Bandar ben Sultan ben Abdelaziz Al Saoud
Bandar ben Sultan ben Abdelaziz Al Saoud arabe : ŰšÙۯ۱ ŰšÙ ŰłÙŰ·Ű§Ù ŰšÙ ŰčۚۯۧÙŰčŰČÙŰČ ŰąÙ ŰłŰčÙŰŻ, nĂ© le Ă TaĂ«f est un membre de la famille royale saoudienne, fils de l'ancien prince hĂ©ritier Sultan.
President of General Intelligence | |
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- | |
Youssef bin Ali Al Idrissi (en) |
Son Altesse Royale |
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Naissance | |
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Nom dans la langue maternelle |
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Nationalité | |
Formation |
Université Johns-Hopkins Paul H. Nitze School of Advanced International Studies Royal Air Force College Cranwell (en) Potomac School (en) |
Activités | |
Famille | |
PĂšre | |
Fratrie | |
Conjoint |
Haifa bint Faisal (en) |
Enfants |
Reema bint Bandar Al Saoud Khalid ben Bandar ben Sultan Al Saoud (en) Faisal bin Bandar bin Sultan Al Saud (en) |
Arme | |
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Grade militaire | |
Distinction |
Ambassadeur aux Ătats-Unis de 1983 Ă 2005, il est secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral du Conseil de sĂ©curitĂ© nationale d'Arabie saoudite et, depuis juillet 2012, responsable des services de renseignement, succĂ©dant au prince Miqrin ben Abdel, le demi-frĂšre du roi[1], avant d'en dĂ©missionner le .
Bandar ben Sultan et ses proches sont considérés avoir eu une influence décisive sur la politique étrangÚre et sécuritaire de l'Arabie saoudite pendant des décennies.
Biographie
Enfance
Le prince Bandar est nĂ© Ă TaĂ«f, ville dâArabie saoudite occidentale des monts Sarawat, situĂ©e Ă 65 km de La Mecque[1]. Il est le fils du prince Sultan ben Abdelaziz Al Saoud et de son Ă©pouse Khizaran. Sa date de naissance officielle est le , mais Bandar avoue avoir donnĂ© cette date fictive de maniĂšre Ă intĂ©grer la Royal Air Force saoudienne avant dâen avoir lâĂąge[2].
La mÚre de Bandar, Khiziran, était une esclave éthiopienne. Elle avait tout juste seize ans et travaillait comme serveuse au palais quand elle rencontra le prince Sultan pour la premiÚre fois. Ensemble ils eurent Bandar trÚs jeunes et la famille princiÚre fournit alors à Khiziran une pension mensuelle trÚs généreuse, lui demandant de se retirer en emmenant son enfant pour aller vivre dans sa propre famille.
De ce fait, Bandar passe les annĂ©es de sa petite enfance dans un milieu de roturiers, vivant avec sa mĂšre et sa tante en nâayant que peu de contacts avec son pĂšre. Ă lâĂąge de huit ans, la famille royale invite enfin Khiziran Ă revenir, accompagnĂ©e de son fils, vivre au palais de sa grand-mĂšre Hassa Al Sudairi, figure dâautoritĂ© car mĂšre des sept Sudairi (sept princes, dont deux deviendront rois : Fahd et Salman)
Ăducation
Bandar sort diplĂŽmĂ© de la Royal Air Force en 1968 puis reçoit un complĂ©ment dâentraĂźnement par lâAir University de lâU.S. Air Force Ă la base Maxwell et par lâĂ©cole Dwight Eisenhower de sĂ©curitĂ© nationale et de ressources stratĂ©giques[3]. Avant dâavoir trente ans, Bandar acquiert une solide expĂ©rience de pilote sur de nombreux appareils et, dans les rangs de lâarmĂ©e royale saoudienne, obtient le grade de lieutenant-colonel. Mais sa carriĂšre militaire se termine prĂ©maturĂ©ment. En 1977 aprĂšs lâatterrissage dâurgence de son avion de chasse Bandar est blessĂ© et gardera Ă vie des sĂ©quelles rachidiennes douloureuses. ForcĂ© Ă une reconversion, il obtient une maĂźtrise en politique publique internationale Ă lâuniversitĂ© Johns-Hopkins de Washington[4].
