AccueilđŸ‡«đŸ‡·Chercher

Cartel de Tijuana

Le cartel de Tijuana, aussi appelĂ© Organisation Arellano FĂ©lix, basĂ© dans la ville du mĂȘme nom en Basse Californie (Mexique), est une organisation criminelle spĂ©cialisĂ©e dans le trafic de stupĂ©fiants, qui Ă©tait menĂ©e par sept frĂšres et quatre sƓurs Arellano FĂ©lix, qui ont dĂ©frayĂ© la chronique par leur brutalitĂ© et cruautĂ©[1]. DĂšs , une inculpation aux États-Unis devant un grand jury qualifiait le cartel d'association de malfaiteurs violente menĂ©e par deux frĂšres, RamĂłn Arellano FĂ©lix (en) (mort en 2002) et BenjamĂ­n Arellano FĂ©lix (en) (arrĂȘtĂ© en 2002) [2]. Le cartel serait dirigĂ© depuis 2018 par un des fils de BenjamĂ­n Arellano FĂ©lix (actuellement incarcĂ©rĂ© Ă  l'USP Canaan), surnommĂ© « El Piloto »[3] - [4], probablement avec la collaboration de sa tante Enedina Arellano FĂ©lix[5]. AprĂšs l'arrestation de la plupart de ses dirigeants, et notamment aprĂšs celle de Luis Fernando SĂĄnchez Arellano, le cartel s'est rapprochĂ© du Cartel de Jalisco Nouvelle GĂ©nĂ©ration et a fini par s'allier avec celui-ci en s'appelant dĂ©sormais le Cartel de Tijuana Nouvelle GĂ©nĂ©ration[6].

Cartel de Tijuana
Image illustrative de l’article Cartel de Tijuana
Le cartel de Tijuana contrĂŽle principalement la zone de Basse Californie (en violet).

Date de fondation 1989
Fondé par Arellano Félix
Lieu Tijuana, État de Basse-Californie, Mexique
Territoire
Années actives 1989-actuellement
Ethnies présentes Mexicaine
Nombre de membres 1000 et un corps de commandement beaucoup plus restreint
Activités criminelles
  • Blanchiment d'argent
  • Meurtres
  • Kidnapping
  • Racket
  • Trafic de stupĂ©fiants
  • Évasion fiscale
Alliés Los Zetas, Cartel de Juarez, Cartel Beltrån Leyva, Logan Heights Gang, Cartel de Jalisco Nouvelle Génération
Rivaux Cartel de Sinaloa, Cartel du Golfe

Histoire

En 2002, le Los Angeles Times affirmait que ce cartel contrĂŽlait un quart de la cocaĂŻne importĂ©e aux États-Unis [2]. Le mĂȘme article citait des sources officielles selon lesquelles le cartel avait dĂ©jĂ  tuĂ© plus de 1 000 personnes[2], dont JosĂ© "Pepe" Patiño Moreno, envoyĂ© quelques annĂ©es auparavant par le prĂ©sident Ernesto Zedillo afin de rĂ©former la police corrompue de Tijuana. Patiño Moreno, considĂ©rĂ© par la DEA comme un rare exemple d'intĂ©gritĂ©, fut tuĂ© en 2000 par deux policiers mexicains formĂ©s par la DEA afin de faire partie d'une unitĂ© de lutte contre les narcotrafiquants[1].

Origines

La famille Arellano FĂ©lix est originaire de CuliacĂĄn, capitale de l'État du Sinaloa[7], ce qui les distingue des trafiquants issus de la commune rurale de Badiraguato. Provenant de la classe moyenne urbanisĂ©e, certains sont diplĂŽmĂ©s d'universitĂ© [7].

On pense gĂ©nĂ©ralement que le cartel est issu de l'Ă©clatement du cartel de Guadalajara, dirigĂ© par FĂ©lix Gallardo, alias Le Parrain, Ă  la suite de son arrestation en 1989, suscitĂ©e en grande partie par l'assassinat, quatre ans plus tĂŽt, d'Enrique Camarena, un agent de la DEA. Les frĂšres Arellano FĂ©lix ont en effet Ă©tĂ© introduits Ă  Tijuana par un oncle des Caro Quintero, Javier Caro PayĂĄn (en), lieutenant du Parrain dans cette ville. AprĂšs la dĂ©sorganisation provoquĂ©e dans l'organisation de FĂ©lix Gallardo par l'affaire Camarena, et la fuite de Caro PayĂĄn aux États-Unis aprĂšs l'arrestation du Parrain, les Arellano FĂ©lix se sont ainsi emparĂ©s de Tijuana[8].

Une autre tendance aurait menĂ© Ă  la crĂ©ation du cartel de Sinaloa. Certains affirment mĂȘme que FĂ©lix Gallardo serait l'oncle des frĂšres, ce qui a cependant Ă©tĂ© niĂ© par ce dernier en 2009.

