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Bataille de SĂ©oul

SĂ©oul fut le théâtre de 4 batailles durant la guerre de CorĂ©e. Elle changera ainsi plusieurs fois d'occupants durant le conflit. La ville sera gravement endommagĂ©e, une Ă©valuation des dĂ©gâts Ă©tendus dĂ©clare qu'au moins 191 000 bâtiments, 55 000 maisons, et 1 000 usines Ă©taient en ruines en 1950 et 1951. De plus, une foule de rĂ©fugiĂ©s du Nord venait peupler la ville, qui Ă©tait dĂ©jĂ  en pĂ©nurie de logements. Avec les afflux de rĂ©fugiĂ©s la population Ă©tait estimĂ©e Ă  2 500 000 personnes Ă  la fin de la guerre.

Bataille de SĂ©oul
Description de cette image, également commentée ci-après
Marines US engagés dans la guerre urbaine pendant la bataille, à la fin septembre 1950. Les soldats américains sont équipés de Garand semi-automatique et de Browning BAR M1918. Des corps coréens sont dispersés dans la rue. Au loin, se trouvent des tanks Sherman M4.
Informations générales
Date juillet 1950 (première phase)
22-25 septembre 1950 (seconde phase)
31 décembre 1950-7 janvier 1951 (troisième phase)
avril 1951 (quatrième phase)
Lieu Séoul, Corée
Issue Victoire de l'ONU

Guerre de Corée

Batailles

Offensive nord-coréenne :
(juin 1950 - septembre 1950)

Contre-offensive de l'ONU :
(septembre 1950 - octobre 1950)

Intervention chinoise :
(octobre 1950 - avril 1951)

Impasse :
(août 1951 - juillet 1953)

Post armistice :

Historique des batailles

Première bataille de Séoul

L'offensive nord-corĂ©enne sur le Sud dĂ©bute en juin 1950 et fut dĂ©vastatrice. Au moins les deux tiers de la petite armĂ©e sud-corĂ©enne (Ă  peine 38 000 hommes rĂ©partis sur 4 divisions d'infanterie) Ă©taient alors en permission, laissant le pays largement dĂ©sarmĂ©. Les Nord-CorĂ©ens attaquèrent en plusieurs endroits stratĂ©giques, parmi lesquels Kaesong, Chunchon, Uijongbu, et Ongjin. En quelques jours, les forces sudistes, surclassĂ©es en nombre et en puissance de feu, furent mises en dĂ©route et durent battre en retraite. Tandis que l'attaque au sol progressait, l'armĂ©e de l'air nordiste bombarda l'aĂ©roport de Gimpo Ă  SĂ©oul oĂą se trouvaient les 22 avions de liaison et d'entraĂ®nement de l'aviation du sud. SĂ©oul sera prise après de brefs combats le 28 juin 1950.

Seconde bataille de SĂ©oul

Après la victoire décisive lors de la bataille d'Incheon, l'armée nord-coréenne est en pleine débâcle sur tout le front. Les forces de l'ONU ordonnent alors la reprise de Séoul. L'avancement fut lent et sanglant. Les Nord-Coréens lancèrent une autre attaque de chars T-34, qui furent piégés et détruits, ainsi qu'un bombardement par un Yakovlev sur le port d'Incheon, qui n'engendra que de légers dégâts. La NKPA essaya de ralentir l'offensive de l'ONU afin de permettre le renforcement de Séoul et le retrait des troupes dans le sud. Bien qu'averti que la méthode utilisée pour prendre le contrôle de Séoul permettrait aux forces restantes de la NKPA de s'échapper vers le nord, MacArthur se sentit lié aux promesses faites au gouvernement de Corée du Sud afin de reprendre la capitale au plus vite.

La 7e division américaine avec le 17e régiment d'infanterie sud-coréen en marche en 1950.

La 7e division amĂ©ricaine formait la principale force d'attaque : en sous-effectif, elle Ă©tait renforcĂ©e par 8 600 hommes de l'armĂ©e sud-corĂ©enne[1] ainsi qu'un bataillon colombien (en) et un bataillon Ă©thiopien (en), portant son effectif total Ă  23 000 hommes[2]. Les forces rĂ©unies arrivèrent au port d'Incheon le deuxième jour. Le gĂ©nĂ©ral Almond Ă©tait impatient de mettre en place la division afin de bloquer un possible mouvement ennemi depuis le sud de SĂ©oul. Au matin du 18 septembre, le 2e bataillon du 32e rĂ©giment d'infanterie atterrit Ă  Incheon et le reste du rĂ©giment dĂ©barqua plus tard dans la journĂ©e. Le matin suivant, le 2e bataillon se dĂ©plaça afin de relayer un bataillon de Marines US sur le flanc droit au sud de SĂ©oul. Pendant ce temps, le 31e rĂ©giment de la 7e division mit pied Ă  terre Ă  Incheon. La responsabilitĂ© de l'autoroute de la zone sud de SĂ©oul fut transfĂ©rĂ©e Ă  la 7e division le 19 septembre Ă  18h00. La 7e division s'engagea ensuite dans un combat intense, en pĂ©riphĂ©rie de SĂ©oul.

Avant la bataille, la Corée du Nord n'avait qu'une seule division assez faible dans la ville, avec la majorité de ses forces dans le sud de la capitale[3]. MacArthur, en personne, supervisa le 1er Régiment de Marine, en route vers Séoul, qui combattait les positions nord-coréennes. Le contrôle de l'opération Chromite fut ensuite transféré au commandant général Edward Almond. C'était le but d'Almond de prendre le contrôle de Séoul le 25 septembre, exactement trois mois après le début de la guerre. Le 22 septembre, les Marines entrèrent dans Séoul et constatèrent les lourdes fortifications. Les pertes augmentèrent quand les forces s'engagèrent dans des combats de rue. Anxieux de proclamer la conquête de Séoul, Almond déclara, le 25 septembre, la libération de la ville bien que des Marines fussent toujours engagés dans des combats (des tirs étaient toujours perceptibles dans les banlieues du nord).

En conséquence de la reprise de Séoul, la police sud-coréenne commit un massacre de 153 civils en octobre 1950, suspectés d'être des sympathisants du régime nord-coréen. Par ailleurs, voyant là un tournant du conflit, la Chine rejoint alors la guerre de Corée du côté de la Corée du Nord.

Troisième bataille de Séoul

En dĂ©cembre 1950, les forces de l'ONU, dĂ©passĂ©es en nombre par l'ArmĂ©e populaire de libĂ©ration (plus de 780 000 soldats chinois participeront au conflit), refluent alors sur le front, laissant libre aux forces communistes l'accès Ă  SĂ©oul, qui sera reprise en dĂ©cembre 1950 après de brefs combats.

Quatrième bataille de Séoul

Les forces de l'ONU reprennent à nouveau Séoul le après de violents combats contre l'Armée populaire de Corée et l'Armée populaire de libération. Dès lors, elle restera dans les mains de l'ONU durant tout le reste du conflit, le front se stabilisant par ailleurs sur le 38e parallèle nord à partir de juillet 1951. L'armistice sera signé en 1953 à Panmunjeom.

Notes et références

  1. Richard W. Stewart, American Military History Volume II: The United States Army in a Global Era, 1917–2003, 2005, p. 227.
  2. Bevin Alexander, Korea: The First War we Lost, Hippocrene Books, New York, 2005, p. 170.
  3. (en) Hanson W. Baldwin, « Invasion Gamble Pays Off », The New York Times,‎ , p. 6
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