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Carlos Cruz-Diez

Carlos Eduardo Cruz-Diez, né le à Caracas (Venezuela) et mort le [1] - [2] à Neuilly-sur-Seine (France)[3], est un artiste-peintre vénézuélien naturalisé français.

Carlos Cruz-Diez
Carlos Cruz-Diez en 2013.
Biographie
Naissance
DĂ©cĂšs
SĂ©pulture
Nom dans la langue maternelle
Carlos Eduardo Cruz-Diez (Español)
Nationalités
française (à partir de )
vénézuélienne
Domiciles
Activités
Autres informations
A travaillé pour
Mouvement
Représenté par
Galerie MiniMasterpiece (d)
Influencé par
Site web
Distinctions

Il est l’un des acteurs majeurs et l’un des principaux reprĂ©sentants de l'art cinĂ©tique. Il s'installe Ă  Paris Ă  partir de 1960[4].

Ses multiples investigations ont apportĂ© une nouvelle approche sur le phĂ©nomĂšne de la couleur dans le domaine de l’art en dĂ©veloppant notamment l’univers perceptif de celle-ci. Il est prĂ©sident de la FundaciĂłn del Museo de la Estampa y del Diseño Carlos Cruz-Diez Ă  Caracas et membre de l’Orden de AndrĂ©s Bello (OAB). En 2005, sa famille crĂ©a la Cruz-Diez Art Foundation[5] dĂ©diĂ©e Ă  la conservation, diffusion et promotion de l’hĂ©ritage artistique et conceptuel de l’artiste.

ThĂ©oricien de la couleur, il en a Ă©laborĂ© les derniĂšres avancĂ©es conceptuelles. Ses recherches, fondĂ©es sur trois situations chromatiques: soustractive, additive et rĂ©flĂ©chie, ont permis une nouvelle approche cognitive du phĂ©nomĂšne de la couleur, amplifiant considĂ©rablement son champ de perception[6]. Cruz‐Diez apprĂ©hende la couleur comme une rĂ©alitĂ© autonome, dĂ©pourvue d’anecdote, Ă©voluant dans l’espace et le temps rĂ©els, sans passĂ© ni futur, en un prĂ©sent perpĂ©tuel. Dans ses Ɠuvres, la couleur devient une rĂ©alitĂ© qui peut exister sans recours Ă  une forme ou Ă  un support.

Son travail s’est structurĂ© sous huit axes de recherche : couleur additive, physichromie, induction chromatique, chromointerfĂ©rence, transchromie, chromosaturation, chromoscope et couleur Ă  l’espace[7].

« Dans mes Ɠuvres, la couleur apparaĂźt et disparaĂźt au cours du dialogue qui se gĂ©nĂšre entre l’espace et le temps rĂ©els. SimultanĂ©ment, il apparaĂźt de façon indiscutable que l’information acquise, comme les connaissances mĂ©morisĂ©es au cours de notre expĂ©rience de vie, ne sont probablement pas exactes – du moins partiellement. Il est d’ailleurs possible que grĂące Ă  la couleur, abordĂ©e au travers d’une vision Ă©lĂ©mentaire dĂ©pourvue de significations prĂ©Ă©tablies, nous puissions rĂ©veiller d’autres mĂ©canismes d’apprĂ©hension sensibles plus subtiles et complets qu’on ne le supposait de par le conditionnement culturel et l’information massive des sociĂ©tĂ©s contemporaines. »

— Carlos Cruz-Diez, Paris, 1969.

Biographie

En 1940, Carlos Cruz-Diez Ă©tudie Ă  l’École des beaux-arts de Caracas oĂč il obtient un diplĂŽme de professeur d'arts appliquĂ©s[8]. Quelques annĂ©es plus tard, en 1944, il travaille comme dessinateur graphique Ă  la Creole Petrolium Corporation et, en mĂȘme temps, il illustre des publications et rĂ©alise des bandes dessinĂ©es pour diffĂ©rents journaux vĂ©nĂ©zuĂ©liens. Il est, en 1946, le directeur crĂ©atif de l’agence publicitaire McCann-Erickson Venezuela et illustrateur du journal national El Nacional en 1953. En 1957, aprĂšs avoir rĂ©alisĂ© divers voyages Ă  New York et Paris (Ă  l’occasion duquel il visite l’exposition Le Mouvement Ă  la galerie Denise RenĂ©), il fonde l’Estudio de Artes Visuales, dĂ©diĂ© au dessin graphique et industriel. En 1959, un an avant de s’installer dĂ©finitivement Ă  Paris avec sa famille, il fait sa premiĂšre Couleur Additive et Physichromie. Il participe en 1961, Ă  l’exposition Bewogen Bewegin au Stedelijk Museum Ă  Amsterdam, oĂč d’autres artistes comme Allan Kaprow, Alexander Calder, Moholy-Nagy, Robert Rauschenberg, Jean Tinguely, Marcel Duchamp et Victor Vasarely, ont Ă©galement collaborĂ©. Quatre ans plus tard, il est nommĂ© assesseur au centre culturel Noroit, Ă  Arras, France et, cette mĂȘme annĂ©e, il participe Ă  The Responsive Eye au Museum of Modern Art de New York (MoMA), l’exposition fondatrice de l’art optique.

