AccueilđŸ‡«đŸ‡·Chercher

Championnat des sonneurs

Le Championnat des sonneurs ou Championnat de Bretagne de musique et de danse traditionnelles est un concours qui a lieu tous les ans à Gourin dans le Morbihan le 1er week-end de septembre. Il est depuis 2015 répertorié par l'Inventaire du patrimoine culturel immatériel en France dans la catégorie Musiques et Danses.

Championnat des sonneurs
Image illustrative de l’article Championnat des sonneurs
Style musical Musique bretonne
Généralités
Organisateur Comité des sonneurs
Création 1956
Édition 60e
Périodicité annuelle
Localisation Bretagne, France
Nombre de participants 40 couples kozh et braz
Statuts des participants amateurs
PalmarĂšs
Champion en titre Yann-Ewen L'Haridon / Youenn Nedeleg (kozh) ; Christophe Mahévas / Jean-Michell Mahévas (braz)
Plus titré(s) Jean Baron / Christian Anneix (5) Jorj Botuha / Philippe Quillay (5)

Pour la compétition en cours, voir :
Championnat des sonneurs 2019
Les concours de sonneurs en Bretagne *
Domaine Musiques et danses
Lieu d'inventaire Bretagne
FinistĂšre
Gourin
* Descriptif officiel MinistĂšre de la Culture (France)

Le premier rassemblement s'est tenu en 1955 à l'initiative de l'abbé Le Poulichet, de la paroisse, qui a pris contact avec l'association Bodadeg Ar Sonerion (BAS) pour ajouter au traditionnel pardon de la Saint Hervé une procession de sonneurs[1]. AprÚs un premier concours informel en 1956, Polig Montjarret[2] propose au maire, à partir de 1957, d'organiser chaque année autour du pardon un concours de sonneurs, auquel Bodadeg Ar Sonerion fournit un rÚglement et un jury. Depuis 1993, le championnat se déroule dans le domaine du chùteau de Tronjoly devant plusieurs milliers de connaisseurs.

Chaque édition, il réunit des sonneurs spécialistes d'un terroir musical qui concourent dans cinq catégories : couple kozh (depuis 1956), couple braz (depuis 1958), couple jeunes (depuis 1996), couple famille et duo libre (depuis 2000).

Pour jouer Ă  Gourin, il faut auparavant se qualifier lors de concours qui ont lieu dans l'annĂ©e. Environ quarante couples kozh et couples braz participent au championnat Ă  chaque Ă©dition. À l'issue de la compĂ©tition, le gagnant est sacrĂ© champion de Bretagne, jusqu'Ă  l'annĂ©e suivante oĂč il remet son titre en jeu.

Les concours de sonneurs en Bretagne avant 1950

Les concours de sonneurs ont Ă©tĂ© trĂšs populaires de la fin du XIXe siĂšcle Ă  la Seconde Guerre mondiale. PortĂ©s par les mouvements rĂ©gionalistes et l’engouement pour les traditions dites « pittoresques » au sein des classes urbaines, ils vont devenir indissociables des fĂȘtes folkloriques qui se multiplient, en particulier en Basse-Bretagne. La Bretagne est alors considĂ©rĂ©e comme une rĂ©gion « exotique » par les touristes[3].

C'est Ă  Saint-Brieuc que naĂźt le premier concours de sonneurs par couple en 1881 au milieu des fanfares et harmonies[4]. TrĂšs vite prisĂ©s des musiciens, ces manifestations se multiplient en Bretagne ; entre 1881 et 1939, 47 concours de biniou-bombarde sont recensĂ©s. À Vannes, en 1892, 63 couples s’affrontent et Ă  QuimperlĂ©, en 1901, ils sont 35 au concours organisĂ© par l’Union rĂ©gionaliste bretonne[3]. À Gourin, un concours a lieu en 1904, quelques jours aprĂšs le pardon de la Saint-HervĂ©. L’un des derniers grands concours de l’entre-deux-guerres a lieu Ă  Huelgoat en 1921 au cours duquel s’affrontent 25 couples. Ces rassemblements du dĂ©but du XXe siĂšcle, spectacles mis en scĂšne pour le grand public, symbole d’appartenance et d’affirmation pour les mouvements rĂ©gionalistes, ne parviennent toutefois pas Ă  enrayer le dĂ©clin des couples de sonneurs[3].

C’est dans les annĂ©es 1950 que des pionniers du mouvement revivaliste, sous l’influence de la BAS, mettent les concours au service de la sauvegarde de la musique traditionnelle. Le premier grand concours d’aprĂšs-guerre a lieu Ă  Quimper en juillet 1949[5]. Les sonneurs « de mĂ©tier », omniprĂ©sents dans les concours d’avant-guerre, ont cette fois affaire Ă  des organisateurs dĂ©terminĂ©s Ă  rĂ©glementer strictement les concours dans un but prĂ©cis, tant sur le plan de la technique que du rĂ©pertoire. Auparavant, les sonneurs n’avaient pas vraiment de rĂ©pertoire commun ; afin de les dĂ©partager objectivement, on leur demandait parfois de jouer des chansons populaires comme Il Ă©tait un petit navire. Ils avaient Ă©galement libre choix des styles et interprĂ©taient donc souvent des polkas et autres morceaux « Ă©trangers »[6]. Cette rĂ©glementation stricte ne convient pas Ă  tous les sonneurs de mĂ©tier qui n’avaient pas fait un minimum de classification des styles et de recherches prĂ©alables. Auguste SalaĂŒn, un talabarder trĂšs « titrĂ© » avant la guerre[7], se voit ainsi ĂȘtre Ă©cartĂ© par le jury Ă  Quimper pour avoir interprĂ©tĂ© La Paimpolaise. Ce concours quimpĂ©rois n’est rĂ©itĂ©rĂ© qu’une dizaine d’annĂ©es plus tard, avec pour objectif de faire ressortir des bagadoĂč des couples de sonneurs, afin que les cercles puissent disposer de musiciens individuels de qualitĂ©. Il n’y est plus question d’épreuve Ă  dimension « nationale »[6].

Histoire

Du Pardon des sonneurs...

