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Bill Pritchard Sings Poems by Patrick Woodcock

Bill Pritchard Sings Poems by Patrick Woodcock est le 12e album studio de Bill Pritchard, sorti en 2023.

Bill Pritchard Sings Poems by Patrick Woodcock
Album de Bill Pritchard
Sortie
Enregistré 2023
au Coalhaus Drapeau de l'Allemagne Allemagne
Durée 32 min 21 s
Genre Poésie
Indie pop
Format CD, vinyle LP, MP3
Producteur Scott Ralph et Bill Pritchard
Label Tapete Records (de)

Albums de Bill Pritchard

Titres

Toutes les paroles sont écrites par Patrick Woodcock, toute la musique est composée par Bill Pritchard.

No Titre Durée
1. The Lowering 2:42
2. Private Bar 3:11
3. Lance 3:05
4. Art In G Sharp 2:57
5. Floe (récitant : Patrick Woodcock) 4:03
6. Wind 2:52
7. Electric Typewriter 2:28
8. Grave Men 3:02
9. Little Ones 3:01
10. Tell 1:38
11. Balcony (récitant : Patrick Woodcock) 3:22
32 min 21 s

Crédits

Toutes ces informations figurent sur la jaquette du disque édité par Tapete Records[1].

Musiciens et contributeurs

Production

Genèse

Le célèbre poète canadien Patrick Woodcock, qui a écrit neuf livres de poésie et dont l’œuvre a été traduite en 14 langues, est un fan de Bill Pritchard depuis trois décennies et durant les longues et sombres journées de confinement. Il a contacté Pritchard pour lui demander s’il pouvait écrire une chanson basée sur l’un de ses poèmes. Début d’une grande amitié, entre le poète primé vivant près du cercle polaire et l’auteur-compositeur-interprète des Midlands, dont le présent album est issu[3].

Le dernier recueil de poésie de Patrick Woodcock, Farhang: Book I (ECW Press, Canada), d'où sont extraits les 11 textes de l'album, sera publié le 5 septembre 2023.

« Après avoir fait du bénévolat pendant deux ans à Arusha (Tanzanie) à l'école primaire de Baraa (en) et deux ans à Paulatuk, dans le Territoire du Nord du Canada, pour Cuso International (en), Patrick Woodcock réside aujourd'hui à Iqaluit (territoire Nunavut, le plus septentrional du Canada). Tout en complétant le manuscrit de Farhang Book Two, il est l'instructeur-coordonnateur de l'organisation littéraire nationale United for Literacy[Note 3] »[4].

Thématique

Folk Radio UK (en)[5] a répertorié les principaux thèmes des 11 poèmes de l'album.

Ci-après, un abrégé de l'étude effectuée par Folk Radio UK, introduction suivie d'un condensé des thèmes abordés dans chaque titre[Note 4] :

« Cet album précède la publication, en septembre 2023, du recueil Farhang Book I, premier de trois volumes qui s’inspirent d’événements qui ont impacté la vie de Patrick Woodcock tout en façonnant le contenu de ses écrits. Commençant en Pologne en 1994 pour s'achever en 2022 dans le hameau de Paulatuk situé dans les Territoires du Nord-Ouest où Patrick Woodcock vit maintenant. Son œuvre parle de ses proches, d’amis, d’étudiants, d'étrangers ou de laissés-pour-compte tout en traitant de l’art, de la langue, de l’architecture et de la politique. […] Dans le titre, « Farhang » dérive du persan, dont le sens est « sagesse, élégance et raffinement », ce qui semble résumer assez raisonnablement les mots et la musique proposés dans cet album. »


Randonnée en Islande : péninsule de Dyrhólaey

1. The Lowering : l'album s’ouvre sur un tempo jazzy où Woodcock parle de sa mère et de la bataille qu'elle a menée contre le cancer. Il compare la lutte de celle-ci à la randonnée qu'il a faite en Jeep lorsqu’il vivait en Islande, observant que si son véhicule pouvait être secouru en cas d'accident, sa mère ne disposait pas d'un dispositif semblable pour la sauver.

Croisade esthétique à Sarajevo

2. Private Bar[Note 5] : avec cette ballade, Woodcock se souvient du temps où il buvait et écrivait, à Sarajevo, une « croisade esthétique » déplorant que « Des figurines de dix sous des boutiques survivront à la poésie de la croisade de Tito, Tom et Jerry. »

3. Lance (ce poème se réfère-t-il au presbytérien Lance Lewis ?) : retour à un climat plus jazzy. Woodcock dresse le portrait au vitriol des bigotes – en particulier celles de l’Église du Canada et de communautés des Premières Nations...

