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Athanase-Jean Bricogne

Athanase-Jean Bricogne (1744-1820), est un négociant et homme politique français, doyen des maires de Paris.

Athanase-Jean Bricogne
Fonctions
Maire du 6e arrondissement de Paris (ancien)
–
–
Président du district de Saint-Nicolas-des-Champs
Président de la section des Lombards
–
Biographie
Date de naissance
Date de décès
Enfants Athanase-Jean-Baptiste Bricogne
Ambroise-Jacques Bricogne
Profession NĂ©gociant

Athanase-Jean Bricogne

Bricogne est partisan modéré de la Révolution, président de district parisien puis président de section avant de démissionner. Il s'oppose au transfert des cendres de Voltaire au Panthéon. Il est ensuite emprisonné sous la Terreur.

Maire d'arrondissement parisien à partir de 1796, il est le doyen des maires de Paris sous le Premier Empire et au début de la Restauration. Sans grand pouvoir, il est à la tête de la municipalité de Paris dans les cérémonies officielles.

Biographie

Né à Paris le 11 mai 1744, Athanase-Jean Bricogne est le fils de Jean-Baptiste-François Bricogne, négociant et marchand mercier, caissier principal du clergé de Paris, et de Marguerite-Angélique Decan[1].

Tout en poursuivant les affaires de son père, Athanase Jean Bricogne devient assesseur au juge de paix de Paris[2]. Il est réputé pour son instruction et sa probité[3].

Pendant la RĂ©volution

Pendant la Révolution, dont il est un partisan modéré, il est président du district de Saint-Nicolas-des-Champs, membre du club de la Sainte Chapelle[4] ; il est ensuite président de la section des Lombards à Paris, où il est influent[3] et administre avec sagesse[5], mais s'en retire peu après. Bricogne est le promoteur et le deuxième signataire d'une pétition à l'Assemblée nationale contre le transfert des cendres de Voltaire au Panthéon. Il fait même imprimer au-dessus de sa signature la mention : « Je réclame contre tout honneur dû aux cendres de Voltaire »[6] ; avec ses hommes et ceux de Quatremère il essaie pendant la nuit de retirer du Panthéon les restes de l'écrivain[7].

ArrĂŞtĂ© sous la Terreur, sous l'accusation d'« accaparrements Â»[5] et comme opposant, Bricogne passe plusieurs mois emprisonnĂ© Ă  la Conciergerie. Il est portĂ© sur une liste le dĂ©signant comme devant ĂŞtre dĂ©portĂ©, avec la mention : « Fanatique Ă  l'excès ; il a montrĂ© du zèle dans les premières annĂ©es de la rĂ©volution ; mais depuis la constitution rĂ©publicaine, il n'a paru dans les assemblĂ©es de section que pour les troubler, notamment avant le 31 mai. »[8] Le coup d'État du 9 Thermidor (26 juillet 1794) suspend cette mesure, il est libĂ©rĂ© ensuite[3]. Il est plus tard inspecteur aux revues de la garde municipale et du corps des pompiers[2].

Maire d'arrondissement, doyen des maires de Paris

Sous le Directoire, Bricogne est élu le 30 germinal an IV président de l'administration municipale du 6e arrondissement de Paris (selon l'ancien découpage des arrondissements[9]). Il en démissionne le 24 vendémiaire an VI[10].

Membre du collège électoral de la Seine, Bricogne est nommé de nouveau maire du 6e arrondissement de Paris au début du Consulat, le 18 germinal an VIII (avril 1800)[10].

La délégation des maires de Paris auprès de l'empereur

En tant que doyen des douze maires de Paris sous le Premier Empire et au début de la Restauration, il joue essentiellement un rôle de représentation et d'apparat à la tête de la municipalité de Paris. C'est notamment lui qui lit les discours et signe les adresses au nom de la municipalité[11].

Il établit en 1807 un état économique et statistique de son arrondissement[12]. La même année 1807, il est élu candidat au Corps législatif, mais n'y est pas choisi. Il est chevalier de l'Empire en 1811[13].

Lors de la Campagne de France, Bricogne signe l'adresse du 3 avril 1814 contre « Buonaparte Â»[14]. Maintenu maire sous la Première Restauration, Bricogne est anobli par Louis XVIII[15].

Au début des Cent-Jours, il signe le 7 mars l'adresse au roi[16] ; peu après, il accueille l'empereur avec empressement : « Il salue S.M. l'empereur des nouvelles protestations de son respect, de son admiration, de son amour et de sa fidélité »[17].

Retraite

Bricogne démissionne en 1816. Le préfet de la Seine note à son propos : « Doyen des maires. Homme honnête et vertueux. A donné sa démission motivée sur son âge »[16]. Bricogne est par ailleurs membre de la Société philanthropique[18].

Il meurt à Paris le 21 avril 1820 et est enterré au cimetière du Père-Lachaise (26e division).

Il Ă©tait officier de la LĂ©gion d'honneur (1815)[10] - [2].

Famille

Il avait épousé Marie-Honorine Delaplace, fille de Christophe Delaplace, procureur au châtelet de Paris[1], et de Marie Elisabeth Goujet.

Distinctions et hommages

Armes reçues par Athanase-Jean Bricogne.

Il est officier de la LĂ©gion d'honneur en 1815.

Chevalier de l'Empire en 1811, Bricogne est anobli en 1814 sous la Restauration.

