Centre scientifique de Monaco
Le Centre scientifique de Monaco (monĂ©gasque : Centru scientiÌficu de MuÌnegu), souvent abrĂ©gĂ© en CSM, est lâinstitut de recherche scientifique de la principautĂ© de Monaco. Il a Ă©tĂ© crĂ©Ă© par le Prince Rainier III par la loi 690 du , complĂ©tĂ©e et modifiĂ©e par la loi 780 du . Juridiquement, câest un Ă©tablissement public autonome, gĂ©rĂ© par un conseil dâadministration aidĂ© par un ComitĂ© de perfectionnement. Il est placĂ© sous la tutelle du DĂ©partement de lâIntĂ©rieur de la PrincipautĂ©. Ses locaux (laboratoires et administration) se situent au-dessus du port de Monaco.
de Monaco
Fondation |
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Type | |
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Forme juridique |
Etablissement public autonome fondé par le Prince Rainier III |
Domaine d'activité |
- Recherche fondamentale - Recherche translationnelle - Recherche clinique - Analyse biologique |
SiĂšge |
Monaco (8, quai Antoine 1er) |
Pays | |
Coordonnées |
43° 43âČ 59âł N, 7° 25âČ 31âł E |
Président du Conseil d'Administration |
Pr Patrick Rampal |
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Président du Comité de Perfectionnement |
Pr Dominique Doumenc |
Directeur scientifique |
Pr Denis Allemand |
Secrétaire général |
Mme Delphine Frappier |
Affiliation |
Département de l'Intérieur (Monaco) |
Sites web |
CentrĂ© de 1960 Ă 1990 sur l'Ă©tude de la radioactivitĂ©, la microbiologie marine, la mĂ©tĂ©orologie et la sismologie, le CSM possĂšde aujourdâhui trois DĂ©partements de recherche : un DĂ©partement de biologie marine qui exerce son activitĂ© depuis 1990, un DĂ©partement de biologie polaire, crĂ©Ă© en 2011 et un DĂ©partement de biologie mĂ©dicale crĂ©Ă© en 2013.
Les travaux du DĂ©partement de biologie marine concernent la physiologie et lâĂ©cophysiologie des coraux (coraux constructeurs de rĂ©cifs, coraux profonds, coraux prĂ©cieux) en Ă©tudiant principalement les mĂ©canismes de la biominĂ©ralisation et de la symbiose chez ces organismes et lâimpact de lâacidification des ocĂ©ans sur ces processus. Le CSM possĂšde des cultures de coraux tropicaux en conditions contrĂŽlĂ©es pour ses besoins de recherche depuis 1990, qui constituent la plus longue culture de coraux Ă but scientifique au monde. Ce DĂ©partement dĂ©veloppe Ă©galement des travaux en Ă©conomie environnementale, principalement sur les services Ă©cosystĂ©miques des rĂ©cifs coralliens et les potentiels impacts des changements climatiques.
Les travaux du DĂ©partement de biologie polaire ont pour objectif dâĂ©lucider les mĂ©canismes dâadaptation des prĂ©dateurs marins, et notamment des manchots subantarctiques et antarctiques, face aux contraintes de leur environnement et de mettre en Ă©vidence les limites de cette capacitĂ© dâadaptation. Pour rĂ©aliser cette Ă©tude, dĂ©veloppĂ©e en collaboration avec lâInstitut Pluridisciplinaire Hubert Curien (IPHC) (UMR7178 CNRS â UniversitĂ© de Strasbourg), et lâInstitut Polaire Paul-Ămile Victor (IPEV), lâĂ©quipe suit environ 25 000 manchots, grĂące Ă des puces RFID implantĂ©es dans le derme. Le dĂ©partement dĂ©veloppe Ă©galement une thĂ©matique d'intelligence artificielle.
Les travaux du DĂ©partement de biologie mĂ©dicale intĂšgrent Ă la fois des Ă©quipes de recherche translationnelle dans les domaines de la lutte contre le cancer (cancers pĂ©diatriques en particulier), de lâĂ©tude des relations hĂŽtes-pathogĂšnes au sein du tube digestif et dans le dĂ©veloppement de biothĂ©rapies appliquĂ©es aux handicaps neuromusculaires, ainsi quâun PĂŽle santĂ© humaine destinĂ© Ă favoriser la recherche clinique en PrincipautĂ© et Ă Ă©tudier les relations entre changements climatiques et santĂ© humaine.
Le CSM hĂ©berge deux Laboratoires Internationaux AssociĂ©s, l'un avec lâuniversitĂ© de Versailles Saint-Quentin (UVSQ), et l'autre avec l'universitĂ© CĂŽte d'Azur (UCA), un Observatoire international sur la DrĂ©panocytose, Monacord, et participe Ă un RĂ©seau ThĂ©matique Pluridisciplinaire International (RTPI) « Nutrition et rĂ©sistance aux stress environnementaux » avec le CNRS et lâuniversitĂ© de Strasbourg. Il collabore avec une centaine dâinstituts Ă travers le monde. Il hĂ©berge Ă©galement une plateforme de dĂ©pistage PCR et sĂ©rologique de grande capacitĂ© pour les maladies infectieuses.
Historique
La recherche scientifique fait partie intĂ©grante de la PrincipautĂ©, en particulier grĂące Ă son personnage le plus illustre, le Prince Albert Ier, surnommĂ© le Prince savant. Ce dernier a rĂ©alisĂ© par lui-mĂȘme des travaux de recherche dans deux disciplines scientifiques majeures, lâocĂ©anographie et la biologie marine, et la prĂ©histoire dont il a Ă©galement contribuĂ© Ă leur modernisation et favorisĂ© leur dĂ©veloppement en crĂ©ant deux Fondations, lâInstitut ocĂ©anographique Fondation Albert Ier en 1906 et lâInstitut de PalĂ©ontologie Humaine Fondation Albert Ier en 1910
En PrincipautĂ©, lâactivitĂ© scientifique au dĂ©but du XXe siĂšcle s'est rĂ©partie entre les laboratoires du MusĂ©e ocĂ©anographique de Monaco pour la biologie marine et lâocĂ©anographie[1] et le MusĂ©e dâAnthropologie PrĂ©historique de Monaco, fondĂ© en 1902, pour la PrĂ©histoire. Ce dernier est ainsi la plus ancienne institution scientifique de la PrincipautĂ©[alpha 1] - [alpha 2].
Dans la seconde moitié du XXe siÚcle, la recherche est progressivement abandonnée par l'Institut océanographique, la biologie marine n'est plus étudiée. De plus, la Principauté ne possÚde pas de centre de recherche propre.
Contexte de la création du Centre scientifique de Monaco
En 1951, le Prince Rainier III est nommĂ© Ă la PrĂ©sidence dâHonneur de la Commission Internationale pour lâExploration Scientifique de la MĂ©diterranĂ©e (CIESM)[2], puis en 1956 Ă sa prĂ©sidence[3] - [alpha 3]. Ă cette mĂȘme pĂ©riode, les Nations unies lancent le programme mondial « Atome pour la Paix » visant Ă promouvoir une utilisation de la technologie nuclĂ©aire Ă des fins pacifiques.
Dans ce contexte, le Prince Rainier III, prend conscience des risques quâencourent les ocĂ©ans face aux perturbations locales induites par lâhomme et instaure alors en 1958 une « Commission de l'Ă©nergie atomique » chargĂ©e, d'une part de participer Ă la grande action entreprise en faveur de lâutilisation de lâĂ©nergie atomique Ă des fins pacifiques menĂ©e par l'Agence Internationale de lâĂnergie Atomique (AIEA) et, d'autre part, de la gestion dâun laboratoire scientifique de radioactivitĂ© appliquĂ©e installĂ© au MusĂ©e ocĂ©anographique[4].
En mai 1960, le Commissariat Ă l'Ănergie Atomique (CEA) dĂ©voile son intention d'effectuer une opĂ©ration d'immersion en MĂ©diterranĂ©e entre Antibes et Calvi de 6500 fĂ»ts de dĂ©chets radioactifs provenant de lâusine de Marcoule[5]. Le Prince Rainier III demande alors au gouvernement français dâannuler lâimmersion tant quâil nâexiste pas de consensus scientifique sur lâabsence de danger de cette pratique. Il entĂ©rine Ă©galement une Ordonnance-Loi no 690 transformant le 23 mai 1960 la « Commission de l'Ă©nergie atomique » en un office appelĂ© « Centre scientifique de Monaco ».
En octobre 1960, le CEA confirme Ă la presse son intention de rejeter les dĂ©chets radioactifs en MĂ©diterranĂ©e[6] tandis que dĂ©bute Ă Monaco, quelques jours aprĂšs, la 1re confĂ©rence internationale scientifique sur lâĂ©limination des dĂ©chets radioactifs, organisĂ©e par lâAgence Internationale pour lâĂnergie Atomique (AIEA) durant laquelle plus de 300 participants y dĂ©battent des problĂšmes posĂ©s par lâĂ©limination de ces dĂ©chets radioactifs[7] - [8] - [alpha 4].
Une « fronde des ocĂ©anographes » se met en place avec, Ă sa tĂȘte, le Commandant Cousteau, directeur du MusĂ©e ocĂ©anographique de Monaco[9]. Le Prince Rainier III annoncera, lors du XVIIe CongrĂšs-AssemblĂ©e plĂ©niĂšre de la CIESM, le 16 dĂ©cembre 1960 que le projet de rejet en mer MĂ©diterranĂ©e est abandonnĂ© par la France[10] - [11].
Laboratoire de radioactivité appliquée (de 1960 à 1983)
Lors de la crĂ©ation du Centre scientifique de Monaco, le laboratoire de radioactivitĂ© appliquĂ©e, qui venait d'ĂȘtre crĂ©Ă© au MusĂ©e ocĂ©anographique, se retrouve alors sous la gestion du Centre et dĂ©veloppe de nouvelles activitĂ©s, sous la direction du Dr Jean Thommeret (IngĂ©nieur de la recherche scientifique du Centre de Saclay du CEA) et de son Ă©pouse le Dr Yolande Thommeret (Chimiste, chercheur au CNRS)[alpha 5].
Ainsi, le premier laboratoire du CSM sâoriente principalement vers deux axes :
1. La mesure de faibles radioactivitĂ©s dans lâenvironnement atmosphĂ©rique et marin rĂ©alisĂ©e dans un but de contrĂŽle de la contamination radioactive par les radioĂ©lĂ©ments issus des retombĂ©es nuclĂ©aires de la prĂ©cĂ©dente dĂ©cennie[12].
La surveillance sâest dĂ©veloppĂ©e sur les aĂ©rosols, les prĂ©cipitations, lâeau de mer, les sĂ©diments et les organismes marins. Cette surveillance a ainsi permis de mettre en Ă©vidence la prĂ©sence de radioactivitĂ© atmosphĂ©rique, issue des essais nuclĂ©aires français, russes et amĂ©ricains, qui atteint son maximum en avril 1962. DĂšs lâarrĂȘt de ces essais, le taux de radioactivitĂ© atmosphĂ©rique retrouvera, Ă partir de 1967, son Ă©tat de 1960[13].
2. Les applications de la méthode du carbone 14 (14C) à la réalisation de datations.
Durant la dĂ©cennie des annĂ©es 1950, la technique de datation dâun Ă©chantillon par la mesure de lâisotope radioactif du carbone, le carbone 14, devenait opĂ©rationnelle[alpha 6]. Dans ce domaine, le laboratoire de radioactivitĂ© appliquĂ©e dĂ©veloppera des travaux Ă la fois trĂšs fondamentaux sur lâamĂ©lioration des techniques de prĂ©paration des Ă©chantillons ou sur la calibration afin de satisfaire aux exigences dâune chronologie prĂ©cise, et appliquĂ©s Ă la datation par le carbone 14. Ces travaux ont permis dâĂ©tudier des phĂ©nomĂšnes trĂšs variĂ©s, comme les variations du niveau marin au cours des 35 derniers millĂ©naires, le transfert du CO2 dans les rĂ©servoirs atmosphĂ©riques et marins, la succession chronologique dâĂ©vĂ©nements tectoniques et bien sĂ»r la dĂ©termination des Ăąges des grands sites prĂ©historiques du PalĂ©olithique Ă lâĂge du Fer[14].