DĂ©but de carriĂšre
Sa carriĂšre diplomatique dĂ©bute en 1978 quand il est dĂ©signĂ© ministre plĂ©nipotentiaire personnel du roi. Il intervient avec succĂšs pour faire approuver par le CongrĂšs des Ătats-Unis dâAmĂ©rique la vente de F15 Ă lâArabie saoudite. Dans le bureau ovale, le prĂ©sident Carter lui conseille de rechercher le soutien politique du gouverneur de Californie, Ronald Reagan, ce qui lui sera effectivement profitable. En retour, il aide Carter Ă faire aboutir le traitĂ© du canal du Panama. Ă la suite de cette introduction heureuse dans le milieu politique amĂ©ricain, le roi Fahd fait de Bandar un Ă©missaire de Carter et lui donne toute latitude pour agir indĂ©pendamment de lâambassade saoudienne aux Ătats-Unis.
Plus tard, en 1982, Fahd en fait lâattachĂ© militaire de lâambassade saoudienne, une situation qui aurait pu ĂȘtre la fin de lâascension dans sa carriĂšre diplomatique. Toutefois, lâannĂ©e suivante, Fahd le nomme nouvel ambassadeur saoudien des Ătats-Unis[5].
Ambassadeur aux Ătats-Unis d'AmĂ©rique (1983-2005)
La nomination en tant quâambassadeur saoudien aux Ătats-Unis dâAmĂ©rique par le roi Fahd, se dĂ©roule le [6]. Durant sa carriĂšre diplomatique, le prince Bandar sera en rapport avec cinq prĂ©sidents amĂ©ricains, dix secrĂ©taires dâĂ©tat et onze conseillers Ă la sĂ©curitĂ© nationale[7]. Il sera reconnu comme un homme dâune influence primordiale dans le pays. Ă lâapogĂ©e de sa carriĂšre, il servira Ă la fois comme « messager exclusif du roi » et « coursier de la maison blanche »[7]. Sur trois dĂ©cennies, il aura Ă©tĂ© le visage du lobby saoudien auprĂšs du gouvernement amĂ©ricain et, bien que ce dernier Ă©tait alors considĂ©rĂ© comme un alliĂ© des saoudiens, certains membres de la famille royale ressentent un mĂ©lange de confiance et de suspicion Ă son Ă©gard. Sentiments se rĂ©percutant sur le prince Bandar.
Ere Reagan (1981-1989)
Durant la prĂ©sidence Reagan (1981-1989), Bandar a un rĂŽle important dâintermĂ©diaire pour la vente massive dâarmes amĂ©ricaines Ă son pays. La transaction illustrant le mieux le dĂ©veloppement des accords commerciaux entre les deux pays est celle des avions de surveillance AWAC[8]. Il obtient la concrĂ©tisation de cette vente qui a contre elle la majoritĂ© des AmĂ©ricains, dâĂ©minents sĂ©nateurs US, lâĂtat dâIsraĂ«l et les lobbys juifs[7].
Il sert ensuite dâintermĂ©diaire dans lâachat de missiles Ă la Chine, transaction qui avait commencĂ© par ĂȘtre refusĂ©e par les Ătats-Unis, ce qui dĂ©clenche les foudres de la CIA et du dĂ©partement dâĂtat[7]. Il tient un rĂŽle dans le scandale de lâIrangate en ayant arrangĂ© un financement de 32 millions de dollars Saoudiens pour les contrats du Nicaragua[5].
