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Auguste Marie Henri Picot de Dampierre

Auguste Marie Henri Picot de Dampierre, dit le « marquis de Dampierre »[1], né le à Paris et mort le à Valenciennes, est un général de la Révolution française.

Auguste Picot de Dampierre
Auguste Marie Henri Picot de Dampierre
Le général de Dampierre. Huile sur toile de Raymond Quinsac Monvoisin, 1834.

Surnom Marquis de Dampierre
Naissance
Paris
DĂ©cès (Ă  36 ans)
Valenciennes
Mort au combat
Origine Drapeau du royaume de France Royaume de France
Allégeance Drapeau du royaume de France Royaume de France
Drapeau de la Monarchie constitutionnelle française République française
Arme Cavalerie
Grade Général de division
Conflits Guerres de la Révolution française
Hommages Panthéon
Nom gravé sous l'arc de triomphe de l'Étoile, 3e colonne
Famille Maison de Dampierre

Biographie

Né d’une famille de militaires, Auguste Picot de Dampierre est très tôt nommé officier dans le régiment des gardes françaises. Il voyage ensuite en Angleterre puis à Berlin, où il étudie la tactique prussienne. De retour en France, il sert dans les régiments de Chartres et des chasseurs de Normandie. Admirateur de Frédéric II de Prusse, il l’imite jusque dans les moindres détails, jusqu’à paraitre un jour à la cour avec une longue queue, ce qui lui vaut une raillerie de Louis XVI. Possédant une fortune considérable, il se retire dans ses terres à Dampierre[2] jusqu’à ce qu’éclate la Révolution. Partisan des doctrines nouvelles, il reprend alors la carrière militaire. Après avoir été aide de camp de Rochambeau, il est, en avril 1792, colonel du 5e dragons sous les ordres de Biron, à la rencontre de Quiévrain, où des cris d’alarme occasionnent une déroute. En cherchant à rallier les fuyards, Dampierre est renversé et foulé aux pieds des chevaux.

Lors de la bataille de Valmy, il commande une brigade de l’armĂ©e de Dumouriez mais c’est Ă  la bataille de Jemappes qu’il devient cĂ©lèbre. Marchant Ă  la tĂŞte du seul rĂ©giment de Flandre et du 1er bataillon des volontaires de Paris, il attaque les six bataillons Ă©trangers qui dĂ©bordent le corps du gĂ©nĂ©ral Beurnonville. Dampierre parvient Ă  les renverser et Ă  enlever les deux redoutes qu’ils gardaient, puis tourne les canons contre les Autrichiens et rend ainsi Ă  Beurnonville assez de libertĂ© pour pouvoir passer Ă  l’offensive. Quelques mois après, tandis que Dumouriez entre en Hollande avec l’élite de l'armĂ©e, Dampierre, chargĂ© de tenir tĂŞte Ă  30 000 Autrichiens avec 15 000 hommes, commet l’erreur de ne pas concentrer ce faible corps, de ne pas lui indiquer de point de ralliement et de placer son quartier gĂ©nĂ©ral loin des avant-postes, Ă  Aix-la-Chapelle, oĂą il apprend trop tard que sa ligne a Ă©tĂ© forcĂ©e. Il se hâte alors de se replier sur Liège ; le prince de Cobourg fait lever le siège de Maastricht et l’armĂ©e rĂ©trograde jusqu’à Louvain, oĂą se rend Dumouriez.

Celui-ci tente de reprendre l’offensive et livre plusieurs combats oĂą Dampierre se fait encore remarquer. Ă€ Neerwinden, Dampierre commande le centre de l’armĂ©e. Il conserve ses positions et seconde avec succès les efforts de l’aile droite, mais la retraite de l’aile gauche le laissant Ă  dĂ©couvert, il est obligĂ© de quitter le champ de bataille. Dampierre rend des services rĂ©els, mais on lui reproche une ardeur inconsidĂ©rĂ©e et peu d’exactitude Ă  exĂ©cuter les ordres du gĂ©nĂ©ral en chef. Après la dĂ©fection de Dumouriez, il est chargĂ© de le remplacer. Il n’a alors plus que 30 000 hommes face Ă  des ennemis supĂ©rieurs en nombre. Il rĂ©ussit cependant Ă  s’emparer du camp de Famars, mais il subit des pertes considĂ©rables en cherchant Ă  dĂ©gager CondĂ©-sur-l'Escaut. Le , il hasarde une attaque gĂ©nĂ©rale afin de rompre le siège de Valenciennes. Deux ailes de son armĂ©e s’avancent, l’une du cĂ´tĂ© de Valenciennes, l’autre jusqu’à QuiĂ©vrain, en renversant tout ce qui leur est opposĂ© ; mais le centre ne peut soutenir le feu des batteries autrichiennes, et après de durs combats Dampierre est rĂ©duit Ă  se retirer pour ne pas ĂŞtre encerclĂ©. Il attaque le lendemain la rĂ©serve autrichienne retranchĂ©e dans le bois de Vicoigne près de Valenciennes et a des succès contestĂ©s pendant la journĂ©e ; le soir venu, il se met Ă  la tĂŞte d’une de ses colonnes et a la cuisse arrachĂ©e par un boulet sur le territoire de Raismes[3]. La retraite se fait en bon ordre, mais Dampierre meurt le lendemain dans une maison situĂ©e rue du Quesnoy Ă  Valenciennes. Il est enterrĂ© le Ă  Aulnoy-lez-Valenciennes en prĂ©sence de son fils, tandis que son cĹ“ur est inhumĂ© dans l'Ă©glise de Dampierre (Aube).

Durant son existence, il a fait construire le château de Primard, situé à Guainville (Eure-et-Loir)[4].

Hommages

Quelques mois après, il reçoit les honneurs du Panthéon, mais le député Couthon dit à la tribune de la Convention qu’il n’avait manqué à Dampierre que quelques jours pour trahir son pays. D’abord inhumé sur le lieu même de la bataille, le corps de Dampierre est déplacé à Valenciennes en 1836 sous une colonne, appelée « pyramide Dampierre », laquelle est déplacée en 1955 pour des questions de voirie (mais qui existe encore de nos jours[5]). Le constat est fait à cette occasion que son corps est intact dans son uniforme, mais le corps du général n’a jamais été placé au Panthéon. Replacé en 2001 sous l’édifice au centre de la place qui porte son nom, le cercueil en plomb est alors remis dans un nouveau cercueil en chêne et il est procédé à la fixation du crucifix d’origine.

Son nom est inscrit sur la 3e colonne de l'arc de triomphe de l'Étoile. Depuis 1868, la rue Dampierre dans le 19e arrondissement de Paris porte son nom.

Edgard Weber parle de lui dans son livre Valentin, le Houzard du Roi (2020).

Notes et références

  1. Titre de courtoisie. Voir. Henri Jougla de Morenas, Grand armorial de France, t. 5, n°26, p. 526.
  2. Aube : un homme, un lieu par Valérie Alanièce et Jean-Michel Van Houtte, L’est-Eclair. (ISBN 9782907894425)
  3. Page 429- Statistique archéologique du Département du Nord - seconde partie- 1867- Librairie Quarré et Leleu à Lille, A. Durand 7 rue Cujas à Paris - archive du Harvard College Library - numérisé par Google Books
  4. Gaspard Dhellemmes, « La vie de château », Vanity Fair n°87,‎ , p. 28-30 (lire en ligne).
  5. « VALENCIENNES Dampierre (et sa colonne): un tombeau au destin tourmenté », sur La Voix du Nord, (consulté le ).

Voir aussi

Bibliographie

Liens externes

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