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Bastet

Bastet (de l'Ă©gyptien Bast) est la dĂ©esse Ă©gyptienne de la joie du foyer, de la chaleur du soleil, de la maternitĂ© et aussi la dĂ©esse protectrice des femmes enceintes et des enfants. Cependant, elle prend l'aspect d'une lionne guerriĂšre inspirĂ©e des dĂ©esses dangereuses et elle est associĂ©e Ă  l'instrument de vengeance du Dieu du Soleil. Bastet est Ă  la fois douce et sauvage. C'est une dĂ©esse aux traits fĂ©lins dont le centre religieux se trouvait dans la ville de Bubastis (Égypte).

Bastet
Divinité égyptienne
Image illustrative de l’article Bastet
Caractéristiques
Autre(s) nom(s) Bastis, Bast, Best, associĂ©e Ă  Sekhmet, Î’ÎżÏÏÎ±ÏƒÏ„Îčς
Nom en hiéroglyphes
bAst
t

ou
W1tB1
TranslittĂ©ration Hannig Bȝstt
Fonction principale DĂ©esse protectrice des femmes, des enfants et du foyer
Fonction secondaire DĂ©esse de la joie
ReprĂ©sentation chat ou femme Ă  tĂȘte de chat
ParĂšdre Atoum ou RĂȘ
Culte
RĂ©gion de culte Égypte antique
Temple(s) Bubastis
Lieu principal de célébration Bubastis
Famille
PĂšre RĂȘ
‱ Enfant(s) Miysis
Symboles
Attribut(s) chat, panier, sistre
Animal chat (parfois lionne)
Couleur noir

Étymologie

Le nom que lui donnaient les Égyptiens Ă©tait vraisemblablement Bast. La confusion vient du fait qu’un hiĂ©roglyphe Ă©tait souvent ajoutĂ© aprĂšs le mot pour prĂ©ciser la prononciation du son final. Les premiers Ă©gyptologues ne l’avaient pas interprĂ©tĂ© en tant que tel, conduisant Ă  la translittĂ©ration en Bastet. Dans la mythologie grecque, elle Ă©tait connue sous le nom d'Î‘áŒŽÎ»ÎżÏ…ÏÎżÏ‚ (AĂ­louros, Aelurus), qui est le terme signifiant « chat » en grec ancien.

Culte

Bastet est l’une des dĂ©esses les plus discrĂštes du panthĂ©on Ă©gyptien, et n’est jamais reprĂ©sentĂ©e, sinon dans son temple Ă  Bubastis, qui, selon HĂ©rodote, aurait Ă©tĂ©, Ă  son Ă©poque, le plus beau temple du pays, avec le plus de fidĂšles. On peut encore visiter les restes du temple qui lui Ă©tait dĂ©diĂ© Ă  Tell Basta (Bubastis en grec, et Per Bast en Ă©gyptien, « La maison de Bastet »).

D’abord divinitĂ© locale de la ville de Bubastis, le culte de Bastet se propage progressivement Ă  tout le pays. VĂ©nĂ©rĂ©e dĂšs la VIe dynastie, sous le rĂšgne de PĂ©pi II, on l’imagine comme le pendant d’Hathor de DendĂ©rah.

Un culte de Bastet s’installe Ă  la Basse Ă©poque Ă  Saqqarah non loin du complexe funĂ©raire de TĂ©ti, dont la ferveur est attestĂ©e par les innombrables ex-voto dĂ©diĂ©s Ă  la dĂ©esse chatte retrouvĂ©s sur place, ainsi qu’aux nĂ©cropoles d’animaux toutes proches qui abritent encore des milliers de momies fĂ©lines tĂ©moignages des dĂ©vots antiques.

FĂȘte de Bubastis

Les fĂȘtes annuelles de la ville de Bubastis, en l'honneur de la dĂ©esse Bastet, Ă©taient des Ă©vĂ©nements trĂšs attendus en Égypte. HĂ©rodote en fait une description haute en couleur que l’on tint longtemps pour une invention de l’historien, jusqu’à ce que des archĂ©ologues modernes dĂ©couvrent des preuves de l’existence de ces fĂȘtes mĂ©morables.

Vers la Basse Ă©poque, la fĂȘte de Bastet Ă©tait l’une des plus populaires du calendrier Ă©gyptien. En cette occasion, la citĂ© de Bubastis (Ă  80 km au nord-est du Caire) ne pouvait ĂȘtre rejointe que par les voies fluviales.

HĂ©rodote raconte[1] :

« Ils arrivent en bateau, hommes et femmes ensemble, en grand nombre sur chaque embarcation ; en chemin, des femmes font de la musique avec des claquettes, et certains hommes jouent de la flĂ»te, tandis que les autres chantent et frappent dans leurs mains. Lorsqu’ils rencontrent une citĂ© le long du fleuve, ils tirent l’embarcation Ă  terre, et certaines femmes continuent leur jeu, comme je l’ai dit plus haut, tandis que d’autres lancent des moqueries aux femmes du lieu et entament des danses en agitant leurs robes en tous sens. À leur arrivĂ©e, ils cĂ©lĂšbrent la fĂȘte par des sacrifices et l’on consomme Ă  cette occasion plus de vin que durant le reste de l’annĂ©e. »

HĂ©rodote parle d’au moins 700 000 personnes « hormis les enfants » se pressant pour honorer l’occupante du temple de granit rouge, la dĂ©esse Bastet.

