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Centrale thermique d'Hornaing

La centrale thermique d'Hornaing est une ancienne centrale électrique, mise en service en 1958 et arrêtée en 2015 par ordre du TIG de Douai, alimentée par du charbon et exploitée par la SNET (Société nationale d’électricité et de thermique), filiale à 100 % de E.ON.

Centrale thermique d' Hornaing
Centrale thermique d'Hornaing
Administration
Pays
RĂ©gion
DĂ©partement
Coordonnées
50° 22′ 07″ N, 3° 20′ 10″ E
Propriétaire
SNET fililae d'E.ON
Mise en service
14 janvier 1958
Mise à l’arrêt définitif
Statut
Stoppée depuis 2015
Effectifs
84 en 2005, 56 en 2013
Caractéristiques
Type d'installation
Thermique Ă  flamme
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Historique

Fosse Heurteau

La fosse Heurteau Ă  Hornaing en 1960.

Le site est occupé par la fosse Heurteau de la Compagnie des mines d'Anzin, un charbonnage du bassin minier du Nord-Pas-de-Calais situé au nord d'Hornaing. Les deux puits sont foncés en 1927 dans le nord de la commune afin d'assurer le service et l'aérage pour la fosse Agache sise à Fenain. Des cités sont bâties à proximité de la fosse, de l'autre côté de la ligne de Douai à Blanc-Misseron, et un embranchement ferroviaire relie la fosse à celui de la fosse Agache. Un terril plat est édifié au sud de la fosse.

La Compagnie des mines d'Anzin est nationalisée en 1946, et intègre le Groupe de Valenciennes. Des habitations de plain-pied viennent agrandir la cité. La Centrale thermique d'Hornaing est construite dans les années 1950 au sud de la fosse, rasant ainsi son terril. Le puits no 1 est remblayé en 1966, et ses installations sont détruites. Le puits no 2 ferme en même temps que la fosse Agache en 1976, et ses installations sont détruites la même année, à l'exception du chevalement qui l'est le . La carreau de fosse sert ensuite à stocker le charbon de la centrale.

Au début du XXIe siècle, Charbonnages de France matérialise les têtes des puits Heurteau nos 1 et 2. Le carreau de fosse est inclus dans le périmètre de la centrale.

SNET (Société nationale d’électricité et de thermique)

La SNET est l'hĂ©ritière des centrales thermiques des Charbonnages de France, elle dispose d'une puissance installĂ©e de 2,4 GW (soit environ 2 % de celle d'EDF).

La SNET s'est positionnée comme concurrent d'EDF dès l'ouverture du marché français de l'électricité aux clients éligibles en 1999. Ceci s'explique par la volonté de l'État de stimuler une concurrence entre tous les acteurs du secteur de l'électricité (dont l'État est actionnaire majoritaire de toutes les entreprises), en pleine libéralisation économique.

Endesa

En septembre 2004, le contrôle de la société est passé aux mains d'Endesa, premier producteur d'électricité en Espagne, qui s'assure ainsi un accès au marché français. La centrale est ainsi détenue à 65 % par Endesa, 18.75 % par Électricité de France et 12,25 % par Charbonnages de France[1].

E.ON

En juin 2008[2], la SNET est vendue au groupe Allemand E.ON et contrĂ´lĂ©e par E.ON-France qui emploie plus de 850 personnes[3]. La SNET Ă©volue en construisant des cycles combinĂ©s gaz, dont les deux premières en France sur le site de Saint-Avold (Centrale Émile-Huchet).

En 2013, le ComitĂ© central d'entreprise de la SNET-France annonce attaquer en justice le plan social prĂ©voyant la suppression de 535 postes du domaine de la production Ă©lectrique Ă  partir du charbon[3].

Le contexte de fermeture

Vue générale de la centrale thermique d'Hornaing.

Mi-2011, le groupe E.ON et sa filiale française SNET annoncent qu'en France, ils devront dès 2013 fermer cinq de leurs centrales Ă  charbon de plus de 40 ans, dont trois fonctionnent avec des dĂ©rogations leur permettant de ne pas respecter les nouvelles normes de pollution. 535 emplois sont concernĂ©s par une fermeture expliquĂ©e par le groupe par l'augmentation du prix du charbon, les coĂ»ts attendus des quotas d'Ă©missions de gaz Ă  effet de serre (Ă  partir de 2013). La non-conformitĂ© environnementale et l'inadĂ©quation de ces centrales face aux besoins du marchĂ© de l'Ă©lectricitĂ© sont deux autres raisons Ă©voquĂ©es. Ces centrales sont la « centrale Émile-Huchet » de Saint-Avold (Moselle), celle de Provence Ă  Gardanne-Meyreuil (Bouches-du-RhĂ´ne), celle d'Hornaing (Nord) et celle de Lucy Ă  Montceau-les-Mines (SaĂ´ne-et-Loire). En compensation, le groupe annonçait mi-2011 prĂ©parer deux possibles nouvelles unitĂ©s de production gaz sur la centrale d’Hornaing (tranche Ă  cycle combinĂ© gaz) et une unitĂ© de biomasse-Ă©nergie sur la « centrale de Provence »"[4].