À Gourin, un premier rassemblement des sonneurs de couple est organisĂ© en 1955 par l'abbĂ© Le Poulichet, curĂ© de la paroisse. En s'inspirant, d'aprĂšs Martial Pezennec – responsable de la commission couple de la BAS –, de l'exemple du pardon Itron Varia Garvez, Ă  LescouĂ«t-Gouarec, oĂč le curĂ© invitait les sonneurs Ă  participer Ă  la procession et au feu de joie, il inscrit cette rĂ©union dans le cadre du pardon de la Saint-HervĂ©[6]. Pour l'abbĂ© Le Poulichet, les affinitĂ©s de saint HervĂ© avec la musique – on le disait barde – font de lui le candidat idĂ©al au titre de patron des sonneurs. Il contacte Bodadeg ar Sonerion (BAS) et le comitĂ© des fĂȘtes gourinois. L'initiative est saluĂ©e par Polig Monjarret dans la revue de l'association BAS, Ar Soner, avant mĂȘme que le pardon n'ait lieu : « Beaucoup de nos amis ont accueilli en effet avec faveur la proposition qui leur a Ă©tĂ© faite par le clergĂ© de Gourin d'incorporer au cĂ©lĂšbre pardon de la Saint-HervĂ© [
] un vĂ©ritable pardon des sonneurs bretons. [
] Le dimanche 25 septembre donnera ainsi lieu Ă  un rassemblement nouveau qui sera tout autre chose qu'une parade folklorique dont cet Ă©tĂ© aura saturĂ© les plus exigeants. ».

Le 25 septembre 1955, environ 200 sonneurs sont au rendez-vous[8]. La Kevrenn ar Menez Du de Gourin et la Kenvreuriez ar Viniaouerien (confrĂ©rie des sonneurs de biniou) de la rĂ©gion parisienne participent au succĂšs de cette journĂ©e, qui convie des danseurs en costumes avec la prĂ©sence de nombreux cercles de Cornouaille, du Vannetais et mĂȘme de Guingamp[6]. L'association parisienne KAV propose une Ă©bauche de concours Ă  partir de partitions Ă  dĂ©chiffrer puis Ă  interprĂ©ter. À cette Ă©poque, le peu de sonneurs traditionnels sachant lire la musique rĂ©duit le nombre de candidats Ă  deux ou trois couples[8]. La procession prend pour la premiĂšre fois la forme d'un triomphe des sonneurs. Polig Monjarret ne cache pas son enthousiasme par rapport Ă  cette tradition qu'il souhaite voir perdurer : « Si un jour, par malheur, il ne devait subsister qu'un vrai pardon en Bretagne, ce sera au moins celui-lĂ . »[9].

...Au concours des meilleurs sonneurs

Couple kozh au festival plinn

En 1956, un concours, informel et spontanĂ©, a lieu lors du deuxiĂšme pardon de la Saint-HervĂ© selon plusieurs tĂ©moins[6]. L'annĂ©e suivante, Polig Monjarret, qui n'avait pas rĂ©ussi Ă  convaincre le comitĂ© des fĂȘtes d'organiser un petit concours, propose cette fois son projet Ă  Émile Le Gall, maire de Gourin. Au comitĂ© des fĂȘtes, il trouve le renfort de Marcel Carmard et Raymond Cozic pour ancrer le concours Ă  Gourin[10]. Le comitĂ© des fĂȘtes met cent mille anciens francs de prix en jeu et se charge de la logistique du concours. DĂšs 1957, BAS, sous la prĂ©sidence de Dorig Le Voyer, dĂ©finit un premier rĂšglement strict[8]. Polig Monjarret, Dorig Le Voyer, Albert HĂ©mery et Donatien Laurent sont membres du jury.

Jusqu'en 1964, aucune distinction n'est faite entre les couples utilisant le biniou kozh et le biniou braz pour rĂ©pondre Ă  la bombarde. Dans l'esprit d'une BAS – qu'on dit volontiers plus prĂ©occupĂ©e par les bagadoĂč –, au sein du couple, le biniou kozh doit jouer un rĂŽle de garant de la tradition[10]. Le biniou braz, ou cornemuse Ă©cossaise, doit quant Ă  lui « ĂȘtre exclusivement rĂ©servĂ© aux bagadoĂč », explique Polig Monjarret dans le numĂ©ro d'Ar Soner qui parait aprĂšs le concours de 1960. Les binioĂč braz dominent pourtant les premiĂšres annĂ©es du concours. L'influence de la premiĂšre gĂ©nĂ©ration des sonneurs, qui Ă©volue en bagad, comme Cadoudal et Rivoallan, fondateurs de celui de Bourbriac, n'y est pas Ă©trangĂšre. Progressivement, le concours de Gourin est de plus en plus perçu par les sonneurs de kozh comme un bastion de rĂ©sistance d'une tradition musicale authentique[n 1].

De 1957 à 1963, le nombre de participants au concours, rebaptisé « Championnat de Bretagne des sonneurs » augmente réguliÚrement. Cette derniÚre année, pour éviter la surchauffe, les sonneurs « autorisés à concourir » ont été sélectionnés lors de compétitions départementales qui préfigurent les concours qualificatifs[11].

Les mouvements de révoltes

Dans les annĂ©es 1960 et 1970, le concours va jouer le rĂŽle de thermomĂštre des relations entre les sonneurs, BAS et de la sociĂ©tĂ© bretonne en gĂ©nĂ©ral[12]. Le comitĂ© des fĂȘtes doit non seulement faire face Ă  des sonneurs de plus en plus frondeurs mais Ă  l'hostilitĂ© latente de nombreux Gourinois, notamment les commerçants qui prĂ©parent les repas et servent les boissons, Ă  qui le comitĂ© demande une participation. En 1972, certains tentent mĂȘme de faire annuler le concours[12]. La mise en place d'une billetterie avec la clĂŽture du site de la chapelle fait Ă  nouveau scandale mais elle permet d'amorcer la premiĂšre « professionnalisation » du concours. L'Ă©poque est Ă  la revendication, culturelle mais aussi politique, avec la rĂ©volte d'une nouvelle gĂ©nĂ©ration contre le pouvoir en place et tous ceux qui l'incarnent, qu'ils soient de BAS ou du comitĂ©. C'est l'Ă©poque oĂč les jeunes sonneurs sortent du cadre musical rigide en jouant une musique plus proche des jeunes danseurs, refusent de porter le costume. MĂȘme si les jeans abordĂ©s fiĂšrement par les « sonneurs rebelles » provoquent la colĂšre parmi certains organisateurs, le costume n'est plus obligatoire Ă  partir de 1975[12].

