DAD-IS) | Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (consultĂ© le ).
- (en) Marc Desquesnes, Alan Dargantes, De-Hua Lai et Zhao-Rong Lun, « Trypanosoma evansi and Surra: A Review and Perspectives on Transmission, Epidemiology and Control, Impact, and Zoonotic Aspects », BioMed Research International, vol. 2013,â , e321237 (ISSN 2314-6133, DOI 10.1155/2013/321237, lire en ligne, consultĂ© le ).
- « 100000 Kip (Year of the Horse) - Laos â Numista », sur fr.numista.com (consultĂ© le )
- (en-US) Bryan Thao Worra, « Welcoming Year of the Horse with Horse-Faced Keo », sur Twin Cities Daily Planet, (consulté le ).
Annexes
Article connexe
Bibliographie
- [Boomgard et Henley 2004] (en) P. Boomgaard et David Henley, Smallholders and Stockbreeders : History of Foodcrop and Livestock Farming in Southeast Asia, Leiden, KITLV Press, coll. « Royal Netherlands Institute of Southeast Asia and Caribbean Studies », , 344 p. (ISBN 90-6718-225-7 et 9789067182256)
- [Clarence-Smith 2004] (en) William Gervase Clarence-Smith, « Horse breeding in mainland Southeast Asia and its borderlands », dans Smallholders and Stockbreeders, Brill, , 189-210 p. (ISBN 978-90-04-48771-0, lire en ligne [PDF])
- [Porter et al. 2016] (en) Valerie Porter, Lawrence Alderson, Stephen J. G. Hall et Dan Phillip Sponenberg, Mason's World Encyclopedia of Livestock Breeds and Breeding, CAB International, , 6e Ă©d., 1 107 p. (ISBN 1-84593-466-0, OCLC 948839453).
- [Rousseau 2014] Ălise Rousseau (ill. Yann Le Bris), Tous les chevaux du monde, Delachaux et NiestlĂ©, , 544 p. (ISBN 2-603-01865-5)
- [Laos Project Paper 1961] (en) Laos Project Paper, vol. 13,