Le Laboratoire de radioactivitĂ© appliquĂ©e a ainsi Ă©tĂ©, de 1961, date de lâutilisation en routine de ces techniques, au dĂ©but des annĂ©es 1980, un centre important de datation des grands sites prĂ©historiques.
Le savoir-faire du CSM a aussitĂŽt Ă©tĂ© exportĂ© en AmĂ©rique du Sud, oĂč un chercheur du laboratoire, le Dr Jean-Louis Rapaire, a participĂ©, sous lâĂ©gide de lâOrganisation des Nations unies pour lâĂducation, la Science et la Culture, Ă lâinstallation, Ă lâuniversitĂ© de Bahia au BrĂ©sil, dâun laboratoire de datation par le radiocarbone[15].
LâactivitĂ© du laboratoire sâarrĂȘtera en 1983, peu aprĂšs le dĂ©cĂšs du Dr Jean Thommeret, le 13 janvier 1981, malgrĂ© une reprise de la direction de lâĂ©quipe par son Ă©pouse, le Dr Yolande Thommeret[13].
Observatoire de sismologie et météorologie (de 1963 à 1990)
LâObservatoire de sismologie et de mĂ©tĂ©orologie est le second laboratoire Ă rejoindre le Centre scientifique de Monaco en 1963.
Les premiĂšres observations mĂ©tĂ©orologiques Ă Monaco datent de 1874. Elles avaient Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©es par Alfred Gueirard dans son petit observatoire situĂ© sur un terrain aujourdâhui occupĂ© par le Jardin exotique, mais son dĂ©cĂšs, le 25 septembre 1895[16], arrĂȘte les mesures.
Le Prince Albert Ier souhaite alors quâune station mĂ©tĂ©orologique soit intĂ©grĂ©e dans le MusĂ©e ocĂ©anographique, rattachĂ©e au rĂ©seau climatologique de la MĂ©tĂ©orologie Nationale française. Elle dĂ©butera officiellement ses observations le 1er janvier 1911 sous la direction du mĂ©tĂ©orologiste français, Alfred Angot. Louis Sirvent, assistant puis sous-directeur du MusĂ©e ocĂ©anographique en assurera la responsabilitĂ© et sera remplacĂ© en 1947 par Jean Vernet, assistant au MusĂ©e ocĂ©anographique. Ce dernier publiera en 1952 la premiĂšre synthĂšse mĂ©tĂ©orologique de la PrincipautĂ©[17].
Lâobservatoire fait lâacquisition dâun sismographe en 1955[18] afin dâintĂ©grer lâanalyse des Ă©vĂ©nements sismologiques et devient en 1963, lâObservatoire de sismologie et mĂ©tĂ©orologie. Les enregistrements du sismographe de Monaco sont communiquĂ©s Ă lâInstitut de physique du globe de Strasbourg, chargĂ© de la centralisation de toutes les observations relatives aux tremblements de terre.
Le commandant Louis Grinda, capitaine de FrĂ©gate, succĂšde Ă Jean Vernet en 1953. Il assurera lâintĂ©gration de lâObservatoire de sismologie et mĂ©tĂ©orologie au sein du Centre scientifique de Monaco et en conservera la direction jusquâen 1977. Câest son assistante, le Dr Nicole Bethoux, qui lui succĂ©dera et qui publiera en 1988, une synthĂšse dâun siĂšcle dâobservations mĂ©tĂ©orologiques Ă Monaco[19]
En 1990, les activitĂ©s de lâobservatoire sont transfĂ©rĂ©es au sein de lâadministration monĂ©gasque sous la forme dâun Office monĂ©gasque de lâEnvironnement[20], aujourdâhui dĂ©nommĂ© Direction de lâEnvironnement.
Unité de bactériologie (de 1966 à 1990)
Ă partir des annĂ©es 1960, le rejet Ă la mer de nombreux dĂ©chets dâorigines diverses sâintensifie, entraĂźnant une pollution du milieu marin. Le Prince Rainier III, inquiet de ce danger, demande alors Ă la Commission Internationale pour lâExploration Scientifique de la mer MĂ©diterranĂ©e (CIESM) quâil prĂ©side, dâĂ©tudier spĂ©cifiquement ce problĂšme afin de mettre en place une rĂ©glementation adĂ©quate. Le comitĂ© de microbiologie de la CIESM propose dĂšs 1965 la crĂ©ation Ă Monaco dâun laboratoire de contrĂŽle et de recherches microbiologiques.
Le Laboratoire de microbiologie marine est crĂ©Ă© fin 1966 au sein du CSM[21] et rĂ©alisera dĂšs le dĂ©but de lâannĂ©e 1967 des contrĂŽles systĂ©matiques de la qualitĂ© microbiologique des eaux monĂ©gasques[22]. CrĂ©Ă© en collaboration avec le Pr Louis DevĂšze du Laboratoire de microbiologie de lâuniversitĂ© St. JĂ©rĂŽme Ă Marseille, ce laboratoire est placĂ© sous la responsabilitĂ© scientifique du Pr Raymond VaissiĂšre, alors sous-directeur du MusĂ©e ocĂ©anographique et directeur du Laboratoire de biologie gĂ©nĂ©rale crĂ©Ă© lâannĂ©e prĂ©cĂ©dente Ă lâuniversitĂ© de Nice.
La diversitĂ© des problĂšmes liĂ©s aux pollutions marines conduit le Centre scientifique Ă dĂ©velopper cette thĂ©matique. Le Laboratoire de microbiologie marine devient alors le Laboratoire de microbiologie et d'Ă©tudes des pollutions marines en 1970 et des collaborations se crĂ©ent avec de jeunes chercheurs de lâuniversitĂ© de Nice (Marc Lafaurie, Jean Jaubert, GĂ©rard Seguin, Gaston Fredj, etc.). En parallĂšle, le Centre scientifique apporte tout son appui Ă lâorganisation en PrincipautĂ© de grandes manifestations scientifiques, comme lâaccueil du XVIIe CongrĂšs international de zoologie en 1972 [23].
Ce laboratoire constituera Ă©galement la force vive du programme Ramoge (dont lâaccord entre lâItalie, France et Monaco sera signĂ© en 1976[24]), dont le Pr VaissiĂšre assurera la prĂ©sidence du comitĂ© technique pendant de nombreuses annĂ©es. Les membres de ce laboratoire participeront Ă©galement Ă plusieurs campagnes ocĂ©anographiques en MĂ©diterranĂ©e, Ă bord du navire du CSM (le Ramoge), du MusĂ©e ocĂ©anographique (le Winaretta Singer) ou du commandant Cousteau (le Calypso).
Unité de chimie (de 1973 à 1990)
En 1973 un programme de chimie est initiĂ© au sein du Laboratoire de microbiologie et d'Ă©tudes des pollutions marines pour faire face aux problĂšmes du devenir en mer des dĂ©tergents. Ce programme sera confiĂ© au Dr Jean-Claude Panizzi. AprĂšs le dĂ©part de ce dernier pour la recherche pharmaceutique privĂ©e, le Dr Roland Pucci le remplacera jusquâen 1980.
Ă la suite de lâaccroissement des activitĂ©s dans le domaine des pollutions marines, une restructuration des laboratoires a lieu en 1981 et une UnitĂ© de chimie est crĂ©Ă©e avec pour responsable le Dr AndrĂ© Veglia, secondĂ© par les Drs Yolande Thommeret et Roland Pucci.
Le Centre scientifique de Monaco devient en 1974 un point dâappui du RĂ©seau National d'Observations de la qualitĂ© du milieu marin français (RNO)[25] et des prĂ©lĂšvements pĂ©riodiques dâeau de mer, en surface et en profondeur, ont lieu entre Menton et Villefranche-sur-Mer pour lesquels les analyses et les rĂ©sultats sont transmis Ă l'IFREMER, organisme chargĂ© du RNO.
En 1990, le Centre scientifique subit une grosse restructuration[20] et les programmes initiĂ©s par lâUnitĂ© de chimie se poursuivent dans les services administratifs de la PrincipautĂ© chargĂ©s de lâenvironnement : Office monĂ©gasque de lâEnvironnement en 1991[26], puis Service de lâEnvironnement de 1992 Ă 1998, Direction de lâEnvironnement, de lâUrbanisme et de la Construction (DEUC) de 1999 Ă 2007. La Direction de lâEnvironnement, crĂ©Ă©e dĂ©but 2008, est actuellement chargĂ©e de la surveillance de la qualitĂ© des eaux cĂŽtiĂšres.
UnitĂ© dâocĂ©anologie-biologie (de 1975 Ă 1990)
Le 9 dĂ©cembre 1974, le Prince Rainier III dĂ©clare, lors de la sĂ©ance solennelle d'ouverture du XXIVe CongrĂšs-assemblĂ©e plĂ©niĂšre de la CIESM Ă Monaco[27] - [28], mettre Ă la disposition du Centre scientifique son cadeau de jubilĂ©, le bateau Koralon, afin de pouvoir rĂ©aliser un programme dâĂ©tude de la pollution marine des eaux cĂŽtiĂšres dâabord monĂ©gasques, Ă©tendu par la suite Ă une zone plus large (zone « Ramoge » et canal de Corse[29]).
Le bateau subit de grandes modifications pour ĂȘtre transformĂ© en bateau laboratoire et devient alors le bateau laboratoire Ramoge[30], nom formĂ© Ă partir des premiĂšres syllabes des trois villes qui limitent alors sa zone de compĂ©tence : Saint-RAphaĂ«l Ă lâOuest, MOnaco et GEnes Ă lâEst.
Pour dĂ©velopper ce programme, lâUnitĂ© dâocĂ©anologie-biologie est crĂ©Ă©e dĂ©but 1975, sous la direction du Pr Raymond VaissiĂšre et du Dr Michel Boisson[31], assistĂ© du Dr Jean-Louis Rapaire, puis Ă partir de 1986 du Dr Marie-Christine Grillo.
Cette unitĂ© est chargĂ©e de lâĂ©tude de lâĂ©cosystĂšme de la mer de Monaco (Ă©laboration de suivis des courants marins, production phytoplanctonique, suivis des populations zooplanctoniques annuelles ainsi que leurs fluctuations pluriannuelles, variations annuelles et pluriannuelles des caractĂ©ristiques physico-chimiques des eaux, interactions entre le systĂšme pĂ©lagique et les sĂ©diments, etc.). Le but de ce programme est dâĂ©laborer, Ă partir des caractĂ©ristiques gĂ©omorphologiques, des spĂ©cificitĂ©s hydrodynamiques, physico-chimiques et biologiques ainsi que des apports Ă la baie de Monaco, un modĂšle gĂ©nĂ©ral dĂ©crivant le fonctionnement dâun Ă©cosystĂšme pĂ©lagique cĂŽtier semi-fermĂ©. Ce programme sâarrĂȘte avec la vente en 1990 du bateau Ramoge et la restructuration du CSM.
En 1986, des programmes axĂ©s sur la biologie des organismes marins commencent Ă se dĂ©velopper. Ainsi un programme dâĂ©cotoxicologie cellulaire est conduit par le Dr Denis Allemand, sous la direction du Pr Raymond VaissiĂšre et du Pr Patrick Payan (UniversitĂ© de Nice). Ce programme utilise les ovules et les Ćufs dâoursins comme modĂšle biologique et indicateur de pollution.
