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Bandrefam

Bandrefam est un groupement de villages et chefferie de 2e degré[1] de la commune de Bayangam. Administrativement, il fait partie de l'arrondissement de Bayangam, dans le département du Koung-Khi dans la Région de l'Ouest du Cameroun.

Bandrefam
Bandrefam
Chefferie de Bandrefam
Administration
Pays Drapeau du Cameroun Cameroun
RĂ©gion Ouest
DĂ©partement Koung-Khi
Commune Bayangam
DĂ©mographie
Population 5 000 hab.
DensitĂ© 294 hab./km2
GĂ©ographie
CoordonnĂ©es 5° 13â€Č 53″ nord, 10° 29â€Č 10″ est
Superficie 1 700 ha = 17 km2
Localisation
Géolocalisation sur la carte : région de l'Ouest
Voir sur la carte administrative de région de l'Ouest
Bandrefam
    Carte de Bandrefam
    Bandrefam Centre

    Étymologie

    Son nom, prononcĂ© NdiĂČgfap en langue locale, signifie exploitants de vieilles vignes. Bien que Bandrefam soit le nom officiel, les populations de cette chefferie s'identifient plutĂŽt sous l'appellation Kouo'shi qui signifie : Ă©mergent du sol.Kouo'shi  prendra la forme de Fab’gnwe aux alentours de 1921, puis de NdiĂČgfap vers 1928. Finalement, les colons allemands  vont l'appeler Bandrefam, le nom connu de nos jours.

    GĂ©ographie

    Bandrefam est situĂ© Ă  environ 250 km de Douala la capitale Ă©conomique du Cameroun, Ă  environ 280 km de YaoundĂ© la capitale politique et Ă  30 km de Bafoussam, la capitale rĂ©gionale. LimitĂ© Ă  l’ouest et sud-ouest par Bangoua, au nord par Batoufam et Ă  l'est par Bagang-Fokam, Bandrefam couvre une superficie d'environ 17 km2. Son relief est un ensemble de plateaux (Lî’oshitĂŽ, TchĂź, SinkouĂŽ) et de montagnes (Kouofiog, Kouomenang) entrecoupĂ©s de vallĂ©es fertiles et riches en sable fin. PanchĂȘh et Wooze sont les principales riviĂšres qui arrosent le village.

    Le climat est tropical caractérisé par une longue saison sÚche et une courte saison de pluie.

    Historique

    Bandrefam est un royaume vieux de plusieurs siĂšcles, fondĂ© entre le XIIe et le XIIIe siĂšcle, il est l'un des plus vieux royaumes en rĂ©gion BamilĂ©kĂ©. À cause des querelles de succession entre fils, ce royaume connut un Ă©clatement qui donna naissance aux chefferies Bangoua, Batoufam et Babouantou.

    Bandrefam a subi, au cours de siÚcles précédents, de nombreuses attaques de ses voisins. La derniÚre en date est la guerre de neuf ans contre la chefferie Bangoua. Cette guÚre fratricide connu sa fin avec la signature d'un accord de paix (pacte de réconciliation et de Pardon) le entre les deux chefferies.

    Pendant les années de braises d'avant et d'aprÚs l'indépendance du Cameroun, Bandrefam fut rasé, comme de nombreuses autres chefferies Bamiléké, par la répression du régime d'Ahidjo, appuyée par l'armée française. (Cf Le génocide Bamiléké[2] - [3] - [4]). Cette violence répressive contribua à la destruction significative de la population par dizaine de milliers. La majorité des survivants fut contrainte à l'exil. La plupart n'est plus jamais revenue.

    Principale Route traversant Bandrefam

    Quartiers

    Le groupement est constitué de six quartiers :

    • Ngouonkouong
    • Nka’ala
    • Pou’guieu
    • Tchieu
    • Toula
    • Ntchi.

    Population et société

    Les Kouo'shi sont des peuples BamilĂ©kĂ© (Semi-Bantou) issus de plusieurs gĂ©nĂ©rations de migrants en provenance du Nord Cameroun et dont on pourrait retracer les origines depuis L'Égypte du temps des Pharaons.