En 1985, dâautres soupçons se portent sur lui concernant les contrats Al Yamamah entre le Royaume-Uni et lâArabie saoudite. La justice britannique le suspecte dâavoir reçu un dessous-de-table dĂ©passant le milliard de livres Sterling. Cette enquĂȘte est arrĂȘtĂ©e sur dĂ©cision de l'exĂ©cutif britannique en 2006.
Enfin, dans les annĂ©es 80, lors de la guerre contre lâunion soviĂ©tique, il joue un rĂŽle dâintermĂ©diaire avec les moudjahidines afghans. Ă ce titre, Bandar raconte en 2001 avoir rencontrĂ© Oussama ben Laden : « Nous Ă©tions en relation avec Ben Laden quand la CIA et lâArabie saoudite aidaient nos frĂšres moudjahidines en Afghanistan Ă se dĂ©barrasser des forces soviĂ©tiques. Oussama ben Laden mâa dit : âMerci. Merci de nous amener lâaide amĂ©ricaine.â Ă cette Ă©poque, je pensais quâil nâĂ©tait pas capable de faire traverser la rue Ă une famille de canards. »[9] - [10].
Présidence Bush (1989-1993)
Durant sa carriĂšre, Bandar noue des relations Ă©troites avec de nombreux prĂ©sidents amĂ©ricains, notamment George H. W. Bush et George W. Bush. Il est tellement proche dâeux quâil est considĂ©rĂ© par lâun et lâautre comme un membre de la famille[5] - [11], George W. lui donnera le surnom affectueux et controversĂ© de « Bandar Bush »[12]Cette connivence sera mise en lumiĂšre dans le documentaire de Michael Moore, Fahrenheit 9/11[10].
Présidence Clinton (1993-2001)
Bill Clinton, pendant son mandat de gouverneur dâArkansas, lui demande une aide financiĂšre pour crĂ©er un centre dâĂ©tudes du Moyen-Orient Ă lâuniversitĂ© de lâArkansas[5]. Dans les annĂ©es 1990, il obtient lâextradition de deux ressortissants libyens suspectĂ©s dans le cadre de lâattentat du vol 103 Pan Am auprĂšs du prĂ©sident libyen Mouammar Kadhafi que Bandar dĂ©crit, en privĂ©, comme « un Jerry Lewis essayant dâĂȘtre un Churchill »[5].
Présidence Bush (2001-2009)
Les attentats du 11 septembre nâentraĂźnent aucun refroidissement entre le gouvernement Bush et lâambassade saoudienne en dĂ©pit du fait quâOussama ben Laden et 15 des 19 pirates de lâair Ă©taient saoudiens. Le prince Bandar est mĂȘme invitĂ© Ă dĂźner Ă la Maison Blanche le soir du 13 septembre[10].
Dans le mĂȘme temps, dĂšs le 13, alors que tous les vols sont interdits au-dessus du territoire amĂ©ricain, 142 saoudiens quittent les Ătats-Unis Ă bord de six jets privĂ©s et dâune vingtaine de vols commerciaux. Parmi eux, 24 membres de la famille Ben Laden.
Câest le prince qui vient communiquer sur le sujet dans lâĂ©mission Larry King Live sur CNN. Il prĂ©sente cette Ă©vacuation de ressortissants saoudiens comme tout Ă fait anodine et allant de soi. Concernant les membres de la famille Ben Laden, il explique : « Sa majestĂ© trouvait injuste que des innocents soient inquiĂ©tĂ©s. » « Le FBI a donc aidĂ© Ă les Ă©vacuer »[13] - [10].
Dans les annĂ©es qui suivent, il plaide aux cĂŽtĂ©s des officiels amĂ©ricains, pour un renversement de Saddam Hussein en rĂ©ponse aux attentats. Il encourage lâaction militaire en Irak et soutient lâagenda de Dick Cheney pour un « nouveau Moyen-Orient », qui appelle Ă un programme pour la dĂ©mocratie en Syrie et en Iran[14].
