Barbacoas (Colombie)
Barbacoas est une municipalité située dans le département de Nariño en Colombie.
Barbacoas | ||
Blason |
Drapeau |
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Administration | ||
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Pays | Colombie | |
Département | Nariño | |
Code DANE | 52079 | |
DĂ©mographie | ||
Population | 30 256 hab. (2005[1]) | |
GĂ©ographie | ||
Coordonnées | 1° 39′ 21″ nord, 78° 09′ 55″ ouest | |
Localisation | ||
Carte de Barbacoas | ||
GĂ©olocalisation sur la carte : Colombie
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Elle fut fondée en 1640 par les conquistadors espagnols. Sous leur domination, les exploitations des alluvions aurifères et platinifères furent très actives.
Toponymie
- Barbacoas : les maisons dans lesquelles vivaient les indigènes Awa (ou Kwaiker) du sud-ouest de la Colombie attirèrent l'attention des Espagnols arrivant dans la région. C'étaient des maisons sur pilotis, le plus souvent construites au-dessus de l'eau. Les Espagnols les appelèrent barbacoas, l'équivalent de « huttes sur pilotis » et ce nom désigna toute la province[2].
- Santa MarĂa del Puerto de las Barbacoas : nom donnĂ© au bourg par les Espagnols lors de sa fondation en 1640[3].
Histoire
En 1640[3], les Espagnols fondèrent Santa MarĂa del Puerto, actuellement Barbacoas, sur la rive gauche du rĂo TelembĂ. Ce bourg, qui figure dans de nombreux documents sous le nom de Santa MarĂa del Puerto de las Barbacoas, devint le centre de la rĂ©gion[4].
Le missionnaire jésuite Lucas de la Cueva fut envoyé de Quito (Équateur) pour convertir les indigènes appelés Barbacoas[3].
Ă€ la fin de la pĂ©riode coloniale, le centre urbain de Barbacoas Ă©tablit avec les zones rurales des relations d'une certaine complexitĂ©. Un système original est mis en place dans lequel l'espace reste largement accessible Ă tous. En dehors des mines et de quelques concessions, les rĂ©sidents ne s'approprient pas lĂ©galement les terres oĂą ils s'installent. Ces terres restent la propriĂ©tĂ© du gouvernement en tant que baldĂos (terres officiellement vides et susceptibles d'adjudication ultĂ©rieure). Ce système ne pose guère de problèmes de voisinage tant la densitĂ© de la population est faible[5].
Exploitations minières
Sous la domination espagnole, les alluvions aurifères de la région de Barbacoas et du littoral du Pacifique firent l'objet d'une exploitation très active[6].
Les chimistes français Théophile-Jules Pelouze et Edmond Frémy mentionnent dans un ouvrage intitulé Traité de chimie générale (édition de 1855) l'existence, à Barbacoas, de mines de platine exploitées[7].
Dans un ouvrage intitulé la Colombie économique (édition de 1914), René Roger écrit : « Toute la province de Barbacoas [...], arrosée par de nombreux fleuves, possède un territoire aurifère. La quantité d'or qui s'extrait mensuellement des nombreuses mines en exploitation est considérable[8]. »
Suites du conflit armé colombien
La population colombienne continue à subir les conséquences du conflit armé entamé dans les années 1960. Les combats sont fréquents à Barbacoas et ont causé à plusieurs reprises le déplacement temporaire de milliers de personnes. Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) poursuit ses efforts pour alléger les souffrances des blessés et des personnes déplacées[9].
GĂ©ographie
Barbacoas se trouve sur la rive gauche du rĂo TelembĂ[10], affluent du rĂo PatĂa.
Culture et patrimoine
Le peintre et dessinateur Manuel MarĂa Paz (1820-1902), nĂ© Ă Almaguer, dans le dĂ©partement de Cauca, accompagna la Commission chorographique (ComisiĂłn Corográfica) chargĂ©e d'Ă©tudier la gĂ©ographie, la cartographie, les ressources naturelles, l'histoire naturelle, la culture rĂ©gionale et l'agriculture de la Nouvelle-Grenade, et qui commença ses travaux en 1850[11].