En septembre 2012, E.ON. a confirmĂ© son projet de conversion en centrale Ă  "biomasse" de l'unitĂ© Provence 4 - Charbon de Ă  Gardanne, mais aussi la fermeture du site d'Hornaing [5] - [6]. Fin aout 2012 Le prĂ©fet du Nord signe l'arrĂŞtĂ© d'exploitation de la centrale d'Hornaing Ă  cycle combinĂ© Ă  gaz, un projet de 300 millions d'euros qu'E.ON avait hĂ©ritĂ© de l'ancien propriĂ©taire l'Ă©lectricien espagnol.

Pour la centrale d'Hornaing, E.ON a investi 30 millions d'euros pour raccorder une conduite Gaz au rĂ©seau GRTgaz pour lancer le projet de cycle combinĂ© Ă  Hornaing, dans le mĂŞme temps EDF lance Ă  quelques kilomètres de lĂ  le mĂŞme projet Ă  Cycle combinĂ© mais Ă  haut rendement pour la Centrale thermique de Bouchain[7].

Les suites judiciaires

La centrale thermique d'Hornaing.

En 2010 un conflit oppose les salariĂ©s et leurs reprĂ©sentants Ă  E.ON. Un accord de fin de conflit est conclu et signĂ© le 16 fĂ©vrier 2010, soit l’accomplissement de 20 000 heures de production, dĂ©duction Ă  faire des 8 000 dĂ©jĂ  effectuĂ©es, jusqu’au 31 dĂ©cembre 2015 au plus tard.

À la suite de l'annonce le 29 septembre 2012, par courriel, aux salariés de la fermeture du site en 2013, deux syndicats CGT et FO demandent le respect de l'accord de fin de conflit conclu en 2010.

Le tribunal de grande instance de Douai rend son jugement le 29 mars 2013 et il confirme la fermeture de la centrale thermique d’Hornaing dont le principal attendu, à dire d'experts, est la vétusté présumée du site mettant en danger les ouvriers comme l’environnement immédiat[8].

Le 1er avril 2013 le site démarre des travaux destinés à la mise en sécurité du site en vue de son démantèlement puis de sa dépollution.

La dĂ©cision judiciaire en première instance fait l'objet d'un appel et le 30 mai 2013. La cour d'appel de Douai, rend son jugement et estime qu'E.ON a manquĂ© Ă  son engagement en dĂ©cidant unilatĂ©ralement d'arrĂŞter l'exploitation de la centrale dès 2013. « Elle condamne et ordonne la mise en Ĺ“uvre de l'accord de fin de conflit signĂ© le 16 fĂ©vrier 2010, soit "l'accomplissement de 20 000 heures de production", dĂ©duction Ă  faire des 8 000 dĂ©jĂ  effectuĂ©es, jusqu'au 31 dĂ©cembre 2015 au plus tard. La centrale pourra redĂ©marrer après avoir obtenu "l'accord de la DREAL (Direction rĂ©gionale de l'environnement, de l'amĂ©nagement et du logement) dans le cadre de sa visite dĂ©cennale de sĂ©curitĂ©, prĂ©vue en aoĂ»t 2013" »[9].

Les installations de la centrale

  • un groupe turbo-alternateur de 250 MW.
  • un gĂ©nĂ©rateur de vapeur Ă  combustible, charbons, coke de pĂ©trole, schistes et relavures issues de terrils locaux.
  • un dĂ©poussiĂ©reur Ă©lectrostatique.
  • une production de cendre valorisĂ©e par Surschiste.
  • un rĂ©frigĂ©rant utilisant les eaux de la Scarpe

Notes et références

  1. SNET - La centrale d'Hornaing : lire en ligne :
  2. [PDF] (en) « Communiqué de presse » [archive du ], SNET, (consulté le )
  3. Romandie, Plan social chez EON : le Comité central d'entreprise saisit la justice, Romandie et AFP 01 mars 2013
  4. EON veut arrêter cinq centrales à charbon en France , Libération, 9 juin 2011
  5. « Eon confirme son projet "biomasse" à Gardanne mais lâche Hornaing », Usine Nouvelle, 28 septembre 2012 ; yahoo Actu
  6. E.ON, "E.ON prépare la transition de son outil de production pour construire son avenir en France", E.ON
  7. La Tribune du 17 octobre 2012 - Lire en ligne :
  8. L'Humanité du 29 mars 2013 - Lire en Ligne :
  9. FR3 - Nord- Pas de Calais - 6 mai 2013 - voir en ligne

Annexes

Articles connexes


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