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Carine Roitfeld

Carine Roitfeld, née à Paris le , est une journaliste, styliste, et mannequin française. Elle débute comme mannequin puis rapidement comme journaliste, ainsi que styliste pour le magazine Elle. Sa rencontre avec le styliste Tom Ford lui ouvre les portes des marques Gucci et Yves Saint Laurent. À partir de 2001, Carine Roitfeld est la rédactrice en chef de Vogue Paris, l'édition française du puissant magazine américain Vogue, pendant une dizaine d'années ; elle est alors une personnalité influente du domaine de la mode. En septembre 2012, Carine Roitfeld lance son propre magazine, le CR Fashion Book, lancement qui donnera lieu à la réalisation d'un documentaire intitulé Mademoiselle C.. Le mois suivant, elle est nommée au poste de « Global Fashion Director » pour la trentaine d'éditions du magazine Harper's Bazaar. En mai 2019, elle lance sa propre collection de parfum appelée « 7 lovers ».

Carine Roitfeld
Carine Roitfeld en 2014.
Biographie
Naissance
Nationalité
Domicile
Formation
Activités
Père
Jacques Roitfeld (en)
Enfants
Julia Restoin Roitfeld
Vladimir Restoin Roitfeld (en)
Autres informations
A travaillé pour
Harper's Bazaar (depuis )
Vogue Paris (-)
Condé Nast
Site web
Distinction

Biographie

Famille et enfance

Carine Roitfeld naît à Paris le . Son père, Jacques Roitfeld (1889-1999) est russe[n 1] et producteur de cinéma[1] - [2]. Il a travaillé à Berlin avant de venir s'installer à Paris et rencontrer la mère de Carine. Celle-ci la décrit comme une « Parisienne très classique ». Carine décrit son père comme son « idole »[2] et dit à son propos « Il était très chic, adorait sortir, jamais à la maison »[2].

Elle décrit son enfance, passée dans le 16e arrondissement parisien, comme « très bourgeoise […] très, très confortable »[2].

Mannequin, muse et styliste

À dix-huit ans, après quelques mois d'études de russe[3], Carine Roitfeld devient mannequin[4], après avoir été repérée dans une rue de Paris par un assistant-photographe britannique. Elle déclare : « Je n'étais pas une star. J'ai juste posé pour quelques magazines », à l'instar de Look Now, un magazine de mode britannique pour adolescentes. Elle devient écrivain, journaliste et ensuite, styliste pour le magazine Elle français aux côtés de Catherine Rousso[5].

En 1986, alors qu'elle est styliste indépendante, sa fille, Julia, est photographiée pour le Vogue Enfant italien par le photographe Mario Testino. Carine Roitfeld et ce dernier commencent peu après à travailler en équipe, faisant des publicités ou des séances photos pour les Vogue américain et français[2]. Elle commence également à travailler comme consultante pour Tom Ford mais devient aussi sa muse pendant dix ans, de Gucci à Yves Saint Laurent, inaugurant l'ère du « porno chic ».

Rédactrice en chef

En 2001, les éditions Condé Nast l'approchent par l'intermédiaire de Jonathan Newhouse et lui proposent d'être rédactrice en chef du Vogue français[2]. Elle remplace ainsi Joan Juliet Buck (en), en poste depuis 1994. Le milieu de la mode prend néanmoins cette nouvelle avec circonspection : en effet, ses antécédents « porno chic » ou « style érotique-chic »[6] et sa réputation scandaleuse la précèdent. Néanmoins, elle parvient à allier cet aspect de sa personnalité à son professionnalisme et ainsi à faire augmenter très sensiblement les chiffres du magazine[7]. Elle contribue à l'image des marques Gucci, Missoni, Versace, Yves Saint Laurent et Calvin Klein et gagne la considération du milieu de la mode tout en revendiquant un style légèrement décalé. Elle proscrit les photographies mettant en scène des cigarettes ou celles de filles anorexiques et réalise des séances avec des filles très rondes[3].