Ă partir de septembre 1989, les Drs Marie-Christine Grillo et Denis Allemand initient un nouveau sujet dâĂ©tude, le corail rouge de MĂ©diterranĂ©e (Corallium rubrum), un corail prĂ©cieux emblĂ©matique, prĂ©sent dans les eaux monĂ©gasques. TrĂšs rapidement, ces deux chercheurs dĂ©veloppent Ă la fois les moyens techniques (culture du corail rouge, fragmentation expĂ©rimentale) et scientifique (physiologie, microscopie) pour Ă©tudier la physiologie de cet animal peu connu, et plus particuliĂšrement la formation des structures squelettiques[32] - [33]. Une collaboration est rĂ©alisĂ©e avec M. EugĂšne Debernardi, prĂ©sident fondateur de lâAssociation MonĂ©gasque pour la Protection de la Nature (AMPN[34]) pour appliquer ces travaux fondamentaux Ă la coralliculture in situ Ă Monaco[35]. Cette expĂ©rience visait Ă exploiter les grandes capacitĂ©s de rĂ©gĂ©nĂ©ration du corail afin de multiplier artificiellement les colonies[36]. Cette thĂ©matique de recherche allait ĂȘtre lâembryon de la restructuration du CSM en 1990.
Laboratoire de neurobiologie moléculaire (de 1971 à 1983)
Le Laboratoire de neurobiologie molĂ©culaire est historiquement le deuxiĂšme laboratoire le plus ancien du MusĂ©e ocĂ©anographique, aprĂšs lâObservatoire mĂ©tĂ©orologique.
CrĂ©Ă© au dĂ©but des annĂ©es 1950 et dirigĂ© par le Dr Jules Richard, directeur du MusĂ©e ocĂ©anographique, les travaux portent sur la neurophysiologie cellulaire, et plus particuliĂšrement sur lâĂ©tude de la conduction de lâinflux nerveux et lâĂ©lectrogenĂšse des membranes biologiques.
En 1956, le laboratoire est alors transformĂ© en laboratoire blindĂ© de 3 m sur 3 m (et 2,60 m de hauteur), fonctionnant comme une cage de Faraday gĂ©ante. ExtĂ©rieurement, le blindage est constituĂ© de feuilles de plomb et de cuivre de 1 mm dâĂ©paisseur. LâintĂ©rieur est recouvert de boiseries permettant le montage des appareils de mesure[37]. Le Dr AngĂ©lique Arvanitaki et son Ă©quipe rĂ©alisent des recherches sur le modĂšle aplysie, un mollusque marin communĂ©ment appelĂ© limace de mer, liĂšvre de mer ou vache de mer[38]. Ces animaux possĂšdent des cellules nerveuses de grande taille (jusquâĂ 0,5 mm de diamĂštre, soit de 30 Ă 500 fois plus large qu'un axone humain), facilitant lâexpĂ©rimentation.
Les recherches entreprises par le Dr AngĂ©lique Arvanitaki avec son mari le Dr Nicolas Chalazonitis sur ce modĂšle dâinvertĂ©brĂ©s, sâinscrivent dans la continuitĂ© de la dĂ©couverte de lâanaphylaxie par les docteurs Richier et Portier et obtiennent une reconnaissance mondiale.
Ainsi, en 1963, le Dr Arvanitaki se voit confier la direction du DĂ©partement de neurophysiologie cellulaire dans le nouvel Institut de Neurophysiologie et de Psychophysiologie (INP) crĂ©Ă© Ă Marseille, jusquâen 1983 ou, son mari, le Dr Chalazonitis prendra sa succession Ă la tĂȘte du DĂ©partement[39].
En 1971, le Laboratoire de neurobiologie molĂ©culaire devient le quatriĂšme laboratoire Ă ĂȘtre rattachĂ© au Centre scientifique et est financĂ© principalement par des contrats amĂ©ricains. Les expĂ©riences sont effectuĂ©es en totalitĂ© ou en partie Ă Monaco, en collaboration avec lâInstitut de neurophysiologie et de psychophysiologie de Marseille.
En 1973, la direction de ce laboratoire est confiĂ©e au Dr Michel Boisson jusquâen 1978. Mais des choix stratĂ©giques imposent dâarrĂȘter dĂ©finitivement les travaux de ce laboratoire en 1983 pour se concentrer plus prĂ©cisĂ©ment sur lâocĂ©anographie, lâenvironnement et la pollution marine.
Une expĂ©rience originale : le magazine de lâocĂ©anographie (de 1972 Ă 1977)
Le magazine de lâocĂ©anographie a Ă©tĂ© crĂ©Ă© en 1972 sous lâĂ©gide de la Commission nationale monĂ©gasque pour lâUNESCO, alors prĂ©sidĂ©e par SEM Arthur Crovetto, Ă©galement prĂ©sident du CSM, sous la forme dâune Ă©mission hebdomadaire diffusĂ©e par Radio Monte-Carlo. AnimĂ©e par la journaliste Cilette Badia, cette Ă©mission Ă©tait rĂ©alisĂ©e avec le concours dâun comitĂ© scientifique composĂ© de chercheurs du CSM (Alain Vatrican, Jacques SĂ©mĂ©ria, Michel Boisson, Jean-Louis Rapaire) et dâun journaliste (Pierre DĂ©voluy)[40]. Cette Ă©mission a abordĂ© toutes les grandes thĂ©matiques de lâocĂ©anologie physique et biologique en interviewant les personnalitĂ©s scientifiques Ă©minentes de lâĂ©poque. Ă lâoccasion du premier anniversaire du magazine, le Prince Rainier III dĂ©clarait sur les antennes de Radio Monte-Carlo le 23 juillet 1973[41] :
« Je pense quâil faut sans relĂąche continuer cette mission dâinformation en favorisant le dĂ©veloppement sur vos antennes des thĂšmes choisis dans le vaste domaine de lâocĂ©anographie dont lâĂ©tude nous fait remonter aux sources de la vie et aux premiers Ă©changes sociologiques. Il faut donc persĂ©vĂ©rer pour approfondir sa connaissance, chacun comprendra mieux ainsi lâintĂ©rĂȘt collectif de la sauvegarde de la mer et des mesures qui doivent ĂȘtre adoptĂ©es dâurgence au plan international contre sa pollution dans un effort de coopĂ©ration gĂ©nĂ©rale des peuples de bonne volontĂ© »
Le dernier numéro du magazine paraßtra en août 1977 avec un article sur le corail rouge de Méditerranée.
De 1990 à 2001, l'Observatoire océanologique européen
En 1990, une modification de la structure du Centre scientifique se met en place[42]. Le Laboratoire de microbiologie et dâĂ©tudes des pollutions marines ainsi que lâObservatoire de sismologie et de mĂ©tĂ©orologie cessent leurs activitĂ©s au sein du Centre scientifique et passe sous lâĂ©gide de lâOffice monĂ©gasque de lâenvironnement.
Le ministre d'Ătat, SEM Jean Ausseil explique lors dâune sĂ©ance publique du Conseil national[43] :
« Le transfert de ces activitĂ©s de contrĂŽle sont motivĂ©es par le haut degrĂ© de standardisation atteint par les techniques de surveillance de Iâenvironnement et que le contrĂŽle de la pollution quittera dĂ©sormais le domaine de la recherche pour entrer dans celui des techniques administratives attachĂ©es Ă la vĂ©rification des normes de qualitĂ© applicables en matiĂšre d'environnement »
Le personnel scientifique et technique du CSM est alors rĂ©duit Ă 3 personnes, les Drs Marie-Christine Grillo, Denis Allemand et M. Claude Emery (technicien de laboratoire). Le secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral du Centre scientifique, M. Patrick Van Klaveren prend la direction de lâOffice monĂ©gasque de l'environnement du Gouvernement Princier en 1992[44] et le Laboratoire de microbiologie et dâĂ©tudes des pollutions marines ainsi que lâObservatoire de sismologie et de mĂ©tĂ©orologie sont pris en charge par cet office.
La nouvelle ligne directrice du Centre scientifique sâoriente dĂ©sormais vers le domaine de la biologie des organismes marins avec lâĂ©tude des coraux[43], respectant ainsi la tradition ocĂ©anographique de la PrincipautĂ© instaurĂ©e par le Prince Albert Ier.
En 1990, lâObservatoire ocĂ©anologique europĂ©en (OOE), dont la direction est confiĂ©e au Pr Jean Jaubert[45] - [46] (Professeur Ă l'UniversitĂ© de Nice) est crĂ©Ă© au sein du Centre scientifique pour faire suite Ă lâadhĂ©sion de la PrincipautĂ© Ă lâAccord partiel Ouvert en matiĂšre de prĂ©vention, de protection et d'organisation des secours contre les risques naturels et technologiques majeurs (Accord EUR-OPA)[47] - [alpha 7].
La mission de lâOOE est de dĂ©velopper des recherches avec pour objectifs la prĂ©vention des risques Ă©cologiques majeurs et la rĂ©gĂ©nĂ©ration des milieux dĂ©gradĂ©s en Ă©tudiant lâeffet des modifications climatiques sur les Ă©cosystĂšmes coralliens, choisis en raison de leur sensibilitĂ© particuliĂšre aux changements climatiques[48].
Ainsi, une Ă©quipe de Physiologie et biochimie corallienne est crĂ©Ă©e en 1990 au sein de lâOOE et commence Ă accueillir des Ă©tudiants en thĂšse de diffĂ©rentes nationalitĂ©s. DirigĂ©e par le Pr Denis Allemand, lâĂ©quipe passe sous la direction du Dr Sylvie TambuttĂ© en 2008.
Une deuxiĂšme Ă©quipe d'Ăcophysiologie et Ă©cologie corallienne se met en place en 1993, pour dĂ©velopper des recherches pluridisciplinaires de l'organisme Ă lâĂ©cosystĂšme. DirigĂ©e par le Dr Jean-Pierre Gattuso, elle passe sous la direction du Dr Christine Ferrier-PagĂšs en 2000.
Ces deux Ă©quipes partagent un mĂȘme thĂšme de recherche, lâĂ©tude de la biominĂ©ralisation et la symbiose, processus biologiques clĂ©s au sein des Ă©cosystĂšmes coralliens, de l'Ă©chelle molĂ©culaire et cellulaire Ă l'Ă©chelle de l'organisme[49].
En 1994, Ă la suite de la prolifĂ©ration en MĂ©diterranĂ©e de l'algue tropicale Caulerpa taxifolia[50] une troisiĂšme Ă©quipe d'Ăcologie expĂ©rimentale[51] est crĂ©Ă©e de façon temporaire Ă la demande du Gouvernement Princier, dirigĂ©e par le Pr Jean Jaubert et animĂ©e par le Dr John Chisholm. Son activitĂ© cessera en 2001.
De 2001 Ă nos jours
En octobre 2001, les activités liées à l'Accord Partiel Ouvert du Conseil de l'Europe se recentrent sur des problÚmes liés à la sécurité civile et passent alors sous la tutelle du délégué permanent de la Principauté de Monaco auprÚs des organismes internationaux.
Le 1er octobre 2001, le Pr Denis Allemand prend la direction scientifique du CSM[52]. Il devient ainsi le premier directeur scientifique du Centre scientifique de Monaco.
Création du Département de biologie marine - 2001
Les activitĂ©s du CSM dans le domaine de la biologie marine sont recentrĂ©es autour des mĂ©canismes de la biominĂ©ralisation et de la symbiose marine, avec pour principal objet dâĂ©tudier les coraux constructeurs de rĂ©cifs, le corail rouge de MĂ©diterranĂ©e et les organismes apparentĂ©s (coraux profonds, gorgones, anĂ©mones de mer, etc.). Cette thĂ©matique de recherche est toujours active Ă ce jour sous le nom de DĂ©partement de biologie marine et intĂšgre les deux Ă©quipes crĂ©Ă©es dans le cadre de l'Observatoire ocĂ©anologique europĂ©en, l'Ă©quipe de Physiologie et biochimie et l'Ă©quipe d'Ăcophysiologie et Ă©cologie.
