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Carabine De Lisle

La carabine De Lisle ou « De Lisle Commando carbine » est une arme Ă  feu britannique utilisĂ©e pendant la Seconde Guerre mondiale. Elle Ă©tait conçue avec un silencieux intĂ©grĂ© au canon de l’arme, ce qui, combinĂ© avec une munition subsonique, en faisait une arme d’un usage extrĂȘmement silencieux, probablement l’une des armes Ă  feu les plus silencieuses jamais produites[3].

Carabine De Lisle
Image illustrative de l'article Carabine De Lisle
Carabine De Lisle
Présentation
Pays Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni
Type Carabine
Munitions .45
Concepteur William G. De Lisle
Fabricant Ford Dagenham (17 prototypes)
Sterling Armaments Company
Date de création 1942
PĂ©riode d'utilisation 1943-1965 (conçue en 1942 par William G. De Lisle), pĂ©riode de production : 1942–1945 (129 exemplaires produits + prototypes)
Poids et dimensions
Masse (non chargé) 7 lb 8 oz (3.74 kg)[1],
Longueur(s) 35.3 pouces (896 mm)[2]
Caractéristiques techniques
Mode d'action Ă  verrou
Portée 185 m
Portée maximale 365 m
Cadence de tir 20–30 coups/minute
Vitesse initiale environ 280 m/s
Capacité 7 ou 11 coups, chargeur amovible
Variantes Prototype Ford Dagenham (17 exemplaires)
Carabine pour parachutiste Ă  crosse pliante, (1 exemplaire)

Peu d'exemplaires ont été fabriqués et leur usage a été réservé aux unités spéciales : commandos, SAS, équipes Jedburgh.

Histoire

Conception

L’arme fut conçue Ă  titre personnel par William Godfray De Lisle, un ingĂ©nieur qui travaillait pour le ministĂšre de l’Air[4]. Il fabriqua le premier prototype en calibre .22, puis il le testa en tirant sur des lapins et autres petits gibiers prĂšs de chez lui dans les Berkshire Downs[5]. En 1943, il prit contact avec le major Malcolm Campbell des OpĂ©rations combinĂ©es pour lui parler de son prototype ; celui-ci fut testĂ© de maniĂšre informelle en tirant dans la Tamise depuis la terrasse du New Adelphi Building Ă  Londres. L’immeuble fut choisi pour dĂ©couvrir si les gens dans la rue en dessous entendaient les coups de feu, ce qui ne fut pas le cas[5]. Les autoritĂ©s des OpĂ©rations combinĂ©es furent impressionnĂ©es par l’arme et demandĂšrent la fabrication d’une version en mm. Toutefois celle-ci fut un Ă©chec. Un troisiĂšme prototype, utilisant une munition en .45 ACP calibre qui Ă©tait prĂ©fĂ©rĂ©e par De Lisle, fut une bien plus grande rĂ©ussite. Les tests de ce prototype montrĂšrent que l’arme avait une prĂ©cision suffisante, ne produisait aucune lueur de dĂ©part visible et Ă©tait inaudible Ă  une distance de 50 yards (46 m)[2].

Tests

Les tests officiels qui suivirent dĂ©montrĂšrent que la carabine De Lisle gĂ©nĂ©rait un bruit de 85.5 dB lors du tir[6]. À titre de comparaison, les tests d’une sĂ©lection d’armes de poing modernes ont montrĂ© que celles-ci gĂ©nĂšrent 156 Ă  168 dB si elles sont utilisĂ©es sans silencieux et 117 Ă  140 dB avec un silencieux rajoutĂ© sur le canon[7]. Le silence de la carabine De Lisle fut considĂ©rĂ© comme comparable Ă  celui du pistolet Welrod. Toutefois, le pistolet Welrod n’était utilisable qu’à trĂšs courte distance et utilisait des composants en caoutchouc dans le silencieux qui nĂ©cessitaient leur remplacement aprĂšs seulement quelques tirs. La carabine De Lisle Ă©tait capable de tirer des centaines de coups avant que le silencieux ne nĂ©cessite d’ĂȘtre dĂ©montĂ© pour ĂȘtre nettoyĂ©[8].

Fabrication et usage

Les OpĂ©rations combinĂ©es demandĂšrent le dĂ©marrage d’une petite production de carabines De Lisle et un lot initial de 17 piĂšces fut fabriquĂ© artisanalement par l'usine Ford Dagenham, avec Godfray De Lisle lui-mĂȘme, libĂ©rĂ© de ses obligations au ministĂšre de l’Air pour pouvoir se consacrer Ă  plein temps Ă  ce projet. Ce premier lot fut immĂ©diatement utilisĂ© au combat par les Commandos britanniques[6]. En 1944, la sociĂ©tĂ© Sterling Armaments Company reçut une commande pour 500 carabines De Lisle, mais n’en produisit vraisemblablement que 130[6]. La version Sterling diffĂ©rait par nombre de dĂ©tails de la premiĂšre version de Ford Dagenham. Deux prototypes d’une autre version, pour troupes aĂ©roportĂ©es, furent fabriquĂ©s. Ils avaient des crosses pliantes, identiques Ă  celles des pistolets-mitrailleurs Sterling[9].

Jusqu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale, la carabine De Lisle fut principalement utilisĂ©e par les Commandos, mais quelquefois aussi par les membres du Special Operations Executive (SOE)[10]. E. Michael Burke, un ancien officier amĂ©ricain des Ă©quipes Jedburgh, a relatĂ© qu’une carabine De Lisle a notamment Ă©tĂ© utilisĂ©e pour abattre deux officiers supĂ©rieurs allemands en 1944[10].