En avril 2006, des rumeurs prétendent qu'elle aurait été contactée par Hearst Corporation pour être rédactrice en chef du Harper's Bazaar, poste alors occupé par Glenda Bailey. En 2008, elle fait partie du Time 100, le classement des cent personnalités les plus influentes de la planète selon le Time[8]. Le magazine Vanity Fair (magazine du groupe Condé Nast) la classe dans le Top-10 des femmes les mieux habillées du monde.

Le 17 décembre 2010, après dix ans de collaboration, un communiqué sur le site officiel de Vogue France informe que Carine Roitfeld cessera d'assurer ses fonctions fin . Peu d'informations circulant, il est dit simplement que la rédactrice aurait souhaité quitter le magazine pour se consacrer à des « projets plus personnels »[9]. Cette décision pourrait avoir été prise à la suite d'un conflit important l'opposant au groupe LVMH ; Condé Nast ne voulant pas contrarier son annonceur le plus important, lequel aurait menacé de rompre ses contrats publicitaires avec le magazine[10]. En , la maison Balenciaga avait déjà créé un scandale en refusant l'accès de son défilé à Carine Roitfeld et ses collaborateurs de Vogue[11]. Mais le passé du porno chic pèse et Condé Nast souhaite changer la ligne éditoriale du Vogue français[7]. Emmanuelle Alt, qui occupait le poste de rédactrice en chef mode du magazine depuis dix ans, lui succède le 1er février 2011[12].

Après Vogue Paris

À la suite de son départ de Vogue, Carine Roitfeld participe à divers projets[13] : un livre autobiographique (Irreverent)[14], un magazine de mode bi-annuel, publié à New York en anglais et intitulé CR Fashion Book (« CR » pour les initiales), avec une première parution en septembre 2012[15] - [16], une publicité en tant que styliste pour Miss Dior, une collection capsule de produits de maquillage avec l'entreprise M·A·C, estampillée CR[17], ainsi que la préparation d'une exposition et d'un livre en deux tomes sur la petite veste noire avec Karl Lagerfeld[18].

En octobre 2012, Carine Roitfeld prend le poste de « directrice de la mode »[19]global fashion director »[20]) pour l'ensemble des éditions du magazine Harper's Bazaar[21] - [n 2].

En octobre 2015, elle signe une collection pour la marque japonaise de prêt-à-porter Uniqlo, collection « taillée pour les working girls qui aiment se sentir séduisantes en toutes circonstances, même au bureau ». Elle prolonge le contrat avec la marque en 2016[22]. Elle avait auparavant créé une gamme complète de maquillage pour MAC[23].

En 2019, elle reçoit le prix « Founder's Award »[24] du Conseil des créateurs de mode américains (Council of Fashion Designers of America ou CFDA). Elle lance la même année sa propre marque de parfums avec 7 lovers[25], et en 2022 un parfum à son nom[26].

Vie privée

Carine Roitfeld a deux enfants, Julia Restoin Roitfeld, née en 1980, et Vladimir Restoin Roitfeld, né en 1982, avec son compagnon Christian Restoin, créateur de la ligne de chemises Equipment[2] - [n 3]. En 2013, c'est avec sa mère que Julia Restoin Roitfeld apparaît dans une campagne de publicité pour la marque Givenchy[18].

Décoration

Notes et références

Notes

  1. Son lieu de naissance est de nos jours en Ukraine, mais à l'époque dans l'Empire russe.
  2. D'après Carine Roitfeld, son poste chez Harper's Bazaar consiste à réaliser, « tous les trois mois, seize pages publiées dans les trente éditions […] [pour] 11 millions de lecteurs […] aux quatre coins du monde[18]. »
  3. La marque disparaît en 2001, puis est rachetée en 2010 par un groupe américain[27]