En octobre 2008, Ă la suite du 2e symposium international « LâocĂ©an dans un monde riche en CO2 », SAS le Prince Albert II signe la DĂ©claration de Monaco recommandant un rapprochement entre Ă©conomistes et scientifiques[53] - [54]. Les laboratoires de lâAIEA et le Centre scientifique mettent alors en place un groupe de recherche, « The Monaco Environment and Economics Group » (MEEG), pilotĂ© par le Dr Nathalie Hilmi, macroĂ©conomiste, pour Ă©tablir des liens entre les sciences de lâenvironnement et lâĂ©conomie[55].
Une thématique de recherche intitulée « économie environnementale » rejoint le Département de biologie marine en 2010, avec comme triple objectif[56] :
- de dĂ©terminer les impacts socio-Ă©conomiques de lâacidification des ocĂ©ans et plus largement des changements climatiques,
- dâĂ©valuer la valeur Ă©conomique des rĂ©cifs coralliens et lâimpact des modifications anthropiques sur cette valeur,
- plus largement de dĂ©velopper des scĂ©narios de politique environnementale compatibles avec le dĂ©veloppement durable pour permettre dâeffectuer des recommandations aux dĂ©cideurs politiques.
Ainsi le DĂ©partement de biologie marine est constituĂ© par les deux Ă©quipes de biologie « historiques » du CSM, l'Ă©quipe de Physiologie et biochimie, dirigĂ©e par le Dr Sylvie TambuttĂ© et l'Ă©quipe dâĂcophysiologie et Ă©cologie, dirigĂ©e par le Dr Christine Ferrier-PagĂšs, travaillant sur les mĂ©canismes biologiques Ă la base du fonctionnement des Ă©cosystĂšmes coralliens, tropicaux (rĂ©cifs coralliens) et tempĂ©rĂ©s (coraux froids, coralligĂšne) du gĂšne Ă lâĂ©cosystĂšme, ainsi que par une thĂ©matique dâĂconomie environnementale, pilotĂ©e par le Dr Nathalie Hilmi, permettant de dĂ©finir la sensibilitĂ© des populations humaines aux changements climatiques, et plus particuliĂšrement Ă lâacidification des ocĂ©ans.
Création du Département de biologie polaire - 2011
LâĂ©tude des milieux polaires est inscrite dans la tradition scientifique de la PrincipautĂ© de Monaco. En effet, le Prince Albert Ier a effectuĂ© au dĂ©but du XXe siĂšcle, quatre campagnes dâexplorations (1898, 1899, 1906 et 1907) au Spitzberg et donnera le nom de la PrincipautĂ© Ă un glacier situĂ© sur la CĂŽte Nord-Ouest de lâarchipel du Svalbard devenu le Glacier de Monaco (Monacobreen). Plus rĂ©cemment, le Centre scientifique de Monaco a hĂ©bergĂ© un ComitĂ© Arctique, prĂ©sidĂ© par le Pr Louis Rey, professeur Ă la FacultĂ© des Sciences de Dijon. Ce comitĂ©, crĂ©Ă© en 1979 Ă la suite de la confĂ©rence sur les mers polaires tenue en PrincipautĂ© en fĂ©vrier 1979 sous la prĂ©sidence du Prince Rainier III[57] - [58], avait non seulement pour mission de servir de plateforme dâĂ©changes dâidĂ©es et dâatelier de rĂ©flexion sur les questions arctiques mais Ă©galement dâencourager des expĂ©ditions pluridisciplinaires dans lâArctique pour y effectuer des recherches scientifiques.
Ă lâoccasion dâune mission effectuĂ©e en Antarctique[alpha 8], en janvier 2009[59], SAS le Prince Albert II avait souhaitĂ© que le CSM anime une activitĂ© scientifique. Celle-ci fut rĂ©alisĂ©e en collaboration avec le Dr Yvon le Maho, alors responsable de lâĂ©quipe Ăcologie fonctionnelle du DĂ©partement Ăcologie, physiologie et Ă©thologie de lâInstitut Pluridisciplinaire Hubert Curien (IPHC) Ă Strasbourg.
Devant le succĂšs de cette collaboration, SAS le Prince Albert II a souhaitĂ© pĂ©renniser une activitĂ© de recherche sur les milieux polaires au sein du CSM. Une convention est signĂ©e le 30 novembre 2010, dans la salle de confĂ©rences du MusĂ©e ocĂ©anographique, Ă lâoccasion des 50 ans du CSM, entre le CSM, lâInstitut Ăcologie et Environnement (INEE) du CNRS et lâuniversitĂ© de Strasbourg[60] - [61]. Cette convention prĂ©voyait la crĂ©ation dâun Laboratoire International AssociĂ© (LIA 647) dĂ©volue Ă lâĂ©tude de la biodiversitĂ© au sein des milieux sensibles aux changements climatiques sous lâacronyme « Biosensib », le DĂ©partement de biologie polaire est crĂ©Ă© en octobre 2011.
Au sein de ce DĂ©partement, le programme du LIA 647, copilotĂ© par les Drs Yvon Le Maho et Denis Allemand, prĂ©voyait, par une approche pluridisciplinaire comparative, dâĂ©tudier les mĂ©canismes de sensibilitĂ© et dâadaptation des coraux constructeurs de rĂ©cifs et les populations de manchots, prĂ©dateurs supĂ©rieurs. Ce programme a Ă©tĂ© remplacĂ© en 2018 par la crĂ©ation d'un RĂ©seau ThĂ©matique Pluridisciplinaire International (RTPI) "NUTrition et RESistance aux Stress environnementaux" (NUTRESS), pilotĂ© par les Drs Christine Ferrier-PagĂšs et CĂ©line Le Bohec.
Le département est à ce jour, structuré en deux axes :
- Observatoires du vivant, piloté par le Dr Céline Le Bohec, et
- Intelligence artificielle, piloté par les Drs Victor Planas-Bielsa et Yvon Le Maho.
Création du Département de biologie médicale - 2013
En 2009, le Gouvernement princier souhaite favoriser la recherche clinique en PrincipautĂ©. Le Centre scientifique de Monaco sera chargĂ© de la mission dâorganiser un appel Ă projets annuel afin de promouvoir et de financer la recherche clinique pour lâensemble des praticiens hospitaliers intervenant dans les diffĂ©rents services mĂ©dicaux de la PrincipautĂ© (Centre Hospitalier Princesse Grace de Monaco (CHPG) - Institut MonĂ©gasque de MĂ©decine du Sport (IM2S) - Centre Cardio-Thoracique de Monaco (CCM))[62]. Pour ce faire, le CSM lance chaque annĂ©e, depuis 2009, un appel dâoffres pour des projets de recherche clinique devant se dĂ©rouler en PrincipautĂ© de Monaco. Les projets soumis sont Ă©valuĂ©s par un comitĂ© dâexperts externes et par les membres du ComitĂ© de perfectionnement du CSM. Les projets sĂ©lectionnĂ©s sont financĂ©s, accompagnĂ©s et assistĂ©s dans leur mise en Ćuvre et leur rĂ©alisation[63].
En 2012, une autre composante, Ă©tiquetĂ©e « SantĂ© - Climat - Environnement », essentiellement axĂ©e sur les consĂ©quences pour la santĂ© humaine des changements environnementaux, voit le jour. Elle mĂšne des actions dâenseignement, de formation et de communication scientifique (enseignement en ligne consacrĂ© aux consĂ©quences du changement climatique sur la santĂ©) qui sâarticulent autour de partenariats en PrincipautĂ© de Monaco et Ă lâinternational[64]. Ces deux activitĂ©s, intĂ©grĂ©es au sein d'un « PĂŽle santĂ© humaine » sont dirigĂ©es par le Dr HervĂ© Raps. Depuis 2016, le PĂŽle santĂ© humaine est devenu le centre collaborateur de lâOMS pour la santĂ© et le dĂ©veloppement durable et ses activitĂ©s sont dĂ©sormais orientĂ©es majoritairement vers les liens entre les ocĂ©ans et la santĂ© humaine[65].
GrĂące Ă un partenariat avec le Gouvernement de Monaco, soutenu par SAS le Prince Albert II, lâAssociation Eurocord Paris signe une convention avec le Centre scientifique de Monaco en 2012, permettant ainsi la gestion de lâObservatoire international sur la DrĂ©panocytose appelĂ© Monacord. Cet observatoire, placĂ© sous la direction du Pr Ăliane Gluckman (Professeur Ă©mĂ©rite Ă lâuniversitĂ© Paris Diderot), dĂ©veloppe des Ă©tudes sur lâutilisation des greffes de cellules souches hĂ©matopoĂŻĂ©tiques dans le traitement de cette maladie[66] - [67].
Le 1er octobre 2013, afin dâaccroĂźtre ses capacitĂ©s de recherche, le CSM, localisĂ© jusquâalors dans les sous-sols du MusĂ©e ocĂ©anographique, dĂ©mĂ©nage dans des locaux mieux adaptĂ©s aux contraintes modernes de la recherche et bĂ©nĂ©ficie alors de 2 500 m2 rĂ©partis sur deux niveaux dans le bĂątiment sis 8 quai Antoine 1er[68] - [69].
Un DĂ©partement de biologie mĂ©dicale est alors crĂ©Ă© et intĂšgre, dans les nouveaux locaux, le PĂŽle santĂ© humaine et lâObservatoire international sur la DrĂ©panocytose. Ce nouveau DĂ©partement se voit Ă©galement adjoindre deux Ă©quipes de recherche crĂ©Ă©es afin de dynamiser et de favoriser la recherche translationnelle en dĂ©veloppant des thĂ©rapies innovantes contre le cancer[56] - [70]. LâĂ©quipe MĂ©canismes de rĂ©sistance aux thĂ©rapies ciblĂ©es (initialement nommĂ©e, AngiogenĂšse tumorale) et lâĂ©quipe Hypoxie tumorale et mĂ©tabolisme, travaillent sur les mĂ©canismes rĂ©gulant la vascularisation des tumeurs et les propriĂ©tĂ©s mĂ©taboliques des cellules tumorales, comme cible potentielle de traitements anticancĂ©reux originaux, en collaboration avec lâInstitut de Recherche sur le Cancer et le Vieillissement de Nice (IRCAN) affiliĂ© Ă lâuniversitĂ© CĂŽte dâAzur ainsi quâĂ lâINSERM et le CNRS. Ces Ă©quipes sont respectivement animĂ©es par le Dr Gilles PagĂšs (Directeur de recherche INSERM), et le Dr Jacques PouyssĂ©gur (Directeur de recherche Ă©mĂ©rite CNRS, membre de l'AcadĂ©mie des sciences française)[71].
Une troisiĂšme Ă©quipe BiothĂ©rapies AppliquĂ©es aux Handicaps Neuromusculaires, crĂ©Ă©e dans le cadre dâun Laboratoire International AssociĂ© (LIA BAHN) entre le CSM et lâuniversitĂ© de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines (UVSQ), rejoint le DĂ©partement en octobre 2014[72]. BĂ©nĂ©ficiant de financements de l'Association MonĂ©gasque contre les Myopathies (AMM), cette Ă©quipe est dirigĂ©e par le Dr Luis Garcia (Directeur de Recherche CNRS), et se consacre Ă mettre au point des thĂ©rapies innovantes dans le domaine des myopathies[71].
