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Athanase-Jean-Baptiste Bricogne

Athanase-Jean-Baptiste Bricogne, né à Paris le , mort à Paris le , est un haut fonctionnaire et financier français.

Premier commis du Trésor puis receveur général des finances, il se fait connaître surtout pour ses ouvrages critiques et ses pamphlets à propos de la politique budgétaire sous la Restauration.

Il est aussi l'un des fondateurs du premier chemin de fer d'Europe continentale, le chemin de fer de Saint-Étienne à la Loire.

Biographie

Blason de la famille Bricogne.

Né à Paris en 1779, Athanase Jean-Baptiste Bricogne est le fils aîné d'Athanase-Jean Bricogne, négociant et marchand mercier, futur maire d'arrondissement, et de Marie-Honorine Delaplace[1].

NommĂ© au TrĂ©sor public, surnumĂ©raire en octobre 1801 puis employĂ© en avril 1802 sous le ministère de BarbĂ©-Marbois, il est nommĂ© secrĂ©taire particulier du ministre Mollien en , puis chef de bureau en ; il devient premier commis du TrĂ©sor en aoĂ»t 1806 Ă  vingt-sept ans et manĹ“uvre « habilement Â» lors de l'affaire des dettes d'Ouvrard[2] - [3]. Il est dĂ©corĂ© de la LĂ©gion d'honneur en 1810[3] - [4] et devient Premier commis de la 2e division du ministère des Finances en [1] - [3].

Maître des Requêtes au Conseil d'État en novembre 1816, il est par ailleurs élu conseiller municipal de Paris et conseiller général de la Seine en 1818[1] - [2].

De 1814 à 1819, Athanase-Jean-Baptiste Bricogne – ou son frère Ambroise-Jacques Bricogne à qui cette activité de polémiste est parfois attribuée[5] – se fait remarquer par ses écrits polémiques attaquant successivement la politique budgétaire de Gaudin et de Mollien, puis même celle du baron Louis alors qu'il s'en était auparavant déclaré partisan, et prend part à toutes les controverses financières et budgétaires[6] - [7].

Son ouvrage de 1819, Situation des finances au vrai, fait « grand bruit Â» par ses attaques directes. Il est rĂ©voquĂ© en 1819, Ă  la fois de ses fonctions de premier commis du TrĂ©sor et de maĂ®tre des requĂŞtes[8]. Il retrouve ses fonctions en 1820 et devient directeur du mouvement gĂ©nĂ©ral des Fonds, et dĂ©couvre alors le dĂ©ficit du caissier gĂ©nĂ©ral[1]. Il est promu officier de la LĂ©gion d'honneur en 1821[2]. Il est ensuite nommĂ© receveur gĂ©nĂ©ral des finances Ă  Marseille de 1822 Ă  1830[1] - [2]. Mais il est Ă  son tour dĂ©couvert en dĂ©ficit, et il est mutĂ© en 1830[1]. Il devient alors receveur gĂ©nĂ©ral du Bas-Rhin[9].

Bricogne investit par ailleurs dans différents domaines, notamment les chemins de fer et la banque. Il est l'un des fondateurs, de 1820 à 1824, de la première compagnie de chemin de fer d'Europe continentale, la Compagnie du chemin de fer de Saint-Étienne à la Loire, et en détient 15 % du capital[10] - [11]. Il est aussi un des premiers actionnaires, avec près de 10 % du capital, et administrateur provisoire de la Caisse d'économie et d'accumulation, constituée en et autorisée le [12].

Il meurt Ă  Paris en 1836[2].

Il avait épousé Jeanne Jacqueline Louise Puech[1], fille du négociant Puech[13].

Distinctions

Ĺ’uvres

Avertissement : les œuvres listées ici sont parfois attribuées à Athanase-Jean-Baptiste Bricogne[1], mais parfois plutôt attribuées à son frère Ambroise-Jacques[5].