    Georges Jiejip Tchomgang-

    Le royaume est dirigé depuis 2018 par Georges Jiejip Tchomgang, fils de Jiejip Pouokap, décédé le des suites de longue maladie.

    Georges Jiejip est le 105e roi d'une dynastie fondĂ©e par Fo Kaputse il y a plusieurs siĂšcles.

    Le roi est assisté dans l'exercice de ses fonctions par des notables qui siÚgent au sein des sociétés secrÚtes et des chefs de quartiers.

    La population de Bandrefam, relativement homogĂšne, est estimĂ©e aujourd'hui Ă  environ cinq mille (5 000) habitants qui vivent dans le pĂ©rimĂštre du royaume. Mais vers la fin des annĂ©es 1960, l'on a pu observer une vague de pasteurs nomades Mbororo, venus du Nord Cameroun, Ă  la recherche de pĂąturages pour leur bĂ©tail.

    L'on note aussi, depuis l'Ă©clatement de la guerre civile en 2017 dans les deux provinces anglophones, un flux migratoire de civils qui sont venus s'installer dans le  village, Ă  la recherche de refuge et de terres Ă  cultiver.

    Pendant la période des récoltes, des réunions familiales et des funérailles, cette population connait un accroissement notable, du fait de l'arrivée temporaire des fils et filles résidant à l'extérieur du Royaume.

    Religion

    Les Kouo'shi sont gĂ©nĂ©ralement attachĂ©s aux pratiques ancestrales : le culte des morts. Le lieu sacrĂ© ou lieu de culte ancestral est appelĂ© KoupmbĂą, lieu ou le “Shi” ( Dieu) est Ă©voquĂ© et adorĂ©. “Shi Koupmbñ” (Dieu de KoupmbĂą ou bien Dieu du lieu SacrĂ©) est  l'expression couramment utilisĂ©e pour invoquer sa prĂ©sence en cas de Malheur, de Bonheur ou simplement lors d'une rencontre entre individus. Il n'est pas rare d'entendre des expressions telles que :“Shi Koupmba Tchop N’zog Mo.”  Traduction : Dieu de Koupmba, ait pitiĂ© de nous. Ou encore : “Shi Koupmba  loo N’ji.” Traduction : Puisse le Dieu de Koupmba t’accompagner.

    Une minoritĂ© de la population est soit chrĂ©tienne soit animiste. Des Églises y ont d'ailleurs vu le jour, dont les plus importantes sont la chapelle de l’Église Catholique et la paroisse de l’EEC (Église ÉvangĂ©lique du Cameroun).

    Économie

    L'agriculture de subsistance, le petit élevage et l'artisanat constituent les principales sources de revenu des populations. On cultive généralement les arachides, le maïs, les patates, l'igname, le manioc, les bananes plantains, mais aussi, de petites exploitations de cultures vivriÚres telles que la tomate, le chou, les pastÚques, etc.

    Igname-Bandrefam-Cameroon

    On élÚve les chÚvres, les moutons et la volaille destinés au petit commerce.

    Bandrefam abrite un marchĂ© local oĂč les villageois viennent Ă©couler leurs produits.

    La culture du café arabica fait également partie des activités agricoles.

    Ecovillage-Bandrefam-Cameroun

    Depuis 2017, le Global Ecovillage Network - baptisĂ© localement ‘‘KOUO’SHI NDAMNZÙ’’ - qui signifie ‘‘Kouo’shi du futur’’ou “Bandrefam du future”- s'est installĂ©e dans le village dans le quartier Nka’ala. Ecovillage transforme localement les produits de ses plantations et les revend sur le marchĂ© local et Ă  l'international. Cette organisation contribue de maniĂšre significative Ă  l'amĂ©lioration du mode de vie des habitants du village. En plus d'offrir du travail aux jeunes diplĂŽmĂ©s, elle offre aux villageois la formation en agriculture durable et l'utilisation de l'outil informatique pour les plus jeunes.

    ‘‘KOUO’SHI NDAMNZÙ’

    Les funĂ©railles constituent une autre activitĂ© Ă©conomique non nĂ©gligeable qui crĂ©ent des emplois temporaires aux jeunes dĂ©sƓuvrĂ©s.