Une quatriĂšme Ă©quipe rejoint le DĂ©partement de biologie mĂ©dicale en mars 2015. L'Ă©quipe ĂcosystĂšme et ImmunitĂ© (initialement, ĂcosystĂšme intestinal) est une Ă©quipe pluridisciplinaire formĂ©e de chercheurs issus de la recherche mĂ©dicale et de la recherche en Ă©cologie molĂ©culaire marine. Ses recherches sont axĂ©es sur une meilleure comprĂ©hension de la relation hĂŽte-pathogĂšnes dans divers modĂšles (rongeurs, cellules humaines en culture et un organisme marin l'anĂ©mone Exaiptasia pallida) afin de dĂ©finir des nouvelles stratĂ©gies pour combattre les infections. Cette Ă©quipe, dirigĂ©e par le Dr Dorota Czerucka, est en partie financĂ©e par une entreprise pharmaceutique[73].
RĂŽle
Les missions
Les missions dévolues au CSM sont identiques à celles des grands organismes de recherche :
- Ătre un acteur de la recherche scientifique : Les missions de base du CSM sont la recherche scientifique fondamentale et appliquĂ©e, le conseil auprĂšs du Gouvernement Princier, des organismes monĂ©gasques et des industriels qui le sollicite.
- Valoriser des résultats : Technologies, développement durable, questions de société, le CSM entend faire bénéficier la société des avancées accomplies. Pour cela, de nombreux dispositifs de transfert et de valorisation sont mis en place, notamment avec les partenaires scientifiques.
- Partager les connaissances : Le CSM donne accĂšs aux travaux et aux donnĂ©es de la recherche car ils font partie dâun patrimoine commun. Ce partage du savoir vise diffĂ©rents publics : communautĂ© scientifique, mĂ©dias, grand public.
- Former par la recherche : Le CSM est Ă©galement un centre de formation des jeunes chercheurs, dans le cadre de formations universitaires supĂ©rieures pour lâĂ©laboration de leur thĂšse (affiliĂ© aux Ă©coles doctorales des universitĂ©s CĂŽte dâAzur, Sorbonne universitĂ© et universitĂ© de Strasbourg). Il accueille Ă©galement des chercheurs postdoctoraux et de nombreux collaborateurs Ă©trangers.
- Contribuer à la politique scientifique : Le CSM participe à la stratégie nationale de recherche avec ses partenaires, notamment sur les grands sites universitaires français. Il réalise également des évaluations et des expertises sur des questions de nature scientifique et conseille le gouvernement princier ainsi que divers instituts monégasques.
à ces missions classiques, l'Ordonnance souveraine No 8326 du 30 octobre 2020, y adjoint une activité d'analyse biologique.
Recherche fondamentale
La recherche fondamentale est capitale au CSM puisque sa crĂ©ation Ă©tait motivĂ©e par le dĂ©veloppement dâune recherche dâexcellence, hĂ©ritage dâune longue tradition en PrincipautĂ©. Aujourdâhui, les principaux thĂšmes de recherche fondamentale concernent :
- La biologie des coraux (incluant les coraux constructeurs de récifs, les coraux profonds, les coraux mésophotiques, les coraux précieux et les organismes apparentés, les anémones de mer et gorgones) au sein du Département de biologie marine.
- La biologie et la génétique des populations de manchots et plus largement des oiseaux prédateurs polaires, au sein du Département de biologie polaire.
- LâĂ©tude des mĂ©canismes de lâimmunitĂ© innĂ©e impliquĂ©s dans la dĂ©fense vis-Ă -vis des infections touchant les InvertĂ©brĂ©s et lâhomme (principalement dans le cadre du microbiote gastro-intestinal des VertĂ©brĂ©s et de modĂšles Cnidaires) au sein du DĂ©partement de biologie mĂ©dicale.
- La biologie et le métabolisme des tumeurs à croissance rapide soumises aux stress hypoxiques, nutritionnel ou oxydant pour identifier de nouvelles cibles à potentiel thérapeutique au sein du Département de biologie médicale.
- Ă ces recherches biologiques sâajoute un axe de recherche en Ă©conomie de lâenvironnement dĂ©veloppĂ© au sein du DĂ©partement de biologie marine.
Recherche translationnelle
La recherche translationnelle est une recherche dont le but est d'ĂȘtre rapidement applicable au patient. Câest une recherche qui assure le lien entre la recherche fondamentale et la recherche clinique.
Deux thÚmes sont actuellement développés :
- La cancérologie, une thématique qui est un pÎle d'excellence du Centre Hospitalier Princesse Grace (CHPG). En partenariat avec l'université CÎte d'Azur, deux équipes du CSM se consacrent à élucider les processus qui gouvernent la production des métastases cancéreuses, en particulier dans le cadre des cancers pédiatriques.
- Les maladies génétiques. En partenariat avec l'université de Versailles, une équipe se consacre à mettre au point des thérapeutiques innovantes dans le domaine des myopathies.
Ces collaborations CSM-Universités-INSERM-CNRS font l'objet de conventions afin de permettre d'accueillir au CSM des chercheurs issus des organismes de recherche européens et dynamiser ainsi la recherche médicale en Principauté.
Recherche clinique
La premiĂšre action mĂ©dicale initiĂ©e par le CSM en 2008, grĂące au Gouvernement Princier, consiste Ă supporter des activitĂ©s de recherche clinique pour lâensemble des praticiens hospitaliers intervenant dans les diffĂ©rents services mĂ©dicaux de la PrincipautĂ© (Centre Hospitalier Princesse Grace, Institut monĂ©gasque de la MĂ©decine et du Sport et Centre Cardio-thoracique)[63]. Ainsi, tous les ans aprĂšs un appel d'offres rigoureux et une Ă©valuation stricte, plusieurs programmes de recherche au lit du malade sont financĂ©s puis accompagnĂ©s et assistĂ©s dans leur mise en Ćuvre et leur rĂ©alisation par le CSM. Chaque annĂ©e, une dizaine de projets sont soumis au ComitĂ© de perfectionnement du CSM. En 2012, le CSM accueille lâobservatoire international sur la drĂ©panocytose, Monacord. La drĂ©panocytose est une maladie gĂ©nĂ©tique affectant les globules rouges. LâĂ©quipe Monacord dĂ©veloppe des Ă©tudes cliniques sur lâutilisation des greffes de cellules souches hĂ©matopoĂŻĂ©tiques dans le but dâĂ©tablir des protocoles pour le traitement de cette maladie et de mettre en place des Ă©tudes immunogĂ©nĂ©tiques et cliniques pour mieux sĂ©lectionner les donneurs des cellules souches hĂ©matopoĂŻĂ©tiques et optimiser les nouvelles thĂ©rapies cellulaires.
Brevets
Dans le cadre de ses travaux de recherche, le Centre scientifique a dĂ©posĂ© plusieurs brevets, dont lâun a Ă©tĂ© valorisĂ© par la crĂ©ation dâune Start-Up dĂ©nommĂ©e Coraliotech[74] - [75] incubĂ©e par MonacoTech.
Les Thématiques de recherche
- Biologie Marine
- Coraux et récifs coralliens
- Biominéralisation
- Acidification des océans
- Symbiose
- Biologie MĂ©dicale
- Cancer
- EcosystÚmes et Immunité
- Maladies génétiques
- Environnement et santé humaine
- Recherche clinique
- Biologie Polaire
- Ecologie comportementale
- DĂ©mographie des populations
- Innovations technologiques
- Autres thématiques
- Politique environnementale
- DĂ©veloppement durable
Organisation et personnel
La gouvernance
CrĂ©Ă© en 1960 par l'Ordonnance-Loi 690 de SAS le Prince Rainier III, le CSM voit ses statuts modifiĂ©s par la loi no 780 du 9 juin 1965 qui lui adjoint un comitĂ© scientifique, appelĂ© ComitĂ© de perfectionnement « chargĂ© dâen orienter les recherches et travaux ». Ce ComitĂ©, composĂ© dâexperts mondialement reconnus dans leur discipline, ayant ou ayant eu des responsabilitĂ©s dans des grands organismes scientifiques internationaux, se rĂ©unit gĂ©nĂ©ralement une fois par an, afin dâĂ©valuer les activitĂ©s du CSM et de formuler des recommandations sur la politique de recherche. LâOrdonnance Souveraine no 5100 du 15 fĂ©vrier 1973 modifie lâorganisation administrative du CSM en y adjoignant un directeur administratif et un agent comptable.
Le conseil dâadministration
Le CSM est administrĂ© depuis sa crĂ©ation par un conseil d'administration. Il est aujourd'hui composĂ© de quinze membres qui ont Ă©tĂ© nommĂ©s conformĂ©ment aux dispositions de l'article premier de lâOrdonnance no 8.253, du 11 septembre 2020 :
- Cinq fonctionnaires appartenant respectivement au DĂ©partement de l'IntĂ©rieur, au DĂ©partement des Finances et de l'Ăconomie, au DĂ©partement des Affaires Sociales et de la SantĂ©, au DĂ©partement de lâĂquipement, de lâEnvironnement et de lâUrbanisme et au DĂ©partement des Relations ExtĂ©rieures et de la CoopĂ©ration ;
- Le président du Conseil national ;
- Le président du Comité de perfectionnement ;
- Huit personnalités choisies en raison de leurs compétences.
La durée du mandat des membres du conseil d'administration est fixée à trois ans.
Dans les conditions et en la forme prĂ©vues par l'article premier de lâOrdonnance no 5.100 du 15 fĂ©vrier 1973, un Commissaire du Gouvernement est dĂ©lĂ©guĂ© auprĂšs du conseil d'administration du Centre scientifique de Monaco.
DĂ©but Mandat | Fin Mandat | |
---|---|---|
SEM Arthur Crovetto | 05/07/1960 | 27/07/1976 |
SEM CĂ©sar Charles Solamito | 28/07/1976 | 19/05/1992 |
M. Rainier Imperti | 20/05/1992 | 19/10/1995 |
M. José Badia | 20/10/1995 | 20/01/1998 |
M. Roger Passeron | 21/01/1998 | 10/06/2008 |
Pr Patrick Rampal | 11/06/2008 | - |
Le Comité de perfectionnement
Le conseil dâadministration est assistĂ© dans lâaccomplissement de sa mission par un ComitĂ© de perfectionnement obligatoirement consultĂ© sur lâactivitĂ© scientifique de lâĂ©tablissement et sur lâorientation de ses recherches et de ses travaux. Il est composĂ© aujourd'hui de 18 membres, dĂ©signĂ©s en raison de leur compĂ©tence par Ordonnance Souveraine pour une durĂ©e de trois ans. Le ComitĂ© de perfectionnement actuel a Ă©tĂ© nommĂ© par lâOrdonnance no 8.341 du 13 novembre 2020.
DĂ©but Mandat | Fin Mandat | |
---|---|---|
M. Emile Girardeau | 24/08/1965 | 08/06/1971 |
M. Bertrand Goldschmidt | 09/06/1971 | 19/05/1992 |
SEM CĂ©sar Charles Solamito | 20/05/1992 | 20/01/1998 |
Dr Michel Borghini | 21/01/1998 | 04/12/2001 |
Pr Dominique Doumenc | 05/12/2001 | - |
La Direction du CSM
La gestion administrative et comptable du CSM est assurée par un secrétaire général et un agent comptable, fonctionnaires nommés par Ordonnance souveraine, sous le contrÎle du conseil d'administration.
AprÚs avoir été assurée par des responsables d'équipe, la gestion scientifique de l'établissement est aujourd'hui assurée par un directeur scientifique nommé en Conseil de Gouvernement.
DĂ©but Mandat | Fin Mandat | |
---|---|---|
M. Alain Vatrican | 01/06/1969 | 23/02/1987 |
M. Patrick Van Klaveren | 01/09/1987 | 30/04/1992 |
M. Michel Boisson | 01/01/1999 | 14/09/2008 |
Mme Corinne Gaziello | 15/09/2008 | 30/06/2019 |
Mme Delphine Frappier | 01/10/2019 | - |
DĂ©but Mandat | Fin Mandat | |
---|---|---|
Pr Denis Allemand | 01/10/2001 | - |
Effectifs
Les effectifs du CSM comprennent du personnel permanent (environ 60%) et non permanent (environ 40%, incluant les chercheurs postdoctoraux, doctorants, étudiants en stage, etc.). Le personnel scientifique est à peu prÚs représenté par 50% de chercheurs et 50% de techniciens et Ingénieurs.