À la fin des annĂ©es 1970, battue en brĂšche, la formule concours s'essouffle, alors que les spectateurs n'ont jamais Ă©tĂ© aussi nombreux Ă  rĂ©pondre Ă  l'appel des sonneurs. Les organisateurs doivent revenir sur le principe des inscriptions sur place, faute de trouver un nombre suffisant de concurrents aux qualificatifs[12]. À l'Ă©poque oĂč des groupes comme Gwerz et Skolvan font leurs dĂ©buts, les sonneurs privilĂ©gient la formule concert et commencent Ă  jouer dans les cabarets, les MJC


Les années charniÚres

Les contestataires, emmenés par les sonneurs d'une nouvelle association (SKV : Sonerien Ha Kanerien Vreizh), boycottent BAS et l'édition de 1978. Sans pour autant remettre en cause les principes du concours, mais déçus de l'organisation logistique du concours, ils décident de délocaliser le concours de Gourin pour que celui-ci soit itinérant[13]. En 1979 il a donc lieu à Pluvigner et l'année suivante, les sonneurs parviennent à l'organiser à Lanrivain. Faute d'une organisation suffisante, pas de concours en 1981. Réapprochés par Martial Pezennec, avec lequel ils n'avaient jamais coupé les ponts, ils abandonnent leur projet indépendant pour revenir à Gourin en 1982. Si le public est au rendez-vous, le concours redémarre doucement, avec un certain laisser-aller et un conformisme, plus ou moins chatouillé par l'accession aux premiers rangs de la génération « rebelle »[13].

Dans les annĂ©es 1980, signe de renouveau, BAS relance l'activitĂ© de sa commission « couple », avec Alain Le BuhĂ© Ă  sa tĂȘte, Ă©paulĂ© par Erwan Ropars[8]. Au sein du comitĂ© des fĂȘtes, les fidĂšles du concours voient arriver une nouvelle gĂ©nĂ©ration de Gourinois, dont la plupart ont la trentaine et sont aussi sonneurs. Conscients de leur identitĂ© bretonne, ils arrivent avec une trĂšs bonne image du concours. Trois futurs prĂ©sidents sont arrivĂ©s Ă  cette Ă©poque : JosĂ© Le Fer, HervĂ© Le Floc'h et Laurent Citerin[13]. RĂ©my Le Bris refuse cependant leur idĂ©e d'appel au sponsoring pour dĂ©velopper le concours.

La forme actuelle de Gourin - au manoir de Tronjoly - a démarré en 1995 avec le sponsoring et mécénat de grandes entreprises. A cette échelle : ce fut une premiÚre dans l'histoire de Gourin. Ouest-France pour les relais de communication, et le Groupement des Mousquetaires (Intermarché) pour la logistique alimentaire . Le soutien de ces entreprises ne s'est pas démenti au fil des ans.

Tronjoly, le triomphe des sonneurs

Manoir de Tronjoly Ă  Gourin

Le comitĂ© s'interroge sur le lieu et la date du concours. Des 1989, les Ă©preuves du matin sont transfĂ©rĂ©es au chĂąteau de Tronjoly, devenu la propriĂ©tĂ© de la municipalitĂ© gourinoise, avant de s'y installer dĂ©finitivement en 1992. La nouvelle Ă©quipe parvient Ă  convaincre le comitĂ© des fĂȘtes que son ampleur rend nĂ©cessaire la crĂ©ation d'une association, entiĂšrement consacrĂ©e au concours. En 1993, avec la crĂ©ation du ComitĂ© d'organisation du Championnat de Bretagne (COCB), les choses s'accĂ©lĂšrent. S'appuyant en partie sur les rĂ©seaux des sonneurs, JosĂ© Le Fer lance une politique de partenariats qui se rĂ©vĂšle fructueuse, avec des sociĂ©tĂ©s locales et des industriels notamment[14].

En 1996, pour les quarante ans du concours, le public et les mĂ©dias affluent Ă  la grande fĂȘte qui change de dimension[15]. Son image d'authenticitĂ© et de convivialitĂ©, mais aussi la mĂ©diatisation croissante de la musique traditionnelle, font que le concours gourinois est en phase avec la Bretagne des annĂ©es 1990. L'annĂ©e des 40 ans, un concert dans l'Ă©glise de Gourin, un fest-noz, une crĂ©ation du bagad de Locoal-Mendon ainsi qu'une exposition enrichissent le programme. L'anniversaire est l'occasion de rĂ©unir 80 sonneurs, en invitant tous les champions en kozh et en braz depuis l'origine Ă  d'Ă©mouvantes retrouvailles[16]. Alan Stivell fait partie de tous les vainqueurs qui rĂ©pondent prĂ©sents[15]. Un nouveau concours, le premier depuis 1957, est ouvert aux couples de moins de vingt ans le samedi, afin de valoriser le jeu en couple des jeunes sonneurs[17].

En 1997, le comitĂ© dĂ©cide de conserver un programme de festivitĂ©s renforcĂ© et lance mĂȘme un troisiĂšme concours pour les familles. Il s'agit cette fois de souligner l'importance de la transmission familiale pour la musique traditionnelle ; sont autorisĂ©s Ă  concourir les membres d'une mĂȘme famille sĂ©parĂ©s par au moins une gĂ©nĂ©ration[13]. De 1995 Ă  2000, budget et frĂ©quentation sont multipliĂ©s par sept[18]. « Les passionnĂ©s ont continuĂ© Ă  venir, mais c'est surtout le grand public et les Gourinois qui ont pris conscience de la dimension et de l'importance de ce rendez-vous pour toute la Bretagne. Les anciens du comitĂ© ne cachent pas leur plaisir en Ă©voquant les trois cents bĂ©nĂ©voles, dont 80 % de Gourinois, qui contribuent au caractĂšre convivial de la fĂȘte », dĂ©clare RĂ©my Le Bris en 2004. La fĂȘte revendique d'autres particularitĂ©s pour un Ă©vĂ©nement de si grande ampleur : un billet d'entrĂ©e le plus abordable de Bretagne, seulement 10 % des entrĂ©es viennent de touristes et les autres visiteurs viennent de la Bretagne entiĂšre, ce qui confirme sa vocation rĂ©gionale ou « nationale » revendiquĂ©e par le championnat dĂšs son origine[18].

