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Cathédrale Saint-Alain de Lavaur

La cathédrale Saint-Alain de Lavaur est une église de style gothique méridional qui se trouve à Lavaur dans le département du Tarn, et qui fut construite entre 1255 et 1300.

Cathédrale
Saint-Alain de Lavaur
Image illustrative de l’article Cathédrale Saint-Alain de Lavaur
Présentation
Culte Catholique romain
DĂ©dicataire Saint Alain de Lavaur[1]
Type Cathédrale
Rattachement Archidiocèse d'Albi, Castres et Lavaur
DĂ©but de la construction Vers 1255
Style dominant Gothique méridional
Protection Logo monument historique ClassĂ© MH (1911)[2]
Site web Paroisse Saint-Alain, Lavaur – L'Église catholique en pays Vaurais
GĂ©ographie
Pays Drapeau de la France France
RĂ©gion Occitanie
DĂ©partement Tarn
Ville Lavaur
CoordonnĂ©es 43° 41′ 57″ nord, 1° 49′ 18″ est
GĂ©olocalisation sur la carte : Tarn
(Voir situation sur carte : Tarn)
Cathédrale Saint-Alain de Lavaur
GĂ©olocalisation sur la carte : Occitanie
(Voir situation sur carte : Occitanie)
Cathédrale Saint-Alain de Lavaur
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Cathédrale Saint-Alain de Lavaur

L'édifice abrite un orgue Cavaillé-Coll, un buffet polychrome du XVIe siècle et une table d'autel romane. Un jacquemart y sonne les heures du haut de la tour. Au nord se situe le Jardin de l'évêché.

La solennité de Saint Alain y est célébrée chaque année le 25 novembre.

Origines

L'origine du saint Alain de Lavaur honoré à Lavaur[3] reste inconnue, ce n'est ni Alain de la Roche, ni le saint Alain honoré en Bretagne.

La fondation du prieuré Saint-Alain est attestée par une charte du [4] où l'évêque de Toulouse Izarn de Lavaur fait une donation aux moines bénédictins de l'abbaye Saint-Pons-de-Thomières, à charge pour eux de reconstruire l'église Saint-Elan de Lavaur, alors en ruines, ce qui prouve que le culte de saint Alain (Alan ou Elan en occitan) à Lavaur est nettement antérieur à cette date.

Une Ă©glise romane fut alors construite entre 1099 et 1211 par les bĂ©nĂ©dictins de Saint-Pons pour leur prieurĂ© de Lavaur, dĂ©truite lors de la croisade des Albigeois pendant le siège de 1211. L'Ă©glise actuelle fut reconstruite au milieu du XIIIe siècle, commencĂ©e vers 1255 conservant de l'empreinte romane le petit clocher sud du Jacquemart. De pur style gothique mĂ©ridional Ă  vaste nef unique aux proportions Ă©lancĂ©es (H 23 m pour 13,60 m de largeur), l'Ă©glise du XIIIe siècle comportait seulement cinq travĂ©es fermĂ©es aux deux extrĂ©mitĂ©s par un mur droit. L'Ă©rection du prieurĂ© en Ă©vĂŞchĂ© de Lavaur en 1317 transforme l'Ă©glise en cathĂ©drale, prĂ©lude Ă  des agrandissements de l'Ă©difice qui se continueront jusqu'au dĂ©but du XVIe siècle Ă  l'initiative des Ă©vĂŞques[5].

C'est ainsi qu'au XIVe siècle on procède à l'édification de chapelles entre les contreforts (parmi les premiers dispositifs de ce type adoptés en Languedoc). Au milieu du XVe siècle est édifiée la chapelle servant actuellement de sacristie, sous le vocable de Saint Martial et en 1480 contiguë à l'ouest de celle-ci, les chanoines établissent une salle du chapitre dédiée à Saint Gauthier. Des peintures à fresques exécutées en 1730 ornent ses murs, relatant par épisodes l'histoire de Lavaur. Elles sont effacées sur une assez large partie par l'humidité.