Les femmes occupent une place importante dans lâeffectif avec plus de 50% de son effectif (51% pour son personnel permanent et 55% pour son personnel non permanent en 2018).
LâInstitut MonĂ©gasque de la Statistique et des Ătudes Ăconomiques (IMSEE) donne tous les ans une analyse rĂ©actualisĂ©e de lâĂ©volution du personnel[76].
Production scientifique
Comme tout centre de recherche, le CSM produit Ă la fois des publications scientifiques dans des revues internationales Ă comitĂ© de lecture (peer-reviewed), des ouvrages ou chapitres dâouvrages, des communications Ă des congrĂšs, des rapports internes, des publications destinĂ©es au grand public, etc.
LâInstitut MonĂ©gasque de la Statistique et des Ătudes Ăconomiques en donne tous les ans une analyse rĂ©actualisĂ©e par le biais d'un rapport annuel[76].
Evaluation des chercheurs
Les travaux du CSM sont évalués comme dans les autres pays. Cette évaluation a lieu à Monaco tous les 3 ans et est réalisée par le Comité de perfectionnement du CSM.
Nominations et DĂ©corations
- Membres de lâAcadĂ©mie des sciences française :
- 1993 Dr Yvon Le Maho[77]
- 2007 Dr Jacques Pouysségur[78]
- Membres de lâAcadĂ©mia Europaea :
- 1999 Dr Yvon Le Maho[79] (Biologie des organismes)
- 2001 Dr Jacques Pouysségur[80] (Biochimie et biologie moléculaire)
- 2013 Pr Denis Allemand[81] (Biologie des organismes)
- Membres de l'Ordre des Palmes académiques :
- 2010 Pr Patrick Rampal (Officier)[82]
- 2016 Pr Denis Allemand (Officier)[83]
- Ordre national du MĂ©rite :
- 2017 Pr Eliane Gluckman (Grand officier) [84]
- 2009 Dr Jacques Pouysségur (Chevalier)[85]
Les DĂ©partements de recherche
DĂ©partement de biologie marine
Le département de biologie marine est composé de deux équipes et d'une thématique :
- Ăquipe Ăcophysiologie et Ăcologie
- Ăquipe Physiologie et biochimie
- ThĂ©matique Ăconomie environnementale
Le Département de biologie marine développe des travaux de recherche sur les écosystÚmes coralliens du gÚne au socio-écosystÚme[86].
Les objectifs de l'Ă©quipe de Physiologie et biochimie corallienne sont restĂ©s inchangĂ©s depuis sa crĂ©ation : les mĂ©canismes dâadaptation des Cnidaires Ă la symbiose et les mĂ©canismes Ă la base de la formation des squelettes coralliens, processus appelĂ© biominĂ©ralisation en allant dâune Ă©chelle du gĂšne jusquâĂ lâorganisme. Dans ce dernier thĂšme, lâĂ©quipe vise Ă comprendre comment un organisme contrĂŽle la formation de son squelette (apport en ions, rĂŽle de la matrice organique) et comment ce processus rĂ©pond au changement climatique et notamment Ă lâacidification des ocĂ©ans. Cette Ă©quipe comporte un directeur de recherche, trois chargĂ©s de recherche et deux techniciens supĂ©rieurs ayant des expertises en biologie molĂ©culaire, en physiologie, microscopie, biochimie ou bio-informatique. Comme toutes les autres Ă©quipes du CSM, lâĂ©quipe de Physiologie et biochimie corallienne accueille Ă©galement des Ă©tudiants (Masters, doctorants) et des chercheurs postdoctoraux.
LâĂ©quipe Ăcophysiologie et Ă©cologie corallienne a pour objectif de comprendre les processus de la symbiose et de la biominĂ©ralisation en les Ă©tendant Ă lâĂ©chelle de lâorganisme Ă lâĂ©cosystĂšme corallien. Ainsi sont plus particuliĂšrement Ă©tudiĂ©s le rĂŽle des partenaires symbiotiques (algues DinoflagellĂ©s, bactĂ©ries, archĂ©es, virus, champignons) dans le fonctionnement de la symbiose et les effets des changements anthropiques sur les coraux et les Ă©cosystĂšmes coralliens. Parmi les outils utilisĂ©s, les isotopes stables et les Ă©lĂ©ments traces servent de marqueurs des changements environnementaux et du statut trophique des coraux. LâĂ©quipe est composĂ©e dâun directeur de recherche, de trois chargĂ©s de recherche et de deux techniciens supĂ©rieurs ayant des expertises en Ă©cologie, microbiologie et bio-informatique, ainsi que dâĂ©tudiants (Masters, doctorants) et de chercheurs postdoctoraux.
La thĂ©matique Ăconomie environnementale a pour objectif d'Ă©tablir des liens entre les Ă©conomistes et les scientifiques pour apporter des recommandations aux dĂ©cideurs politiques, de maniĂšre Ă Ă©valuer plus prĂ©cisĂ©ment l'Ă©tendue des impacts socio-Ă©conomiques et les coĂ»ts d'une action contre l'inaction, en matiĂšre d'Ă©missions de carbone et dâĂ©valuer en terme Ă©conomique les conclusions des scientifiques. Trois axes de recherche sont dĂ©veloppĂ©s : les impacts socio-Ă©conomiques du changement climatique et de lâacidification des ocĂ©ans, lâĂ©valuation et la valorisation des rĂ©cifs coralliens et les politiques Ă©conomiques et le dĂ©veloppement durable.
Culture des coraux
Depuis les premiers travaux du CSM sur le corail rouge, Ă la fin des annĂ©es 1980, les chercheurs du CSM ont dĂ©veloppĂ© des mĂ©thodes de fragmentation des colonies coralliennes et de culture dans des conditions contrĂŽlĂ©es[35]. Ces mĂ©thodes dĂ©veloppĂ©es initialement sur le corail rouge, ont Ă©tĂ© appliquĂ©es avec succĂšs au dĂ©but des annĂ©es 1990 aux coraux SclĂ©ractiniaires (coraux constructeurs de rĂ©cifs, coraux tempĂ©rĂ©s, coraux dâeau froide). Les mĂ©thodes de fragmentation permettent de multiplier, Ă partir dâune colonie initiale, le corail pour en faire sa culture et pour produire des micro-colonies qui seront utilisĂ©es pour rĂ©aliser des expĂ©riences scientifiques et varient selon les espĂšces.
La culture de coraux en conditions contrĂŽlĂ©es permet, Ă la fois dâĂ©viter les prĂ©lĂšvements dans le milieu naturel, de produire de grandes quantitĂ©s de matĂ©riel biologique utilisable pour les expĂ©riences scientifiques, mais aussi de produire un matĂ©riel stable gĂ©nĂ©tiquement et physiologiquement (câest-Ă -dire non soumis aux fluctuations du milieu extĂ©rieur).
Aujourdâhui, totalement optimisĂ©s, le bouturage et la culture des coraux en conditions contrĂŽlĂ©es sont rĂ©alisĂ©s au CSM au sein de deux salles de culture et de cinq salles expĂ©rimentales toutes alimentĂ©es en eau de mer courante. Lâeau est pompĂ©e en mer Ă 50 mĂštres de profondeur devant le MusĂ©e ocĂ©anographique, les aquariums sont Ă©quipĂ©s de capteurs de pH, de tempĂ©rature et d'oxygĂšne connectĂ©s Ă une centrale d'alarme pour signaler les problĂšmes de rĂ©gulation et surveillĂ©s 24h/24 Ă distance via le web. Cet Ă©quipement reprĂ©sente environ 20 tonnes d'eau de mer au dernier Ă©tage dâun immeuble.
Parmi les espĂšces cultivĂ©es dans les aquariums, le CSM utilise le corail tropical Stylophora pistillata, qui est devenu l'espĂšce modĂšle utilisĂ©e depuis par de nombreuses autres Ă©quipes de recherche Ă travers le monde. Le CSM a dâailleurs sĂ©quencĂ© le gĂ©nome de ce corail [87] - [88] avec la collaboration de l'universitĂ© des sciences et technologies du roi Abdallah (KAUST) d'Arabie Saoudite.
Les coraux, modĂšles dâĂ©tude en biologie mĂ©dicale
Certains processus biologiques sont difficiles Ă Ă©tudier chez lâhomme. Ainsi, dĂšs le dĂ©but de la mĂ©decine moderne, le mĂ©decin chercheur a utilisĂ© les animaux comme modĂšles[alpha 9].
Les capacitĂ©s originales et la simplicitĂ© anatomique des coraux rendent ces organismes attrayants pour rĂ©pondre Ă des questions trĂšs fondamentales (Ă©laboration dâun squelette) ou biomĂ©dicales (rĂ©sistance au stress oxydatif, pathologies chroniques liĂ©es Ă lâĂąge, rĂ©gĂ©nĂ©ration, etc.).
Les coraux sont ainsi des modĂšles dâĂ©tudes intĂ©ressants et le CSM dĂ©veloppe, en propre ou dans le cadre de collaborations, depuis des annĂ©es une recherche axĂ©e sur certaines de leurs propriĂ©tĂ©s :
- extrĂȘme longĂ©vitĂ© [89] - [90],
- capacitĂ© Ă rĂ©sister dâimportantes variations dâoxygĂšne intratissulaire[91],
- formation dâun biominĂ©ral, etc.
Ainsi la recherche des Ă©quipes de biologie marine vient aujourdâhui Ă©clairer subtilement la complexitĂ© de la physiologie humaine.
- Corail Stylophora pistillata
- Corail rouge (Corallium rubrum)
- Corail Acropora sp.
DĂ©partement de biologie polaire
Le DĂ©partement de biologie polaire est orientĂ© dans le domaine de l'Ă©cologie Ă©volutive avec deux programmes (Observatoires du vivant et Intelligence artificielle) ayant pour objectifs de comprendre lâĂ©volution des Ă©cosystĂšmes polaires qui sont parmi les rĂ©gions les plus vulnĂ©rables de la planĂšte.
Ce DĂ©partement sâintĂ©resse aux oiseaux marins et notamment aux manchots. Ces animaux sont en effet de prĂ©cieux bioindicateurs de lâĂ©tat de santĂ© de leurs Ă©cosystĂšmes, et donc des modĂšles biologiques sans pareil pour Ă©tudier lâĂ©tat de santĂ© de la planĂšte. Ce DĂ©partement travaille en Ă©troite collaboration avec lâInstitut Pluridisciplinaire Hubert Curien (IPHC) de lâuniversitĂ© de Strasbourg (UMR 7178 CNRS - UniversitĂ© de Strasbourg) dans le cadre dâun RĂ©seau ThĂ©matique Pluridisciplinaire International (RTPI).
Le principal objectif de ce DĂ©partement est dâĂ©valuer les capacitĂ©s dâadaptation des manchots face aux changements de leur environnement : dans quelle mesure et comment la variabilitĂ© individuelle permet aux populations de manchots de sâajuster aux changements de leur environnement et quels sont les mĂ©canismes (plasticitĂ© phĂ©notypique et/ou microĂ©volution) Ă lâorigine de la variabilitĂ© et des modifications des traits phĂ©notypiques. Pour cela, des mĂ©thodologies innovantes dâobservation non-intrusives en milieu naturel ont Ă©tĂ© dĂ©veloppĂ©es : systĂšmes dâidentification des animaux par radiofrĂ©quence RFID, passerelles dâidentification et de pesĂ©e automatique, camĂ©ras robotisĂ©es enregistrant les mouvements des individus dans la colonie, etc.