Son nom est Ă©voquĂ© en juillet 2016 lorsque est rendu public un extrait de lâenquĂȘte sĂ©natoriale sur les attentats du 11 septembre concernant lâimplication de lâArabie saoudite. Ce passage de 28 pages avait Ă©tĂ© tenu secret par le gouvernement amĂ©ricain sous la prĂ©sidence de George W. Bush et est dĂ©classifiĂ© Ă contrecĆur sous la prĂ©sidence de Barack Obama Ă la suite des pressions de dĂ©putĂ©s, sĂ©nateurs et familles de victimes. La levĂ©e du secret dĂ©fense sur ces 28 pages devait mettre un terme aux rĂ©cits conspirationnistes sây rattachant. En effet, aucune preuve juridiquement recevable dâimplication saoudienne ne sây trouve, mais des Ă©lĂ©ments qui auraient dĂ» alimenter une enquĂȘte plus approfondie[15]. Le rĂ©sultat sur les mĂ©dias et lâopinion fut contrastĂ©.
En particulier, ces pages rĂ©vĂšlent des liens indirects entre le prince Bandar et certains des pirates de lâair. Un numĂ©ro de tĂ©lĂ©phone dans lâagenda dâun lieutenant de Ben Laden arrĂȘtĂ© par les AmĂ©ricains aprĂšs les attentats, Abu Zubaydah, lui permettait dâĂȘtre en contact avec le prince Bandar. Dâautre part, des sommes importantes furent versĂ©es Ă Osama Bassnan, un ressortissant saoudien en contact avec deux des pirates de lâair. La plupart de ces dons furent rĂ©alisĂ©s par lâĂ©pouse du prince Ă Bassnan, dâautres Ă lâĂ©pouse de ce dernier. Au moins un chĂšque a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© directement par le prince Bandar[15] - [16]
DĂ©mission
Le , Bandar prĂ©sente sa dĂ©mission dâambassadeur pour « raisons personnelles »[17] - [18]. La date officielle de fin de mandat est le [19]. Bandar est remplacĂ© par son cousin, le prince Turki Al Faisal[1], qui renoncera Ă ce poste aprĂšs seulement 18 mois[20].
Fin juillet 2005, Bandar retourne en Arabie saoudite alors que le roi Fahd est mourant. La rumeur nationale dit alors que son retour a Ă©tĂ© programmĂ© afin dâobtenir un poste au sein du futur gouvernement. Ă la suite du dĂ©cĂšs du roi, Fahd est remplacĂ© par son demi-frĂšre Abdullah bin Abdelaziz, ancien rĂ©gent. Le pĂšre de Bandar, Sultan bin Abdelaziz, devient lui prince hĂ©ritier de la nation[21]. Et, en octobre 2005, le nouveau roi nomme Bandar ben Sultan SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral du Conseil national saoudien de sĂ©curitĂ© quâil vient de crĂ©er[22].
Premier mandat (octobre 2005 â septembre 2009)
En 2005, en son titre de conseiller de sĂ©curitĂ© nationale, le prince rencontre le prĂ©sident syrien Bachar El-Assad[23] et, en 2006, poursuit des entrevues privĂ©es avec George W Bush et le vice-prĂ©sident Dick Cheney[24]. Le journaliste dâinvestigation spĂ©cialiste des services secrets, Seymore Hersh, en 2007, dĂ©crit Bandar comme un des principaux architectes de la politique de lâadministration Bush en Irak et au Moyen-Orient, quand bien mĂȘme son mandat dâambassadeur est arrivĂ© Ă son terme[20]. En janvier 2007, le prince poursuit son travail dâinfluence en Iran et avec le Hezbollah concernant la crise au Liban[25].
