Blocus du Haut-Karabagh de 2022-2023

Le 3 décembre, le siège de l'information du Haut-Karabagh signale qu'un groupe d'Azerbaïdjanais avait bloqué l'autoroute Stepanakert-Goris à l'intersection sous Chouchi-Dachalti[4]. Après que la route a été fermée pendant 4 heures, elle est rouverte, mais l'Azerbaïdjan annonce envoyer des spécialistes sur les lieux des casques bleus russes[5].

Le 10 décembre, les ministères de l'économie et de la protection de l'environnement et des ressources naturelles de l'Azerbaïdjan publient une déclaration conjointe, selon laquelle l'Azerbaïdjan commence des observations environnementales sur le territoire du Haut-Karabagh[6]. Le même jour, un groupe d'Azerbaïdjanais tente d'entrer dans la mine de Kashen, mais le personnel de sécurité de la mine l'en empêche[7].

Le matin du 12 décembre, à 10 h 30, un groupe d'Azerbaïdjanais qui se présente comme écologiste bloque la seule route reliant l'Arménie au Haut-Karabagh dans le secteur de la ville de Chouchi[8]. Au bout d'un certain temps, ces derniers installent des tentes au milieu de la route. Selon des sources azerbaïdjanaises, des organisations non gouvernementales environnementales sont à l'origine de cette action, dénonçant ne pas avoir pu se rendre dans les mines de Drombon et de Kashen au Haut-Karabagh la veille. Ils exigent une rencontre avec le commandant des casques bleus russes, Andrey Volkov[9].

Le 13 décembre, le député azerbaïdjanais Rasim Musabayov annonce que, si les militants ne sont pas autorisés à entrer dans les mines du Haut-Karabagh, l'Azerbaïdjan pourrait détruire la mine de Kashen avec une frappe à la roquette[10].

Dans la soirée du 13 décembre, l'Azerbaïdjan déplace des troupes internes et des forces de police vers le tronçon fermé de la route[11].

Le 23 avril 2023, soit la veille du jour où tous les Arméniens commémorent le génocide, les premières arrestations ayant commencé à Constantinople-Istanbul le 24 avril 1915, les forces armées de Bakou prennent le contrôle du pont de Hakari assurant la jonction physique entre l’Arménie et le couloir de Latchine. Ce verrouillage du couloir de Latchine côté ouest complète le blocage dudit couloir déjà opéré côté est au niveau de la ville occupée de Chouchi.

Bakou mit en place ce poste de contrôle en prétextant que cette voie était utilisée pour transporter des armes. Avançant pas à pas, Bakou cherche à rendre la situation des Artsakhiotes intenable en espérant qu'ils quitteront leur région sans attendre de voir jusqu'où ira la situation.

Le ministère de la Santé du Haut-Karabagh indique qu'en raison du blocage de la route reliant le Haut-Karabagh à l'Arménie par l'Azerbaïdjan, le transfert des citoyens du Haut-Karabagh ayant de graves problèmes de santé vers Erevan est impossible[12]. Selon le défenseur des droits humains du Haut-Karabagh, cette fermeture laisse sur les routes dans des conditions hivernales froides 1100 personnes, dont 270 enfants[13]. Le siège de l'information du Haut-Karabagh rapporte quant à lui que les communautés de Mets Shen, Hinshen, Eghtsahogh et Lisagor de la province de Chouchi sont encerclées, et qu'il est impossible de les ravitailler en nourriture, notamment du pain et de la farine, et en autres produits de première nécessité.

Dans la soirée du 13 décembre, le siège de l'information du Haut-Karabagh signale que l'Azerbaïdjan a interrompu l'approvisionnement en gaz du Haut-Karabagh depuis l'Arménie. Le ministre d'État du Haut-Karabagh annonce qu'à partir du 14 décembre, afin d'économiser du carburant, les établissements d'enseignement du Haut-Karabagh chauffés au gaz sont fermés.

• Épiceries vides à Stepanakert pendant le blocus
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• Arménie : Le ministère arménien des Affaires étrangères a déclaré que les actions provocatrices de l'Azerbaïdjan pourraient conduire à une catastrophe humanitaire à grande échelle[14].
• États-Unis : Le porte-parole du département d'État des États-Unis, Ned Price (en), déclare que la fermeture du corridor avait de graves conséquences humanitaires et appelle l'Azerbaïdjan à rétablir la libre circulation dans le corridor de Latchine[15]. De son côté, l'administratrice de l'Agence des États-Unis pour le développement international (USAID), Samantha Power, appelle l'Azerbaïdjan à rouvrir le corridor de Lachine « immédiatement », considéré comme une « voie essentielle pour l'acheminement des vivres et des fournitures médicales indispensables »[16].
• France : 11 jours après le début du blocus, Emmanuel Macron, au cours d'un entretien téléphonique avec Ilham Aliyev, appelle son homologue à permettre la libre circulation le long du corridor de Latchine[17] - [18].
• Chypre : Appelle l'Azerbaïdjan à lever le blocus et à rétablir l'approvisionnement en gaz[19].
• Grèce : Le ministère des affaires étrangères grec appelle les autorités azerbaïdjanaises à assurer la la liberté de circulation dans les deux directions à travers le corridor sans aucune condition préalable[20].
• Espagne : Le Congrès des députés espagnol adopte à l'unanimité une résolution appelant les autorités azerbaïdjanaises à assurer la protection et la liberté de circulation à travers le corridor et condamne le blocage de ce dernier, qui pourrait causer une crise humanitaire importante[21]
• Vatican : Le pape François se dit « préoccupé » et « appelle toutes les parties concernées à s’engager à trouver des solutions pacifiques pour le bien de la population »[22].
• Uruguay : Le Sénat vote une motion qui condamne l'Azerbaïdjan et appelle à la réouverture du corridor[23].
• Union européenne : Le Parlement européen a adopté une résolution sur la violation des droits humains au Haut-Karabagh. Le parlement demande la levée du blocus, la mise en place d'une enquête humanitaire de l'ONU ou de l'OSCE et dénoncent l'inaction des forces russes de maintient de la paix[24].

• (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « 2022 Artsakh blockade » (voir la liste des auteurs).

• Emmanuel Grynszpan et Marie Jégo, « Les Arméniens du Haut-Karabakh victimes d’un blocus » , sur lemonde.fr, 15 décembre 2022
• Anne Dastakian, « Rouben Vardanian : "Le plus grand danger, pour le Karabakh, est l'indifférence" » , sur marianne.net, 21 décembre 2022