Le modernisme au cƓur de la tradition

Depuis 1996, la fĂȘte s'Ă©tale sur trois jours, du vendredi au dimanche, et propose festoĂč-noz, concerts, prestation d'un bagad et crĂ©ations, en rassemblant environ 10 000 personnes Ă  chaque Ă©dition[19]. En 2000, le concours « duo libre » permet aux sonneurs et aux musiciens d’expĂ©rimenter des associations d'instruments et d'exprimer leur originalitĂ©[20], ce qu'ont su faire des musiciens trĂšs expĂ©rimentĂ©s tels que Le VallĂ©gant-LefĂšbvre et Huiban-Becker[21]. La mĂȘme annĂ©e, le QuĂ©bec est Ă  l'honneur avec une dĂ©lĂ©gation de groupes dans le cadre de l'Ă©change Bretagne TransAmerica[22].

Alan Stivell sur la grande scĂšne du championnat en 2010

Lors de la 50e Ă©dition en 2006, les candidatures aux diffĂ©rents concours atteignent un record avec la participation de 325 couples ; 54 couples koz et braz sont sĂ©lectionnĂ©s pour se produire lors de la finale le samedi[23]. Le dimanche est animĂ© par les spectacles de Nolwenn Korbell et SoĂŻg SibĂ©ril, l'orchestre Norkst et la Kevrenn Alre[24]. La qualitĂ© des prestations aux concours est tirĂ©e vers le haut, tant dans la technicitĂ© que l'interprĂ©tation, le tout dans le respect scrupuleux de la tradition. L'esprit de compĂ©tition pour dĂ©crocher le prestigieux titre de Champion de Bretagne continue d'ĂȘtre un Ă©lĂ©ment moteur. Le cĂŽtĂ© danse est accentuĂ© avec les spectacles des cercles celtiques, les grands festoĂč-noz, un championnat de Bretagne de danse traditionnelle organisĂ© par la fĂ©dĂ©ration War'l Leur depuis 2013[25]. Les concerts de clĂŽture attirent les spectateurs pour voir des groupes de la scĂšne actuelle bretonne : Bagad de Lann-BihouĂ© en 2008, duo Jean-Michel Veillon et Gilles Le Bigot et trio EDF en 2009, Alan Stivell en 2010, Gilles Servat en 2011, Dan Ar Braz en 2012, Barzaz en 2013, Soldat Louis en 2014.

En 2016, lors de la 60e Ă©dition, la maman d'un sonneur du concours bras, Tangi Josset, dĂ©cĂšde, victime d'un arrĂȘt cardiaque. Les organisateurs dĂ©cident d'annuler le concours bras[26].

Cadre de participation et Ă©volution des pratiques

À la crĂ©ation officielle du concours en 1957, BAS fixe un rĂšglement draconien de 35 articles : « Les sonneurs s’engagent Ă  ne pas quitter la ville avant l’annonce des rĂ©sultats [
] Les candidats porteront obligatoirement un costume breton »[8]. Si l’uniforme des bagadoĂč respectifs, de BAS ou des scouts sont acceptĂ©s, « seront Ă©liminĂ©s les sonneurs se prĂ©sentant en tenue civile ». Toute consommation d’alcool avant et pendant les Ă©preuves est interdite. Vient s’ajouter l’obligation d’accorder parfaitement son instrument sous peine de disqualification. Pour le premier concours, la Bretagne est divisĂ©e en quatre « rĂ©gions musicales » auxquelles les sonneurs doivent rester fidĂšles dans les morceaux proposĂ©s[10].

Le championnat comporte plusieurs Ă©tapes : l'Ă©preuve de mĂ©lodie le matin place de l’église, l'Ă©preuve de marche rue de la gare et aprĂšs les vĂȘpres l’épreuve de danse (d’un terroir donnĂ©) Ă  la chapelle Saint-HervĂ©[11]. Le jury est placĂ© dans une bĂ©taillĂšre pour ne pas voir les participants. Ce jugement Ă  l’aveugle divise musicien et organisateur durant de longues annĂ©es, considĂ©rant que les sonneurs du jury reconnaissent les concurrents dĂšs les premiĂšres mesures. Le jury dĂ©libĂšre parfois jusque tard le dimanche soir. Les dĂ©bats sur le rĂ©pertoire, la justesse ou l’adaptation Ă  la cornemuse occupent surtout la BAS et ses ambitions pour la culture[10]. La logistique d’accueil et l’organisation de la fĂȘte sont Ă  la charge du comitĂ© des fĂȘtes. Les premiers temps, la part d’improvisation est grande et les moyens sont faibles[11].

Le rĂŽle de BAS consiste seulement Ă  organiser les jurys. Depuis 1994, la fĂ©dĂ©ration des sonneurs est Ă©galement chargĂ©e d’organiser les treize qualificatifs de terroirs, car l’explosion du nombre de concurrents devenait ingĂ©rable pour le comitĂ© d’organisation de Gourin. Dans la plupart des cas, les qualificatifs pour Gourin sont adossĂ©s Ă  des fĂȘtes locales, comme Monterfil ou la Bogue d’or pour le pays gallo, Saint-Yves Ă  Bubry pour le terroir Pourlet, le Kann Al Loar Ă  Landerneau pour le LĂ©on, le DanouĂ«t Ă  Bourbriac pour le plinn, ou le trophĂ©e Roñsed-Mor Ă  Locoal-Mendon[27]. Auparavant, un mĂȘme jury jugeait les trois Ă©preuves. Par la suite, quinze juges kozh sont divisĂ©s en trois jurys de cinq personnes (un pour les marches, un pour les mĂ©lodies et l’autre pour les danses). Quinze autres sont rĂ©partis entre les trois Ă©preuves dans la catĂ©gorie braz[28]. Les rĂ©sultats sont parfois critiquĂ©s par les spectateurs, qui perçoivent la qualitĂ© des prestations diffĂ©remment. Les courriers des lecteurs publiĂ©s dans la revue Musique bretonne Ă  la fin des annĂ©es 1980 tĂ©moignent de certaines incomprĂ©hensions par rapport aux critĂšres d'Ă©valuation[29].