DĂšs 1982, BenjamĂ­n Arellano FĂ©lix (en) Ă©tait arrĂȘtĂ© en Californie pour avoir rĂ©ceptionnĂ© 100 kg de cocaĂŻne, mais parvint Ă  s'Ă©vader. L'influence des frĂšres augmenta fortement aprĂšs l'arrestation de FĂ©lix Gallardo. Ils auraient travaillĂ© avec JesĂșs Labra AvilĂ©s, neveu supposĂ© de Pedro AvilĂ©s, trafiquant notoire des annĂ©es 1970 prĂ©sent dans le Sinaloa, et assassinĂ© en 1978[7].

Au début des années 1990, les Arellano Félix deviennent l'un des deux groupes majeurs de trafiquants issus du Sinaloa[7], s'opposant notamment à l'organisation d'Amado Carrillo Fuentes, dite du cartel de Juårez, dont la famille provient des zones rurales du Sinaloa et sont les héritiers des premiÚres générations de trafiquants du Sinaloa[7]. Des liens entre les frÚres et Carlos Hank Gonzålez (1927-2001), personnage clé du Parti révolutionnaire institutionnel (PRI), ont été évoqués à plusieurs reprises au Sénat américain[7].

L'assassinat du cardinal Juan JesĂșs Posadas Ocampo (1993)

En , la mort du cardinal Juan JesĂșs Posadas Ocampo Ă  Guadalajara, tuĂ© dans des circonstances non Ă©claircies, attira l'attention sur les frĂšres Arellano FĂ©lix, notamment BenjamĂ­n. Selon l'enquĂȘte initialement diligentĂ©e par le gĂ©nĂ©ral JosĂ© GutiĂ©rrez Rebollo, le cardinal aurait Ă©tĂ© tuĂ© par une balle perdue lors d'un affrontement entre les hommes de RamĂłn Arellano Felix (en) d'un cĂŽtĂ©, et ceux de Joaquin Guzman et Hector Palma Salazar (en), Ă  la tĂȘte du cartel de Sinaloa, de l'autre. Certains ont cependant Ă©mis des doutes, affirmant que le cardinal aurait Ă©tĂ© dĂ©libĂ©rĂ©ment assassinĂ©[9].

L'un des frĂšres rencontre, Ă  deux reprises, l'ambassadeur du Vatican, Girolamo Prigione, en et , lequel informe le prĂ©sident Carlos Salinas de la volontĂ© de nĂ©gocier des trafiquants[7]. Le procureur gĂ©nĂ©ral du Mexique, Jorge Carpizo McGregor, suggĂšre plutĂŽt de les arrĂȘter, suggestion non retenue, et qui indique une passivitĂ© suspecte venant d'un prĂ©sident aux pouvoirs Ă©tendus[7].

Guerres entre cartels

Outre le cartel de Sinaloa, les frĂšres Arellano FĂ©lix s'opposent aussi Ă  Amado Carrillo Fuentes, l'un des plus puissants parrains du Mexique, Ă  la tĂȘte du cartel de JuĂĄrez, une fusillade explosant dans le restaurant Ochoa Bali-Hai Ă  Mexico le .

Lors du procĂšs du gĂ©nĂ©ral JosĂ© GutiĂ©rrez Rebollo, arrĂȘtĂ© en 1997 alors qu'il Ă©tait devenu tsar de la lutte anti-drogues, le procureur montra des preuves selon lesquelles le gĂ©nĂ©ral avait favorisĂ© le cartel de JuĂĄrez en s'attaquant violemment Ă  son rival de Tijuana[10].

Tentative d'assassinat contre le journaliste Blancornelas (1997)

C'est aussi en 1997 que le journaliste de Zeta (en), un magazine de Tijuana, Jesus Blancornelas, se fait tirer dessus, Ă  l'AK-47, par plusieurs sicaires du cartel, dont un homme de main de RamĂłn (en), David BarrĂłn Corona, aprĂšs avoir publiĂ© des lettres de mĂšres de victimes du mafieux[1]. Le chauffeur du journaliste dĂ©cĂ©da lors de cette fusillade. Onze ans plus tard, l'un des sicaires, SaĂșl Montes de Oca Morlett, est arrĂȘtĂ© et inculpĂ© pour tentative d'assassinat sur Blancornelas.

La fin des années 1990 et les années 2000

RamĂłn (en) entra en 1998 sur la liste des Dix Fugitifs les plus recherchĂ©s du FBI. La mĂȘme annĂ©e, Arturo PĂĄez MartĂ­nez, membre du cercle dirigeant du cartel, fut arrĂȘtĂ© au Mexique, avant d'ĂȘtre extradĂ© en 2001 vers les États-Unis [11]. En 2000, Ismael Higuera Guerrero, meurtrier proche de RamĂłn (en), fut lui aussi arrĂȘtĂ©[1]. RamĂłn dĂ©cĂ©da en fĂ©vrier 2002 lors d'une fusillade avec la police, due apparemment Ă  son caractĂšre violent puisqu'il n'avait pas Ă©tĂ© reconnu.

