Carteret (Manche)
Carteret, prononcé [karteré], est une ancienne commune française du département de la Manche en région Normandie, intégrée à Barneville-Carteret depuis 1965.
Carteret | |
L'Ă©glise Saint-Germain. | |
Administration | |
---|---|
Pays | France |
RĂ©gion | Normandie |
DĂ©partement | Manche |
Arrondissement | Cherbourg |
Commune | Barneville-Carteret |
Intercommunalité | Communauté d'agglomération du Cotentin |
Statut | Ancienne commune |
Code postal | 50270 |
Code commune | 50104 |
DĂ©mographie | |
Gentilé | Carteretais |
GĂ©ographie | |
Coordonnées | 49° 22′ 45″ nord, 1° 47′ 10″ ouest |
Élections | |
DĂ©partementales | Les Pieux |
Historique | |
Fusion | |
Commune(s) d'intégration | Barneville-Carteret |
Localisation | |
Toponymie
Le nom de la localité est attesté sous les formes Carterei[1], de Cartreio en 1125, Chartrai en 1156[2], de Cartrahio en 1167, Cartret en 1179, Carterei en 1180, de Kartraio au XIIe siècle, Cartrait vers 1210[3].
Du scandinave Kart (« terrain caillouteux ») et du scandinave Reidh qui signifie le « mouillage »[4] - [5] - [6].
Ce nom est porté par la famille de Carteret connue depuis le Xe siècle comme tenant la seigneurie de Carteret puis de Carteret et de Saint-Ouen à partir du XIe siècle avec Renaud Ier de Carteret. L'extension du toponyme, comme l'arrondissement dans le New Jersey (état des États-Unis d'Amérique) est lié à l'histoire de la famille.
Le gentilé est Carteretais.
Histoire
Antiquité
Il n'y a pas de preuve archéologique de l'utilisation romaine du cap de Carteret à des fins militaires ni de vestiges d'habitations gallo-romaines sur le territoire de la commune[7]. Selon certains auteurs une voie secondaire aboutit à Carteret au lieu nommé « le Castel », où un camp romain (exploratorium) surveille la côte et le havre contre un éventuel débarquement d'un envahisseur[8].
Moyen Ă‚ge
Un Guy de Carteret (Xe siècle) dit l'Oiseleur est le premier seigneur connu notamment à Jersey[9]. Vers le XIe siècle la terre de Carteret relève directement du duc de Normandie[10]. Un seigneur de Carteret participa à la bataille d'Hastings[11].
En 1125, Renaud Ier de Carteret (†v. 1130) donne l'église à l'abbaye du Mont-Saint-Michel avec les dîmes de la paroisse et une terre à Jersey avec également ses dîmes. L'abbé est à cette époque Richard de Méré[12]. Renaud laisse trois fils : Philippe, Onfroy et Geoffroy. Philippe l'aîné sera à son tour seigneur de Carteret. En 1129, il fait bâtir à ses frais sur l'île de Jersey, l'église de Torteval et restitue en 1135 au Mont-Saint-Michel les biens donnés par son père dont il s'était emparé[13]. Lui succède son fils Renaud II de Carteret, puis un Philippe de Carteret qui en 1180 doit le service d'un chevalier au duc-roi Henri II, puis Renaud III, fils de Philippe qui est en 1200 seigneur de Carteret[13]. En 1204, après l'annexion de la Normandie par Philippe Auguste il prend le parti du roi d'Angleterre Jean sans terre à qui il rend hommage pour sa terre de Saint-Ouen de Jersey[9] ; ses biens continentaux sont confisqué par le roi de France.
En 1271, Renaud IV (†av. 1309) est en possession de la terre de Carteret, et doit au roi de France le service d'un tiers de chevalier[14]. Avec son frère Roger il sert dans l'armée du roi de France Philippe le Hardi contre le comte de Foix. Succède à Renaud son fils Philippe IV, puis le fils unique de ce dernier, Renaud V[14].
Époque moderne
En 1784, un descendant de la famille de Carteret en Angleterre fut nommé baron sous le nom de lord Carteret[11].
Époque contemporaine
En 1964, la commune de Carteret est réunie à celle de Barneville-sur-Mer[2].