L'initiative de l'Ă©vĂŞque Jean Vigier

C'est surtout dans le dernier quart du XVe siècle, Ă  l'initiative de l'Ă©vĂŞque Jean Vigier (1469-1497) que sont entrepris de grands travaux donnant Ă  la cathĂ©drale sa physionomie actuelle. Sa largeur est de 13,80 m et sa longueur totale de 73 m. Passant de la construction d'un nouveau palais Ă©piscopal jouxtant au nord la cathĂ©drale (dĂ©truit au dĂ©but du XIXe siècle) il entreprend de faire Ă©difier l'imposant clocher-tour occidental Ă  trois terrasses, haut de 42 m (surĂ©levĂ© d'une flèche dĂ©truite en 1540) et, de le raccorder par une travĂ©e supplĂ©mentaire au reste de l'Ă©glise, rĂ©alisant du mĂŞme coup un vaisseau d'une grande ampleur.

La curieuse couronne sculptée en fleurs de lys au sommet de la tour rappelle qu'elle fut achevée sous l'épiscopat suivant celui d'Hector de Bourbon (1497-1500) et c'est encore fin XVe siècle qu'une chapelle est accolée au sud de l'ancien porche roman, bien conservé, aux riches chapiteaux évocateurs de l'enfance du Christ. Une nouvelle entrée latérale, ornée de pinacles, surmontée de l'écu de l'évêque est alors réalisée au flanc sud de la travée de raccordement.

  • Le clocher de la cathĂ©drale
    Le clocher de la cathédrale
  • Le portail d'entrĂ©e
    Le portail d'entrée
  • L'abside vue des jardins de l'Ă©vĂŞchĂ©
    L'abside vue des jardins de l'évêché

Éléments remarquables, décors et trésors

Le presbyterium

Depuis 1967, l’autel du presbyterium de Saint-Alain possède une table dont la provenance exacte est inconnue. Elle fut retrouvée en 1876, dans la chapelle de l’hôpital de Lavaur, mais ce n’est pas là son lieu d’origine. Il est possible qu’elle vînt de la cathédrale et qu’elle fît peut-être partie de la donation de l’évêque Izarn aux bénédictins, mais une autre hypothèse la ferait provenir de l’église Sainte-Foy de la salvetat fondée à Lavaur en 1065 par les moines de l’abbaye Sainte-Foy de Conques, laquelle prit ensuite le nom de Sainte-Croix et servit de chapelle à la confrérie des pénitents bleus.

Cette table romane, en marbre blanc probablement de Saint-Béat, s’inscrit dans la suite de la production des tables d’autel de la province ecclésiastique de Narbonne[6].

La face supérieure est légèrement creusée, mais son grand intérêt vient de la sculpture de sa tranche abattue en chanfrein, de la même manière que celle de Bernard Gilduin à Saint-Sernin de Toulouse. Le principal thème de la face antérieure : un Christ bénissant dans une mandorle circulaire, est le même sur les deux tables. Une série d’anges, comme à Toulouse, complète cette face. Sur le côté droit sont représentés deux anges soutenant la table d’autel elle-même, motif qui se retrouve sur le tailloir d’un des chapiteaux de Saint-Sernin. La sculpture du côté gauche est d’une interprétation plus délicate ; selon Marcel Durliat, elle représenterait deux anges vénérant le pain du ciel. La quatrième face était destinée à être engagée dans une maçonnerie et n’est pas décorée.

Globalement le programme des sculptures s’apparente à celui que développe la table de Saint-Sernin et l’analyse stylistique démontre que les deux tables sont contemporaines. Celle de Lavaur fut probablement réalisée par un sculpteur de Moissac, à l’époque où Bernard Gilduin exécutait celle de Toulouse pour les chanoines de Saint-Sernin.

L'œuvre presque achevée mais très dépouillée intérieurement, pratiquement sans sculptures, va au début du XVe siècle s'orner d'un portail, en gothique flamboyant avec trumeau. Au clocher porche, délicatement ciselé, s'ajouteront par la suite les deux chapelles côté sud aux voûtes très ouvragées (liernes et tiercerons) dont l'une présente une niche très décorée encadrant actuellement une pietà de bois peint et doré du XVIIe siècle.

Un jubé (disparu au XVIIIe siècle) enrichissait le chœur.