4. Art In G Sharp : les notes de guitare triĂ©es sur le volet constituent la base de ce poème qui confronte l’imaginaire enfantin (« Le monde d’un enfant est un lieu crĂ©atif ») aux rĂ©alitĂ©s politiques et guerrières : « Mais ils ont dit : il n’y a rien de nouveau dans ton art oĂą rien n'est vrai. […] Un tank n’est pas une voiture dĂ©capotable, le soleil n’est pas une boule d’or flottant comme une montgolfière. […] Un arbre n’est pas un cornet de glace, les armes des combattants sont des tentacules ». Pourtant, les enfants peuvent remarquer pour conclure : « Oh, mais malheureusement, il n’y a rien de nouveau dans ce que votre politique poursuit ».

5. Floe : Bill Pritchard ne chante pas, il est aux cordes (à la basse grondante et à la guitare jouant un motif récurrent) : c'est le premier des deux titres où il cède la place à la voix de Woodcock. Celui-ci décrit cette « Pâle journée d’hiver » à l'université d'État Lomonossov de Moscou et ce personnage, déambulant dans la ville où — entre autres visions — il entend Vyssotski chanter dans la cour, avant de déclarer : « C'est décidé, je vais boire du thé et mourir... »

6. Wind : sur un rythme latino, mais toujours en Russie, c'est un autre portrait d'un personnage désenchanté sur l’ivresse, mais qui véhicule des pensées du Prufrock de T. S. Eliot.

7. Electric Typewriter : la guitare et le clavier accompagnent la rêveuse « machine à écrire électrique » que l'on retrouve dans un bar où elle semble méditer sur une inspiration à venir : à l'Écu de Sobieski (?) pouvant se référer à un roi guerrier de la lignée des nobles Sobieski[6] polonais ou, peut-être, à la vodka Sobieski...

8. Grave Men : nul doute que la vodka soit mentionnée dans ce poème musicalement évocateur de Momus ou peut-être d’un premier solo de Scott Walker, et à une autre ode à l’ivresse « encouragée par les houblons, leurs esprits et leurs chansons » face à la défaite et au désespoir : « Le vent est devenu amer... »

9. Little Ones : ballade musicalement mélancolique avec son mélange de lourdes et légères notes de clavier. Little Ones décrit le sombre imaginaire de petits enfants apeurés : « Ils vivent dans la peur les tout-petits. […] Peur de tout au-dessus de l'herbe, peur de tout ce qui souffle en dessous. […] Chérissez-les avec anxiété, eux qui vivaient dans la peur comme des fidèles... »

L'Enfer (détail) vu par Jérôme Bosch (1503-1504)

10. Tell : les choses prennent une tournure plus vivante sur le court et avant-dernier titre qui assène à nouveau un coup à l’Église qui déroule des images horribles et menaçantes d'apocalypse : « La terreur rugit le psaume du feu de l’enfer, le champignon de la bombe atomique. […] La pourriture et le ver... ». On comprend la plainte de Woodcock : « Je ne peux pas dormir, je ne peux pas respirer ». Il est enfin difficile de savoir si le vers « Buvez comme si vous approchiez Dieu », répété comme une litanie pour conclure, est une recommandation ou un avertissement...

11. Balcony : après une brève introduction au clavier, c'est avec cette deuxième récitation par Patrick Woodcock, soutenue par le chœur envoûtant de Bill Pritchard et le rythme lancinant de batterie de Scott Ralph que s'achève l'album près du cercle polaire avec la neige tourbillonnante imprégnée de l’imagerie du regret et de la perte : « Déjà éveillé à 5 heures du matin, le malheureux s’est assis et a regardé l'imparfait matin d’hiver, appuyant son nez sur la fenêtre pour décongeler son œil de poisson à travers la glace. […] Au début, ce sont quelques mèches de cheveux d’albâtre qui sont tombées. Sous la bâche orange sur le balcon, battant au vent comme une épine dorsale déchirée. […] D’autres vents venus d’autres voies sont arrivés pour la contraindre avant de le secouer ainsi que le cadre de la fenêtre... », résurgence de la maladie et du décès de sa mère : « Laisse-la partir. Il l’a laissée partir... »

Territoire Nunavut : environs d'Iqaluit et Frobisher Bay.

