Camille Gauthier
Camille Gauthier, dit parfois Gauthier le Lorrain, est un ébéniste et concepteur de meubles né le à Norroy-lès-Pont-à -Mousson et mort le à Bruniquel.
Biographie
Il suit les cours du peintre Jules Larcher à l'École des beaux-arts de Nancy[1] puis intègre, en 1891, l'École des arts décoratifs de Paris.
Il débute chez Louis Majorelle en 1893 en tant que dessinateur au bureau d'étude. Son arrivée précède la participation de la firme à l'Exposition d'art décoratif lorrain de 1894 aux Galeries Poirel de Nancy, qui décidera Majorelle à s'orienter vers un style renouvelé, parallèlement à sa production de mobilier historicisant en vernis martin.
Camille Gauthier dessine des panneaux de marqueterie qui puisent souvent leur inspiration dans le répertoire naturaliste ou proposent des sujets narratifs, conçus comme de véritables compositions picturales. Ces principes sont appliqués dans une série de meubles créés pour l'Exposition universelle de 1900 à Paris, et participent au succès rencontré par la Maison Majorelle.
C'est pourtant à cette époque[2], en , que Camille Gauthier décide de quitter la Maison Majorelle afin de s'établir à son propre compte en fondant une société qui a pour but la fabrication et la vente de meubles et objets d'art. Il s'installe 8 rue d'Auxonne à Nancy[3] - [4]. Comme ses concurrents Émile Gallé et Louis Majorelle, il mécanise son atelier, ce qui lui permet de créer des meubles simples mais gardant un décor naturaliste. Il cible une clientèle plus large que Gallé et Majorelle avec des produits meilleur marché[5].
En 1901, il figure dans le Comité directeur de l'École de Nancy. Il épouse Isabelle Gény à Nancy en .
Afin de développer son entreprise, Camille Gauthier prend la décision, vers 1904, de s'associer avec l'industriel et tapissier Paul Eugène Désiré Poinsignon (1872-1916). Au recensement de 1906, tous deux sont domiciliés au 10 rue d'Auxonne à Nancy[6].
Dès 1910, ils adaptent leur style à l'Art déco naissant[7].
En 1924, Camille Gauthier, resté seul responsable de l'entreprise après la mort de Paul Poinsignon en 1916, vend la société à Charles Delfour qui continuera la production et la diffusion par catalogues sous le nom de Gauthier-Poinsignon.
Sur la fin de sa vie, il s'installe dans le Tarn-et-Garonne, dans une maison située entre Montricoux et Bruniquel[8]. Il s'y adonne à la peinture, réalisant notamment des scènes préhistoriques, discipline à laquelle il a été initié par le préhistorien Henri Breuil[9], et des paysages[8]. Il y meurt en 1963, à l'âge de 93 ans. Plusieurs sources indiquent comme lieu de décès la commune de Montricoux[10] - [11] - [12], mais son acte de décès indique celle de Bruniquel[13].
Illustrations
- Table à thé, circa 1902.
- Annonce de 1912 pour Gauthier Poinsignon.
Références
- Thomas 2001, p. 101.
- G.S. 1900, p. 176.
- Thomas 2001, p. 103.
- Annonce légale du , L'Est républicain, no 4030, , p. 4.
- « Camille Gauthier », sur musee-ecole-de-nancy.nancy.fr, Musée de l'École de Nancy.
- « Dénombrement de 1906 : Liste nominative des habitants de la commune de Nancy (8e section) », sur archivesenligne.archives.cg54.fr, Archives départementales de Meurthe-et-Moselle.
- (en) Victor Arwas, Art Nouveau : The French Aesthetic, Londres, Andreas Papadakis, , 624 p. (ISBN 1-901092-37-2), p. 309 [lire en ligne].
- Jean-Paul Terray et Pierre Sanchez, « Page spéciale : Peintre de la Préhistoire, Camille Gauthier », sur ina.fr, RTF, .
- Thomas 2001, p. 107.
- Le Musée de l'École de Nancy : Œuvres choisies, Nancy et Paris, Musée de l'École de Nancy et Somogy, , 181 p. (ISBN 978-2-7572-0248-7), p. 54.
- « Camille Gauthier (1870 - 1963) », sur musee-orsay.fr, Musée d'Orsay.
- « Carton publicitaire « Camil Gauthier et Cie, Meubles d’art Moderne » », sur musee-lorrain.nancy.fr, Musée lorrain.
- Acte de décès no 15, mairie de Bruniquel (Tarn-et-Garonne).
Voir aussi
Bibliographie
Documents d'Ă©poque :
- Dans La Lorraine artiste (cités par Thomas 2001) :
- « L'exposition de la Maison d'Art lorraine (suite) - Meubles », La Lorraine artiste, vol. 18, no 10,‎ , p. 157–158 (lire en ligne).
- G.S., « L'exposition de la Maison d'Art lorraine (suite) - Meubles », La Lorraine artiste, vol. 18, no 11,‎ , p. 175–176 (lire en ligne).
- Émile Nicolas, « Meuble de Gauthier », La Lorraine artiste, vol. 19, no 13,‎ , p. 233–234 (lire en ligne).
- Émile Nicolas, « Meubles de Camille Gauthier (Maison d'Art lorraine) », La Lorraine artiste, vol. 19, no 14,‎ , p. 249–250 (lire en ligne).
- Émile Nicolas, « Les meubles de MM. Gauthier et Poinsignon », La Lorraine artiste, vol. 23,‎ , p. 101–105 (lire en ligne).
- « C. Gauthier et Cie », dans Exposition de l'alliance provinciale des industries d'art École de Nancy (catalogue officiel illustré de l'Exposition lorraine - Groupe du Décor École de Nancy organisée par l'Union centrale des arts décoratifs au pavillon de Marsan, rue de Rivoli, Paris, -), Édition de La Lorraine artiste, , 126 p. (BNF 44436643), p. [62]–[69] [lire en ligne].
Sources secondaires :
- Valérie Thomas, « Gauthier-Poinsignon, un exemple réussi de l'« Art pour tous » », Le Pays lorrain, vol. 82 (98e année), no 2,‎ , p. 101–108 (lire en ligne).
Liens externes
- Ressources relatives aux beaux-arts :
- Blaise Aurora, « Étape B : Gauthier-Poinsignon (Cœur de ville - Nancy) », sur image-est.fr, Image'Est.