Le grand-orgue de tribune Cavaillé-Coll (1876)

Un orgue monumental complète le dispositif d'ensemble avec un buffet de haute facture Renaissance en chêne polychrome de 1524 dû au sculpteur toulousain Nicolas Bachelier. La partie instrumentale a été refaite par Aristide Cavaillé-Coll (1811-1899) et inaugurée en 1876. Elle a été restaurée fidèlement en 1994 par le facteur Michel Giroud. Le grand-orgue comporte plus de 1750 tuyaux dont 104 sont visibles sur la montre. La console est orientée vers le chœur et se compose de trois claviers (grand-orgue, positif et récit) ainsi qu'un pédalier.

  • L'orgue depuis la nef
    L'orgue depuis la nef
  • La montre du grand-orgue avec ses 104 tuyaux visibles et le buffet polychrome du XVIe siècle
    La montre du grand-orgue avec ses 104 tuyaux visibles et le buffet polychrome du XVIe siècle

L'association des Amis des Orgues de Lavaur organise chaque année de nombreux concerts, notamment l'été, pour valoriser le patrimoine organistique de la ville. Des récitals sont donnés par Wilfried Kathemann, organiste titulaire, Anne-Lise Labusquière et Didier Adeux, suppléants, et par des organistes invités.

Chapelle latérale nord

Elle referme une piéta attribuée à Marc Arcis inscrite aux monuments historiques[7]

L'enfeu

L'enfeu, situé à droite du chœur, abrite le gisant de l'évêque de Lavaur Simon de Beausoleil (1514-1525), mort en 1531. À l'origine, il y avait là les stalles du diacre et du sous-diacre. Muré au XVIIIe siècle, sous l'épiscopat de Mgr Antoine de Castellane, l'enfeu et son gisant ont été redécouverts entre 1860 et 1870 lors de réparations effectuées dans la cathédrale. Restauré au XIXe siècle, l'enfeu a été repeint.

Le jaquemart

Situé dans la tour de l'horloge sur le flanc sud de la cathédrale. Le premier mécanisme et la cloche que fait retentir le « fameux » jacquemart datent de 1523. Mais il apparaît que l'automate (actuellement 3e génération) ne prendra place qu'en 1604.

Selon une légende, le premier jacquemart fut construit par un prisonnier, condamné à sonner les cloches toutes les heures pour signaler sa présence. Il aurait alors fabriqué un automate en bois pour frapper à sa place et pouvoir ainsi s'évader.

  • La tour de l’horloge
    La tour de l’horloge
  • Le jacquemart
    Le jacquemart

Éléments de mobilier

La cathédrale possède un lutrin en fer forgé et cuivre repoussé, signé Bernard Ortet, du XVIIIe siècle et classé, un tableau (gauche du chœur) de la crucifixion de l'école José de Ribera [8], les tableaux qui ornent le sanctuaire aux cadres Régence, ainsi que la chaire du XIXe siècle classée au monuments historiques [9]

Les peintures

Au XIXe siècle, les frères italiens Céroni peignent l'ensemble de la cathédrale avec des grisailles pour la nef et le chœur. Plusieurs chapelles ont bénéficié du travail du peintre Louis Cazottes (1846-1934).

  • La nef et le chĹ“ur.
    La nef et le chœur.
  • Chapelle de saint Pierre: fresque de Louis Cazottes.
    Chapelle de saint Pierre: fresque de Louis Cazottes.
  • Chapelle de la RĂ©demption : fresque de Louis Cazottes.
    Chapelle de la RĂ©demption : fresque de Louis Cazottes.
  • Chapelle des Pères de l’Église.
    Chapelle des Pères de l’Église.
  • La chaire.
    La chaire.
  • Crucifixion avec la Vierge, saint Jean et saint JĂ©rĂ´me.
    Crucifixion avec la Vierge, saint Jean et saint JĂ©rĂ´me.

Restauration

La cathédrale Saint-Alain a fait l'objet d'une restauration complète entre 2013 et 2018 pour un coût avoisinant les 2 millions d'euros.

Elle est actuellement un des monuments les plus visités du département après la cathédrale Sainte-Cécile d'Albi.