Accueil

  • Section-26[7] : « Bill Pritchard n'a eu de cesse d'offrir les prolongements les plus dignes et les plus Ă©mouvants Ă  une Ĺ“uvre dĂ©jĂ  considĂ©rable, initiĂ©e au milieu des annĂ©es 1980. […] Il cosigne ce mois-ci [mai 2023] l'excellent Bill Pritchard Sings Poems by Patrick Woodcock — il est ainsi parvenu Ă  confirmer son statut de songwriter majeur et d'interprète Ă©lĂ©gant. D'une voix qui ne s'embarrasse plus de fausses pudeurs juvĂ©niles et qui dissimule moins que jamais la patine de l’âge, il confère des rĂ©sonances touchantes et intimes Ă  ces textes pourtant rĂ©digĂ©s par un autre. Entre rĂ©fĂ©rences fondatrices et coups de cĹ“ur encore frais, il fait preuve d’un mĂŞme enthousiasme communicatif lorsqu'il s'agit de raconter les chansons des autres. »
  • Les Inrockuptibles - Le troubadour britannique revient avec une partition habitĂ©e par les vers du Canadien. Du grand art[8] : « Bill Pritchard embrasse la poĂ©sie de Patrick Woodcock sur un disque intemporel. Cette fois, le professeur Bill Pritchard[Note 6] prend quelques jours de retard dans ses copies pour se concentrer sur la poĂ©sie de Patrick Woodcock… Ă  la demande de celui-ci, fan Ă©perdu du songwriter anglais ! En rĂ©sulte ces onze avant-goĂ»ts d’un recueil qui paraĂ®tra sur papier dans quelques mois[2].
    D’une moyenne de trois minutes, aucune de ces pistes n’en fait trop, choisissant de laisser rĂ©sonner les mots de Woodcock comme la guitare argentĂ©e de Pritchard. On se sert un verre de 12 ans d’âge sur les claviers façon cabaret dĂ©sertĂ© de Private Bar.
    Un tempo ultra-pop qui ouvre grand nos chakras : on s’emballe sur Floe, portée par des cordes prépunk et un spoken word lo-fi. On sourit à l’écoute d’un bref, espiègle et impétueux Tell, avant que Balcony nous saisisse par l’immédiateté de ses ressentis — et par l’apparition d’un tempo ultra-pop ouvrant grand nos chakras. Entre contemplatif et prosaïque, les textes sont servis par le charisme vocal de Bill Pritchard, ici entièrement à leur service. Talentueuse humilité, quand tu nous tiens. »
  • Outsideleft[9] : « De John Betjeman Ă  Simon Armitage (en), il y a eu des poètes qui ont ressenti le dĂ©sir, avec des degrĂ©s variables de succès, de dĂ©poser leurs vers sur une musique populaire. Parmi les curiositĂ©s et les nouveautĂ©s, il y a une poignĂ©e d'enregistrements vraiment exceptionnels. Et cet album, la rencontre du poète canadien Patrick Woodcock et de l'auteur-compositeur-interprète britannique Bill Pritchard, en fait partie. […] Contrairement Ă  ces laurĂ©ats susmentionnĂ©s, Woodcock a (principalement) concĂ©dĂ© l'expression vocale Ă  Pritchard pour ce disque. […] Woodcock, suggĂ©rant initialement que Pritchard interprète l'un de ses poèmes, s'est transformĂ© en onze poèmes — un album entier qui vaut la peine. Woodcock a expliquĂ© pourquoi il avait approchĂ© Pritchard : « Les poèmes qui ont inspirĂ© cet album ont Ă©tĂ© Ă©crits dans 10 comtĂ©s oĂą j'ai travaillĂ© ou fait du bĂ©nĂ©volat. J'ai prĂ©sentĂ© la musique de Bill Pritchard Ă  mes amis, collègues et Ă©tudiants. Depuis plus de trois dĂ©cennies, la musique de Bill faisait partie de ma vie d'Ă©crivain migrant. » Dès le dĂ©but de Bill Pritchard Sings Poems by Patrick Woodcock, il est clair que cette alliance a fonctionnĂ©. […] De ses 2 premiers albums compilĂ©s en 1 CD sous le titre The Death of Bill Posters (1989)[10] en passant par l'album Three Months, Three Weeks and Two Days produit par Étienne Daho (1989) jusqu'Ă  Midland Lullabies, l'un de ses rĂ©cents albums (2019), Pritchard a crĂ©Ă© de nombreux personnages finement dĂ©taillĂ©s. […] Ce n'est pas surprenant qu'il traite les mots de Woodcock avec un respect semblable. Quand il chante « le bar privĂ© de Sarajevo » (Private Bar) vous imaginez la scène oĂą vous avez rencontrĂ© les habitants avec leur « ego jetable ». C'est un endroit en lequel vous pouvez croire, mais malheureusement, c'est « La boutique de trois sous qui survivra Ă  la poĂ©sie » — une de mes rĂ©pliques prĂ©fĂ©rĂ©es de ce disque. Comme mentionnĂ© ci-dessus, une grande partie de la poĂ©sie de Woodcock est tirĂ©e de ses voyages Ă  travers le monde[2]. […] L'une des plus fascinantes et prĂ©caires scènes est la ville venteuse de Bakou en AzerbaĂŻdjan. Le chaos, induit par les conditions mĂ©tĂ©orologiques, que Woodcock a vĂ©cu en y travaillant fait l'objet de Wind, qui en plus d'ĂŞtre une irrĂ©sistible mĂ©lodie pop avec un soupçon psychĂ©dĂ©lique, est un conte surrĂ©aliste du dĂ©sordre quotidien auquel la ville Ă©tait soumise. La chanson se termine par la scène d'un tank ivre zigzagant en mai sur le boulevard principal de la ville : « Wind is what it turns you into »... Bill Pritchard Sings Poems by Patrick Woodcock est une rĂ©ussite. C'est la rencontre spirituelle d'un cĂ©lèbre poète avec un cĂ©lèbre (mais pas au Royaume-Uni, Ă  ma constante consternation) musicien auteur-compositeur-interprète. RĂ©sultat d'un respect mutuel, qui non seulement prĂ©sente Ă  leur public leur travail personnel, mais constitue un excellent travail Ă  part entière. Comme le note Pritchard : « Cet album est un travail d'amour. Nous avons crĂ©Ă© notre propre petit monde quelque part entre l'Arctique canadien et le North Staffordshire[Note 7]. » »

