Accueil🇫🇷Chercher

Bataille du mont VĂ©suve

La bataille du Vésuve est le premier affrontement militaire de la troisième guerre servile qui oppose les esclaves gladiateurs évadés de Capoue à une armée de milice spécialement envoyée par le Sénat romain pour faire face à la rébellion.

Bataille du mont VĂ©suve
Informations générales
Date -73
Lieu Mont VĂ©suve
Issue Victoire décisive des esclaves
Belligérants
République romaineArmée d'esclaves rebelle
Forces en présence
3 000 miliciens70 gladiateurs armĂ©s et des centaines d'esclaves et bergers
Pertes
3 000 tuĂ©s ou disparusMinimales

Troisième guerre servile

En 73 av. J.-C., une force de 3 000 miliciens, dirigĂ©e par le prĂ©teur romain Caius Claudius Glaber, assiège et met en Ă©tat de blocus le groupe d'esclaves en fuite qui s'Ă©taient rĂ©fugiĂ©s sur le mont VĂ©suve, mais les hommes de Spartacus adoptent une tactique inhabituelle, descendant en rappel le versant escarpĂ© opposĂ© aux forces romaines, les flanquant et les battant.

Contexte

RĂ©volte de Capoue

Mosaïque des Gladiateurs, déposée à la villa Borghèse de Rome.

Dans la République romaine du Ier siècle, les jeux de gladiateurs sont l'une des formes de divertissement les plus populaires. Afin de fournir des gladiateurs pour les compétitions, plusieurs écoles de formation, ou ludi, ont été établies dans toute l'Italie[1]. Dans ces écoles, les prisonniers de guerre et les criminels condamnés - considérés comme des esclaves - apprennent les techniques nécessaires pour se battre jusqu'à la mort lors de combats de gladiateurs[2]. En 73 av. J.-C., un groupe d'environ 200 gladiateurs de l'école de Capoue appartenant à Lentulus Batiatus a planifié une évasion. Lorsque leur complot a été dénoncé, une force d'environ 70 gladiateurs saisit des ustensiles de cuisine (haches et broches), s'évada de l'école, s'empara de plusieurs chariots d'armes et armures de gladiateurs et défit la milice de Capoue[3] - [4] - [5] - [6].

Une fois libres, les gladiateurs en fuite élurent des chefs parmi leur groupe, en choisissant deux esclaves gaulois - Crixos et Œnomaüs - et Spartacus, qui était soit un auxiliaire thrace des légions romaines, condamné plus tard à l'esclavage, soit un prisonnier pris par les légions[4]. Il y a un doute sur l'origine de Spartacus, un Thraex étant un type de gladiateur à Rome, le titre de « Thrace » peut simplement faire référence au style de combat de gladiateurs dans lequel il a été entraîné.

Ces esclaves évadés ont pu vaincre une petite troupe de soldats envoyés après eux depuis Capoue et se munir de leur matériel militaire, à la place de leurs armes de gladiateurs. Les sources sont quelque peu contradictoires dans l’ordre des événements qui ont suivi l’évasion, mais elles sont généralement d’accord pour dire que cette bande de gladiateurs en fuite a pillé la région entourant Capoue, a recruté de nombreux autres esclaves dans ses rangs et s’est finalement retirée dans une position plus défendable sur le mont Vésuve.

Alors que les esclaves lancent des raids dévastateurs en Campanie - une région de villégiature des riches et influents de Rome, ainsi que l'emplacement de nombreux domaines - la révolte attire rapidement l'attention des autorités romaines. Au début, ils considéraient que la révolte constituait davantage une vague de criminalité majeure qu'une rébellion armée.