Incendie

Le 5 février 2019, une tentative d'incendie criminel a calciné une chapelle de la cathédrale qui a été remise en état depuis[10].

Personnages inhumés dans la cathédrale

  • Chapelle Saint Joseph : monument aux mort de la paroisse.
    Chapelle Saint Joseph : monument aux mort de la paroisse.

Liste des curés-archiprêtres de Lavaur

Liste des curés de Saint-François

  • 1803-1834 Henri de Juvenel. NĂ© Ă  PĂ©zenas. Mort Ă  Lavaur en 1834.
  • 1834-1849 Jean-Baptiste Amans. NĂ© Ă  Albi en 1796. Mort Ă  Lavaur le .
  • 1849-1873 Étienne-Martial Rayssac. Mort Ă  Lavaur en 1873.
  • 1873-1885 Charles-Henri Cazals
  • 1885-1930 Louis Astruc. NĂ© Ă  Roquecourbe. Mort Ă  Lavaur en 1930.
  • 1930-1945 Joseph Chabbert. Mort Ă  Sorèze.
  • 1945-1954 RenĂ© Rieunaud
  • 1954-1963 Louis Roucoules

Après cette date, la paroisse de Saint-François est rattachée à celle de Saint-Alain.

Notes et références

  1. « Saint Alain de Lavaur », sur Nominis (consulté le ).
  2. Notice no PA00095584, base Mérimée, ministère français de la Culture
  3. « Saint Alain de Lavaur », sur nominis.cef.fr (consulté le )
  4. CATEL, Mémoires de l’histoire de Languedoc curieusement et fidèlement recueillis de divers auteurs, A Tolose, par Pierre Bosc, 1633, p. 320-322 ; Annales de l’église et de la ville de Lavaur, écrites par Guy Michel Audran, chanoine de la cathédrale, dit « Manuscrit de Puylaurens », Archives de la Société archéologique de Lavaur.
  5. http://patrimoines.midipyrenees.fr/fileadmin/DOC_LIE/IVR73/IA81ANEX/IA81000326_02.pdf
  6. Marcel Durliat, Tables d'autel à lobes de la province ecclésiastique de Narbonne (IXe - XIe siècles), in Cahiers archéologiques, xvi (1978), p. 51-75
  7. .Notice no IM81001111, base Palissy, ministère français de la Culture
  8. Notice no IM81001112, base Palissy, ministère français de la Culture
  9. Notice no PM81002002, base Palissy, ministère français de la Culture.
  10. « [VIDEO] Un lycéen de 17 ans avoue être l'auteur des actes de vandalisme à la cathédrale de Lavaur », sur ladepeche.fr (consulté le ).
  11. Roland Chabbert, « Tombeau de Simon de Beausoleil », sur patrimoines.laregion.fr,

Voir aussi

Bibliographie

  • [Ahlsell-2 1982] Guy Ahlsell de Toulza, « La cathĂ©drale Saint-Alain de Lavaur », dans Congrès archĂ©ologique de France. 140e session, Albigeois, 1982, Paris, SociĂ©tĂ© Française d'ArchĂ©ologie, , 462 p., p. 325 Ă  344
  • CathĂ©drale Saint-Alain de Lavaur, par Guy Ahlsell de Toulza, disponible au syndicat d'initiative.
  • MatĂ©riaux pour l'histoire de Lavaur depuis les origines de la ville jusqu'aux guerres religieuses du XVIe siècle (Auteur: Th. Bessery - (ISBN 2-7428-0106-5))
  • Castres et ses environs (Auteur: Anacharsis Combes - (ISBN 2-7428-0108-1))
  • Les noms de famille du Tarn (ISBN 2-35077-017-6)
  • DĂ©partement du Tarn (Auteur: Maurice BastiĂ© - (ISBN 2-87760-816-6))
  • Dictionnaire historique et gĂ©ographique du dĂ©partement du Tarn (2002. RĂ©Ă©dition de l'ouvrage paru en 1852 - Auteur: A. Tranier)
  • Marcel Durliat, « La table d'autel de Lavaur », in Haut-Languedoc roman, Zodiaque (collection la nuit des temps), La Pierre-qui-Vire, 1978.

Articles connexes

Liens externes

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