Les donnĂ©es recueillies lors des missions sur le terrain et par le suivi dâenviron 25 000 manchots sont analysĂ©es par des approches parallĂšles en biologie et gĂ©nĂ©tique des populations et en modĂ©lisation afin dâĂ©tudier par exemple les liens entre la variabilitĂ© environnementale (naturelle et anthropique) et la survie, la phĂ©nologie et les performances reproductrices et de recherche alimentaire des diffĂ©rentes cohortes dâindividus, selon leur Ăąge, leur statut, leur expĂ©rience, leur qualitĂ©, ou dâautres traits phĂ©notypiques.
Observatoires du vivant
Ce programme est rĂ©alisĂ© en Ă©troite collaboration avec le CNRS et les Instituts Polaires français Paul Ămile Victor (IPEV) et allemand, Alfred Wegener (AWI) et s'intĂ©resse en particulier Ă 3 espĂšces de manchots (manchots royaux, AdĂ©lie, empereurs) localisĂ©es sur 4 sites (archipels subantarctiques de Crozet et Kerguelen, Terre AdĂ©lie, et Terre de la Reine Maud sur le continent Antarctique). Ce programme dĂ©veloppe des suivis Ă long terme des populations de manchots dans des conditions non perturbĂ©es par lâhomme. Pour cela, des puces Ă©lectroniques de 0,8 g de type RFID sont implantĂ©es sous la peau des animaux qui sont suivis grĂące au dĂ©ploiement dâantennes ou de passerelles automatisĂ©es dĂ©ployĂ©es sur les chemins dâaccĂšs Ă leur colonie de reproduction. De telles informations sont capitales pour la mise en place des stratĂ©gies de conservation et de gestion durables de la biodiversitĂ© et des ressources naturelles de ces rĂ©gions polaires fragiles.
- Manchot royal (Baie du Marin - Ile de la Possession - Archipel de Crozet)
- Manchots empereurs (Baie d'Atka - Terre de la Reine Maud)
- Juvéniles de manchot Adélie (Baie d'Atka - Terre de la Reine Maud)
Intelligence artificielle
Ce programme a pour principal objectif de dĂ©velopper des mĂ©thodes innovantes d'acquisition de donnĂ©es qui permettent dâaugmenter nos connaissances, tout en Ă©vitant les biais liĂ©s aux interactions entre les animaux et les humains. Afin de mieux comprendre comment fonctionnent les colonies de manchots Ă travers la distribution et la contribution de chaque individu, ce programme dĂ©veloppe des systĂšmes de reconnaissance individuelle basĂ©s sur l'image. Il dĂ©veloppe Ă©galement un volet plus thĂ©orique, en utilisant des techniques de âmachine-learning', la modĂ©lisation de systĂšmes dynamiques et de statistiques mathĂ©matiques, afin de mieux comprendre les interactions entre l'environnement et les caractĂ©ristiques phĂ©notypiques et comportementales des animaux, et les consĂ©quences en termes d'adaptabilitĂ© aux changements environnementaux rapides.
Département de biologie médicale
Le Département de biologie médicale a été créé en 2013 selon la volonté du Prince Albert II. Ce Département associe plusieurs équipes axées sur :
La Recherche fondamentale
- Ăquipe Hypoxie tumorale et mĂ©tabolisme
- Ăquipe ĂcosystĂšmes et immunitĂ©
Dans le domaine de la recherche fondamentale, lâĂ©quipe EcosystĂšmes et ImmunitĂ© dĂ©veloppe des travaux visant Ă une meilleure comprĂ©hension des relations hĂŽtes-pathogĂšnes[73]. Cette Ă©quipe utilise Ă la fois des modĂšles classiques (cultures de cellules murines et humaines, modĂšles murins in vivo) et des modĂšles non conventionnels (lâanĂ©mone de mer Aiptasia pallida, aujourdâhui Exaiptasia pallida). LâĂ©quipe Hypoxie tumorale et mĂ©tabolisme, Ă©tudie la biologie et le mĂ©tabolisme des tumeurs Ă croissance rapide soumises aux stress hypoxiques, nutritionnel ou oxydant. Par une approche dâinhibition fonctionnelle de gĂšnes, cette Ă©quipe identifie de nouvelles cibles Ă potentiel thĂ©rapeutique.
La Recherche translationnelle
- Ăquipe MĂ©canismes de rĂ©sistance aux thĂ©rapies ciblĂ©es
- Ăquipe BiothĂ©rapies appliquĂ©es aux handicaps neuromusculaires
Dans le domaine de la recherche translationnelle, lâĂ©quipe MĂ©canismes de rĂ©sistance aux thĂ©rapies ciblĂ©es sâintĂ©resse aux mĂ©canismes rĂ©gulant la prĂ©sence de vaisseaux sanguins et lymphatiques dans les tumeurs et leur capacitĂ© Ă accĂ©lĂ©rer la propagation mĂ©tastatique[alpha 10]. Elle dĂ©veloppe plus particuliĂšrement des travaux visant Ă identifier les mĂ©canismes de rĂ©sistance aux traitements dans les cancers de la sphĂšre ORL (cancers des voies aĂ©rodigestives supĂ©rieures), dans les cancers du rein et dans les cancers pĂ©diatriques (mĂ©dulloblastomes)[73]. Le Laboratoire International AssociĂ©, BiothĂ©rapies AppliquĂ©es aux Handicaps Neuromusculaires (LIA BAHN), se consacre Ă mettre aux points des thĂ©rapies innovantes dans le domaine des myopathies, basĂ©es sur des mĂ©thodes de transfert de gĂšnes et/ou de modulation de l'Ă©pissage de l'ARN messager[72] .
La Recherche clinique
- Ăquipe Monacord - Observatoire International sur la DrĂ©panocytose
Lâobservatoire international sur la DrĂ©panocytose (MONACORD) rĂ©alise des suivis cliniques dâenfants et de femmes atteints par cette pathologie. Il propose ainsi des recommandations pour les traitements (greffes, thĂ©rapies gĂ©niques) basĂ©es sur ces analyses[67].
Un PÎle santé humaine
Le Département de biologie médicale comprend également un PÎle santé humaine, qui développe deux types de travaux : un appel à projets annuel de financement de programmes de recherche clinique en Principauté et un « Think tank » sur les conséquences pour la santé humaine des changements environnementaux. Dans ce cadre, des enseignements spécialisés sont également réalisés par des cours en ligne à destination des lycéens de la Principauté[64].
Lâobjectif gĂ©nĂ©ral de ce dĂ©partement est de gĂ©nĂ©rer un continuum vertueux reliant la recherche fondamentale Ă la recherche clinique pour permettre dâaugmenter les connaissances gĂ©nĂ©rales sur des pathologies trĂšs graves voire incurables notamment certains cancers pĂ©diatriques ou encore la myopathie de Duchenne.
Par cette approche centrĂ©e sur les patients, ce DĂ©partement contribue Ă une mĂ©decine de prĂ©cision par le dĂ©veloppement de nouvelles approches thĂ©rapeutiques dâefficacitĂ© optimale.
Une Plateforme de dépistage des maladies transmissibles
Le département de biologie médicale héberge depuis novembre 2020 [92] une plateforme de dépistage PCR et sérologique à haut débit pour les maladies infectieuses [93].
Conventions et partenariats
La reconnaissance internationale du Centre scientifique de Monaco se traduit par la signature de partenariats avec plusieurs universitĂ©s et instituts de rang mondial lui permettant de bĂ©nĂ©ficier dâune rĂ©sonance forte dans le monde scientifique, mais aussi en agissant en tant que structure de soutien administratif du SecrĂ©tariat permanent de l'Accord Pelagos. Afin dâaccroĂźtre les possibilitĂ©s de collaboration, le CSM dĂ©veloppe de nombreux partenariats par le biais de conventions, de collaborations avec entre autres les institutions suivantes :
- Institut Pasteur[94]
- INSERM
- CNRS
- IRD [95]
- UniversitĂ© CĂŽte dâAzur [96]
- Université de Strasbourg
- Université de Versailles St Quentin-en-Yvelines [97], etc.
Le CSM est lâun des rares centres au monde rĂ©unissant dans un mĂȘme laboratoire des biologistes issus des sciences de lâenvironnement, de la biologie animale et du domaine mĂ©dical. Ainsi, lâĂ©troite complĂ©mentaritĂ© entre ces trois activitĂ©s propose une dynamique pluridisciplinaire qui a permis de crĂ©er des Laboratoires Internationaux AssociĂ©s (LIA) ou encore un RĂ©seau de ThĂ©matique Pluridisciplinaire International (RTPI). Le but Ă©tant dâarriver Ă crĂ©er des ponts entre ces disciplines, pour faire progresser la recherche.
LIA Biosensib 647
Le Laboratoire International AssociĂ©, Ătude de la BiodiversitĂ© au sein des milieux sensibles aux changements climatiques (LIA BIOSENSIB 647), a Ă©tĂ© crĂ©Ă© en novembre 2010 et a pris fin Ă lâachĂšvement de son mandat en dĂ©cembre 2017. Il prĂ©voyait, par une approche pluridisciplinaire comparative, dâĂ©tudier les mĂ©canismes de sensibilitĂ© et dâadaptation des coraux constructeurs de rĂ©cifs et des populations de manchots, prĂ©dateurs supĂ©rieurs. Ce laboratoire est le fruit dâune collaboration entre lâInstitut Ăcologie et Environnement (INEE) du CNRS, lâuniversitĂ© de Strasbourg (dans le cadre de lâInstitut Pluridisciplinaire Hubert Curien) et le CSM.
LIA Biothérapies appliquées aux handicaps neuromusculaires
Le Laboratoire International Associé, Biothérapies Appliquées aux Handicaps Neuromusculaires (LIA BAHN), créé en novembre 2013[97], se consacre à mettre aux points des thérapies innovantes dans le domaine des myopathies, basées sur des méthodes de transfert de gÚnes et/ou de modulation de l'épissage de l'ARN messager.
Il est le fruit dâune collaboration entre lâuniversitĂ© de Versailles St Quentin-en-Yvelines (UnitĂ© Mixte de Recherche INSERM - UVSQ Handicaps Neuromusculaires : Physiopathologie, BiothĂ©rapie et Pharmacologie appliquĂ©es - END-ICAP) et le CSM.
LIA RĂ©ponse des organismes et populations face au stress environnemental
Le Laboratoire International AssociĂ©, RĂ©ponse des Organismes et Populations face au Stress Environnemental (LIA ROPSE), crĂ©Ă© en fĂ©vrier 2020 est un programme scientifique axĂ© sur la biologie marine, la biologie mĂ©dicale et la biologie polaire pour Ă©tudier lâimpact des changements climatiques et conduire Ă des recommandations sociĂ©tales. Il est le fruit dâune collaboration entre lâuniversitĂ© CĂŽte dâAzur et le CSM [96].
RTPI Nutrition et résistance aux stress environnementaux
Le RĂ©seau de ThĂ©matique Pluridisciplinaire International, Nutrition et rĂ©sistance aux stress environnementaux (RTPI NUTRESS), crĂ©Ă© en septembre 2018 est chargĂ© dâĂ©tudier de façon comparĂ©e les domaines clĂ©s de la nutrition, du mĂ©tabolisme et de la survie en conditions extrĂȘmes sur les modĂšles manchots, coraux, et cellules de mammifĂšres (notamment tumeurs humaines). Il est le fruit dâune collaboration entre lâInstitut Ăcologie et Environnement du CNRS, lâuniversitĂ© de Strasbourg (dans le cadre de lâInstitut Pluridisciplinaire Hubert Curien) et le CSM.