Au dĂ©but des annĂ©es 2000, des sonneurs continent Ă  revendiquer une plus grande concertation avec les jurys et d’autres estiment que trop peu d’attention est portĂ©e Ă  la reprĂ©sentativitĂ© des terroirs pour les qualificatifs. Par exemple certaines rĂ©gions semblent surreprĂ©sentĂ©es, comme le pays vannetais alors que la « Montagne » s’est peu Ă  peu faite plus discrĂšte. Philippe Grellier, coprĂ©sident du concours et de la commission couple BAS, reconnaĂźt que le pays nantais n’est pas reprĂ©sentĂ©, alors que les sonneurs Ă©taient nombreux Ă  Nantes dans les annĂ©es 1970-1980. Pour pouvoir quand mĂȘme s'inscrire, il sait que certains choisissent de s’inscrire dans d’autres terroirs. En privilĂ©giant les styles locaux d'origine, Émile Alain observe une perte d’un « langage commun ». Selon lui, la polyvalence permet aux sonneurs d’ĂȘtre Ă  l’aise avec plusieurs terroirs et de « s’adapter pour que la danse fonctionne partout, sans pour autant perdre leur personnalitĂ© d’origine ». Il prĂ©conise donc de revoir le systĂšme des qualificatifs[28].

En 1962, Martial Pezennec, champion de Bretagne en 1963, rĂ©unit tous les sonneurs de couple Ă  Langonnet afin de monter la commission de couples pour organiser des journĂ©es de formation. Le but est de combler la diffĂ©rence entre les figures historiques du renouveau, souvent formĂ©es aux contacts d’anciens sonneurs et la gĂ©nĂ©ration suivante[30]. Les jeunes gagnants du concours du samedi peuvent participer aux Ă©preuves du lendemain, en compagnie des aĂźnĂ©s.

PalmarĂšs

Couple kozh

  • 1957 : RenĂ© Le Sergent / Marcel JaffrĂ©
  • 1962 : Alexandre Louet / Denis De BeauchĂȘne
  • 1963 : Martial Pezennec / Samuel Le Poupon
  • 1964 : Michel Querrou / Nicole Querrou
  • 1965 : Michel Querrou / Nicole Querrou
  • 1966 : Pierre Diquelou / Pierre PĂ©ron
  • 1967 : Pierre Le Beuz / HervĂ© Le Meur
  • 1968 : Pierre Le Beuz / HervĂ© Le Meur
  • 1969 : Pierre Le Beuz / HervĂ© Le Meur
  • 1970 : Jean-Pierre Ellien / GĂ©rard Guillemot
  • 1971 : Jean-Yves Blanchard / Jakez Philouze
  • 1972 : Job Philippe (Job Fulup) / AndrĂ© Thomas
  • 1973 : Pierre Le Beuz / HervĂ© Le Meur
  • 1974 : Jean Baron / Georges Épinette
  • 1975 : Jean Baron / Christian Anneix
  • 1976 : Jean Baron / Christian Anneix
  • 1977 : Jean-Yves Blanchard / Jakez Philouze
  • 1978 : Daniel Philippe / AndrĂ© Thomas
  • 1979 : Daniel Philippe / AndrĂ© Thomas
  • 1980 : Daniel Le FĂ©on / Philippe Becker
  • 1982 : Jean Baron / Christian Anneix
  • 1983 : Jean Baron / Christian Anneix
  • 1984 : Youenn Le Bihan / Patrick Molard
  • 1985 : Youenn Le Bihan / Patrick Molard
  • 1986 : Yann Le Meur / Michel Toutous
  • 1987 : Pierre CrĂ©pillon / Laurent Bigot
  • 1988 : Jorj Botuha / Michel Toutous
  • 1989 : Jean Baron / Christian Anneix
  • 1990 : Daniel Philippe / AndrĂ© Thomas
  • 1991 : Serge Riou / HervĂ© Irvoas
  • 1992 : Roland Becker / Philippe Quillay
  • 1993 : Philippe Janvier / Jean-Luc Le Moign
  • 1994 : Georges Épinette / Jean Baron
  • 1995 : Gilbert Hervieux / Jacques Beauchamp
  • 1996 : Daniel Philippe / Daniel Le FĂ©on
  • 1997 : Pierre CrĂ©pillon / Laurent Bigot
  • 1998 : Daniel Philippe / Daniel Le FĂ©on
  • 1999 : Gildas Moal / RenĂ© Chaplain
  • 2000 : Daniel Philippe / Daniel Le FĂ©on
  • 2001 : Yves Berthou / Patrick Molard
  • 2002 : Jorj Botuha / Philippe Quillay
  • 2003 : Jorj Botuha / Philippe Quillay
  • 2004 : Daniel Philippe / Michel Toutous
  • 2005 : Daniel Philippe / Michel Toutous
  • 2006 : Jorj Botuha / Philippe Quillay
  • 2007 : Jorj Botuha / Philippe Quillay
  • 2008 : Jorj Botuha / Philippe Quillay
  • 2009 : Didier Le Bot / HervĂ© Chevrollier
  • 2010 : Daniel Philippe / Jil LĂ©hart
  • 2011 : Yves Berthou / Fañch PĂ©rennĂšs
  • 2012 : Tangi Josset / Yannick Martin
  • 2013 : Julien Tymen / Michel Kerveillant
  • 2014 : Julien Tymen / Michel Kerveillant
  • 2015 : Julien Tymen / Michel Kerveillant
  • 2016 : Julien Tymen / Michel Kerveillant
  • 2017 : Yann-Ewen L'Haridon / Youenn Nedeleg
  • 2018 : Yann-Ewen L'Haridon / Youenn Nedeleg
  • 2019 : Yann-Ewen L'Haridon / Youenn Nedeleg
  • 2020 : annulĂ© (Covid-19)
  • 2021 : Yann-Ewen L'Haridon / Youenn Nedeleg
  • 2022 : Jean-François Le Gouarin / Tudual Hervieux