    Éducation

    Le systÚme scolaire de Bandrefam est entiÚrement public et dépend du MinistÚre de l'éducation nationale, délégation régionale de l'Ouest. Il comporte : une école maternelle, deux écoles primaires et un CollÚge d'Enseignement Technique et Commercial (CETIC).

    Pour les Ă©lĂšves dĂ©sirant poursuivre les Ă©tudes d’enseignement gĂ©nĂ©ral, ils peuvent se rendre soit Ă  Kamna (Ă  environ deux kilomĂštres au Nord du village dans Bangoua) ou Ă  Bangang Fokam (environ un kilomĂštre Ă  l'Est du village) oĂč il existe  un lycĂ©e d'enseignement gĂ©nĂ©ral 

    École Maternelle de Bandrefam
    CETIC BANDREFAM

    Santé

    Bandrefam dispose d'un Centre de SantĂ© IntĂ©grĂ© oĂč les malades peuvent recevoir les premiers soins. Mais les cas sĂ©rieux de maladie sont transfĂ©rĂ©s Ă  l'hĂŽpital rĂ©gional de Bafoussam.

    Tourisme et points d'attraction

    Residence du roi de Bandrefam

    Le visiteur en provenance de Douala et qui emprunte l'entrĂ©e Sud (par le marchĂ© de Kamna) aura l'occasion de dĂ©couvrir, Ă  partir de la colline de Lî’oshitĂŽ, le paysage luxuriant au creux d'une vallĂ©e, Bandrefam en grandeur nature. Ces habitations parsemĂ©es en brique de terre et aux toits coniques de chaume ou de paille.

    Le touriste dĂ©couvrira Ă©galement au lointain la zone de pĂąturage de SerkouĂČ, trĂšs verdoyante, entrecoupĂ©e de petites montagnes rocheuses de grottes, localisĂ©e Ă  environ km de la chefferie.

    Le site archĂ©ologique de KĂčog fiĂČg composĂ© de plusieurs blocs de granite gravĂ©s depuis plusieurs siĂšcles, situĂ© Ă  environ km de la chefferie et les derniers vestiges de la route Bana-Foumban crĂ©Ă©e par les Allemands sont autant de points additionnels qui ne manqueront pas d'intĂ©resser le touriste.

    Avant l’incendie du 29 mai 1961 provoquĂ© par le Regime d’Ahidjo aprĂšs l’indĂ©pendance et les pillages qui ont suivi, la chefferie Bandrefam Ă©tait un site culturel et touristique trĂšs attrayant qui regorgeait un grand nombre d’objets de sculpture. De nos jours, l'on y retrouve tout de mĂȘme quelques vestiges de ces objets d'art prĂ©servĂ©s et en exposition devant la case de rĂ©ception du palais.

    Le travail du bambou, et le tissage de la paille et du roseau sont également des attractions qui n'échapperont pas à la curiosité du visiteur.

    Infrastructure

    La chefferie Bandrefam est accessible par voie terrestre. Elle est située en retrait (environ km) par rapport à la nationale numéro 4, route qui relie Yaoundé, la capitale politique du Cameroun à Bafoussam, la capitale régionale de l'Ouest.

    Elle est traversée d'Est en Ouest par la Route Départementale (D63) qui relie Batié à Bagang- Fokam, en passant par Bandenkop, et Bangou. Cette route est bitumée par endroits. Le tronçon qui relie la nationale numéro 4 jusqu'à Bandrefam a ete gravillonne en 2023.

    Chateau D'eau

    Du marchĂ© de Kamna ou bien Ă  partir du pĂ©age de Bayangam (sur la nationale numĂ©ro 4), le voyageur peut emprunter soit un taxi soit une moto-taxi jusqu'au cƓur du village.

    Cuisine

    Koki avec la banane poyo, couscous de mais avec le NkĂčir, beignets de haricot avec le bĂąton de manioc, met de pistache ou met d'arachide avec le bĂąton de manioc; plantain malaxĂ© avec la viande de chĂšvre ou de bƓuf (le met s'appelle NkĂČndrĂš), le taro Ă  la sauce jaune; les pommes de terre pilĂ©es avec le haricot noir, constituent le menu trĂšs apprĂ©ciĂ©. Le tout arrosĂ© du vin de palme ou de raphia.