Le journaliste américain Seymour Hersh relÚve qu'il a participé avec Dick Cheney et Elliott Abrams au financement et à l'organisation d'opérations clandestines menées en Iran, au Liban et en Syrie visant à déstabiliser ces pays et à affaiblir le Hezbollah[26].
Le , le mandat de secrétaire général du prince Bandar est prolongé pour quatre ans[27].
Disparition (septembre 2009 â octobre 2010)
Ă la suite du renouvellement de son mandat, Bandar omet de faire la dĂ©monstration publique de son allĂ©geance au roi, comme le veut le protocole[28]. Cette absence remarquĂ©e est suivie par dâautres : alors quâil est un grand supporter des Cowboys de Dallas, Bandar ne figure pas Ă son siĂšge personnel dans la loge du propriĂ©taire de lâĂ©quipe, Jerry Jones, lors du match dâinauguration du nouveau stade[28]. En octobre 2009, il est absent de la dĂ©lĂ©gation du roi Abdullah Ă Damas[28]. Plus frappant encore, en dĂ©cembre 2009, Bandar nâest pas prĂ©sent lors du retour de son pĂšre du Maroc. AprĂšs cet Ă©vĂ©nement, les journalistes commencent Ă faire rapport de la disparition de Bandar, notant que sa derniĂšre apparition publique remontait au [28].
Cette disparition inexpliquée impose alors des supputations. On peut relever les différentes rumeurs suivantes :
- Hugh Miles du London Review of Books rapporte que Bandar subi une intervention chirurgicale Ă lâhĂŽpital Johns-Hopkins Ă Baltimore[29]. Ce que lâavocat de Bandar dĂ©ment[28]
- Le blog du Figaro au Moyen-Orient croit savoir que Bandar a sĂ©journĂ© dans un hĂŽpital en France et quâil est en convalescence au Maroc[30].
- La télévision iranienne indique que Bandar est en résidence surveillée pour une tentative de putsch[29] - [31].
- Lâopposition saoudien dĂ©clare quâil est incarcĂ©rĂ© Ă la prison de Dhaban[29].
- Des sources avancent que son coup dâĂtat a Ă©tĂ© rĂ©vĂ©lĂ© par les services de renseignement russes en raison de ses frĂ©quents voyages Ă Moscou pour encourager la coopĂ©ration contre lâIran[29].
RĂ©apparition et fin du second mandat (octobre 2010 â septembre 2013)
Le prince Bandar rĂ©apparait en octobre 2010. Câest sa premiĂšre apparition publique depuis prĂšs de deux ans. Citant les mĂ©dias officiels saoudiens, lâanalyste du Moyen-Orient, Simon Henderson rapporte que Bandar est accueilli Ă lâaĂ©roport par « un vĂ©ritable whoâs who des personnalitĂ©s politiques saoudiennes de premier plan. ». Aucune explication ne sera donnĂ©e sur son emploi du temps durant cette pĂ©riode, la version officielle se cantonnant à « un retour de lâĂ©tranger »[32].
Ă la suite de ce retour au premier plan, Ă partir de mars 2011, Bandar est envoyĂ© au Pakistan, en Inde, Malaisie et Chine pour rĂ©unir le plus grand nombre de soutiens possible pour une intervention militaire de lâArabie saoudite Ă BahreĂŻn[33] - [34]. Ces accords semblent avoir Ă©tĂ© appuyĂ©s par des contrats lucratifs. Câest le cas pour la Chine, qui nâest pas alors partisane du printemps arabe mais offre son appui aprĂšs quâun premier grand contrat dâarmement avec le Royaume est nĂ©gociĂ© avec elle[35].
En avril 2011, Bandar est prĂ©sent lors des rĂ©unions du SecrĂ©taire amĂ©ricain de la DĂ©fense, Robert Gates, avec le roi Abdullah ainsi que lors dâune visite du conseiller de sĂ©curitĂ© nationale, Tom Donilon[34].
Fin mars 2011, il nĂ©gocie, Ă Islamabad, le retour dans lâarmĂ©e pakistanaise[35].