Un certain nombre de carabines De Lisle fut envoyĂ© en ExtrĂȘme-Orient et a servi durant la campagne de Birmanie. La carabine De Lisle a aussi Ă©tĂ© utilisĂ©e durant la guerre de CorĂ©e et contre la rĂ©bellion malaise[10]. Il a Ă©galement Ă©tĂ© affirmĂ© que l’arme a servi aux mains du Special Air Service durant le conflit en Irlande du Nord (Ulster)[10].

Description

La carabine De Lisle initiale avec son silencieux intégré.

La carabine De Lisle Ă©tait basĂ©e sur le fusil Lee–Enfield Mk III* converti en calibre .45 ACP par modification du bloc-culasse, remplacement du canon par un canon de pistolet-mitrailleur Thompson modifiĂ© (6 rayures, pas Ă  droite), et en utilisant des chargeurs de pistolet M1911 (Colt 45). La principale caractĂ©ristique de la carabine De Lisle Ă©tait son silencieux extrĂȘmement efficace, qui la rendait trĂšs discrĂšte en action, si silencieuse, en fait, que la fermeture de la culasse, faisait plus de bruit que le tir[11].

La munition en .45 ACP a Ă©tĂ© sĂ©lectionnĂ©e parce que sa vitesse initiale est subsonique pour des longueurs usuelles de canons. Et donc, elle conserve sa valeur lĂ©tale et ne nĂ©cessite pas des munitions spĂ©ciales pour ĂȘtre utilisĂ©e avec un silencieux. Beaucoup de munitions de fusils sont supersoniques, et leurs ogives gĂ©nĂšrent un bang supersonique lorsqu'elles atteignent la vitesse du son dans l'air, comme tout autre objet se dĂ©plaçant Ă  vitesse supersonique, les rendant ainsi impropres Ă  un usage discret. Le canon de Thompson a Ă©tĂ© perforĂ© pour fournir un relĂąchement contrĂŽlĂ© du gaz Ă  haute pression dans le silencieux qui l’entoure avant que la balle ne quitte le canon. Le silencieux, de 2” (5,1 cm) de diamĂštre, s’étendait de la chambre jusqu’à la bouche, reprĂ©sentant la moitiĂ© de la longueur totale de l’arme. Le silencieux fournissait ainsi un large volume pour contenir les gaz de combustion ; ce qui Ă©tait une des clĂ©s de son efficacitĂ©[12]. Les modĂšles MP5SD et AS Val sont d’autres armes Ă  feu modernes utilisant le mĂȘme concept.

Le bloc culasse du Lee–Enfield fut raccourci pour chambrer les cartouches en .45 ACP ; Le logement de chargeur Lee–Enfield Ă©tait remplacĂ© par un nouvel assemblage qui nĂ©cessitait un chargeur M1911 modifiĂ©. Le tir au ‘coup par coup’ offrait l’avantage que le tireur pouvait attendre pour chambrer la cartouche suivante si un silence total Ă©tait impĂ©ratif aprĂšs le tir. Une arme Ă  rĂ©pĂ©tition n’aurait pas permis cela puisque le cycle de rechargement est couplĂ© au recul de la culasse et que l’éjection de la douille peut gĂ©nĂ©rer un bruit Ă  chaque tir en cas de chute sur n’importe quelle surface dure[13]. L’arme Ă©tait extrĂȘmement silencieuse mais elle n’était pas trĂšs prĂ©cise[14].

Le premier prototype en calibre .22 fut remis au National Army Museum Ă  Londres, mais il a Ă©tĂ© perdu par la suite et son sort est inconnu[8]. Une reproduction de la carabine est actuellement fabriquĂ© par la sociĂ©tĂ© amĂ©ricaine Valkyrie Arms[15]. Une autre sociĂ©tĂ©, Special Interest Arms, a annoncĂ© une production limitĂ©e de rĂ©pliques de la carabine De Lisle qui utiliserait un systĂšme de logement de chargeur amĂ©liorĂ© permettant l’usage de chargeurs M1911 standard[16].

Utilisateurs

Voir aussi

  • Gw-150 une carabine similaire, mais bien plus moderne.
  • Sten—il y avait aussi des versions de la Sten avec silencieux, utilisĂ©es pour des missions similaires.
  • Pistolet Welrod

Références

  1. (en) Philip Peterson, Standard Catalog of Military Firearms: The Collector's Price and Reference Guide, Iola, Wisconsin, F+W Media, (ISBN 978-1-4402-2881-0, lire en ligne), p. 220
  2. Rome 1984, p. 28.
  3. (en) Ian Skennerton, Special Service Lee Enfields : Commando and Auto Models by Ian Skennerton.
  4. Rome 1984, p. 31.
  5. Rome 1984, p. 27.
  6. Rome 1984, p. 29.
  7. Silvers, Robert (2005).
  8. "The De Lisle "Commando" carbine".
  9. Rome 1984, p. 30.
  10. Rome 1984, p. 32.
  11. Hogg, Ian; John Weeks (1977).
  12. Bishop, Chris (2002).
  13. "LRDG Weapons".
  14. Dockery, Kevin (2007).
  15. "DeLisle Commando Carbine".
  16. "Enfield .45 Carbine and kits."

Bibliographie

  • Robert Rome, « WWII Silent Killer Still Lives », Gung Ho,‎ , p. 26–32 (lire en ligne)
  • Skennerton, Ian, les ISC N ° 13: Service spĂ©cial Lee-Enfield... Commando & Auto Models,  Arms & Militaria Press, 2001, (ISBN 0-949749-37-0)
  • Martin J. Dougherty, Armes Ă  feu : encyclopĂ©die visuelle, Elcy Ă©ditions, 304 p. (ISBN 9782753205215), p. 140-141.

Liens externes

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