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Cerro Toluquilla

Le Cerro Toluquilla est un site archéologique situé à une centaine de kilomètres au Sud-Est de Mexico (Mexique).

Historique

Pendant l'été 2003, de nombreuses empreintes de pas humaines et animales ont été découvertes sur le sol d'une carrière abandonnée, près de Cuenca del Valsequillo, située au sud de la ville de Puebla, Mexique, par la préhistorienne Silvia Gonzalez et le professeur David Huddart (tous deux appartenant à l'Université de Liverpool John Moores, Grande-Bretagne), et le professeur Matthew Bennett (Université de Bournemouth, Grande-Bretagne). Au moment de la découverte l'équipe travaillait à la datation et au tracé géologique du bassin de Cuenca del Valsequillo, dans le cadre d'un projet commun binational, "Proyecto Arqueológico Hueyatlaco", entre l'Institut National d'Anthropologie du Mexique (INAH), les universités de Mexico et du Texas. La raison en était la datation de restes humains découverts dans les dépôts volcaniques du volcan Toluquilla.

Les traces de pas fossilisĂ©es ont Ă©tĂ© dĂ©couvertes dans des cendres volcaniques du site du Cerro Toluquilla, un volcan situĂ© Ă  130 km au sud-est de Mexico. En se basant sur les sĂ©diments lacustres dĂ©posĂ©s au-dessus de la couche volcanique, la datation des empreintes donne une estimation de - 38 000 ans[1]. Les empreintes dĂ©couvertes sur le site de Hueyatlaco, au nombre de 269, ont Ă©tĂ© prĂ©servĂ©es sous forme fossile dans les cendres volcaniques le long de ce qui fut le rivage d'un antique lac volcanique. Les premiers AmĂ©ricains, en marchant sur ces rivages, ont laissĂ© leurs empreintes, par la suite recouvertes par les cendres et les sĂ©diments du lac. UltĂ©rieurement, lorsque le niveau de l'eau est montĂ©, ces traces ont Ă©tĂ© submergĂ©es et ainsi prĂ©servĂ©es.

En , une Ă©quipe d'archĂ©ologues de l'UniversitĂ© John Moores de Liverpool, conduite par Silvia Gonzales, ont dĂ©couvert, dans le mĂŞme site de Hueyatlaco de la Cuenca del Valsequillo, des restes humains fossilisĂ©s irrĂ©futables. Les scientifiques viennent de dater ces ossements humains de 40 000 ans.

La datation

Les empreintes de pieds ont Ă©tĂ© scannĂ©es au laser et reproduites en images Ă  trois dimensions Ă  l'UniversitĂ© de Bournemouth. Approximativement 60 % des empreintes se sont avĂ©rĂ©es d'origine humaine, et 36 % d'entre elles ont Ă©tĂ© identifiĂ©es comme des pieds d'enfants, en raison de leur taille. Quelques empreintes forment des pistes dans certaines parties de la carrière et l'on estime que les adultes devaient mesurer entre 117 et 190 centimètres. L'Ă©quipe scientifique a utilisĂ© de nombreuses techniques pour dater les empreintes, les ossements humains fossilisĂ©s et les sĂ©diments entourant ces fossiles, y compris la datation Ă  l'uranium. Les rĂ©sultats indiquent une datation de 40 000 ans pour les ossements humains. Les empreintes de pas humaines et animales prĂ©servĂ©es dans la partie supĂ©rieure de la cendre sont plus anciennes.

Nouvelle hypothèse

En analysant la roche volcanique elle-mĂŞme par la mĂ©thode Argon 40/Argon 39, les scientifiques sont parvenus Ă  des datations allant de 600 000 ans Ă  1,3 million d'annĂ©es avant le prĂ©sent. Une autre mĂ©thode de datation, le palĂ©omagnĂ©tisme, a confirmĂ© cette Ă©tude.

Paul Renne, professeur de gĂ©ologie et directeur du Centre de GĂ©ochronologie de l'UniversitĂ© de Berkeley, Californie, États-Unis, dĂ©clare dans la revue Nature qu'il est impossible que les pas soient ceux de nos ancĂŞtres. Sans proposer de solution de rechange, il montre l'impossibilitĂ© d'une prĂ©sence « humaine Â» Ă  cette Ă©poque dans la rĂ©gion. Il indique toutefois que si les preuves Ă©taient apportĂ©es que les traces sont d'origine humaine, ce serait une dĂ©couverte archĂ©ologique sans prĂ©cĂ©dent. Ă€ cette pĂ©riode, l'espèce Homo sapiens n'existait pas encore. Et si l'Homo erectus se dĂ©ployait sur la planète, en Europe, Afrique et Asie, pouvait-il dĂ©jĂ  se trouver sur le continent amĂ©ricain ?

En France, Pascal Picq, palĂ©oanthropologue au Collège de France et collaborateur du professeur Yves Coppens, est Ă©galement partagĂ© sur le sujet, et avoue "avoir encore du mal Ă  y croire", mais pense que « ce ne serait pas la première fois que des bouleversements majeurs se produisent en palĂ©ontologie Â». Il y a 6 Ă  7 millions d'annĂ©es, toutes les caractĂ©ristiques que l'on a cru propres Ă  l'homme existaient dĂ©jĂ  et font partie d'un bagage ancestral commun.

Dans l'attente de confirmation de ces dates, la plupart des spĂ©cialistes prĂ©fèrent s'en tenir Ă  celle de 40 000 ans, qui rend ces « PalĂ©oamĂ©ricains Â» contemporains de ceux de Pedra Furada (BrĂ©sil), de Topper (États-Unis) et de squelette de Luzia (BrĂ©sil) et de ceux de Cerca grande (BrĂ©sil).

Notes et références

Bibliographie

  • Pascal Picq : Les origines de l’Homme, l’OdyssĂ©e de l’espèce, Ă©d. Tallandier, 1999, rĂ©Ă©dition 2002.
  • Pascal Picq : Au commencement Ă©tait l’homme, Ă©d.Odile Jacob, 2003
  • Qu’est-ce que l’Humain ? Pascal Picq, Michel Serres et Jean-Didier Vincent, Ă©d. Le Pommier et le Collège de la CitĂ© des sciences, 2003
  • Aux origines de l’HumanitĂ© : ouvrage collectif en deux volumes :

- De l’apparition de la vie à l’Homme moderne, sous la direction d’Yves Coppens et Pascal Picq, éd. Fayard 2001 - Le propre de l’homme, sous la direction de Pascal Picq et Yves Coppens, éd. Fayard 2001

  • Pascal Picq : Les origines de l'homme, l'odyssĂ©e de l'espèce, Ă©d. Seuil. Point Sciences.1999

Liens

Voir également : Théories du premier peuplement de l'Amérique

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