Notes et références

Notes

  1. Bill Pritchard note dans le livret de son album : « J’ai hanté le studio local de mon pote Scott, The Coalhaus. »
  2. Comté du Staffordshire, Midlands de l'Ouest (Royaume-Uni)
  3. Organisme canadien ayant une démarche semblable à celle de Literacy in the United States (en)
  4. Traduction libre de l'anglais du travail effectué par Mike Davies le 9 mai 2023.
  5. Première chanson à être enregistrée comme le précise Bill Pritchard dans le livret de son album : « De toute évidence [Patrick Woodcock], un homme très instruit et habile, n’en avait pas moins une bonne idée des simples couleurs musicales que je pouvais apporter. Private Bar a spontanément été le premier [titre conçu]. On l'a enregistré, juste Scott et moi, et je jouais de beaucoup d’instruments, c’était libérateur. ». Traduction libre de l'anglais par l'éditeur.
  6. Professeur de français parallèlement à ses activités musicales.
  7. Aujourd'hui Federation of Stoke-on-Trent (en)

Références

  1. Bill Pritchard Sings Poems by Patrick Woodcock. Extraits en Ă©coute
  2. Tous les textes sont issus du recueil de poĂ©sie de (en) Patrick Woodcock, Farhang: Book I, Toronto, ECW Press (en), , 120 p., brochĂ© (ISBN 9781770417519, prĂ©sentation en ligne)
  3. Condensé du dossier de presse de Tapete Records. Traduction libre de l'anglais par l'éditeur
  4. Traduction libre de l'anglais par l'éditeur de l'actualité de Patrick Woodcock sur ECW Press (en)
  5. Bill Pritchard Sings Poems by Patrick Woodcock sur Folk Radio UK
  6. Page d'homonymie.
  7. Extrait du « Selectorama Bill Pritchard » du 20 mai 2023 par Matthieu Grunfeld
  8. Extrait de la critique de Sophie Rosemont publiée le 4 mai 2023
  9. Extrait de la critique de Jay Lewis de mai 2023 : Words and Music: Bill Pritchard & Patrick Woodcock. Traduction libre de l'anglais par l'Ă©diteur.
  10. Voir Bill Pritchard#Discographie (non exhaustive).

Liens externes

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