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Boudry (Neuchâtel)

Boudry est une commune de la région Littoral du canton de Neuchâtel en Suisse. Boudry a historiquement été considéré comme une ville.

Boudry
Boudry (Neuchâtel)
Boudry depuis le plateau de Cortaillod.
Blason de Boudry
Armoiries
Administration
Pays Drapeau de la Suisse Suisse
Canton Drapeau du canton de Neuchâtel Neuchâtel
RĂ©gion Littoral
Localité(s) Areuse, Boudry, Perreux, Trois-Rods
Président Luigi D’Andrea
NPA 2017
No OFS 6404
DĂ©mographie
Gentilé Boudrysan
Population
permanente
6 193 hab. (31 dĂ©cembre 2020)
DensitĂ© 369 hab./km2
Langue Français
GĂ©ographie
CoordonnĂ©es 46° 57′ 05″ nord, 6° 50′ 15″ est
Altitude 603 m
Min. 429 m
Max. 1 387 m
Superficie 16,77 km2
Localisation
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Boudry
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Boudry
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Boudry
Liens
Site web www.boudry.ch
Sources
Référence population suisse[1]
Référence superficie suisse[2]

    GĂ©ographie

    Vue aérienne (1962)

    Boudry mesure 16,77 km2[2]. 12,0 % de cette superficie correspond Ă  des surfaces d'habitat ou d'infrastructure, 23,1 % Ă  des surfaces agricoles, 63,5 % Ă  des surfaces boisĂ©es et 1,4 % Ă  des surfaces improductives.

    Boudry est situé au pied du Jura, au nord-ouest de la Suisse. Il est limitrophe de Rochefort, Milvignes, Cortaillod, La Grande Béroche et Val-de-Travers. Il était le chef-lieu du district de Boudry supprimé en 2018 et les agglomérations d'Areuse, de Perreux et la partie de Champ-du-Moulin située sur la rive droite de la rivière Areuse, ainsi que le hameau de Trois-Rods y sont rattachés.

    Le climat de Boudry est relativement doux et comparable Ă  l'ensemble du plateau suisse. SituĂ© Ă  une altitude de 445 mètres au bas de la ville, le territoire boudrysan s'Ă©tend jusqu'au Signal du Lessy, point culminant Ă  1 387 mètres d'altitude, dans la montagne de Boudry. Il est composĂ© de forĂŞts pour 1 000 hectares environ, alors que quelque 70 hectares sont rĂ©servĂ©s Ă  la vigne. En outre, plusieurs centaines d'hectares sont cultivĂ©s par d'actifs agriculteurs[3].

    Seule rivière de quelque importance et entièrement neuchâteloise, l'Areuse traverse Boudry après avoir baigné le Val-de-Travers dès sa source à Saint-Sulpice. Elle se disperse dans le lac de Neuchâtel au lieu-dit "La Pointe d'Areuse".

    Histoire

    Le nom de Boudry a une origine germanique. Il est très probablement dérivé d'un nom propre mérovingien, Balderich, latinisé dans les documents anciens en Baldricus, très fréquent, qui signifie « guerrier vaillant ».

    La localité est mentionnée pour la première fois en 1278, lorsque Sybille de Neuchâtel la lègue à l'une de ses filles. Historiquement, le nom de Boudry apparaît dans des actes du XIIe et XIIIe siècle. Le développement du lieu doit être associé au pont qui permettait de franchir l'Areuse. En 1343, les bourgeois de Boudry reçoivent du comte Louis Ier de Neuchâtel une charte de franchise qui déclare notamment : "Nous, Louis comte et seigneur de Neuchâtel, en notre nom et en celui de nos héritiers, nous déclarons libre nos bourgeois de Boudry et leurs successeurs. Nous les exemptons à perpétuité de toutes tailles et de toutes exactions promettant, nous et nos héritiers, solennellement par serment, de les maintenir eux et leurs successeurs, dans les immunités, libertés, us et coutumes exposés sous la forme et dans la mesure que dessus", qui leur donne des privilèges équivalents à ceux des habitants du chef-lieu et notamment celui de se nommer "Ville de Boudry".

    En 1585 Boudry est le théâtre de chasse aux sorcières relatées dans l'ouvrage de Fritz Chabloz[4] de 1868. La veuve Marchand, Elisabeth Besson, Françoise Collin et La Bessone sont condamnées en 1585.

    Le , Boudry fusionne avec la commune voisine d'Areuse. La bourgade, constituée au pied du château contrôlait la route Yverdon-Neuchâtel à son passage sur l'Areuse.