Couple braz

  • 1958 : Étienne Rivoallan / Georges Cadoudal
  • 1959 : Étienne Rivoallan / Georges Cadoudal
  • 1960 : Étienne Rivoallan / Georges Cadoudal
  • 1961 : Daniel Philippe / Georges Cadoudal
  • 1964 : Michel Conan / Jacky HĂ©tet
  • 1965 : Jean-Pierre Ellien / Jean-Pierre Henry
  • 1966 : Youenn Sicard / Alan Cochevelou
  • 1967 : Jean-Pierre Ellien / Jean-Pierre Henry
  • 1968 : Youenn Sicard / Alan Cochevelou
  • 1969 : Youenn Sicard / Alan Cochevelou
  • 1970 : Raymond Plouzennec / Xavier Colleter
  • 1971 : Raymond Plouzennec / Xavier Colleter
  • 1972 : Dominique Le Boucher / Fanch GourvĂšs
  • 1973 : Michel Keranguyader / Jean-Luc Le Moign
  • 1974 : Raymond Plouzennec / Erwan Ropars
  • 1975 : Raymond Plouzennec / Erwan Ropars
  • 1976 : Raymond Plouzennec / Erwan Ropars
  • 1977 : Philippe Lefebvre / Michel Lavole
  • 1978 :
  • 1979 : Roland Becker / Hubert Raud
  • 1980 :
  • 1982 :
  • 1983 : Alan Huitol / Bruno Le Rouzic
  • 1984 : Alain Kerneur / Armel Denis
  • 1985 : Roland Becker / Hubert Raud
  • 1986 : Jorj Botuha / Pascal Guingo
  • 1987 : Jorj Botuha / Pascal Guingo
  • 1988 : Jorj Botuha / Pascal Guingo
  • 1989 : Christophe MahĂ©vas / Jean-Michell MahĂ©vas
  • 1990 : Jorj Botuha / Pascal Guingo
  • 1991 : Christophe MahĂ©vas / Jean-Michell MahĂ©vas
  • 1992 : Serge Riou / Erwan Ropars
  • 1993 : Roland Becker / Hubert Raud
  • 1994 : Roland Becker / Hubert Raud
  • 1995 : Fabrice LothodĂ© / Jean-Yves Cadudal
  • 1996 : Jorj Botuha / Pascal Guingo
  • 1997 : Christophe MahĂ©vas / Jean-Michell MahĂ©vas
  • 1998 : Christophe MahĂ©vas / Jean-Michell MahĂ©vas
  • 1999 : Jorj Botuha / Pascal Guingo
  • 2000 : Fabrice LothodĂ© / Jean-Yves Cadudal
  • 2001 : AndrĂ© Le Meut / Ronan Latry
  • 2002 : Fabrice LothodĂ© / Jean-Yves Cadudal
  • 2003 : Fabrice LothodĂ© / Jean-Yves Cadudal
  • 2004 : Jorj Botuha / Pascal Guingo
  • 2005 : Jorj Botuha / Pascal Guingo
  • 2006 : HervĂ© Irvoas / CĂ©dric Moign
  • 2007 : Jorj Botuha / Pascal Quingo
  • 2008 : HervĂ© Irvoas / CĂ©dric Moign
  • 2009 : Yannick Martin / Daniel Moign
  • 2010 : Yannick Martin / Daniel Moign
  • 2011 : Yannick Martin / Daniel Moign
  • 2012 : Gweltaz Rialland / Julien Grellier
  • 2013 : Hubert Raud / Fabrice LothodĂ©
  • 2014 : Goulven HĂ©naff / Alexis Meunier
  • 2015 : Goulven HĂ©naff / Alexis Meunier
  • 2016 : annulĂ© en respect pour la famille de Tangi Josset
  • 2017 : Goulven HĂ©naff / Alexis Meunier
  • 2018 : Christophe MahĂ©vas / Jean-Michel MahĂ©vas
  • 2019 : Goulven HĂ©naff / Alexis Meunier
  • 2020 : annulĂ© (Covid-19)
  • 2021 : Christophe MahĂ©vas / Jean-Michell MahĂ©vas
  • 2022 : Goulven HĂ©naff / Alexis Meunier
  • Sonneur et couple de sonneur braz
  • Alan Stivell (Cochevelou) Ă  Gourin en 2010
    Alan Stivell (Cochevelou) Ă  Gourin en 2010
  • Fabrice LothodĂ© et Hubert Raud
    Fabrice Lothodé et Hubert Raud
  • Goulven HĂ©naff et Alexis Meunier
    Goulven HĂ©naff et Alexis Meunier

Duo libre

  • 2000 : Le VallĂ©gant / LefĂšbvre
  • 2001 : Roland Becker / RĂ©gis Huiban
  • 2002 : Daniel Le FĂ©on / Samuel Le FĂ©on
  • 2003 : Roland Becker / RĂ©gis Huiban
  • 2004 : Roland Becker / RĂ©gis Huiban[31]
  • 2005 : Daniel Le FĂ©on / Samuel Le FĂ©on[32]
  • 2006 : Dominique Jouve / Yann Goas
  • 2007 : JĂ©rĂŽme Rizio / MaĂ«l Le Paih
  • 2008 : Glenn Le Merdy / Olivier Urvoy
  • 2009 : Glenn Le Merdy / Olivier Urvoy
  • 2010 : Sylvain Barou / Florian Baron
  • 2011 : Jonathan Dour / Floriane Le Pottier
  • 2012 : Émilien Robic / Romain Dubois
  • 2013 : Thibault Lotout / MickaĂ«l Derrien
  • 2014 : HĂ©lĂšne Brunet / Yann Le Gall
  • 2015 : Tristan Gloaguen / Hyacinthe Le HĂ©naff
  • 2016 : MickaĂ«l Derrien / Thibault Lotout
  • 2017 : Tangi Josset / Willy Pichard
  • 2018 : Willy Pichard / Stevan Vincendeau
  • 2019 : Erwann Tobie / Heikki Bourgault
  • 2020 : annulĂ© (Covid-19)
  • 2021 : Louri Derrien / Meriadeg Lorho-Pasco

Couple Jeunes

  • 2000 : Liza Georgelin / Amel Le Vaillant
  • 2001 : Liza Georgelin / Amel Le Vaillant
  • 2002 : Tangi Josset / Yannick Martin[33]
  • 2003 : Tangi Josset / Yannick Martin
  • 2004 : Thomas Galeron / Sylvain Hamon
  • 2005 : Mathieu Messager / Erwan Menguy
  • 2006 : Ylan Couriaut / Ewen Couriaut
  • 2007 : Ylan Couriaut / Youenn Couriaut
  • 2008 : Ewen Couriaut / Youenn Couriaut
  • 2009 : Fabien Lalaizon / Vincent Le Corre
  • 2010 : Julien Bernard / Quentin Le Sourd
  • 2011 : Aymeric Bevan / Quentin Le Sourd
  • 2012 : François Billard / Youenn Couriaut
  • 2013 : LoĂŻc Le Cotillec / Franck Medrano
  • 2014 : MaĂ«lann HervĂ© / Enora Morice
  • 2015 : GwenaĂ«l Piel / Corentin David
  • 2016 : Benjamin Le Roux / Loeiz Guillo
  • 2017 : Tom Le Corronc / Marjorie Drumel
  • 2018 : Morgan Cosquer / Elias Le Bot
  • 2019 : Morgan Cosquer / Elias Le Bot
  • 2020 : annulĂ© (Covid-19)
  • 2021 : Malo Saout / Iban Jouanno

