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Berthe Kolochine-Erber

Berthe Kolochine-Erber, née à Romainville le et morte à Paris (15e arrondissement) le , est une bactériologiste française[1].

Berthe Kolochine-Erber
Berthe Erber vers 1930.
Biographie
Naissance
Décès
SĂ©pulture
Nationalité
Activité
Autres informations
A travaillé pour
Institut Pasteur
Bactériologiste (en)
Distinctions
Sépulture à l'ancien cimetière de Romainville. .

Chef de laboratoire à l'Institut Pasteur, elle travaille pendant plus de cinquante ans sur l'immunité, le sérum antipoliomyélitique et surtout la leptospirose, dont elle devient une spécialiste mondialement reconnue.

Biographie

Berthe Pauline Erber[alpha 1] naît le à Romainville[2] Elle est enfant unique de François Erber (Saint-Avold, 1864 - Paris-10e arrondissement, 1925[3]), tourneur sur cuivre, et de Marie Sauval (Paris-3e arrondissement, 1866[4] - Paris-15e arrondissement, 1930[5]), couturière.

Titulaire d'une licence ès-sciences et professeur d'enseignement secondaire, elle entre Ă  l'Institut Pasteur comme « prĂ©paratrice Â» dans le service de sĂ©rologie, de microbiologie et d'hygiène expĂ©rimentale de Louis Martin. En 1919, elle rejoint l'Ă©quipe d'Auguste Pettit [alpha 2], oĂą elle sera successivement « assistante Â» puis « chef de laboratoire Â». Elle Ă©tudie les leptospires, collabore aux recherches de Georges Abt [alpha 3] sur le titrage par floculation des toxines et antitoxines tĂ©taniques et diphtĂ©riques, ainsi qu'aux travaux d'Auguste Pettit et Pierre Mollaret sur la poliomyĂ©lite.

En 1923, elle étudie « in vitro », après injection de peptone, l'action du sérum de mammifères et de vertébrés inférieurs sur les trypanosomes.

En 1934, elle intègre le service de René Dujarric de la Rivière, où elle finira sa carrière. Elle devient une spécialiste internationale de la leptospirose. Pour diagnostiquer cette maladie, elle codifie une technique d'agglutination aussitôt appliquée en France et à l'étranger.

Immeuble 3 rue Bargue (Paris 15e). DĂ©cembre 2020.

En 1936, elle assiste Ă  Athènes au 3e Congrès international de pathologie comparĂ©e, dont elle est « rapporteur Â».

Entre 1940 et 1945, malgré la guerre, elle parvient à conserver plusieurs centaines de souches de leptospires.

En 1941, elle devient « chef de laboratoire de première classe Â» Ă  l'Institut Pasteur.

En 1958, elle est nommĂ©e « membre associĂ© Â» du Sous-comitĂ© international de taxonomie pour les leptospires. Elle en deviendra « conseiller Â» en 1966.

En 1959, elle est promue « chef de service honoraire Â» Ă  l'Institut Pasteur. Elle fait valoir ses droits Ă  la retraite mais poursuit ses travaux. Au Maroc, elle entreprend un vaste programme de recherches sur les leptospiroses humaines et animales.

En 1960, elle présente à Madrid, au 4e Congrès international de pathologie clinique, un article sur les leptospiroses porcines en France et leur incidence en médecine humaine et vétérinaire.

Elle décède d'un malaise cardiaque le [6].

Vie privée

Maison Ă  Fravaux. Septembre 2021.

Le [7], elle épouse à Paris (15e arrondissement) Constantin Kolochine[alpha 4] (Krivtsevaïa, oblast d'Orel, 1882 - Neuilly-sur-Marne, 1951[alpha 5] - [8], alors « préparateur » à l'Institut Pasteur ; il sera par la suite docteur en médecine[9]. Le couple n'a pas d'enfants.

À Paris, elle demeure 3 rue Bargue des années 1920 jusqu'à son décès. Elle possède une résidence secondaire à Fravaux[alpha 6], dans l'Aube, où elle passe ses étés.

Elle repose au cimetière ancien de Romainville (division 32), auprès de ses parents et de son époux.

Distinctions

Le , le ministère de la Santé publique lui décerne la médaille d'honneur des épidémies, en bronze, pour son dévouement exceptionnel.

En 1933, elle obtient le Prix Bouchard de la Société de biologie.

Par décret du , elle est nommée chevalier dans l'Ordre national de la Légion d'honneur en récompense de trente ans d'activités civiles et d'une cinquantaine de publications scientifiques.

En 1926, elle reçoit les palmes académiques.

Publications

Plaque commémorative à Fravaux. .

Berthe Kolochine-Erber publie une cinquantaine d'ouvrages sur l'immunité, le sérum antipoliomyélitique et la leptospirose. On retient :

  • « La spirochĂ©tose ictĂ©ro-hĂ©morragique en France, regroupant 10 annĂ©es d'observations de 1923 Ă  1932 » (Bulletin mensuel de l'Office international d'hygiène publique, 1934) ;
  • « La leptospirose en France de 1933 Ă  1952 » (La Semaine des HĂ´pitaux, 1952) ;
  • Physiologie et mĂ©tabolisme des leptospires (Biologie mĂ©dicale, en collaboration avec Marcel Mailloux, 1962).

Elle fait paraître plusieurs articles scientifiques, entre autres dans la revue Biologie médicale.

Postérité

En 2013, Berthe Kolochine-Erber fait l'objet d'une confĂ©rence intitulĂ©e « Les femmes pasteuriennes : de la cuisine Ă  la paillasse Â»[10].

Le , une plaque commémorative est inaugurée sur la façade de sa maison à Fravaux[11] - [12].

Notes et références

Notes

  1. En remontant l'ascendance agnatique, on trouve très vite la graphie « Herber ». En allemand, l'adjectif « herb » signifie « Ă˘cre », « âpre », « rĂŞche » ou « revĂŞche ». Le premier porteur du patronyme semble avoir Ă©tĂ© un individu peu accorte...
  2. Médecin et biologiste français (Paris 1869-1939). Entré à l'Institut Pasteur en 1908, il étudie les leishmanioses, les trypanosomes, les spirochétoses et découvre la trypanotoxine. Secrétaire général de la Société de biologie (1909 à 1926). Lauréat du « prix Montyon » de l'Académie des sciences (1917 et 1919). Étudie la fièvre jaune expérimentale du singe et met au point un sérum antipoliomyélitique d'origine animale. Professeur à l'Institut Pasteur et membre de l'Académie de médecine (1925).
  3. Médecin et biologiste français (Besançon, 1874-Lausanne, 1961). Travaille sur les anticorps à l'Institut Pasteur (1908). Premier directeur de l'Institut Pasteur d'Athènes (1920-1922). Fonctionnaire technique à l'Office international d'Hygiène publique (1921). À l'Hôpital de l'Institut Pasteur, étudie la toxine diphtérique (1922-1925). À l'Institut Pasteur, se consacre au titrage de la toxine et de l'antitoxine tétaniques par la méthode de floculation (1926). Directeur de l'Office international d'Hygiène publique (1928-1937). Dirige le Comité de rédaction du Bulletin de l'Institut Pasteur (1938-1948).
  4. Affectueusement surnommé Kochia dans l'intimité.
  5. Selon certains souvenirs familiaux, Constantin Kolochine aurait accidentellement contracté la leptospirose et en serait décédé.
  6. Son oncle maternel Charles Sauval (Paris 12e 1869-Paris 14e 1941), chimiste, est inhumé au cimetière de Fravaux.

Références

Bibliographie sélective

Articles connexes

Liens externes

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