Administration
DĂ©mographie
Lieux et monuments
- Le cap de Carteret et son ancien corps de garde, inscrit au titre des monuments historiques[17].
- maison-phare.
- Ruines (XIe siècle) de la vieille église dédiée à saint Germain le Scot. D'origine romane, il en subsiste notamment un pignon gothique.
- Église Saint-Germain-le-Scot du début du XXe siècle de Pol Gosset. Elle abrite un maître-autel, gradin d'autel, tabernacle et socle classé au titre objet aux monuments historiques[18].
- Église Saint-Louis (XIIIe – XIXe siècles, ancienne chapelle du manoir. Elle est utilisée en été pour le culte protestant.
- Manoir de Carteret (XVIIIe siècle). Barbey d'Aurevilly y situe des épisodes dans son roman Une vieille maîtresse[9].
- Port de Carteret ou port des Isles à la fois port de pêche, de plaisance et d'embarquement pour les îles anglo-normandes.
- Maisons d'armateurs au quartier des Ormes (XVIIIe siècle).
- Villas balnéaires (XIXe – XXe siècles).
- Pour mémoire
Voir aussi
Bibliographie
- Daniel Delattre et Emmanuel Delattre, La Manche les 602 communes, Grandvilliers, Éditions Delattre, , 280 p. (ISBN 978-2-9159-0709-4), p. 21.
- René Gautier et al. (préf. Jean-François Le Grand, postface Danièle Polvé-Montmasson), 601 communes et lieux de vie de la Manche : Le dictionnaire incontournable de notre patrimoine, Bayeux, Éditions Eurocibles, coll. « Inédits & Introuvables », , 704 p. (ISBN 978-2-35458-036-0), p. 136.
Articles connexes
Notes et références
Notes
- Décédé en exercice le .
- Décédé en exercice le .
Références
- Georges Bernage, « Noms de lieux scandinaves dans le canton de Barneville-Carteret », Vikland, la revue du Cotentin, no 1,‎ avril-mai-juin 2012, p. 6 (ISSN 0224-7992).
- François de Beaurepaire, Les noms des communes et anciennes paroisses de la Manche, Paris, Picard, , 255 p. (ISBN 2-7084-0299-4), p. 93.
- Ernest Nègre, Toponymie générale de la France : Formations non romanes ; formations dialectales, t. 2, Genève, Librairie Droz, , 676 p. (ISBN 978-2-600-00133-5), p. 755.
- de Beaurepaire 1986.
- René Lepelley, Dictionnaire étymologique des noms de communes de Normandie, Condé-sur-Noireau, Éditions Charles Corlet, (ISBN 2-905461-80-2).
- Jean Renaud, Vikings et noms de lieux de Normandie : Dictionnaire des toponymes d'origine scandinave en Normandie, Éditions OREP, , 208 p. (ISBN 978-2915762891).
- Fabien Delrieu, Cyrille Billard, Gilles Laisné et al., « Barneville-Carteret, Le Cap », Bilan scientifique de la région Basse Normandie DRAC service régional de l'archéologie,‎ , p. 75 (lire en ligne, consulté le ).
- André Davy, Les barons du Cotentin, Condé-sur-Noireau, Éditions Eurocibles, coll. « Inédits et introuvables du patrimoine Normand », , 319 p. (ISBN 978-2-91454-196-1), p. 20.
- Gautier 2014, p. 136.
- Jean Barros, Le canton de Barneville-Carteret (Côte des Isles) : Dans l'histoire, t. 2, Valognes, Éditions de la Côte des Isles, , 440 p. (ISBN 2-9505339-2-2), p. 77.
- Delattre 2002, p. 21.
- Jean Barros, Le canton de Barneville-Carteret (Côte des Isles) : Le patrimoine, t. 1, Valognes, Éditions de la Côte des Isles, , 391 p. (ISBN 2-9505339-1-4), p. 61.
- Barros 1991, p. 98.
- Barros 1991, p. 99.
- Journal officiel de la République française sur Gallica.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui, « Notice communale : Carteret », sur ehess.fr, École des hautes études en sciences sociales (consulté le )..
- « Ancien corps de garde de Carteret », sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- « Maître-autel, gradin d'autel, tabernacle, socle ».