De 1972 Ă  1973, Carlos Cruz-Diez est professeur Ă  l’École supĂ©rieure des beaux-arts de Paris de « techniques cinĂ©tiques ». Entre 1986 et 1993, il est professeur titulaire de l’Institut international d’études avancĂ©es Ă  Caracas. En 1989, la premiĂšre Ă©dition de son livre RĂ©flexion sur la couleur est publiĂ©e Ă  Caracas; livre qui est basĂ© sur ses diverses investigations plastiques liĂ©es Ă  l’étude de la couleur comme « une rĂ©alitĂ© autonome en mutation constante ». En 1997, il est nommĂ© prĂ©sident et membre du Conseil SupĂ©rieur de la Fondation MusĂ©e de l’Estampe et du Dessin Carlos Cruz-Diez, qui a pour but d’étudier, de diffuser, de collectionner et de conserver le travail des dessinateurs et artistes graphiques nationaux et internationaux liĂ©s Ă  l’estampe et le dessin. En 2005, sa famille crĂ©e la fondation Cruz-Diez dĂ©diĂ©e Ă  la conservation, dĂ©veloppement, diffusion et investigation de son hĂ©ritage artistique et conceptuel. En 2008, deux ans avant le 50e anniversaire de son arrivĂ©e Ă  Paris, Cruz-Diez acquiert la nationalitĂ© française et trois ans plus tard, il inaugure son exposition majeure Carlos Cruz-Diez. Color in Space and Time au musĂ©e des beaux-arts de Houston, aux États-Unis. En 2012, il est Ă©levĂ© au grade d’officier de l’ordre national de la LĂ©gion d'honneur.

En 2014, le conseil gĂ©nĂ©ral de la VendĂ©e dĂ©truit par mĂ©garde une de ses Ɠuvres, ChromointerfĂ©rente, installĂ©e devant le collĂšge des Gondoliers de La Roche-sur-Yon en 1972, car, mal entretenue et rouillĂ©e, elle menaçait de s'effondrer[9].

ƒuvre

RĂ©flexion sur la couleur

« Je propose la couleur autonome. Sans anecdote, dépourvue de symbolisme, en tant que fait évolutif qui nous implique[10]. »

La rĂ©flexion plastique de Cruz-Diez a modifiĂ© les notions de la couleur dans l’art. Une grande partie de ses recherches trouvent leur origine dans ce qu’il appelle les « supports d’évĂšnements chromatiques ». Ses Ɠuvres mettent en Ă©vidence l’interaction entre couleur et spectateur en dĂ©montrant notamment comment la couleur, une fois rĂ©alisĂ©e sa premiĂšre interaction avec le spectateur, devient un Ă©vĂšnement autonome capable d’évoluer dans le temps et l’espace rĂ©els, sans aucune anecdote, ni mĂȘme l’aide de la forme ou du support.

« À travers de ma trajectoire chromatique, j’essaie de mettre en Ă©vidence la couleur comme une situation Ă©phĂ©mĂšre et autonome. La couleur en continuelle mutation crĂ©ant des rĂ©alitĂ©s autonomes. C’est une rĂ©alitĂ© parce que ces Ă©vĂ©nements ont lieu dans l’espace et dans le temps rĂ©els, sans passĂ© ni futur, dans un prĂ©sent perpĂ©tuel. Elle est autonome car elle est mise en Ă©vidence sans dĂ©pendre d’aucune anecdote ni forme, ni mĂȘme d’un support que le spectateur a l’habitude de voir en peinture. C’est ainsi que s’établit une autre dialectique entre le spectateur et l’Ɠuvre, une autre relation de connaissance. »

Quelques Ɠuvres

Peinture :

  • 1959 Physichromie N°1, Caracas
  • 1964 Physichromie n°142, Paris
  • 1971 Induction chromatique, Paris
  • 1993 Physichromie n° 1.284, Paris

ƒuvres intĂ©grĂ©es Ă  l'architecture :

  • 1971 Muro de color aditivo, Caracas
  • 1973 Centrale hydro-Ă©lectrique Santo Domingo, Edo. Merida
  • 1974 Ambientacion, aĂ©roport Maiquieta, Caracas (mosaĂŻque en Ă©maux de Briare)
  • 1975 Environnement chromatique, UBS, Zurich
  • 1976 Physichromie double face, place du Venezuela, Paris
  • 1979 Physichromie, Jackson Memorial hospital, Miami
  • 1981 Plafond physichromique, passerelle piĂ©tonniĂšre gare de Saint-Quentin-en-Yvelines
  • 1982 Physichromie n° 2001, Banco Consolidado, New-York
  • 1986 Induction chromatique, Fortaleza, BrĂ©sil
  • 1991 Physichromie, Madrid
  • 1992 Induction, exposition universelle de SĂ©ville
  • 1997 Arc Induction, Équateur
  • 1999 Induction, La Havane
  • 2001 Cromovelas Induccion, Portugal
  • 2002 Spirale, CorĂ©e
  • 2004 ClichĂ© Coul, Centre Pompidou, Paris
  • 2007 Orchestre des jeunes musiciens, Caracas
  • 2012 Stade des Marlins Ă  Miami