  • Opinion et observations sur le budget de 1814, sur le budget de et sur les diffĂ©rents systèmes de finances suivis en France, depuis l'an VIII jusqu'au , par un crĂ©ancier de l'État, (PubliĂ© par Bricogne), Paris, PĂ©licier, (3e Ă©d.).
  • Observations sommaires sur le projet de loi relatif Ă  la cour des comptes prĂ©sentĂ© Ă  la Chambre des Pairs, le , (SignĂ© : Bricogne), Paris, Patris, 1815.
  • Quelques mots de consolation aux crĂ©anciers de l'État, en rĂ©ponse Ă  une "Opinion prĂ©liminaire sur les finances", (Par N. Bricogne.), Paris, Patris, [lire en ligne].
  • Examen impartial du budget proposĂ© Ă  la chambre des dĂ©putĂ©s, le , et projets d'amendements, par l'auteur de l'Opinion et des Observations d'un crĂ©ancier de l'État (Bricogne), Paris, Patris, ; rĂ©Ă©d. .
  • Errata de quelques brochures sur les finances, par M. B. M. D. R. (Par Bricogne, maĂ®tre des requĂŞtes, selon Barbier), Paris, PĂ©licier, 1818 [lire en ligne].
  • Situation des finances au vrai, mise Ă  la portĂ©e des contribuables, pour prouver qu'une rĂ©duction de cinquante millions sur la contribution foncière, dont cinq millions Ă  la ville de Paris, doit ĂŞtre accordĂ©e dès 1819 ; suivie de 36 doutes et questions sur les comptes et les budgets, Paris, PĂ©licier, .
  • RĂ©ponse Ă  la “Lettre d'un vieux commis du trĂ©sor”, et Ă  d'autres commis, vieux et jeunes, sur la “Situation des finances au vrai”, Paris, PĂ©licier, [lire en ligne].
  • Errata du rapport de M. le comte Beugnot, sur les voies et moyens de 1819, pour faire suite Ă  la “Situation des finances au vrai”, Paris, PĂ©licier, .
  • La caisse usuraire dite hypothĂ©caire examinĂ©e et calculĂ©e dans l'intĂ©rĂŞt et pour le salut des propriĂ©taires emprunteurs, Paris, 1820.
  • Articles polĂ©mistes divers dans le Journal des dĂ©bats, 1821-1823.

Notes et références

  1. Pierre-François Pinaud, Les Receveurs généraux des finances 1790-1865, Droz, Genève, 1990, p. 93 [lire en ligne].
  2. La Première Restauration et son budget, Droz, 1969, p. 99 et note [lire en ligne].
  3. Ministère de la Culture, base Léonore, « Bricogne, Athanase Jean Baptiste ».
  4. Michaud, Biographie universelle ancienne et moderne, Paris, Thoisnier Desplaces, 1843-1865, tome 5, pp. 511-512.
  5. M. Prevost, « Bricogne (Ambroise-Jacques) » dans Dictionnaire de biographie française, vol. 7, Paris, [détail des éditions] , col. 284-285.
  6. La Première Restauration et son budget, Droz, 1969, pp. 99-101 [lire en ligne].
  7. Biographie universelle et portative des Contemporains, Paris, 1836, volume 1, pp. 632-633 [lire en ligne].
  8. « Bricogne », dans Pierre Larousse, Grand dictionnaire universel du XIXe siècle, Paris, 1866-1877, tome 2, p. 1260.
  9. « Bricogne, Athanase-Jean-Baptiste Â», dans Joseph-Marie QuĂ©rard, La France littĂ©raire, ou Dictionnaire bibliographique des savants..., Firmin Didot père et fils, 1857, tome 11 (tome 1 des supplĂ©ments), p. 69 [lire en ligne].
  10. Bulletin des lois de la République française, 1824, p. 176, [lire en ligne].
  11. L.-J. Gras, Le premier chemin de fer de France (Saint-Étienne à Andrezieux) – Notes et documents, extrait du Mémorial de la Loire, 25 février-29 avril 1923, Saint-Étienne, 1923.
  12. Bulletin des lois, volume 13, 1821, numéro 469.
  13. Louis Bergeron, Banquiers, négociants et manufacturiers parisiens du Directoire à l'Empire, Mouton, 1978, p. 48.

Annexes

Bibliographie

  • Michel Bruguière, La Première Restauration et son budget, Droz, Genève et Paris, 1969 (ISBN 2600033629 et 9782600033626), notamment pp. 99-104 [lire en ligne].
  • « Bricogne (aĂ®nĂ©), Athanase-Jean-Baptiste Â», dans Pierre-François Pinaud, Les Receveurs gĂ©nĂ©raux des finances 1790-1865, Droz, Genève, 1990 (ISBN 2600034099 et 9782600034098), p. 93 [lire en ligne].
  • Michel Fleury et B. Gille, Dictionnaire biographique du conseil municipal de Paris et du Conseil gĂ©nĂ©ral de la Seine, Paris, 1972.
  • « Bricogne (Athanase-Jean-Baptiste) », dans Michel Bruguière, Pour une renaissance de l'histoire financière : XVIIIe – XXe siècles, Ministère de l'Économie, des Finances et du Budget, ComitĂ© pour l'histoire Ă©conomique et financière de la France (ISBN 2110811366 et 9782110811363), p. 408.
  • « Bricogne Â», dans Pierre Larousse, Grand dictionnaire universel du XIXe siècle, Paris, 1866-1877, tome 2, p. 1260 [lire en ligne].
  • « Bricogne », dans Michaud, Biographie universelle ancienne et moderne, Paris, Thoisnier Desplaces, 1843-1865, tome 5 [Bongars-Brummer], pp. 511-512 [lire en ligne].
  • « Bricogne (N.) Â», dans Vieille de Boisjolin, Alphonse Rabbe, Charles-Augustin Sainte-Beuve, Biographie universelle et portative des Contemporains, Paris, 1836, volume 1, pp. 632-633 [lire en ligne].
  • Bibliothèque nationale de France, Catalogue gĂ©nĂ©ral.

Articles connexes

Liens externes

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