Couple famille

  • 2001 : Irvoas (pĂšre & fils)
  • 2002 : Mathieu Riopel & Philippe Janvier (neveu & oncle)
  • 2003 : Le Bihan & Philippe
  • 2004 : Le Bihan & Philippe
  • 2005 : Letenneur Alain & Pascal
  • 2006 : Baron (pĂšre & fils)
  • 2007 : Irvoas (pĂšre & fils)
  • 2008 : Couriaut Yvon & Ewen
  • 2009 : Le Baron Claude & Jego Riwal
  • 2010 : Irvoas (pĂšre & fils)
  • 2011 : Malarde Patrick & Damien
  • 2012 : Le Teneur Alan & Pascal
  • 2013 : L'Haridon Youn & Yann-Ewen
  • 2014 : Morice Philippe & Enora
  • 2015 : RabĂ© Gilles & Gwendal
  • 2016 : Thomas & Éric Ollu
  • 2017 : Irvoas (pĂšre & fils)
  • 2018 : Pierre-Marie Kervarec & RenĂ© Gonidec
  • 2019 : Jouanno (pĂšre & fils)
  • 2020 : annulĂ© (Covid-19)
  • 2021 : Jouanno (pĂšre & fils)

Souvenirs

TĂ©moignages de sonneurs

VĂ©ritable aboutissement d’une annĂ©e de travail, Gourin s’apparente Ă  une compĂ©tition de haut-niveau. Les sonneurs ont pour autant le sentiment d’appartenir Ă  une grande famille, avec son lot de chamailleries, rĂ©conciliations et retrouvailles. C’est ce qu’il ressort des tĂ©moignages des figures marquantes du rassemblement des sonneurs.

Alan Stivell, qui remporte le championnat avec Youenn Sicard, se souvient de leur prĂ©paration intense : « Nous prĂ©parions le concours d’arrache-pied presque tout l’étĂ©. En participant, nous avions l’impression de renforcer, avec d’autres, une approche spĂ©cifique de la musique : un respect trĂšs grand de la tradition, surtout de haute Cornouaille, mais revisitĂ©e dans une approche moderne, en intĂ©grant les influences d’Étienne Rivoallan, des sƓurs Goadec et de Herri LĂ©on ar Big. » Il considĂšre que « ce championnat a plutĂŽt jouĂ© le rĂŽle de complĂ©ment indispensable Ă  ce qui se passait du cĂŽtĂ© des bagadoĂč ». Selon lui, l’ampleur prise par le championnat au fil du temps a aussi rendu « moins claire la perception de ce qu’est la musique bretonne. Je reconnais avoir une certaine nostalgie du temps oĂč la part de la musique locale, du Kreiz Breizh, dans les festoĂč-noz, Ă©tait dominante. PrivilĂ©gier les musiques bretonnes les plus diffĂ©rentes de la musique française, voire europĂ©enne, ne me paraissait pas une mauvaise chose. À part cette petite critique, je dois cependant dire que c’est pour moi une Ă©motion extraordinaire, par les musiciens, les amis retrouvĂ©s, le lieu, qui est loin de m’ĂȘtre indiffĂ©rent et gens, tout simplement si sympathiques ; Bevet Gourin ! »[34].

Fabrice Lothodé avec la Kevrenn Alre

Pour Fabrice LothodĂ©, penn-soner du bagad d’Auray, « le concours de Gourin est un outil formidable qui permet aux jeunes de s’inspirer des sonneurs des gĂ©nĂ©rations prĂ©cĂ©dentes. C’est au contact des couples croisĂ©s Ă  Gourin que les sonneurs de ma gĂ©nĂ©ration, formĂ©s par l’enseignement et la thĂ©orie, ont pris conscience de l’importance du style, de la libertĂ© du sonneur, et mĂȘme de l’importance de la langue bretonne »[18].

Pour Jorj Botuha, champion une quinzaine de fois, « il faut relativiser l’impact des concours sur la musique traditionnelle. Elle est certes devenue plus audible, mais plus standardisĂ©e, perdant le caractĂšre qu’on trouvait chez beaucoup d’anciens sonneurs. La perte du lien Ă  la langue, qui est essentiel pour la musique, ainsi qu’à la sociĂ©tĂ© traditionnelle, a fait des dĂ©gĂąts aussi sur le plan musical. Ce n’est pas propre Ă  Gourin, c’est la sociĂ©tĂ© bretonne dans son ensemble qui a perdu beaucoup. Cependant, on observe Ă  Gourin que, depuis les annĂ©es 1990, on est revenu Ă  une certaine authenticitĂ©, fruit du travail de collectage et d’imprĂ©gnation des sonneurs issus de la gĂ©nĂ©ration 1970. Alors qu’hier, de trĂšs grands se faisaient bouler, car les jurys ne comprenaient plus leur culture et leur musique, aujourd'hui, on peut dire que ce sont les meilleurs qui sont rĂ©compensĂ©s. »[28]

TĂ©moignages audio

Les sonneurs réunis pour la Nuit de la Bretagne 2016 avec des danseurs.

Dastum et Bodadeg Ar Sonerion disposent dans leurs archives des témoignages laissés par la famille des sonneurs au fil des époques. Coop Breizh édite en 1997 un CD qui comporte 21 airs enregistrés par Bodadeg ar Sonerion lors de l'édition anniversaire de 1996, intitulé 40e championnat de Bretagne des sonneurs par couple, Gourin[35]. Fabrice Lothodé a enregistré plusieurs albums avec ses compÚres. En 2008, Coop Breizh produit La Bretagne des sonneurs, un coffret double CD dédié aux sonneurs de couple.