Sculptures :

  • 1972 Colonne ChromointerfĂ©rente, CollĂšge des Gondoliers, La Roche-sur-Yon

Ses Ɠuvres figurent dans les collections permanentes d’institutions culturelles comme :

Parmi ses expositions personnelles et collectives, nous pouvons citer entre autres[14] :

Chromosaturation à l'exposition Dynamo. Un siùcle de lumiùre et de mouvement dans l’art. 1913-2013, Galeries nationales du Grand Palais, Paris, 2013
Chromatic Induction in a Double Frequency au Marlins Ballpark, Ă  Miami, aux États-Unis. 2012 - Dim. 1 672,25 m2 en Ă©maux de Briare.
  • Environment Chromatic-Interferences: Interactive Space by Carlos Cruz-DĂ­ez, Guangdong Museum of Art, Guangzhou, Chine, 2010
  • Carlos Cruz-Diez: Color in Space and Time, musĂ©e des beaux-arts, Houston, 2011
  • Carlos Cruz-Diez: A cor no espaço e no tempo, Pinacoteca do estado, Sao Paulo, 2012
  • Carlos Cruz-Diez: El color en el espacio y en el tiempo, Museo Universitario Arte ContemporĂĄneo (MUAC), Mexico, 2012
  • Light Show, Hayward Gallery, Londres, 2013
  • La InvenciĂłn Concreta: ColecciĂłn Patricia Phelps de Cisneros, MusĂ©e national centre d'art Reina SofĂ­a, Madrid, 2013
  • Carlos Cruz-Diez. Circumstance and Ambiguity of Color, MusĂ©e de l’AcadĂ©mie des Beaux-Arts (CAFA), PĂ©kin, 2013
  • Dynamo. Un siĂšcle de lumiĂšre et de mouvement dans l’art, 1913-2013, Galeries nationales du Grand Palais, Paris, 2013
  • Within the Light Trap: Carlos Cruz-DĂ­ez in Black & White, Americas Society, New York, 2014[16].
  • Cruz-Diez. Circonstance et AmbiguĂŻtĂ© de la Couleur, Fondation Vasarely, Aix-en-Provence, 2014

Recherches

Cruz-Diez a focalisĂ© ses recherches dans la dissociation du binĂŽme forme-couleur, en se proposant notamment, « libĂ©rer » la couleur de la forme. En partant de la fragmentation du plan, il utilise de « modules d’évĂšnements chromatiques » (sĂ©rie de lignes dans un ordre rigoureux et programmĂ©) pour mettre en Ă©vidence ses postulats thĂ©oriques sur la couleur.

« La couleur est un fait autonome qui existe sans avoir besoin de la forme »

Les formes qui apparaissent dans ses Ɠuvres ne sont pas conventionnelles dans le sens traditionnel du terme ; elles sont le rĂ©sultat de l’accumulation des modules qui, en raison de la superposition et de la rĂ©pĂ©tition, crĂ©ent des formes gĂ©omĂ©triques telles que des carrĂ©s, des triangles, ou des rectangles, parmi autres.

Cruz-Diez s’installe Ă  Paris en 1960 pour y dĂ©velopper et structurer les diffĂ©rents concepts qui allaient lui permettre de matĂ©rialiser son discours plastique. De sorte qu’entre 1959 et 1995, il rĂ©alise huit investigations qui dĂ©montrent les diffĂ©rents comportements de la couleur : Couleur additive, Physichromie, Induction chromatique, ChromointerfĂ©rence, Transchromie, Chromosaturation, Chromoscope et Couleur Ă  l’Espace.

IntĂ©gration dans l’espace urbain et l’architecture

Les derniĂšres 50 annĂ©es, Cruz-Diez a rĂ©alisĂ© des Ɠuvres Ă  Ă©chelle humaine et monumentale dans de divers pays[17]:

« Les Ɠuvres que je rĂ©alise dans l’espace urbain et dans l’habitat, sont conçues comme un discours plastique qui se gĂ©nĂšre dans le temps et l’espace, et qui crĂ©e des situations et des Ă©vĂšnements chromatiques qui changent la dialectique entre le spectateur et l’Ɠuvre. Au contraire des artistes mĂ©diĂ©vaux, de la Renaissance et mĂȘme des muralistes mexicains, mes Ɠuvres ne contiennent pas de discours rĂ©fĂ©rentiels. Elles constituent le support d’un Ă©vĂšnement qui Ă©volue dans le temps et dans l’espace rĂ©els et qui s’altĂšrent en dĂ©pendant du dĂ©placement de la lumiĂšre et la distance de spectateur par rapport Ă  l’Ɠuvre»

Prix

Carlos Cruz-Diez a reçu de nombreux prix et distinctions[18] :

Références

Liens externes

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