Directeur gĂ©nĂ©ral de lâAgence de renseignement dâArabie (2012-2014)
ParallĂšlement Ă son mandat de SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral du Conseil de sĂ©curitĂ© nationale, Bandar est nommĂ© directeur gĂ©nĂ©ral de lâAgence de renseignement dâArabie le 19 juillet 2012. Il y remplace Muqrin bin Abdulaziz[36] - [19]. Aucune raison officielle n'est fournie pour cette nomination[37]. Il est toutefois Ă noter le contexte dâexacerbation des tensions entre sunnites et chiites dans la province orientale dâArabie saoudite[38], il en dĂ©coule que ce changement de direction est perçu comme une volontĂ© dâafficher une politique plus agressive dans la politique intĂ©rieure et surtout Ă lâĂ©tranger, envers lâIran et la Syrie[39].
Politique syrienne
La guerre civile en Syrie a Ă©clatĂ© Ă la suite de la rĂ©pression violente des manifestations du printemps arabe en 2011. Cette politique sanglante envers le peuple syrien entraĂźne un grand nombre de dĂ©fections dans les rangs des officiels. DĂ©but juillet 2012, câest le gĂ©nĂ©ral Manaf Tlass, intime de Bachar el-Assad et fils de l'ancien ministre de la dĂ©fense de Hafez el-Assad, qui fait dĂ©fection[40].
Le 24 juillet, Manaf Tlass sâadresse aux Syriens depuis lâĂ©tranger et les appelle à « sâunir » pour « construire une nouvelle Syrie » qui ne serait pas « bĂątie sur la vengeance »[40], juste aprĂšs sâĂȘtre entretenu Ă Riyad avec le prince Bandar, fraĂźchement nommĂ© Ă la tĂȘte des services de renseignements saoudiens. Des analystes y voient la main des AmĂ©ricains par le biais de la diplomatie saoudienne, cherchant Ă faire de Manaf Tlass le fĂ©dĂ©rateur des FrĂšres musulmans et de lâArmĂ©e de libĂ©ration syrienne[41] - [42].
Rumeurs d'attentat contre sa personne
Ă la suite de cet Ă©vĂ©nement, le 26 juillet, des rumeurs de lâassassinat de Bandar sont signalĂ©es par certains titres de presse[43].
Son assassinat sera ensuite dĂ©menti par le journaliste David Ignatius et Arab News[44] - [45], mais aucune information ne sera donnĂ©e sur la rĂ©alitĂ© de la tentative, qui sera suivie dâun nouvel effacement mĂ©diatique du prince jusquâĂ la fin de lâannĂ©e 2012.
Fin 2012, le prince Bandar reprend ses fonctions et son travail dâaffaiblissement du rĂ©gime de Bachar el-Assad dans le but de le faire chuter. Câest ce quâaffirme, en aoĂ»t 2013, le Wall Street Journal, prĂ©cisant que la CIA y voit la preuve de lâimportance capitale quâaccorde lâArabie saoudite Ă la chute du pouvoir syrien[46]. Le journal rapporte Ă©galement que, dĂšs la fin 2012, Bandar « voyageait de maniĂšre incessante, en jet, entre les centres de commandement rebelles syriens, lâĂlysĂ©e et le Kremlin, cherchant Ă saper le rĂ©gime Assad »[46].
Affaire des armes chimiques
Six mois plus tard, Ă lâĂ©tĂ© 2013, les autoritĂ©s amĂ©ricaines, britanniques et françaises accusent le rĂ©gime dâAssad dâutiliser des armes chimiques contre ses adversaires, en violation des conventions internationales.
La Syrie, la Russie et lâIran, rĂ©pliquent avec lâaffirmation que les armes en question ont en rĂ©alitĂ© Ă©tĂ© dĂ©ployĂ©es par les rebelles eux-mĂȘmes lors dâune attaque « sous faux pavillon » ayant pour finalitĂ© de retourner lâopinion international contre Assad et dâentraĂźner une condamnation pour crime de guerre.