En 2013, Sonerion Ă©dite Daou ha Daou, un coffret regroupant les Ɠuvres proposĂ©es par les diffĂ©rents champions 2010, 2011 et 2012[36]. En 2016, est Ă©ditĂ©e la 2e compilation Daou ha Daou comprenant les trois Ă©ditions suivantes. Depuis 2012, la Nuit de la Bretagne propose chaque annĂ©e un spectacle rĂ©unissant les champions des deux catĂ©gories de l'annĂ©e passĂ©e ; des CD et DVD ont Ă©tĂ© enregistrĂ©s dans les grandes salles de l'Ouest.

Notes et références

Notes

  1. Donatien Laurent : « La participation aux premiers concours de nombreux sonneurs vivant à Paris, a aussi eu une influence déterminante sur le renouveau du biniou kozh. Il était trÚs valorisé à Paris alors qu'il était perçu comme dépassé en Bretagne. Des garçons comme Yvon Palamour, formés auprÚs d'une génération de sonneurs traditionnels émigrés à Paris, ont eu une influence considérable. Ce renouveau est aussi lié à la clairvoyance et l'intelligence de Polig qui a su mesurer l'importance des couples bombarde-biniou kozh et les a soutenus à Gourin puis au sein de BAS. » Rivallain 2004, p. 12

Références

  1. Gourin, un demi-siĂšcle de championnat, Ar Soner, no 382, 4e trimestre 2006
  2. Polig Monjarret 1920-2003, numéro spécial de la revue Ar Soner, no 372, janvier/février 2004
  3. Rivallain 2004, p. 10
  4. « Sonneurs. Des concours prestigieux », Le Télégramme, 29 août 2014
  5. Bodadeg ar Sonerion prépare une expo sur les concours de sonneurs, Le Télégramme, 27 mai 1999
  6. Rivallain 2004, p. 11
  7. Blog tenu par le petit-fils du sonneur Auguste SalaĂŒn (1897-976)
  8. Jean-René Jacq 1998, p. 12
  9. Polig Monjarret, Ar Soner, octobre 1955
  10. Rivallain 2004, p. 12
  11. Rivallain 2004, p. 13
  12. Rivallain 2004, p. 14
  13. Rivallain 2004, p. 15
  14. Jean-René Jacq 1998, p. 15
  15. Jean-René Jacq 1998, p. 13
  16. Musique bretonne : histoire des sonneurs de tradition, p. 409
  17. « Concours de sonneurs : 8e édition du Trophée de Kerdévot dimanche », Le Télégramme, 21 juin 1996
  18. Rivallain 2004, p. 16
  19. « Championnat de Bretagne de Musique Traditionnelle », Le Télégramme, 1er septembre 2004
  20. Didier Quiniou, « Championnat de Musique traditionnelle. Le duo libre a trouvĂ© ses marques », Musique bretonne, no 185,‎ , p. 40 (lire en ligne)
  21. « Gourin Ă  la fĂȘte ce week-end », Le TĂ©lĂ©gramme, 2 septembre 2010
  22. « Championnat des sonneurs : conserver l’aspect traditionnel », Le TĂ©lĂ©gramme, 19 aoĂ»t 2000
  23. « Gourin. Championnat des sonneurs. », Le Télégramme, 30 août 2006
  24. « Concours de sonneurs. Un vent de jeunesse souffle sur Gourin », Le Télégramme, 3 septembre 2006
  25. Gourin. Un heureux mariage, Le Télégramme, 10 septembre 2013
  26. « Sonneurs. Tymen et Kerveillant intouchables », Le TĂ©lĂ©gramme,‎ (lire en ligne).
  27. Christian Morvan, « Gourin 1991. Championnat de Bretagne de sonneurs de couple », Musique bretonne, octobre 1991, p. 15
  28. Rivallain 2004, p. 17
  29. Jean-Luc Le Moign, « A propos du concours de Gourin... », Musique bretonne n°76, novembre 1987, p. 23-24
  30. Rivallain 2004, p. 13-14
  31. Julie Le Douaron, « Musique traditionnelle. Gourin cƓur de sonneur », Le TĂ©lĂ©gramme, 6 septembre 2004
  32. Olivier Berthelot, Championnat des sonneurs de Gourin 2002 : Le style Star Academy..., An Tour Tan, 8 septembre 2002
  33. Rivallain 2004, p. 12 et 16
  34. « Le CD du 40e anniversaire du championnat des sonneurs », Le Télégramme, 1er août 1997
  35. Championnat des Sonneurs de Couple : le rendez-vous incontournable de l’annĂ©e, Ar Soner, 2013

Voir aussi

Bibliographie

  • Yann Rivallain, « Gourin, Mecque des sonneurs : de la saint-HervĂ© au championnat de Bretagne », ArMen, no 141,‎ , p. 10-17
  • « PalmarĂšs du Championnat de Bretagne de sonneurs de couple, 1956-1995 », Musique bretonne, n°141, juillet 1996, p. 29-30, lire en ligne
  • Jean-RenĂ© Jacq, « Championnat de Bretagne des sonneurs en couple. Gourin, du 4 au 6 septembre 1998 », Musique bretonne, no 150,‎ , p. 12-14 (lire en ligne)
  • Collectif (Laurent Bigot, Michel Colleu, Yves LabbĂ©, etc.) et rĂ©digĂ© sous l'Ă©gide de la renue ArMen, Musique Bretonne : Histoire des sonneurs de tradition, Douarnenez, Le Chasse-MarĂ©e, 1re Ă©d. (1re Ă©d. 1996), 511 p. (ISBN 978-2-903708-67-2 et 2-903708-67-3)
  • « Les concours de sonneurs en Bretagne », Inventaire des pratiques vivantes liĂ©es aux expressions du patrimoine oral musical de Bretagne, sur culturecommunication.gouv.fr
  • Collectif, Musiques traditionnelles de Bretagne : concours, joutes et rencontres, ChĂąteaugiron, Musiques et danses en Bretagne, , 160 p. (ISBN 2-9501799-6-7), p. 34-35
  • Thierry Jigourel, FĂȘtes bretonnes et celtiques : De l'AntiquitĂ© Ă  nos jours, Fouesnant, Yoran Embanner, , 200 p. (ISBN 978-2-36785-024-5), « Gourin, l'Ă©picentre des sonneurs de couple », p. 126-129

Articles connexes

Lien externe

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplĂ©mentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimĂ©dias.