Il reçoit pour armoiries : « D'argent au vaisseau de trois mâts de sable, voilé d'azur et soutenu d'une mer de sinople, à la bordure de gueules chargée d'une croix d'argent à cinq doubles branches, qui est le signe des chevaliers légionnaires »[24] - [25].

Notes et références

  1. Révérend, Titres, anoblissements et pairies de la Restauration, tome 1, Paris, Champion, 1901.
  2. « Cote LH/363/75 », base Léonore, ministère français de la Culture.
  3. Arnault, Jay et autres, Biographie nouvelle des contemporains, ou Dictionnaire historique..., volume 3, Paris, La Librairie historique, 1821, p. 468 [lire en ligne].
  4. Etienne Charavay, L'Assemblée électorale de Paris, Paris, 1890, p. 541.
  5. Biographie et galerie historique, 1822,, t. 2, p. 490.
  6. Gustave Desnoiresterres, Voltaire et la société au XVIIIe siècle : Retour et mort de Voltaire, Didier, 1876, p. 488.
  7. Chronique de Paris du 12 juillet 1791, citée par Gustave Desnoiresterres, Voltaire et la société au XVIIIe siècle : Retour et mort de Voltaire, Didier, 1876, p. 493 (note).
  8. Collection des mémoires relatifs à la révolution française, volume 64, partie 3, Baudouin frères, 1828, p. 185.
  9. Comprenant les quartiers : Lombards, Porte-Saint-Denis, Saint-Martin-des-Champs, Temple.
  10. A. Liévyns, Jean-Maurice Verdot, Pierre Bégat, Fastes de la légion-d'honneur : biographie de tous les décorés..., Paris, bureau de l'Administration, 1844-1847, tome 5, pp. 7-8.
  11. Quid, Robert Laffont, 2007, p. 958.
  12. Annales historiques de la Révolution française, volume 50, Institut d'histoire de la Révolution Française, Université de Paris-I, 1978, p. 255.
  13. Bauer 2006, p. 149.
  14. Louis-Gabriel Michaud, Biographie des hommes vivants, volume 1, 1816, p. 481.
  15. Ordonnance du 2 août 1814 ; Révérend, Titres, anoblissements et pairies de la Restauration, 1901.
  16. Michel Fleury et B. Gille, Dictionnaire biographique du conseil municipal de Paris et du Conseil général de la Seine, Paris, 1972, p. 66.
  17. Adresse du conseil municipal de la ville de Paris, signée par Bricogne, 25 mars 1815 ; citée dans le Dictionnaire des girouettes, Paris, 1815.
  18. (en) David Garrioch, The formation of the Parisian bourgeoisie, 1690-1830, Harvard University Press, 1996, p. 261.
  19. Louis Bergeron, Banquiers, négociants et manufacturiers parisiens du Directoire à l'Empire, Mouton, 1978, p. 34.
  20. Pierre-François Pinaud, Les Receveurs Generaux des Finances 1790-1865, Droz, Genève, 1990 (ISBN 2600034099 et 9782600034098), p. 93 [lire en ligne].
  21. Louis Bergeron, Banquiers, négociants et manufacturiers parisiens du Directoire à l'Empire, Mouton, 1978, p. 48.
  22. Documents du Minutier central des notaires de Paris concernant l'histoire Ă©conomique et sociale (1800-1830), Archives nationales (France), 1999 (ISBN 2860002669 et 9782860002660), p. 298, notice 2848.
  23. (en) David Garrioch, The formation of the Parisian bourgeoisie, 1690-1830, Harvard University Press, 1996, p. 221.
  24. Jougla, Grand armorial de France.
  25. Révérend, Armorial du Premier Empire, t. I, p. 139.

Bibliographie

  • « Bricogne Â», dans Antoine-Vincent Arnault, Antoine Jay et autres, Biographie nouvelle des contemporains, ou Dictionnaire historique..., volume 3, Paris, La Librairie historique, 1821, p. 468 [lire en ligne].
  • « Athanase-Jean Bricogne » dans A. LiĂ©vyns, Jean-Maurice Verdot, Pierre BĂ©gat, Fastes de la lĂ©gion-d'honneur : biographie de tous les dĂ©corĂ©s..., Paris, bureau de l'Administration, 1844-1847, tome 5, p. 7-8.
  • Michel Fleury et B. Gille, Dictionnaire biographique du conseil municipal de Paris et du Conseil gĂ©nĂ©ral de la Seine, Paris, 1972.
  • « Bricogne », dans Louis-Gabriel Michaud, Biographie des hommes vivants, volume 1, 1816, p. 481 [lire en ligne].
  • « Bricogne », dans Dictionnaire des girouettes, ou nos contemporains peints par eux-mĂŞmes, ..., Paris, Alexis Eymery, 1815, p. 57.
  • Paul Bauer, « Bricogne, Athanase », dans Deux siècles d'histoire au Père Lachaise : Parmi les cĂ©lĂ©britĂ©s inhumĂ©es depuis 1804, MĂ©moire et documents, (ISBN 291461148X et 9782914611480), p. 149.
  • Vte A. RĂ©vĂ©rend, Titres, anoblissements et pairies de la Restauration, tome 1, Paris, Champion, 1901.
  • « Bricogne (N.) », dans Biographie, et Galerie historique des contemporains, Paris, P. BarthĂ©lĂ©my, (lire en ligne), p. 490.
  • S. Lacroix, Actes de la commune de Paris.

Voir aussi

Articles connexes

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