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Château de Quinéville

Le château de Quinéville est une demeure, du XVIIIe siècle, qui se dresse sur la commune française de Quinéville dans le département de la Manche, en région Normandie.

Château de Quinéville
Présentation
Type
Fondation
XVIIIe siècle
Localisation
Localisation
Coordonnées
49° 30′ 37″ N, 1° 17′ 49″ O
Carte

Localisation

Le château est situé à 200 mètres au sud de l'église Notre-Dame de Quinéville, dans le département français de la Manche.

Historique

Au XIIe siècle, le fief de Quinéville est la possession de la famille de Montauban. Le , le roi d'Angleterre Henri V le confisque à Robert de Montauban partisan du roi de France, et le donne en fief à Thomas Burgh. Les Montauban le récupèreront en 1450 à la fin du conflit franco-anglais[1] et le conserveront jusqu'à en 1527, date à laquelle les Montauban vendent la seigneurie à Jean La Guette, non noble, et dont la fille épousera un fils Dancel[2].

À partir de 1565, et jusqu'à la Révolution, il est entre les mains de la famille Dancel, riche famille des environs de Cherbourg[1].

Lors de la bataille de la Hougue (), François Dancel, nouveau seigneur de Quinéville, avec le roi d'Angleterre, Jacques II et son fils naturel Jacques Fitz-James qu'il a eu de sa maitresse Arabella Churchill, assiste avec à leurs côtés le maréchal de Bellefonds, à la victoire de la flotte anglo-hollandaise sur la flotte française du vice-amiral de Tourville[3].

Pendant la Révolution, son propriétaire Georges-Antoine Dancel, résidant à Paris, alors que son épouse née du Moncel réside au château, sera enfermé à la Conciergerie, et son épouse incarcérée à l'hôtel de Beaumont, consécutivement à l'inscription de leur fils, Charles Antoine Dancel, officier aux Gardes françaises, sur la liste des émigrés et qui rejoindra l'armée de Condé. Ce dernier décédera, un an après son départ, à Bruxelles[4]. Le château est alors saccagé, notamment son pigeonnier avec ses 2 000 boulins[1].

Durant cette période, Madeleine Dancel de Breuilly, nièce de Charles Antoine, qui avait entamé son noviciat au couvent des Augustines de Bayeux, mais dissout par le Conseil du district, trouvera refuge au château, qui avait été confié à la garde d'un jardinier. Elle épousera, le , dans la maison commune de Valognes, le nouveau curé jureur du village, Armand Fafin, avec lequel elle aura un fils handicapé qui sera confié deux jours après sa naissance à l'hôpital civil[5].

En 1815, les héritiers de Georges-Antoine Dancel vendent le château au comte Louis de Mesnildot, maire de Valognes de 1816 à 1821, qui y logera de nombreuses décennies. Au gré des successions, il changea plusieurs fois de mains pour arriver en 1976 dans celles de madame Lenoir-lemaire, qui avec l'aide de l'association « Les Amis du Château de Quinéville », s'est efforcée à le restaurer[1].

Lors de la Seconde Guerre mondiale le château a été occupé par la Wehrmacht et a reçu, en 1942, le maréchal Rommel lors de sa tournée d'inspection des défenses de la côte est du Cotentin.

Description

Du château fort des XIe – XIIe siècle il ne subsistent que des voûtes. Le château qui hébergea le roi Jacques II lors de la bataille de la Hougue a probablement été détruit à cette époque, pour être rebâti au même emplacement au début du XVIIIe siècle[6].

Le château du XVIIIe siècle se présente, côté cour d'honneur, sous la forme d'un logis, avec un corps central en légère saillie décoré de deux pilastres cannelés à colonnes ioniques avec chapiteaux surmonté d'un fronton triangulaire sculptée, qui arbore au premier étage une grande porte-fenêtre avec un balcon et une balustrade en fer forgé de style Louis XV. L'ensemble est encadré par deux pavillons, dont les fenêtres des rez-de-chaussée sont à linteaux en arcs et à l'étage à linteaux droits[6].

Au fronton on peut voir deux écus ovales accompagnés d’attributs militaires à l'antique, figurant les armes de Louis du Mesnildot « d'azur au chevron d'argent accompagné de trois croix d'or, 2 et 1 », et de Marie-Olympe de Monti (1814-1892), « d'azur à la bande d'or accompagnée de deux monts de six coupeaux de même[7] ».

À l'arrière, la façade qui donne sur un parc à la française est agrémentée d'un perron à double révolution[6].

Dans le parc[8] on peut voir la Grande Cheminée, monument énigmatique, ainsi qu'une glacière au toit conique peut être du XIVe siècle[9]. On y stockait les denrées à l'abri de la chaleur dans un cône enfoui dans le sol à l’aplomb du toit. Avec sa porte d'entrée située au nord, la neige ou la glace que l'on y avait entassé fondait lentement, l'eau de fonte étant drainée par un système de canalisations[10].

Notes et références

  1. Hébert et Gervaise 2003, p. 157.
  2. Charles-Laurent Salch, Dictionnaire des châteaux et des fortifications du Moyen Âge en France, Strasbourg, Éditions Publitotal, , 28e éd. (1re éd. 1979), 1304 p. (ISBN 2-86535-070-3, OCLC 1078727877), p. 715 (Manche).
  3. Norbert Girard et Maurice Lecœur, Trésors du Cotentin : Architecture civile & art religieux, Mayenne, Éditions Isoète, , 296 p. (ISBN 978-2-913920-38-5), p. 21.
  4. Girard et Lecœur 2005, p. 28.
  5. Girard et Lecœur 2005, p. 29.
  6. Hébert et Gervaise 2003, p. 158.
  7. Collectif, Blasons armoriés du Clos du Cotentin, Condé-sur-Noireau, Éditions Charles Corlet, , 214 p. (ISBN 2-85480-543-7), p. 127.
  8. « Jardin du château de la Grande Cheminée », sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  9. Girard et Lecœur 2005, p. 244.
  10. Hébert et Gervaise 2003, p. 159.

Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

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