    Taro
    Miodo et beignets
    Koki banane poyo

    Danse et Musique

    Le MĂ©ndoĂč et le MethiĂšu sont les principales danses exĂ©cutĂ©es gĂ©nĂ©ralement pendant les grandes cĂ©rĂ©monies.

    Le MĂ©ndoĂč est une danse masculine, exĂ©cutĂ©e dans un cercle au milieu duquel les roulements de tambour et de balafon, rythmĂ©s par les chants des danseurs constituent la principale symphonie. Le rythme est gĂ©nĂ©ralement langoureux et empreint de tristesse, certainement en rappel des vieux souvenirs malheureux connus par le peuple autour des siĂšcles passĂ©s.

    La gandoura blanche et la chéchia constituent l'uniforme de danse qui offre un spectacle luxuriant.

    Le MethiĂšu est une danse fĂ©minine, exĂ©cutĂ©e, elle aussi, dans un cercle au milieu duquel la chanteuse principale donne la cadence par la voix et des pas de danse. Cette cadence est reprise en chƓur par l'ensemble des danseuses.

    VĂȘtues d'uniforme en pagne fleuri, les danseuses portent, chacune, un grelot sonore autour d'une cheville et qui constitue le seul instrument artificiel de la dance.

    Aux pas coordonnés, ces grelots émettent un tintement harmonieux, donnant à la chorégraphie un réel plaisir à regarder.

    Ici, le rythme est plus vivant et empreint de gaité. Les chants scandés sont en général en honneur des dignitaires, des enfants et des bienfaiteurs du royaume.

    Les femmes chantent aussi l'amour du prochain et la paix entre les peuples.

    Le Nzouh ou la danse royale qui se pratique lors de la sortie du nouveau Roi du Laakam et la danse guerriĂšre Lali qui se pratique invariablement en temps de guerre ou de paix (lors des cĂ©rĂ©monies funĂ©raires par exemple) sont d'autres types de danses exĂ©cutĂ©es dans le royaume, gĂ©nĂ©ralement par les hommes.

    Vie et Association

    Agir-Association-Bandrefam-

    Les Bandrefam de la diaspora se regroupent en associations d'aides au développement de leur localité. ADEBA (Association pour le Développement de Bandrefam) et AGIR en sont quelques-unes.

    Media et Communication

    Télévision

    Bandrefam est couvert par les signaux télé et radio.

    La CRTV et Canal 2 international sont les principales chaines disponibles. Certains foyers reçoivent également les chaßnes de télévisions étrangÚres grùce aux récepteurs satellites.

    Radio

    FM 94, CRTV radio poste national, CRTV radio station de l’ouest, radio Venus. Radio Batcham sont recevable à Bandrefam.

    Cameroun Tribune, Ouest Ă©chos, Le Messager, Mutations, La Nouvelle Expression, Le Jour sont les principales distributions (publications) en provenance de Bafoussam.

    Téléphone/Internet

    Bandrefam est couvert par les rĂ©seaux tĂ©lĂ©phoniques mobiles tels que MTN, NEXTEL et Orange. Internet n’est disponible que sur le mobile Le visiteur peut partager une connexion mobile Ă  partir d'un smartphone ou d'un modem Wi-Fi et l'utiliser via d'autres appareils (Laptops, tablettes, etc.). Des espaces cyber-cafĂ© n'existent pas Ă  Bandrefam.

    Personnalités liées à Bandrefam

    Références

    1. « Chefferie Bandrefam Â», in Annuaire des chefferies traditionnelles, MinistĂšre de l'Administration territoriale et de la DĂ©centralisation, 2012, consultĂ© le 30 juin 2018
    2. « le génocide camerounais (bamiléké) par la france | Brukmer », (consulté le )
    3. (en) Julie Owono, « Opinion: Genocide – the French connection », sur www.aljazeera.com (consultĂ© le )
    4. (en) DieudonnĂ© Toukam, Histoire et anthropologie du peuple bamilĂ©kĂ©, Paris, l’Harmattan,

    Liens externes

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