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Chéu

Chéu est une commune française située dans le département de l'Yonne en région Bourgogne-Franche-Comté.

Chéu
Chéu
Mairie.
Blason de Chéu
Héraldique
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Bourgogne-Franche-Comté
Département Yonne
Arrondissement Auxerre
Intercommunalité Communauté de communes Serein et Armance
Maire
Mandat
Maurice Hariot
2020-2026
Code postal 89600
Code commune 89101
Démographie
Population
municipale
553 hab. (2020 en augmentation de 2,41 % par rapport à 2014)
Densité 73 hab./km2
Géographie
Coordonnées 47° 57′ 58″ nord, 3° 45′ 59″ est
Altitude Min. 100 m
Max. 120 m
Superficie 7,61 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Saint-Florentin
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de Saint-Florentin
Législatives Deuxième circonscription
Localisation
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Chéu
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Chéu

    Géographie

    Communes limitrophes

    Urbanisme

    Typologie

    Chéu est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1] - [1] - [2] - [3].

    Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Saint-Florentin, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 19 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[4] - [5].

    Occupation des sols

    Carte en couleurs présentant l'occupation des sols.
    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (74,1 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (82,2 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (51,4 %), zones agricoles hétérogènes (18,1 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (7,5 %), forêts (6,9 %), zones urbanisées (6,5 %), prairies (4,6 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (3,9 %), espaces verts artificialisés, non agricoles (1,1 %)[6].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[7].

    Toponymie

    Le nom de la localité est attesté sous la forme Cadugius en 680[8].

    Peut-être d'un *Catudius (fundum), anthroponyme hypothétique basé sur le nom de personne gaulois Catus[8] ou nom de personne gaulois *Catuagio [Cat(u)-ag-io-] « qui livre bataille », peut-être lecture correcte pour Catacius (DAG 705, 809).

    Histoire

    Le village de Chéu a une longue tradition de sorcellerie du VIe siècle semble-t-il jusqu’en 1829 date à laquelle le village brûla entièrement dans un incendie et fut considéré comme purifié. Le site isolé du Sauvat, en bordure de forêt, était, dit-on, un des lieux du sabbat[9].

    Un manuscrit écrit, semble-t-il aux alentours des années 1870, par le curé de Chéu, de l’époque, nous dit les choses suivantes[10] :

    « Mon prédécesseur m’avait mis en garde : cette paroisse n’est pas comme les autres, il y plane encore l’esprit du démon. D’après lui, la réputation de repaire de sorciers et surtout de sorcière du village remonterait au VIe siècle. Sans doute est-ce exagéré, mais qui sait ? Ici, la moindre querelle entre ménagère, ou entre paysans dégénérait en vendetta. Les parents, puis leurs enfants, et les enfants de ces enfants, et ainsi de suite se détestaient cordialement. On se jetait des sorts, on accusait la famille adverse d’être genoche (sorcière NDLR). Il n’était pas une famille dans le pays qui n’avait pas ainsi ses ennemis. Aussi, on conte des scènes inouïes, des vaches qui dans les pâtures devenaient folles, comme piquées par des essaims de guêpes ; des grand-mères presque grabataires qui avaient la danse de Saint-Guy ; des jeunes filles supposées pures qui devenaient hystériques et qui criaient à gorge déployée les pires insanités ; des moutons qui se battaient entre eux ; des vaches qui devenaient sèche entre deux traites… Pas une maison, pas une étable qui n’avait son talisman, pierre trouée naturellement, hibou cloué par les ailes, tête de loup… La nuit, on entendait des miaulements, des cris qu’on ne savait définir, humain ou non. Les curés combattirent ce fléau envoyé par le démon. Ils bénirent les maisons, les hommes, les animaux. Ils fustigèrent les actes du démon. On érigea des crucifix au coin des rues. Mais le ne changeait guère : un enfant tombait-il malade ? On accusait la voisine, on disait l’avoir vue au s’en allant au sabbat, à Savoye. Les juges suivirent les curés. On brula quelques sorcières, ou plutôt des femmes qu’on disait être sorcières. On brûla même des enfants, les anciens registres en font foi. Mais Chéu restait domaine du démon. Le parlement de Paris s’en mêla lui aussi. On décida de recourir au jugement de Dieu : On jetait un homme garrotté dans l’eau ; s’il surnageait, il était innocent ; s’il coulait, c’était sous le poids de ses péchés et donc il était coupable. À Chéu, on jeta ainsi à l’eau des dizaines et des dizaines d’hommes, de femmes et d’enfants. Les juges et les religieux furent ébahis du résultat : tous surnagèrent, alors qu’il paraissait évident qu’il y avait parmi eux au moins une sorcière, sinon plusieurs. Devant pareil phénomène, on crut à une ruse du démon : sans doute, pensait-on avait-il trouvé une parade. On laissa tous ces gens rentrer chez eux, non sans décider de réfléchir à un autre moyen de départager bons chrétiens et suppôts de Satan. Et c’est ainsi qu’en toute la France, Chéu fut la seule paroisse à bénéficier d’un jugement de Dieu tout à fait original : les autorités firent ériger un vaste bûcher au bord de l’eau ; les soldats capturaient quelques villageois, qui solidement ligotés, étaient jetés à l’eau, à charge pour Dieu de reconnaitre les siens. Celui qui se noyait était bon chrétien : Dieu l’avait rappelé à Lui, et on faisait un enterrement digne de ce nom ; quant à celui qui remontait à la surface, c’est donc que Dieu, épouvanté par son pacte diabolique n’en avait pas voulu : on le repêchait et aussitôt on le jetait sur le bûcher. Les paroissiens de Chéu, pendant des siècles, eurent donc à craindre une mort par noyade ou par grillade. En 1691, le parlement de Paris ordonna de revenir à l’interprétation traditionnelle du jugement de Dieu : celui qui surnageait était sauvé. Ce n’est guère qu’en 1829 que la paroisse perdit sa réputation maléfique : un incendie ravagea complètement le village, qui fut donc ainsi purifié. »

