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Baruj Benacerraf

Biographie

Fils d'un Marocain juif séfarade originaire de Tétouan et d'une Vénézuélienne, Baruj Benacerraf naît à Caracas où son père, cordonnier, avait émigré se lançant dans le textile et l'import-export[2]. Celui-ci fera fortune, entre autres en achetant des terrains qui se révèleront pétrolifères[2]. La famille s'installe à Paris en 1925, puis retourne au Venezuela en 1939, fuyant la Seconde Guerre mondiale[2]. Il part étudier aux États-Unis en 1942, où, après avoir été rejeté par plusieurs universités probablement pour être juif et étranger[1], il est admis finalement à l'université de Virginie[2]. Appelé sous les drapeaux, il est naturalisé américain en 1943[2]. Cette même année, il épouse Annette Dreyfus (1922-2011)[3] - [4], arrière-petite-nièce du capitaine Dreyfus et nièce par alliance de Jacques Monod[2], une étudiante française qui avait fui l'Occupation[2]. Il obtient son doctorat en médecine en 1945[1].

Baruj Benacerraf est envoyé par l'armée américaine en France en 1946, où il travaille à l'hôpital militaire de Nancy[2]. Libéré de ses obligations militaires en 1947[2], il retourne aux États-Unis où il obtient une bourse en immunologie à l'université Columbia à New York[1]. Ses parents et sa belle-famille s'étant réinstallés en France, il les rejoint en 1949 et travaille à l'hôpital Broussais, dans le laboratoire de l'immunologiste et allergologue Bernard Halpern (1904-1978)[2]. Sa vie va alors se partager entre ses travaux de recherche à Paris et le Venezuela où il gère les affaires familiales[2]. Il va d'ailleurs consacrer une grande partie de son temps à la gestion de la fortune familiale au décès de son père. Ces relations avec Bernard Halpern ne sont pas bonnes et en 1955, il repart aux États-Unis, aussi parce qu'il comprend qu'il ne peut faire une carrière universitaire en France en tant qu'étranger[1]. Il assure à la fois la direction d'une banque d'affaires à New York que sa famille possède[2] et son travail à l'université de New York où il poursuit ses recherches en immunologie[2].

Celui qui est alors décrit par un collègue comme « un homme d'affaires dont le hobby est la science[2] » va alors faire le choix de se consacrer entièrement à la recherche. En 1970, il rejoint l'université Harvard où il travaillera jusqu'en 1991[2]. Son travail sur l'histocompatibilité, mené à la New York University School of Medicine entre 1956 et 1968, fut récompensé en 1980 avec le Français Jean Dausset et l'Américain George Snell par le prix Nobel de physiologie ou médecine.

Il meurt le 2 août 2011 des suites d'une pneumonie[5].

Son frère, Paul Benacerraf, est un philosophe français des mathématiques, qui enseignait à l'université de Princeton. Sa fille, Baryl, née le 29 avril 1949, à Manhattan, radiologiste et professeur à l'université Harvard[2] est morte le 1er octobre 2022, à Cambridge, Massachusetts[6].

Apports scientifiques

Baruj Benacerraf a démontré que la réponse immunitaire dépend de certains gènes de transmission autosomique dominante, les gènes de réponse immunitaire. Ces derniers seront intégrés, plus tard, au complexe majeur d'histocompatibilité.

Prix et distinction

Docteur honoris causa

Notes et références

  1. (en) (en) Denise Gellene, « Baruj Benacerraf, Nobel Winner in Medicine, Dies at 90] », The New York Times,‎ (lire en ligne)
  2. Nécrologie dans Le Monde du 29 août 2011, p. 18.
  3. (en) Annette Benacerraf (Dreyfus). Geni.com.
  4. Morte le 3 juin 2011, selon (en) Baruj Benacerraf, Nobel laureate, 90. The Harvard Gazette, August 2011.
  5. Pincock S, Baruj Benacerraf, The Lancet, 2011;378:1066
  6. (en) Ed Shanahan. Beryl Bnaceraff Is Dead at 73; She Saw Potential in Ultrasound. The New York Times, Monday, October 24, 2022, p. A23.

Annexes

Bibliographie

  • Annette Dreyfus-Benacerraf, L'OdyssĂ©e d'une jeune fille de bonne famille : Paris XVIe, 1940 - Stockholm, 1980, Paris, TirĂ©sias.

Liens externes

  • (en) Autobiographie sur le site de la fondation Nobel (le bandeau sur la page comprend plusieurs liens relatifs Ă  la remise du prix, dont un document rĂ©digĂ© par la personne laurĂ©ate — le Nobel Lecture — qui dĂ©taille ses apports)
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