    Le lieu-dit de Grandchamp est fameux depuis 1944 pour sa communauté religieuse protestante de femmes qui prient pour l'unité des chrétiens[5].

    Population

    Gentilé et surnoms

    Les habitants de la commune se nomment les Boudrysans. Ils ont plusieurs surnoms : lé Trin-na-Baton, lé Trin-na-Sa, soit les soudards ou les traîne-sac en patois neuchâtelois, lé Trin-na-Nyolè, soit les traîne-brouillard, et les Traîne-Beuses[6].

    Les habitants de la localité d'Areuse sont surnommés lé Crosèran, soit ceux du creux[7].

    DĂ©mographie

    Boudry compte 6 193 habitants au 31 dĂ©cembre 2020 pour une densitĂ© de population de 369 hab/km2[1]. Sur la pĂ©riode 2010-2019, sa population a augmentĂ© de 25,1 % (canton : 2,6 % ; Suisse : 9,4 %)[2].

    Évolution de la population de Boudry entre 1850 et 2020[8] - [1]

    Politique

    La commune de Boudry est dotée d'un conseil communal (exécutif) de cinq membres et d'un conseil général (législatif) de 41 membres[9].

    Principales attractions

    Patrimoine bâti

    Le château et ses vignes.
    • Le château de Boudry, ancienne tour seigneurial des XIIe et XIIIe siècles, est mentionnĂ© en 1306 comme propriĂ©tĂ© des comtes de Neuchâtel. Il est placĂ© sur une Ă©minence naturelle cernĂ©e par deux cours d'eau, et remplace peut-ĂŞtre un castel burgonde plus ancien[10].
    • Le temple date de 1645-1647. Bien que reconstruit après la RĂ©forme protestante, cet Ă©difice recantgulaire conserve la disposition traditionnelle, avec nef et chĹ“ur. Restauration complète en 1894 sous la direction de l'architecte LĂ©o Châtelain[10].
    • L'ancien pont de l'Areuse Ă©tait en bois et offrait un aspect des plus pittoresques. Il se composait simplement d'un plancher posĂ© sur trois chevalets, prĂ©cĂ©dĂ©s de piliers destinĂ©s Ă  amortir le courant de l'Areuse, terrible lors des grandes crues du printemps et de l'automne. Jusqu'au commencement du XIXe siècle, les habitants de Cortaillod Ă©taient obligĂ©s de passer sur ce pont pour se rendre Ă  Neuchâtel. Pour bĂ©nĂ©ficier de ce privilège, ils devaient payer, chaque annĂ©e, une certaine somme Ă  la bourgeoisie de Boudry, montant qui Ă©tait affectĂ© Ă  l'entretien du pont. Ce franchissement a Ă©tĂ© remplacĂ© en 1842 par un pont en pierre de taille, mais ce dernier s'est affaissĂ© le et a dĂ» ĂŞtre reconstruit.
    • HĂ´tel de ville (1834-1835), par l'architecte Louis Châtelain[10].
    La tour de Pierre en 2006

    La tour de Pierre

    La Tour de Pierre est une petite tour-belvédère qui se dresse au milieu des vignes depuis 1876. Propriétaire du domaine de Trois-Rods, Louis-Philippe de Pierre fait édifier un pavillon de plaisance néo-médiéval qui doit sa silhouette castellaire à son couronnement crénelé, ponctué d'une tourelle et d'une échauguette. La tour de Pierre se distingue des nombreux pavillons de plaisance néo-gothiques construits à cette époque par l’emploi d’authentiques éléments médiévaux[11] - [12]. La tradition qui veut que l’architecte ait employé des éléments récupérés lors de la restauration de la Collégiale de Neuchâtel (1867-1875) a été confirmée par les observations archéologiques faites lors des travaux de restauration des façades en 2004 (console, gargouille, pinacle, balustrade et claveaux gothiques)[13]. De plus, un courrier adressé en 1872 par Louis-Philippe de Pierre à la Bourgeoisie de Neuchâtel confirme l’intérêt porté par le propriétaire à ces « débris », ainsi que le « sentiment archéologique et en quelque sorte patriotique » qui motive son achat et sa démarche de réappropriation[11].

    Aujourd’hui protégée au titre de monument historique, la tour de Pierre sert de caveau de dégustation des vins de Boudry et de lieu d’exposition depuis 1980.