HĂ©rodote encore :

« Les chats trĂ©passĂ©s sont apportĂ©s Ă  Boubastis oĂč ils sont embaumĂ©s et enterrĂ©s dans des urnes sacrĂ©es. »

Des milliers de ces crĂ©atures furent enterrĂ©es dans des galeries souterraines de la ville et des environs, afin qu’ils puissent porter le message de leur maĂźtre jusqu’au royaume des dieux. L’importance de la fĂȘte de Bastet ainsi dĂ©crite parut absolument invraisemblable aux Ă©gyptologues de la fin du XIXe siĂšcle, mais, en 1887, un archĂ©ologue, Henri Édouard Naville, met au jour le site et dĂ©montre qu’HĂ©rodote n’avait pas menti. Il fouille les sites du temple principal de Boubastis, les catacombes aux momies de chats et un certain nombre de chapelles pharaoniques, prouvant que cet Ă©vĂšnement religieux considĂ©rable attirait toutes les couches de la sociĂ©tĂ© Ă©gyptienne.

Bastet est assimilée à la déesse grecque Artémis[2].

Symbolique

Fille du dieu soleil RĂȘ, Bastet est cependant parfois considĂ©rĂ©e comme la fille d’Amon. Elle est une dĂ©esse Ă  double visage : sous sa forme de chatte ou de dĂ©esse Ă  tĂȘte de chat, elle est la dĂ©esse bienveillante protectrice de l’humanitĂ©, Ă©galement dĂ©esse musicienne de la joie et dĂ©esse de l’accouchement. On la reprĂ©sente ainsi parfois souriante. Elle est Ă©galement rĂ©putĂ©e pour ses terribles colĂšres. En revanche, sous les traits d’une dĂ©esse Ă  tĂȘte de lionne, elle s’identifie alors Ă  la redoutable dĂ©esse de la guerre, Sekhmet.

La sĂ©duisante dĂ©esse Ă  tĂȘte de chat, sacrĂ©e, protectrice des femmes et des enfants, dĂ©tient le pouvoir magique qui stimule l’amour et l’« Ă©nergie charnelle ». Un atout qui lui valait un culte tout particulier de la part des Égyptiens.

Bastet est une dĂ©esse aux caractĂšres antagonistes, douce et cruelle, elle est aussi attirante que dangereuse. Bastet est aussi le symbole de la fĂ©minitĂ©, la protectrice du foyer et la dĂ©esse de la maternitĂ©. Mais toujours en elle, sommeille le fĂ©lin, et c’est ainsi que Bastet lutte contre le serpent Apophis chargĂ© de contrecarrer la course de l’astre solaire. Elle porte souvent un sistre dans sa main.

Selon certaines traditions, Bastet serait l’épouse d’Atoum et elle aurait enfantĂ© le lion Miysis (Mihos en grec). D’aprĂšs une tombe de la vallĂ©e des Reines oĂč elle porte des couteaux pour protĂ©ger le fils du roi, elle aurait aussi enfantĂ© et allaitĂ© Pharaon dont elle serait la dĂ©esse protectrice.

Attributs

Les attributs qui lui sont associĂ©s sont la couronne-Atef, la couronne-Hedjet, le disque solaire, l’égide, le panier, le sistre et l’urĂŠus[3].

Références modernes

Bastet est le nom de la chatte narratrice du roman Demain les chats de Bernard Werber (2016). Dans le roman, Bastet apprend avec ravissement d'un autre chat, Pythagore, que son nom est en fait celui d'une divinitĂ© fĂ©line vĂ©nĂ©rĂ©e par les Égyptiens de l'AntiquitĂ©.

Elle est aussi présente dans la saga Kane Chronicles de Rick Riordan, en tant que protectrice des deux personnages principaux.

Comme plusieurs autres dieux égyptiens, Bastet apparaßt en tant que Goa'uld dans la série Stargate SG-1.

Notes et références

  1. « Herodotus, The Histories, Book 2, chapter 60 », sur www.perseus.tufts.edu (consulté le ).
  2. L’EnquĂȘte, livre 2, § 140.
  3. Jean-Pierre Corteggiani, « Bastet » dans L’Égypte antique et ses dieux, p. 79-80.

Bibliographie

  • N. E. Scott, The cat of Bastet, BMMA 17/1 (1958), p. 1-7.
  • L. Delvaux et E. Warmembol, Les divins chats d’Égypte : un air subtil, un dangereux parfum, Louvain, 1991.
  • Jean-Pierre Corteggiani, L’Égypte ancienne et ses dieux [dĂ©tail des Ă©ditions].
  • HĂ©rodote, L’EnquĂȘte [dĂ©tail des Ă©ditions].

Voir aussi

Liens externes

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