    Politique et administration

    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    1977 1981 Alain Brière
    1981 1983 Maurice Palvassier
    1983 1998 Claude Clémendot
    1998 2008 Jean Claude Viault
    2008 en cours Maurice Hariot[11] LR

    Démographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[12]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[13].

    En 2020, la commune comptait 553 habitants[Note 3], en augmentation de 2,41 % par rapport à 2014 (Yonne : −2,24 %, France hors Mayotte : +1,9 %).

    Évolution de la population [ modifier ]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    422463469620662661652682676
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    671668684676645627640621583
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    536505470457462422480444444
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2007 2012
    442436540496506439513524540
    2017 2020 - - - - - - -
    558553-------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[14] puis Insee à partir de 2006[15].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Culture locale et patrimoine

    Église Saint-Martin.

    Lieux et monuments

    Chéu dispose d'un aérodrome hébergeant des activités de loisir tels que le vol à voile, le vol sur ULM et avions et le parachutisme. Cette plateforme bénéficie d'un rayonnement important dans la région, en France et en Europe grâce au dynamisme de son centre de vol à voile qui a su rendre ce sport accessible à tous. De nombreux clubs français et étrangers profitent de cet environnement très favorable et des attraits de la Bourgogne pour y organiser des stages de formation.

    Pour approfondir

    Articles connexes

    Liens externes

    Notes et références

    Notes

    1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    2. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
    3. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2023, millésimée 2020, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2022, date de référence statistique : 1er janvier 2020.

    Références

    1. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    2. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    3. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    4. « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Saint-Florentin », sur insee.fr (consulté le ).
    5. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
    6. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    7. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
    8. Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieu en France, Paris, Librairie Guénégaud, (ISBN 2-85023-076-6), p. 186b
    9. Philippe Salmon, « Dictionnaire archéologique du département de l'Yonne », Bulletin de la Société des sciences historiques et naturelles de l'Yonne,‎ , p. 229 (lire en ligne).
    10. Extrait d'un manuscrit daté d'environ 1870 (plus loin il parle du siège de Paris face aux Prussiens) consulté par Roger Maudhuy, lors d'une enquête à Chéu et dans une commune voisine qu'il ne peut citer, le témoin possesseur du manuscrit voulant garder l’anonymat. Publié dans : Roger Maudhuy, La Bourgogne des sorcières – Entre histoire et légendes, éditions Pimientos, 2011, 127 p. (ISBN 978-235660019-6), p. 11-15, références p. 16.
    11. Conseil général de l’Yonne, Ma Commune, consulté le 15 décembre 2013.
    12. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    13. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    14. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    15. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019 et 2020.
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