    Vue aérienne de Perreux en 1949

    Site de Perreux

    Centre de premier accueil du Service cantonal des migrations depuis 2012 et Centre fédéral de requérants d’asile depuis 2014, le site de Perreux est le résultat d’un long processus de développement par adjonctions et transformations qui a débuté à la fin du 19e siècle et s’est poursuivi tout au long du 20e siècle[14].

    Fondé en 1891, l’ancien « asile des incurables » est inauguré en 1897. Il se compose d’un ensemble de pavillons hospitaliers couplés d’une colonie agricole, conçus et réalisés par l’architecte cantonal Auguste Ribaux, en étroite collaboration avec le Dr. Émile Paris[15].

    En 1904, des ailes destinées aux patients « agités » complètent le premier ensemble ; en 1906-07, le fabricant d’absinthe Louis Pernod finance la construction d’un pavillon réservé aux malades épileptiques, alors que la générosité des banquiers Antoine, Alfred et Maurice Borel permet en 1923 l’édification d’un bâtiment offrant des locaux de réunion[16] - [17].

    Les constructions du début du XXe siècle s’inscrivent dans le cadre du projet initial qui se caractérisait par une organisation tripartite du site. À l’ouest, la colonie agricole était composée de deux pavillons hospitaliers encadrant les différents bâtiments qui formaient l’exploitation rurale ; le train de campagne était utilisé pour ses vertus thérapeutiques autant que financières. Au centre, la zone comprenait l’administration ainsi que les espaces d’accueil et de loisirs. À l’est, se dressait l’hospice proprement dit regroupant cinq pavillons pour les malades et un bâtiment pour les services. L’ensemble cherchait alors à dégager un « aspect familial et villageois » selon les termes de l’époque ; contrairement aux hôpitaux urbains, Perreux offrait des espaces généreux entre les bâtiments, ainsi que de vastes jardins. La symétrie a servi de principe directeur à la distribution des bâtiments, jusqu’en 1930, date à laquelle l’adjonction de trois nouveaux pavillons à rompu l’organisation initiale du site[17].

    Les Trente Glorieuses voient l’ancien « hospice des incurables » prendre le nom d’Hôpital psychiatrique cantonal de Perreux et de nouvelles constructions s’ajouter à l’ensemble : deux imposantes « cliniques », une chapelle, un « foyer » pour les infirmières, une ferme modèle, etc. Le site connaît une grande campagne de rénovation, mise aux normes et transformations au cours des années 1990[14]. Au début du XXIe siècle, l'hôpital psychiatrique est progressivement démantelé au profit du développement de structures d’accueil pour requérants d’asile[18].

    Transports

    Boudry dispose d'une gare CFF qui est desservie par le train régional Neuchâtel - Gorgier-St.Aubin et Morges - Neuchâtel pendant les heures de pointe.

    Elle est également desservie par les transports publics neuchâtelois : outre plusieurs lignes de bus, Boudry est le terminus de la ligne 215 du réseau qui est une ligne de tramway à destination de la Place Pury, au centre de Neuchâtel.

    Personnalités liées à la commune

    "Marat l'Ĺ’il"
    • Jean-Paul Marat, 1743-1793, Physicien et tribun rĂ©volutionnaire français, nĂ© Ă  Boudry le . Un obĂ©lisque nommĂ© "Marat l'Ĺ“il" est inaugurĂ© le en face du MusĂ©e de l'Areuse.
    • David de Boudry, professeur du poète russe Pouchkine.
    • Louis Favre, nĂ© Ă  Boudry le dimanche , Ă  la Grand-Rue no 7 (Aujourd'hui renommĂ©e "Rue Louis Favre"). Il Ă©tait enseignant et passionnĂ© d'aventures. Il a Ă©crit de nombreux rĂ©cits et laisse une Ĺ“uvre immense. Il fut Ă  la fois pĂ©dagogue, mĂ©canicien, littĂ©rateur, historien, naturaliste, peintre, dessinateur et critique d'art.
    • Philippe Suchard, nĂ© le lundi Ă  Boudry, et fondateur des entreprises de chocolat "Suchard".
    • Archibald Quartier, nĂ© le Ă  Boudry, conservateur du musĂ©um d'histoire naturelle de Neuchâtel et dĂ©putĂ© au Grand Conseil du canton.
    • RenĂ© Meylan, homme politique, nĂ© Ă  Areuse (commune de Boudry)
    • Thoma Vuille, artiste crĂ©ateur de M. Chat, nĂ© en 1977
    • FĂ©lix Bovet, 1824-1903, professeur, thĂ©ologien et directeur de la bibliothèque de la ville de Neuchâtel
    • Pierre Bovet, psychologue et pĂ©dagogue suisse, nĂ© le Ă  Grandchamp. Traducteur du livre Scouting for boys (Éclaireurs) de Lord Baden-Powell. Le livre fondateur du scoutisme.
    • Daniel Bovet, 1907-1992, fils de Pierre Bovet, prix Nobel de mĂ©decine en 1957.
    • Roland Dubuc, 1924-1998, artiste peintre français, vĂ©cut Ă  Boudry de 1974 Ă  1980.
    • Oscar Huguenin, 1842-1903, illustrateur et romancier, vĂ©cut Ă  Boudry de 1875 Ă  1903. Une rue porte son nom.
    • Louis Zutter (1865-1946), premier champion olympique suisse, est dĂ©cĂ©dĂ© Ă  Boudry.