Secrétariat permanent de l'Accord Pelagos
LâAccord relatif Ă la crĂ©ation en MĂ©diterranĂ©e dâun Sanctuaire pour les mammifĂšres marins est un accord international tripartite entre la France, lâItalie et Monaco. SignĂ© Ă Rome le 25 novembre 1999 et entrĂ© en vigueur le 21 fĂ©vrier 2002, il Ă©tablit un espace maritime de 87 500 km2 [98].
Lâobjectif de lâAccord est de protĂ©ger les mammifĂšres marins et leurs habitats de toute menace dâorigine anthropique, telles que la pollution, les nuisances sonores, les captures accidentelles, les dĂ©rangements dus Ă leurs observations pratiquĂ©es de façon non respectueuses, etc.
Le Sanctuaire Pelagos est une Aire SpĂ©cialement ProtĂ©gĂ©e dâImportance MĂ©diterranĂ©enne (ASPIM) de la Convention de Barcelone. En MĂ©diterranĂ©e, il sâagit de lâunique Aire marine internationale destinĂ©e Ă la protection des mammifĂšres marins.
Ă la suite de la rĂ©forme de la gouvernance de lâAccord, le SecrĂ©tariat permanent sâest Ă©tabli en PrincipautĂ© de Monaco. Le 3 avril 2017, un Accord de siĂšge a Ă©tĂ© signĂ© entre le Gouvernement de SAS le Prince de Monaco, les Parties et le SecrĂ©tariat permanent de lâAccord Pelagos. Depuis, le SecrĂ©tariat permanent bĂ©nĂ©ficie du soutien administratif du Centre scientifique de Monaco et des locaux mis Ă disposition par la Partie monĂ©gasque [99].
Les explorations scientifiques
Tara Expéditions
Le CSM a Ă©tĂ© un partenaire privilĂ©giĂ© dans les missions de la goĂ©lette TARA et plus particuliĂšrement celle dĂ©diĂ©e Ă lâĂ©tude des rĂ©cifs coralliens, TARA-Pacific[100] . Le Pr Denis Allemand, directeur scientifique du CSM, est co-directeur de la mission TARA-Pacific[101], dans laquelle participent les chercheurs du CSM, notamment pour Ă©tudier la gĂ©nomique et la transcriptomique des coraux mĂ©sophotiques et profonds et pour prĂ©lever des carottes coralliennes et Ă©tudier le climat passĂ©. Les squelettes des coraux constituent de vĂ©ritables archives environnementales qui conservent en leur sein des informations permettant de rĂ©vĂ©ler les conditions physico-chimiques qui prĂ©valaient lors de leur dĂ©pĂŽt. Les Ă©tudier permet ainsi de reconstituer lâĂ©volution du climat passĂ©, et dâessayer de prĂ©dire lâavenir.
Participation du Centre scientifique de Monaco aux expéditions :
Les Explorations de Monaco
En 2017, la PrincipautĂ© de Monaco renouait avec les campagnes ocĂ©anographiques du Prince Albert Ier en lançant le programme des Explorations de Monaco Ă bord du navire Yersin ou dâautres navires[104] - [105].
Plusieurs missions assurĂ©es par les chercheurs du CSM ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©es sous lâĂ©gide des Explorations de Monaco :
- Mission Hawaii 2018 â Pacifique : Ătude de pathologies des coraux de la baie de Moku O Lo'e Ă Hawaii[106] - [107], du 15 juin au 25 juin 2018 et du 30 novembre au 06 dĂ©cembre 2018.
- Mission Gombessa 5 2019 â MĂ©diterranĂ©e : Ătude de 5 espĂšces de gorgonaires Ă -120m en MĂ©diterranĂ©e[108] - [109], du 1er au 28 juillet 2019.
- Mission Palaos 2019 â Pacifique : Ătude en RĂ©publique de Palaos de lâadaptation des coraux Ă une eau de mer plus acide[110] - [111], du 11 au 23 octobre 2019.
- Mission ENCOR 2019 â mer Rouge : Ătude des coraux profonds de la mer Rouge[112] - [113], du 23 au 31 octobre 2019.
Autres
En 2021, au pied du Solarium du port Hercule, le CSM a installé six grottes en béton peuplées de coraux a 40 mÚtres de profondeur. Le but est de comprendre les mécanismes de croissance des coraux mùles et femelles[114].
Identité visuelle
- Logo du CSM jusqu'en 2018
- Logo actuel du CSM depuis 2018
Association des Amis du CSM
Le CSM est connu dans le monde scientifique par les travaux de ses chercheurs en biologie marine, et depuis lâavĂšnement du Prince Albert II et sous son impulsion, en biologie mĂ©dicale et en biologie polaire.
Ce fort dĂ©veloppement de la recherche scientifique Ă Monaco a suscitĂ© en PrincipautĂ© la volontĂ© dâaccompagner le soutien du Gouvernement Princier au CSM en crĂ©ant lâAssociation des Amis du Centre scientifique de Monaco en 2015[115].
Cette association a deux objectifs majeurs :
- Développer la connaissance et la culture scientifique en Principauté par la diffusion, auprÚs des membres, d'informations sur les activités du Centre scientifique de Monaco, par la mise en place de conférences grand public, de débats ou de visites de sites scientifiques,
- Aider le CSM à développer ses activités scientifiques par des appuis financiers pour des programmes de recherche, des programmes d'enseignement (comme le Passeport Santé-Climat-Environnement) ou des bourses d'études pour des doctorants ou des postdoctorants.
DĂ©but Mandat | Fin Mandat | |
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SAR la Princesse Camilla de Bourbon des Deux-Siciles[116] | 01/02/2015 | - |
Annexes
Articles connexes
Liens externes
- Site officiel Centre scientifique de Monaco (CSM)
- Monacord
- Association Monégasque pour la Protection de la Nature (AMPN)
- Tara Expéditions
- Explorations de Monaco (EDM)
- Laboratoire International Associé, Réponse des Organismes et Populations face au Stress Environnemental (LIA ROPSE)
- Sanctuaire Pelagos
Notes
- Le MusĂ©e dâAnthropologie PrĂ©historique est ainsi la plus ancienne institution scientifique de la PrincipautĂ© puisquâil a Ă©tĂ© fondĂ© en 1902. Il continue aujourdâhui sa double mission de valorisation du patrimoine archĂ©ologique et de musĂ©ologie et de recherche scientifique.
- Le MusĂ©e ocĂ©anographique de Monaco est une dĂ©pendance de l'Institut ocĂ©anographique et a Ă©tĂ© inaugurĂ© en 1910. Les laboratoires du MusĂ©e ont hĂ©bergĂ© de nombreux scientifiques appartenant Ă lâInstitut ocĂ©anographique, Ă la Fondation Prince Albert Ier, Prince de Monaco ou Ă dâautres institutions scientifiques.
- Créée au début du siÚcle sous l'impulsion du Prince Albert Ier, la CIESM est une organisation intergouvernementale regroupant 22 Etats membres dont 20 pays riverains de la Méditerranée. Elle a pour objectifs de promouvoir la recherche internationale multilatérale et de faciliter l'échange des informations, notamment entre les rives Nord et Sud de la mer Méditerranée. La CIESM coopÚre avec 500 instituts spécialisés.
- Cette confĂ©rence regroupa plus de 300 participants reprĂ©sentant 31 pays (dont 21 pays dâEurope) et 11 organismes internationaux.
- Le Dr Jean Thommeret a rĂ©alisĂ© son diplĂŽme dâĂ©tudes supĂ©rieures avec IrĂšne Joliot-Curie Ă lâInstitut du radium Ă Paris.
- LâannĂ©e 1960 est reconnue comme Ă©tant lâannĂ©e de la maturitĂ© de la mĂ©thode de radiocarbone par Colin Renfrew, directeur du DĂ©partement dâarchĂ©ologie de lâuniversitĂ© de Cambridge, dans son livre « Before Civilization ».
- L'accord EUR-OPA a pour objectif principal de dynamiser la coopération entre les Etats membres, en faisant appel à toutes les ressources et connaissances actuelles, afin d'assurer, face aux risques majeurs, une prévention, une protection et une organisation des secours plus efficaces. L'accord est dit "ouvert" car tout Etat non membre du Conseil de l'Europe peut demander à y adhérer. Au moment de l'adhésion de la Principauté de Monaco à cet accord, huit centres participaient au réseau. Il s'agissait du Centre européen pour la médecine des catastrophes à Saint-Marin (CEMEC), du Centre universitaire européen pour les biens culturels à Ravello, Italie (CUEBC), du Centre européen pour la prévention et la prévision des tremblements de terre à AthÚnes, GrÚce (ECPFE), du Centre euro-méditerranéen sur la contamination marine accidentelle à La Valette, Malte (REMPEC), du Centre européen de formation sur les désastres naturels à Ankara, Turquie (AFEM), du Centre européen sur les risques géo- et morphodynamiques de Strasbourg, France (CERG), du Centre européen de géodynamique et de sismologie, Luxembourg (EGCS) et du Centre européen de recherche des techniques d'information du public en situation d'urgence à Madrid, Espagne (CEISE).
- Le Prince Albert II a planté le drapeau monégasque sur le PÎle Nord le 16 avril 2006 puis au PÎle Sud le 14 janvier 2009.
- Cette idĂ©e a Ă©tĂ© initialement prĂ©sentĂ©e par Claude Bernard en 1865 dans son introduction Ă la mĂ©decine expĂ©rimentale : « il y a des expĂ©riences qui seraient impossibles chez certaines espĂšces et le choix intelligent dâun animal qui prĂ©sente une disposition heureuse est souvent la condition essentielle du succĂšs dâun problĂšme physiologique trĂšs important⊠La physiologie comparĂ©e est une des mines les plus fĂ©condes pour la physiologie gĂ©nĂ©rale ».
- La recherche translationnelle a pour but de transmettre le plus rapidement possible les données du laboratoire de recherche au bénéfice des patients, en créant des interactions fortes entre les laboratoires de recherche et les centres hospitaliers.
Références
- (1914). Albert Ier Prince de Monaco - Vingt-cinq années de rÚgne 1889-1914. GenÚve SADAG, s.d. (Eds). 32 p.
- Musée océanographique de Monaco. (1951). Reprise des travaux de la Commission de la Méditerranée. Les Amis du Musée océanographique N°19 bulletin trimestriel: 11.
- Journal de Monaco. (2001). 36e CongrÚs de la Commission Internationale pour l'Exploration Scientifique de la mer Méditerranée (CIESM) du 24 au 28 septembre 2001. Bulletin Officiel de la Principauté 12/10/2001. N°7.516: 1478.
- Journal de Monaco. (1960). Ordonnance-Loi n° 690 du 23 mai 1960 créant un office dit « Centre scientifique de Monaco». Bulletin Officiel de la Principauté 06/06/1960. N°5.357: 449-450.
- (en) Jacob Darwin Hamblin, Poison in the Well: Radioactive Waste in the Oceans at the Dawn of the Nuclear Age, Rutgers University Press, (ISBN 978-0-8135-4423-6, lire en ligne)
- « M. Francis Perrin affirme que l'expĂ©rience d'immersion de dĂ©chets radio-actifs ne prĂ©sente aucun danger », Le Monde.fr,â (lire en ligne, consultĂ© le )
- « Trois cents savants et experts internationaux étudient à Monaco le difficile problÚme de l'élimination des résidus radioactifs », Nice Matin, 17 novembre 1959.
- Journal de Monaco. (1959). Séance inaugurale de la premiÚre conférence scientifique de l'Agence Internationale de l'Energie Atomique sur l'élimination des déchets radioactifs. Bulletin Officiel de la Principauté 23/11/1959. N°5.329: 929-930.
- Assemblée nationale. (1960). Débats parlementaires Assemblée nationale - Compte rendu intégral Séance du Mardi 11 Octobre 1960. Journal Officiel de la République française 12 octobre 1960. N°64: 2509.
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