Le prince Bandar devient alors la cible de ces accusations de manipulation et de trafic prĂ©sumĂ© dâarmes chimiques, en particulier Ă la suite des investigations du rĂ©seau de presse Menth Press News par les rĂ©sidents du Ghouta[47]. Sans surprise, les mĂ©dias iraniens affirmĂšrent Ă©galement que Bandar Ă©tait la source de ces transferts prĂ©sumĂ©s[48].
Fin de mandat et démission
Ă cette mĂȘme pĂ©riode, la position de Bandar sur la scĂšne internationale commence Ă devenir plus difficile Ă tenir.
Vis Ă vis du Kremlin, il a Ă©tĂ© rapportĂ© que le prince Bandar, fut confrontĂ© Ă Vladimir Poutine Ă plusieurs reprises pour tenter de sortir de lâimpasse syrienne. Ces Ă©changes comprenaient entre autres la sĂ©curitĂ© des Jeux olympiques dâhiver Ă Sotchi, au sujet desquels il aurait affirmĂ© pouvoir protĂ©ger les jeux contre la menace des groupes tchĂ©tchĂšnes[49]. Proposition que Poutine aurait rejetĂ©e furieusement en disant « nous savons que vous avez soutenu les groupes terroristes tchĂ©tchĂšnes depuis une dĂ©cennie. Et ce soutien, dont vous parlez sans dĂ©tour, est incompatible avec des objectifs communs de lutte contre le terrorisme global que vous mentionnez »[50].
Vis-Ă -vis de Washington, la position de Bandar est Ă©galement devenue conflictuelle. Il y serait qualifiĂ© de « problĂšme » en privĂ©, par la SecrĂ©taire dâĂtat amĂ©ricain John Kerry Ă cause de ses liens avec les djihadistes[51], ainsi que pour ses critiques virulentes contre Barack Obama pour ne pas avoir rĂ©pliquĂ© de maniĂšre adaptĂ©e Ă la suite des attaques chimiques prĂšs de Damas[52] ainsi que pour son action politique envers IsraĂ«l et lâIran.
Il se serait Ă©galement mis Ă dos lâĂ©mir du Qatar[52] et le premier ministre irakien, Nouri al-Maliki, qui se serait plaint de manĆuvres en affirmant : « ils attaquent lâIrak par lâintermĂ©diaire de la Syrie, et dâune maniĂšre directe »[53].
Dans son propre pays, il semble quâil ait fait preuve dâune trop grande confiance dans les dĂ©lais prĂ©sentĂ©s au roi pour obtenir la chute de Bachar El-Assad et quâil ait souffert dâune opposition de plus en plus franche de la part du ministre de lâIntĂ©rieur de l'Ă©poque, le prince Mohammed ben Nayef Al Saoud[52].
Le 15 avril 2014, ce sont officiellement les problĂšmes de santĂ© liĂ©s Ă son accident dâavion de 1979, qui sont avancĂ©s comme Ă©tant la raison Ă sa dĂ©mission « Ă sa propre demande »[54] - [55] - [56].
Il reste secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral du Conseil national de sĂ©curitĂ© jusqu'au 29 janvier 2015[57]. Le poste de SecrĂ©tariat gĂ©nĂ©ral du Conseil de sĂ©curitĂ© nationale est supprimĂ© le mĂȘme jour[58].
Vie privée
Marié à Haifa bint Faisal (en), il est le pÚre de Khalid bin Bandar bin Sultan Al Saud (en) et de la femme d'affaires Reema bint Bandar Al Saoud.
Notes et références
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Liens externes
- (en) Biographie officielle sur le site de l'ambassade d'Arabie Saoudite aux Ătats-Unis (version en cache du 4 mai 2009)