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Château de Tilloloy

Le château de Tilloloy est situé sur la commune de Tilloloy, à 7 km au sud de Roye dans la Somme. Le château et le parc sont classés monuments historiques. Le château de Tilloloy est une propriété privée.

Château de Tilloloy
Image illustrative de l’article Château de Tilloloy
Façade nord du château de Tilloloy
Début construction XVIIe siècle - remanié XVIIIe siècle - restauré XIXe siècle
Fin construction reconstruit pendant l'entre-deux-guerres
Propriétaire initial Antoine Maximilien de Belleforière
Destination initiale résidence privée
Propriétaire actuel Famille d'Andigné
Destination actuelle résidence privée
Protection classé MH mars 1994[1]
Coordonnées 49° 38′ 44″ nord, 2° 44′ 41″ est
Pays Drapeau de la France France
Province Picardie Picardie
Région Hauts-de-France
Département Somme
Commune Tilloloy
Géolocalisation sur la carte : Somme
(Voir situation sur carte : Somme)
Château de Tilloloy
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Château de Tilloloy

Historique

Le château de Tilloloy présente la particularité, tout comme, dans la Somme, les châteaux de Bertangles, Bussy-lès-Poix et de Regnière-Écluse, de n'avoir jamais été vendu et d'être resté dans la même famille. Au XIVe siècle, la seigneurie relevait de la châtellenie de Nesle et appartenait à Jean du Fay. Elle passa aux Soyécourt au XVIe siècle par le mariage d'Antoinette de Rasse (à qui l'on doit la construction de l'église actuelle vers 1530) avec Jean III de Soyécourt, puis au début du XVIIe siècle à Ponthus de Belleforière.

Après la reddition de Corbie, en 1636, Antoine Maximilien de Belleforière, gouverneur de la ville qui s'était rendu aux Espagnols, fut condamné à mort par contumace et son château de Tilloloy fut détruit. Réhabilité en 1643, il obtint du roi un dédommagement financier pour la reconstruction du château.

Son fils, Charles-Maximilien de Belleforière, marquis de Soyécourt et comte de Tilloloy, courtisan apprécié de Louis XIV est nommé, en 1669, Grand Veneur ; c'est lui qui fit construire le château actuel, à partir de 1645. Il passe ensuite aux Seiglières qui le font remanier par Étienne-Louis Boullée en 1752.

Le château devient propriété de la famille d'Hinnisdäl après la Révolution française. Le comte Henri d'Hinnisdäl (1841-1922) le fait restaurer dans les années 1880 par les frères Duthoit.

Ruines du château, en 1915.

Incendié et plusieurs fois bombardé lors de la Première Guerre mondiale, il ne restait en 1918 du château que des pans de murs.

Il est alors l'objet d'une attentive restauration, à l'initiative de la comtesse Thérèse d'Hinnisdal (1878-1959)[2], par l'architecte Albert Montant au début des années 1930. Ce dernier relève le château presque à l'identique, en réemployant autant que possible les éléments sauvés des décombres.

La charpente du toit fut refaite en béton, comme celle de la cathédrale de Reims.

Les décors intérieurs furent également reconstitués, notamment la cage d'escalier et, dans la salle à manger, un grand poële provenant de l'ancien château de Champien.

La comtesse mourut sans postérité et le château revint à sa seconde nièce, la marquise d'Andigné, dont la fille est aujourd'hui propriétaire.

Protection

Le château, les bâtiments des communs et les trois portails ont été classés monument historique le ainsi que les douves sèches, le jardin à la française avec ses allées, ses vases et ses bancs de pierre, l'ancien portail de l'hôtel parisien d'Hinnisdal et la grande allée (et ses bosquets) qui relie le château au village de Laucourt[1].

Architecture

Le château a été bâti en brique et pierre dans le style caractéristique du XVIIe siècle. Le pavillon central, peu saillant, est accosté de deux corps latéraux terminés par des pavillons en retour sur la cour d'honneur (et alignés du côté parc). Il est entouré de douves sèches, dans l'axe d'une vaste avenue. De l'ancien parc à la française il reste un vaste parterre à l'arrière du château (aujourd'hui en friche) ainsi que de nombreuses allées dans le bois, et surtout une grande allée axiale avec bosquets, qui relie le château au village de Laucourt.

L'avant-cour d'honneur est bordée sur un côté par les communs, par l'ancien portail de l'hôtel parisien d'Hinnisdäl, installé ici au début du XXe siècle, et, sur l'autre côté, par l'église Notre-Dame de Lorette, ancienne chapelle castrale, restaurée après la guerre 1914-1918, avec sa belle façade en briques et ornements en pierre de style Renaissance.

Les communs, également construits en brique et pierre, se composent d'un corps de bâtiment rectangulaire, orné en son centre par un avant-corps surmonté d'un fronton sculpté, et terminé par deux pavillons plus élevés.

Un portail latéral donne accès à la cour de dépendances, bordée de bâtiments à l'architecture composite, dont un grand colombier, des remises, des étables... L'ensemble des bâtiments, durement touchés en 1914-1918, a été également reconstruit à l'identique[3].

Évènements

Le parc du château de Tilloloy accueille quelques évènements musicaux ; notamment depuis 2016, le festival de rock Rétro'C'Trop y accueille des groupes et artistes chaque année (fin juin - début juillet)[4]. S'y sont notamment produits Sting, Roger Hodgson, Trust, Ange (en 2018), Les Insus, The Beach Boys, The Stranglers, The Pretenders, Uriah Heep (en 2017), Scorpions, Hubert-Félix Thiéfaine, Ten Years After, ZZ Top, Jethro Tull (en 2016)...

Notes et références

  1. Notice no PA00116284, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  2. Dans son autobiographie, Histoires de ma vie, Éditions Albin Michel, 1975, page 120 - (ISBN 2226001530), l'acteur Jean Marais, soldat à ce moment-là, évoque le chaleureux accueil que la comtesse lui fit durant la guerre en 1939.
  3. Rebâtit avec les pierres d'enceinte après la guerre 14-18, la comtesse fit rebâtir son château, encore une fois à la fin de la Seconde Guerre guerre, en 1945 : Jean Marais, Histoires de ma vie, Éditions Albin Michel, 1975, page 120.
  4. « Rétro'C'Trop - Le site du festival Rétro'C'Trop qui a lieu chaque été au château de Tilloloy (80) », sur Rétro'C'Trop (consulté le ).

Annexes

Articles connexes

Liens externes

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