    Jumelage

    La commune est jumelée à celle de Voujeaucourt, en France.

    Bibliographie

    • SHAS 1985, Guide artistique de la Suisse : Jura, Jura bernois, Neuchâtel, Vaud, Genève, vol. 4a, Berne, SociĂ©tĂ© d'histoire de l'art en Suisse, , 642 p. (ISBN 978-3-906131-98-6).
    • Jean Courvoisier, Les monuments d'art et d'histoire du canton de Neuchâtel : Les districts de Neuchâtel et de Boudry, t. 2, Bâle, Ă©ditions Birkhäuser, , 476 p. (lire en ligne) (pour des informations sur les principaux monuments historiques)

    Références

    1. « Bilan démographique selon le niveau géographique institutionnel », sur Office fédéral de la statistique (consulté le ).
    2. « Portraits régionaux 2021: chiffres-clés de toutes les communes » Accès libre [xls], sur Office fédéral de la statistique (consulté le ).
    3. « Altitude des communes du canton de Neuchâtel » [xlsx] (consulté le )
    4. Fritz Chabloz, Les sorcières neuchâteloises, J. Attinger, (lire en ligne)
    5. Communauté de Grandchamp
    6. Paul Fehlmann, Ethniques, surnoms et sobriquets des villes et villages en Suisse romande, Haute-Savoie et alentour, dans la vallée d'Aoste et au Tessin, Genève, Jullien, , 274 p. (ISBN 2-88412-000-9), p. 16
    7. Paul Fehlmann, Ethniques, surnoms et sobriquets des villes et villages en Suisse romande, Haute-Savoie et alentour, dans la vallée d'Aoste et au Tessin, Genève, Jullien, , 274 p. (ISBN 2-88412-000-9), p. 6
    8. « Évolution de la population des communes 1850-2000 » Accès libre, sur Office fédéral de la statistique, (consulté le ).
    9. « Commune de Boudry: Accueil », sur www.boudry.ch (consulté le )
    10. SHAS 1985, p. 187.
    11. Claire Piguet, « Dites-nous quels sont les bâtiments que vous conservez et nous vous dirons qui vous êtes », Revue historique neuchâteloise, nos 1-2 « Un siècle de protection des monuments historiques dans le canton de Neuchâtel, bilan et perspectives »,‎ , p. 33-57 (lire en ligne)
    12. Christian de Reynier, « L’aura de l’architecture ancienne, exemples neuchâtelois de récupération et déplacement de monuments au Moyen Âge et sous l’Ancien Régime », RégimeKulturgut in Bewegung, über Ortgebundenhei und Ortswechsel/patrimoine culturel en mouvement, immobile, mobile ou déplacé, Bâle,‎ , p. 92-95
    13. Bernard Boschung, La tour de Pierre à Boudry. Inventaire des éléments lapidaires gothiques introduits dans la maçonnerie de la tour lors de sa construction, Neuchâtel, manuscrit, Service de la protection des monuments et des sites,
    14. collectif, Perreux 100 ans : 1890-1900, le temps de la construction, 1990-2000, le temps de la rénovation, La Chaux-de-Fonds,
    15. anonyme, « L’hospice cantonal de Perreux », Le véritable messager boiteux de Neuchâtel,‎ , p. 78-80 (lire en ligne Accès libre)
    16. Edouard Borel, Perreux, hospice cantonal, Neuchâtel, Zurich, [1935]
    17. Catherine FĂĽssinger et Deodaat Tevaearai, Lieux de folie, monuments de raison, architecture et psychiatrie en Suisse romande, 1830-1930, Lausanne, , p. 69-92 et 142-147
    18. Pierre-Yves Donzé, Bâtir, gérer, soigner : histoire des établissements hospitaliers de Suisse romande, Genève, , p. 87-90.

    Liens externes

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