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Bordetella pertussis

Bordetella pertussis, appelée dans un premier temps Haemophilus pertussis[1], est l'agent de la coqueluche. Il a été décrit la première fois par Jules Bordet en 1900. Isolé sur le milieu de Bordet et Gengou en 1906 par Jules Bordet et Octave Gengou, il est aussi appelé bacille de Bordet-Gengou ou bacille de Bordet et Gengou. C'est un coccobacille à Gram négatif.

Bordetella pertussis
Description de cette image, également commentée ci-après
Bordetella pertussis (coloration de Gram)

Espèce

Bordetella pertussis
(Bergey et al. 1923) Moreno-Lopez 1952

Bordetella pertussis est immobile et possède une fine capsule.

Étymologiquement, pertussis signifie toux sévère.

Habitat

L'homme est le seul réservoir de B. pertussis. Les adultes immunisés pourraient être porteurs du bacille et le transmettre par voie aérienne à des sujets non immunisés.

Ce coccobacille est auxotrophe en ce qui concerne le nicotinamide et la cystéine.

Physiopathologie

Après inhalation, Bordetella pertussis s'installe au niveau de la trachée ou des bronches et s'y fixe grâce à des adhésines dont les récepteurs sont des molécules glycoprotéiques présentes sur les cellules trachéales ciliées (plus précisément sur les cils vibratiles, provoquant leur paralysie). Les symptômes sont le résultat de l'interaction avec le système immunitaire de l'hôte. Le germe se multiplie à l'extérieur des tissus et synthétise des toxines qui agissent ensemble et déterminent des effets biologiques :

  1. Locaux par destruction et élimination des cellules ciliées ce qui provoque une accumulation de mucus ainsi que la réaction immunitaire, entraînant la classique toux prolongée sans fièvre caractérisant la coqueluche.
  2. Systémiques par augmentation des lymphocytes.

Facteurs de virulence

À la phase d'état de la maladie, il n'y a plus de bacilles viables dans les sécrétions : les signes de la maladie sont dus aux facteurs de virulence.

Adhésines

  • HĂ©magglutinine filamenteuse : glycoprotĂ©ine possĂ©dant plusieurs sites de fixation sur les hĂ©maties. Elle est activĂ©e par la pertactine.
  • Domaine B. de la toxine pertussique : se fixe sur les leucocytes.
  • ProtĂ©ines de surface :
    • fimbriae qui se fixent sur l'appareil respiratoire et activent le rĂ©cepteur de l'hĂ©magglutinine filamenteuse ;
    • pertactine : active l'hĂ©magglutinine filamenteuse.

Toxines

  • Toxine cytotrachĂ©ale : peptide prĂ©sent dans la paroi. Elle dĂ©truit l'appareil ciliaire et empĂŞche sa rĂ©paration.
  • Domaine A de la toxine pertussique : elle augmente la production d'AMP cyclique en agissant sur le site rĂ©gulateur nĂ©gatif (G-protĂ©ine) ce qui empĂŞche la migration des leucocytes.
  • AdĂ©nylate cyclase hĂ©molysine : protĂ©ine (200 kDa) ayant une activitĂ© hĂ©molytique invasive et une activitĂ© adĂ©nylate cyclase qui renforce l'action de la toxine pertussis en dĂ©truisant les macrophages alvĂ©olaires et perturbe la fonction ciliaire. Elle est activĂ©e par la calmoduline intracellulaire.
  • Toxine dermonĂ©crotique : elle est thermolabile et dĂ©truit les cellules ciliĂ©es.

La toxine pertussique provoque une hyperlymphocytose.

Taxonomie

Étymologie

L'étymologie de cette espèce Bordetella pertussis est la suivante : L. prep. per, vraiment, très fort, extrême; L. fem. n. tussis (gen. tussis), toux; N.L. gen. fem. n. pertussis, toux sévère, de la coqueluche[2].

Diagnostic

Le diagnostic direct est effectuĂ© sur un prĂ©lèvement au cours de la phase catarrhale. La mise en culture est faite sans dĂ©lai (germe fragile) sur le milieu de Bordet et Gengou en atmosphère humide. Les colonies ont un aspect en « gouttes de mercure » (d'un diamètre compris entre 1 et 1,5 mm) entourĂ©es d'une zone d'hĂ©molyse floue. L'identification repose sur les caractères culturaux (les caractères biochimiques Ă©tant tous nĂ©gatifs (dont l'urĂ©ase) sauf la cytochrome oxydase qui est positive). La PCR permet une dĂ©tection de l'ADN de la bactĂ©rie dans les sĂ©crĂ©tions oropharyngĂ©es dès la phase catarrhale et en moins de 48 heures.

Le diagnostic indirect est réalisé sur deux prélèvements (un premier au début de la maladie puis un second un mois après) et est toujours rétrospectif (en fin de maladie). Il peut être réalisé par agglutination (cependant peu sensible pour les nouveau-nés) ou mieux, par une technique ELISA et permet la recherche d'anticorps anti-toxine pertussis et d'anticorps anti-adénylcyclase hémolysine (ACHly).

Notes et références

  1. « Historique de la Coqueluche et des Vaccins », sur pasteur.fr via Wikiwix (consulté le ).
  2. (en) « Species Bordetella pertussis », sur LPSN,

Voir aussi

  • La toxi-infection dĂ©terminĂ©e par B. pertussis : la coqueluche.


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