Arellano FĂ©lix
Les Arellano Félix sont une famille de trafiquants de stupéfiants du Mexique, à la tête du cartel de Tijuana, du moins jusqu'à l'arrestation ou la mort de la plupart des sept frères et quatre sœurs. Parmi ceux participant au trafic, restent vivants et libres Luis Fernando Sánchez Arellano (en), neveu d'Eduardo Arellano Félix (en) arrêté en 2008, et sa tante Enedina Arellano Félix (née en 1961).
La famille
Les Arrelano Félix sont originaires de Culiacán, capitale de l'État du Sinaloa[1] - [2]. Issus de la classe moyenne urbanisée, certains sont diplômés d'université [1].
Ils seraient les enfants de Francisco Arellano Sánchez et d'Alicia Isabel FĂ©lix Azueta[2]. Le couple eut 10 enfants, dont quatre impliquĂ©s dès l'origine dans le cartel[2]: Francisco Rafael Arellano FĂ©lix (en), libĂ©rĂ© en 2008; BenjamĂn Arellano FĂ©lix (en), Ă la tĂŞte du groupe jusqu'Ă son arrestation en 2002 ; RamĂłn Arellano FĂ©lix (en), responsable de la sĂ©curitĂ© et cĂ©lèbre pour sa cruautĂ©, mort en 2002 ; et Francisco Javier Arellano FĂ©lix (en), arrĂŞtĂ© en 2006 et condamnĂ© Ă la perpĂ©tuitĂ©. Un cinquième frère, Eduardo Arellano FĂ©lix (en), chirurgien de profession, s'impliqua tardivement et grimpa les Ă©chelons Ă la suite des arrestations de ses frères, mais fut lui aussi arrĂŞtĂ© en 2008. Selon la DEA, un autre frère serait prĂŞtre et vivrait au Vatican[2].
Il faut ajouter, enfin, la sœur Enedina Arellano Félix, et son neveu Luis Fernando Sánchez Arellano (en), qui aurait repris la tête du cartel.
Contrairement à la plupart des autres trafiquants mexicains, ils n'ont pas de liens de parenté, du moins démontré, avec d'autres parrains: malgré un nom de famille commun avec Félix Gallardo, tant ce dernier que les frères Arrelano Félix ont toujours nié toute parenté[3] - [1].
Les frères auraient commencĂ© par faire de la contrebande d'appareils mĂ©nagers dans le quartier El Coloso de Culiacán, avant de commencer Ă trafiquer du cannabis[2]. C'est lĂ que BenjamĂn Arellano FĂ©lix (en) aurait rencontrĂ© Javier Caro Payán (en), un lieutenant de FĂ©lix Gallardo chargĂ© de contrĂ´ler le trafic de cocaĂŻne Ă Tijuana[2]. Ce dernier, de la mĂŞme famille que les frères Caro Quintero, l'aurait promu en tant que secrĂ©taire personnel, BenjamĂn allant donc vivre Ă Tijuana, oĂą il aurait fait venir ses frères[2].
A Tijuana, un oncle éloigné de la famille, Jesús El Chuy Labra (en), a été leur mentor, selon les bureaux du procureur général du Mexique[2]. Il les introduisit au sein de l'élite locale, leur faisant rencontrer le manager de boxe Angel Gutiérrez, ce qui serait l'origine des liens des Arellano Félix avec le boxeur Julio César Chávez ou le groupe Los Tucanes de Juarez [2]. Petit à petit, ils s'emparèrent de Tijuana, d'où le nom actuel de cartel de Tijuana.
Liste des membres de la famille
- Francisco Rafael Arellano Félix (en) (né en 1949), l'aîné qui a été arrêté en 1993 et condamné à 10 ans de prison pour port d'armes de guerre. Extradé aux États-Unis où il était recherché pour possession d'une quantité modeste de cocaïne (du moins à l'échelle d'un trafiquant), il a été libéré en 2008. Il est assassiné en durant une fête par un tueur déguisé en clown[4].
- Ramón Arellano Félix (en) (né en 1964), le plus violent qui est chargé de la sécurité du cartel. Il est mort en février 2002 lors d'une fusillade, alors qu'il s'apprêtait à assassiner un rival.
- BenjamĂn Arellano FĂ©lix (en) (nĂ© en 1952), il a Ă©tĂ© arrĂŞtĂ© en , la disparition de ces deux frères fut l'un des coups les plus violents portĂ©s au cartel.
- Carlos Alberto Arellano Félix (en) (né le ) est un chirurgien mexicain. Selon la presse, il serait chargé du blanchiment d'argent des revenus du Cartel de Tijuana à travers des entreprises de construction, de boîtes de nuit, de magasins de détail à Mazatlán, Guadalajara et Mexico. Actuellement, il ne fait l'objet d'aucun avis de recherche.
- Francisco Javier Arellano Félix (en) (né en 1969), un des cadets qui a été arrêté en 2006 par la DEA. Il est condamné à perpétuité.
- Eduardo Arellano Félix (en) (né en 1956), dont les États-Unis offraient une prime de 5 millions de dollars pour sa capture, a été arrêté en 2008.
Références
- Luis Astorgan, « Géopolitique des drogues au Mexique », Hérodote, 1/2004 (N°112), p. 49-65. DOI : 10.3917/her.112.0049.
- La verdadera historia de los Arellano FĂ©lix, Revista Arcana, mars 2002
- Gustavo Castillo GarcĂa, FĂ©lix Gallardo acusa al extinto González Calderoni de repartir plazas a narcos, La Jornada, 9 fĂ©vrier 2009
- Patrick Bèle, « Mexique : l'un des chefs du cartel de Tijuana abattu par des clowns », Le Figaro,‎ (lire en ligne, consulté le ).