En 1853, la Commission chorographique entreprit une mission dans les provinces de Barbacoas, ChocĂł, Buenaventura, TĂşquerres, San Juan de Pasto et Popayán. Manuel MarĂa Paz travailla sous la direction de l'ingĂ©nieur et gĂ©ographe italien Agostino Codazzi (1793-1859) qui combattit aux cĂ´tĂ©s de SimĂłn BolĂvar. Manuel MarĂa Paz rĂ©alisa, dans un style naturaliste, des aquarelles et des estampes des provinces traversĂ©es lors de cette mission. Ces Ĺ“uvres sont conservĂ©es Ă la Bibliothèque nationale de Colombie[11].
Blason
Le blason de Barbacoas, de champ composé, est constitué par trois quartiers : au premier d'argent, passées en sautoir, une rivelaine, outil à double pic utilisé dans les mines, et une canne de commandement, élément distinctif du chef et guide dans les diverses réserves indigènes de la région, comportant à son extrémité supérieure, trois flammes aux couleurs du drapeau de Barbacoas : jaune, noir et vert. Le jaune symbolise la richesse aurifère, le noir la race et les différents groupes ethniques de la région, le vert symbolisant la faune et la flore[12].
Au deuxième quartier, sous un ciel d'azur à un soleil d'or non figuré, se trouvent les montagnes de sinople, représentant l'environnement de la ville, avec la faune et la flore des réserves naturelles et ses rivières d'azur[12].
Au troisième quartier, en pointe, sur fond d'or, se trouve un « cununo », instrument de musique traditionnel, conique[13].
L'écu, de forme tiers-point, au contour supérieur cintré, est entouré sur deux côtés d'une triple bordure d'or, de sable et de sinople (jaune, noir et vert). Sur la bordure noire est inscrite la devise : « Terra de paz esperanza y progreso » (Terre de paix, d'espérance et de progrès). Un tortil avec le nom de la ville surmonte le blason.
Personnalité liée à la municipalité
- Bréiner Castillo (1978-....) : footballeur né à Barbacoas.
Références
- (es) Censo 2005 — Barbacoas[PDF], DANE
- Henri Lehmann, « Contribution à l'ethnographie Kwaiker, Colombie », sur persee.fr, Journal de la Société des américanistes, (consulté le ).
- William Bennet Stevenson et L.P. Sétier, Voyage en Araucanie, au Chili, au Pérou et dans la Colombie : ou Relation historique et descriptive d'un séjour de vingt ans dans l'Amérique du Sud, suivie d'un précis des révolutions des colonies espagnoles de l'Amérique du Sud, vol. 2, P. Mongie, aîné, (lire en ligne).
- Journal de la SociĂ©tĂ© des AmĂ©ricanistes, RĂo TelembĂ, SociĂ©tĂ© des AmĂ©ricanistes, (lire en ligne), p. 256.
- Odile Hoffmann, Communautés noires dans le Pacifique colombien : Innovations et dynamiques ethniques, Éditions Karthala, , 259 p. (lire en ligne).
- Vicente Restrepo et Fortunato Pereira Gamba, Étude sur les mines d'or et d'argent de la Colombie, (lire en ligne).
- Théophile-Jules Pelouze et Edmond Frémy, Traité de chimie générale : comprenant les applications de cette science à l'analyse chimique, à l'industrie, à l'agriculture et à l'histoire naturelle, Paris, Victor Masson, , 274 p. (lire en ligne).
- René Roger, La Colombie économique, Librairie R. Roger et F. Chernoviz, , 441 p. (lire en ligne).
- « Colombie : plus de 40 ans après, la guerre continue - galerie de photos de Franco Pagetti, photographe de guerre », sur icrc.org, International Committee of the Red Cross, (consulté le ).
- Aimé Bonpland, Voyage aux régions équinoxiales du nouveau Continent fait de 1799 à 1804, Librairie grecque-latine-allemande, (lire en ligne), p. 69.
- « Manuel MarĂa Paz », sur lyctidae3.rssing.com, Bibliothèque numĂ©rique mondiale (consultĂ© le ).
- (es) « Nuestro Municipio - Escudo », sur barbacoas-narino.gov.co, AlcadĂa de Barbacoas - Nariño (consultĂ© le ).
- (es) « Cununo », sur ecured.cu, EcuRed (consulté le ).