Bataille

Cependant, plus tard cette annĂ©e-lĂ , Rome dĂ©pĂŞche des forces militaires sous l'autoritĂ© prĂ©torienne pour rĂ©primer la rĂ©bellion[note 1]. Un prĂ©teur romain, Caius Claudius Glaber, rassemble une force de 3 000 hommes, non pas en tant que lĂ©gions, mais en tant que milice, « ramassĂ©es Ă  la hâte, et comme en courants ; car les Romains ne pensaient pas encore que c'Ă©tait une guerre dans toutes les formes. Ils croyaient que c'Ă©tait quelque chose comme une attaque isolĂ©e, semblable Ă  un acte de brigandage[4] ». Les forces de Glaber ont assiĂ©gĂ© les esclaves sur le mont VĂ©suve, bloquant le seul chemin connu pour descendre la montagne. Les esclaves ainsi contenus, Glaber se contente d'attendre que la famine oblige les esclaves Ă  se rendre.

Alors que les esclaves manquent d'entraînement militaire, les forces de Spartacus font preuve d'ingéniosité dans l'utilisation des matériaux locaux disponibles et dans l'utilisation d'une tactique intelligente et peu orthodoxe face aux armées romaines disciplinées[7] - [8]. En réponse au siège de Glaber, les hommes de Spartacus fabriquent des cordes et des échelles à partir de vignes et d'arbres poussant sur les pentes du Vésuve et les utilisent pour descendre en rappel les falaises sur le flanc de la montagne opposé aux forces de Glaber. Ils se sont déplacés autour de la base du Vésuve, ont contourné la troupe romaine et totalement anéanti les hommes de Glaber.

Conséquences

Une seconde expĂ©dition, dirigĂ©e par le prĂ©teur Publius Varinius, est alors envoyĂ©e contre Spartacus. Pour une raison quelconque, Varinius semble avoir divisĂ© ses forces sous le commandement de ses subordonnĂ©s Furius et Cossinius. Plutarque mentionne que Furius commande environ 2 000 hommes, mais ni les effectifs des forces restantes, ni si l'expĂ©dition Ă©tait composĂ©e de milice ou de lĂ©gions, ne semble ĂŞtre connue. Ces forces ont Ă©galement Ă©tĂ© dĂ©faites par l'armĂ©e d'esclaves en fuite : Cossinius a Ă©tĂ© tuĂ©, Varinius a presque Ă©tĂ© fait prisonnier et l'Ă©quipement des soldats romains a Ă©tĂ© saisi par les esclaves.

Avec ces succès, de plus en plus d’esclaves se sont rassemblĂ©s dans les forces de Spartacus, de mĂŞme que « beaucoup de bouviers et de pâtres des environs », passant Ă  environ 70 000 personnes. Les esclaves rebelles ont passĂ© l'hiver 73-72 av. J.-C. Ă  former, armer et Ă©quiper leurs nouvelles recrues et Ă  Ă©tendre leur territoire de raids aux villes de Nola, Nuceria, Thourioi et MĂ©taponte.

Référencement

Notes

  1. Bien qu'il semble y avoir un consensus sur l'histoire générale des expéditions prétoriennes, les noms des commandants et des subordonnés de ces forces varient considérablement en fonction du récit historique.

Références

  1. (en) William Smith, Dictionary of Greek and Roman Antiquities, (lire en ligne), p. 574
  2. (en) Theodor Mommsen, The History of Rome, p. 3233-3238
  3. Plutarque 1853, p. Marcus Crassus, 166.
  4. Appien 1808, p. 1:116.
  5. Tite-Live 1937, p. XCV.
  6. Florus 1840, p. III.21.
  7. Frontin 1839, p. I, V:XX-XXII.
  8. Frontin 1839, p. I, VII:VI.

Bibliographie

  • Appien, Guerres civiles, (lire en ligne)
  • Tite-Live (trad. Eugène Lasserre), Histoire romaine (Periochae), (lire sur Wikisource)
  • Florus (trad. ThĂ©ophile Baudement), AbrĂ©gĂ© de l’histoire romaine, (lire sur Wikisource)
  • Salluste, Fragments de la grande histoire (lire en ligne)
  • Plutarque (trad. Alexis Pierron), Vies des hommes illustres, Marcus Crassus, Paris, Charpentier, (lire sur Wikisource)
  • Frontin (trad. Perrot d'Ablancourt), Stratagèmes, (lire en ligne)
  • (en) Paul Orose, Histoires contre les paĂŻens (lire en ligne)

Articles connexes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.