Arrestation de Francisco Javier Arellano Félix (en) en par la DEA. Il a été condamné à la perpétuité ferme.

En , c'est au tour de Francisco Javier Arellano FĂ©lix (en), capturĂ© alors qu'il pĂȘchait en haute mer. Son bateau fut remorquĂ© jusqu'aux États-Unis par un patrouilleur amĂ©ricain (en). AprĂšs avoir plaidĂ© coupable pour association criminelle en 2007, il fut condamnĂ© Ă  la perpĂ©tuitĂ© et incarcĂ©rĂ© Ă  la prison de haute sĂ©curitĂ© ADX Florence, au Colorado.

AprĂšs l'arrestation de Francisco, on pense qu'Eduardo Arellano FĂ©lix (en) et sa sƓur Enedina avaient pris la tĂȘte du cartel. Mais Eduardo fut arrĂȘtĂ© en Ă  Tijuana, le leadership passant Ă  son neveu, Luis Fernando SĂĄnchez Arellano (en).

DĂ©cĂšs et arrestations

  • : arrestation Ă  Tijuana de Francisco Rafael Arellano FĂ©lix (en). InculpĂ© pour complicitĂ© de meurtre du cardinal Juan JesĂșs Posadas Ocampo, il n'Ă©copera finalement que de dix ans de prison pour possession d'armes illĂ©gales. LibĂ©rable en 2004, il fut maintenu en dĂ©tention en attente du traitement d'une requĂȘte d'extradition venant des États-Unis. En 2006, il fut extradĂ©, et plaida coupable pour conspiration de distribution de cocaĂŻne. Il fut libĂ©rĂ© le [12].
  • 1998: arrestation d'Arturo PĂĄez MartĂ­nez, membre du cercle dirigeant du cartel, qui sera extradĂ© aux États-Unis en 2001.
  • 2000: arrestation d'Ismael Higuera Guerrero, proche de RamĂłn Arellano FĂ©lix.
  • : mort de RamĂłn Arellano FĂ©lix (en) lors d'une fusillade avec la police.
  • mars 2002: arrestation de BenjamĂ­n Arellano FĂ©lix (en).
  • aoĂ»t 2006: arrestation de Francisco Javier Arellano FĂ©lix (en), condamnĂ© Ă  perpĂ©tuitĂ© aux États-Unis en 2007.
  • : arrestation de Eduardo Arellano FĂ©lix (en) Ă  Tijuana. Les autoritĂ©s amĂ©ricaines offraient une prime de 5 millions de dollars pour Eduardo, Ă©galement recherchĂ© par Interpol. Le mĂȘme jour, un lieutenant du cartel, Luis Ramirez VĂĄzquez, est Ă©galement arrĂȘtĂ©.
  • janvier 2010: arrestation au Mexique de Teodoro GarcĂ­a Simental (en), ex-lieutenant du cartel qui Ă©tait entrĂ© en guerre contre Luis Fernando SĂĄnchez Arellano (en), dĂ©sormais Ă  la tĂȘte du cartel, et avait passĂ© une alliance mouvante avec le cartel de Sinaloa.

Références

  1. Tim Padgett et Elaine Shannon The Border Monsters. Mexico's top druglords, the bloodthirsty Arellano Félix brothers, horrify even Tijuana, Time, date non précisée (copyright 2001).
  2. Mark Fineman et Chris Kraul, Deadly Messages to Mexico, Los Angeles Times, 15 mai 2002.
  3. https://www.unionjalisco.mx/articulo/2019/02/11/seguridad/los-benjamines-la-nueva-dinastia-de-los-arellano-felix
  4. https://zetatijuana.com/2018/03/los-benjamines-del-caf/
  5. (es) Veronica Calderon, « ‘Narcomami’: la mujer mĂĄs poderosa del mundo del narco », elpais.com, 2 mars 2015.
  6. (es) Rodrigo GutiĂ©rrez GonzĂĄlez, « CĂĄrtel Tijuana Nueva GeneraciĂłn: la temible fusiĂłn de “El Mencho” y los Arellano FĂ©lix », La silla rota,‎ (lire en ligne)
  7. Luis Astorgan, « Géopolitique des drogues au Mexique », Hérodote, 1/2004 (N°112), p. 49-65. DOI : 10.3917/her.112.0049.
  8. La verdadera historia de los Arellano FĂ©lix, Revista Arcana, mars 2002
  9. Sam Dillon, Government and Church Reviewers Agree to Disagree on Mexican Cardinal's Slaying, New York Times, 28 juillet 2000
  10. Sam Dillon, Accuser of Top Generals Slain in Mexico, New York Times, 23 avril 1998
  11. Mexico Extradites Accused Trafficker, Los Angeles Times, 7 mai 2001
  12. Mexican drug cartel member Francisco Rafael Arellano-Felix released from U.S. prison and deported to Mexico, Narcotic News, 2 février 2008

Voir aussi

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplĂ©mentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimĂ©dias.