Références

  1. Fiche Jacques Roitfeld - IMDb
  2. (en) If looks could kill - Interview de Carine Roitfeld par Sabine Durrant, The Daily Telegraph, 13 novembre 2005
    « Her father - 'my idol' - was the Russian film producer Jacques Roitfeld »
  3. Karelle Fitoussi, « Carine Roitfeld, l'anti-victime de la mode », Paris Match, semaine du 17 au 23 octobre 2013, pages 22-23.
  4. Carine Roitfeld (Icône de mode), 20 août 2007
  5. Sylvia Jorf, « Madame Rousso », Elle, no 3625, , p. 19 à 28 (ISSN 0013-6298)
  6. Donatien Grau, « Notes sur deux icônes de la mode », Les Temps Modernes, no 667, , p. 193-202 (DOI 10.3917/ltm.667.0193, lire en ligne Accès limité)
  7. Hélène Petit, « Xavier Romatet, le PDG de Condé Nast France », Économie, sur lefigaro.fr, Le Figaro, (consulté le ) : « Interrogé sur les reproches formulés à l'égard du caractère provocateur du travail de Carine Roitfeld, volontiers qualifiée de prêtresse du «porno chic», […] »
  8. Carine Roitfeld sans tabous - Katell Pouliquen, L'Express Styles, 28 septembre 2011
  9. Carine Roitfeld quitte Vogue, 17 décembre 2010
  10. Carine Roitfeld, licenciée ?, 21 décembre 2010
  11. Polémique : Carine Roitfeld de Vogue blacklistée du défilé Balenciaga - Plurielles.fr, TF1 Network, 8 mars 2010
  12. Emmanuelle Alt, rédactrice en chef de Vogue Paris - Site officiel de Vogue France
  13. Carine Roitfeld, fashion gourou - Interview par Peggy Frey, Madame Figaro, 4 octobre 2011
  14. Carine Roitfeld fête le lancement de son livre - Katell Pouliquen, L'express Styles, Groupe Express-Roularta, 5 octobre 2011
  15. « Initiales « CR » », Le Nouvel Observateur, no 2476, , p. 32 (ISSN 0029-4713)
  16. (en) Jessica Misener, « Carine Roitfeld's New Magazine: Even More Juicy Details! », sur The Huffington Post,
  17. Joy Pinto, « Carine Roitfeld X M.A.C: les produits! », sur Le Nouvel Observateur,
  18. Gentiane Lenhard, « Madame Mode », Le Parisien Magazine, Groupe Amaury, no 21489, , p. 64 à 65
  19. Marie Ottavi, « Carine Roitfeld signe son retour chez Harper’s Bazaar », Mode, sur Libération,
  20. (en) Harper's Bazaar Staff, « Carine Roitfeld Named Global Fashion Director of Harper's Bazaar », sur Harper's Bazaar,
  21. « Carine Roitfeld rejoint «Harper's Bazaar» », sur Le Matin, AFP,
  22. « Carine Roitfeld revient pour Uniqlo - Elle », elle.fr, (lire en ligne, consulté le )
  23. Carine Roitfeld, interviewée par Élisabeth Lazaroo, « Carine Roitfeld bouscule les codes chez Uniqlo », Paris Match, semaine du 8 au 14 octobre 2015, pages 106-109.
  24. FashionNetwork com FR, « CFDA Fashion Awards 2019 : Virgil Abloh, Marc Jacobs et Thom Browne parmi les nommés », sur FashionNetwork.com (consulté le )
  25. « Carine Roitfeld dévoile sa ligne de parfums 7 Lovers », sur CHIC IN PARIS, (consulté le )
  26. Condé Nast, « Carine Roitfeld lance le parfum le plus sensuel du printemps », sur Vogue France, (consulté le )
  27. (en) The Story : About Equipment Paris - Site officiel d'Equipment

Bibliographie

  • (en) Carine Roitfeld, Irreverent, Olivier Zahm et Alex Wiederin aux Éditions Rizzoli, , 368 p. (ISBN 978-0-8478-3368-9)

Annexes

Articles connexes

Liens externes

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