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Assassinat de Walter LĂŒbcke

L'assassinat de Walter LĂŒbcke, prĂ©fet[alpha 1] du district de Cassel, a lieu le lorsqu'il est abattu d'une balle dans la tĂȘte Ă  son domicile. Le , le principal suspect, l'extrĂ©miste de droite hessois Stephan Ernst avoue l'acte et son motif, avant de se rĂ©tracter. Ce meurtre s'inscrit dans un contexte d'augmentation du nombre de crimes et dĂ©lits attribuĂ©s Ă  l'extrĂȘme droite en Allemagne[1].

En , LĂŒbcke avait fait campagne dans le cadre de la crise des rĂ©fugiĂ©s pour l'accueil des rĂ©fugiĂ©s et s'Ă©tait opposĂ© Ă  KAGIDA, l'antenne locale du mouvement PEGIDA, et avait Ă©tĂ© menacĂ© de mort Ă  de nombreuses reprises.

L'assassinat de LĂŒbcke, son contexte et ses consĂ©quences font l'objet d'un vaste dĂ©bat public en Allemagne concernant principalement les relations entre le parti conservateur allemand (CDU) et les mouvements populistes de droite, comme le parti Alternative fĂŒr Deutschland (AfD), les attaques contre des hommes politiques dans les rĂ©seaux sociaux, et le rĂŽle des autoritĂ©s de sĂ©curitĂ© allemandes.

Assassinat

Le , Ă  0 h 30 du matin, Walter LĂŒbcke est retrouvĂ© inanimĂ© sur la terrasse de son domicile Ă  Istha, prĂšs de Cassel, blessĂ© par balle Ă  la tĂȘte. AprĂšs des tentatives infructueuses de rĂ©animation, le dĂ©cĂšs est constatĂ© Ă  2 h 35 Ă  la clinique du district de Wolfhagen. L'autopsie conclut Ă  un tir de projectile d'une arme de petit calibre, tirĂ©e Ă  bout portant[2]. Aucune arme n'ayant Ă©tĂ© retrouvĂ©e sur les lieux, la police conclut Ă  un homicide.

EnquĂȘte et arrestation d'un suspect

Arrestation d'un suspect

La responsable de la police du land de Hesse, Sabine Thurau, ne voit initialement aucune preuve d'un lien entre le crime et les appels au meurtre qui avaient suivi les dĂ©clarations de LĂŒbcke lors de la crise des rĂ©fugiĂ©s, et a demandĂ© Ă  ne pas spĂ©culer sur le motif du meurtre. Les enquĂȘteurs dĂ©clarent Ă©galement qu'aucun danger concernant LĂŒbcke n'avait Ă©tĂ© signalĂ©.

Le , un homme ĂągĂ© de 45 ans, Stephan Ernst, est arrĂȘtĂ© Ă  la suite d'une analyse d'ADN et conduit en dĂ©tention provisoire au centre pĂ©nitentiaire de Cassel. Il avoue l'assassinat de Walter LĂŒbcke le [3]. Selon un tĂ©moignage, deux voitures ont quittĂ© rapidement les lieux du crime aprĂšs le coup de feu.

Stephan Ernst avait dĂ©jĂ  Ă©tĂ© condamnĂ© Ă  sept reprises, notamment pour vol, agression, insulte et possession d'un objet non autorisĂ©. En 1993, il avait attaquĂ© un centre d’asile avec une bombe artisanale. Il avait Ă©tĂ© condamnĂ© Ă  une peine de six ans d'emprisonnement pour tentative d'homicide, de coups de couteau et de « tentative d'attentat Ă  l'explosif ». Le , il avait attaquĂ© avec 400 nĂ©onazis un rassemblement de la ConfĂ©dĂ©ration allemande des syndicats Ă  Dortmund avec des jets de pierres et de poteaux en bois et Ă  coups de poing. Pour ces causes il est condamnĂ© Ă  une pĂ©riode de probation de sept mois.

Il était un membre actif de la scÚne extrémiste de droite dans la région de Cassel, et considéré sur la scÚne nazie comme « trÚs dangereux ». Jusqu'en 2004 au moins, il était membre de la section hessoise du parti ultranationaliste NPD.

AprÚs 2009, Stephan Ernst n'était plus classé comme un extrémiste de droite et n'était observé ni par la police ni par l'Office fédéral de protection de la constitution. Il vivait à Cassel. Sa participation à la perturbation organisée de la réunion publique de Lohfelden de 2015 n'est pas déterminée à l'heure actuelle.

En , 150 euros sont passĂ©s de son compte Ă  celui de l'AfD, qui les a enregistrĂ©s avec le nom et l'adresse du donateur en tant que don de campagne. Les enquĂȘteurs ont trouvĂ© dans son tĂ©lĂ©phone mobile de nombreux commentaires haineux, y compris des menaces sur YouTube (« Soit sous ce gouvernement, soit dans un avenir proche, il y aura des morts » ; « Cessez de parler, il y a mille raisons d'agir »). Il Ă©tait membre d'un club de tir Ă  Cassel. Dans son appartement, la police a trouvĂ© une arme Ă  feu.

Le , Ernst a conduit la police Ă  un dĂ©pĂŽt de terre dans les locaux de son employeur. Cinq armes Ă  feu y Ă©taient cachĂ©es, dont l'arme du crime, qui a ensuite Ă©tĂ© identifiĂ©e sans aucun doute, ainsi qu'un fusil Ă  pompe et une mitraillette de type Uzi avec des munitions. Selon une expertise balistique rapportĂ©e par Der Spiegel le , la balle fatale Ă  LĂŒbcke provenait d'un revolver Ă  courte portĂ©e de la marque brĂ©silienne Rossi en calibre 38. Selon le LKA Hessen, il se trouvait dans le dĂ©pĂŽt de terre oĂč Ernst avait conduit les enquĂȘteurs.

Selon les enquĂȘteurs, Ernst avait d'abord voulu couvrir ses traces, avait Ă©teint son tĂ©lĂ©phone portable avant le crime, puis l'avait rallumĂ© aprĂšs et avait tentĂ© d'obtenir un alibi : un collĂšgue de travail Ă©tait censĂ© tĂ©moigner dans les affaires de police qu'il Ă©tait avec lui la nuit du crime. Les enquĂȘteurs ont Ă©valuĂ© cette preuve comme celle d'un crime planifiĂ©.

Le , Ernst est traduit devant le juge d'instruction de la Cour suprĂȘme fĂ©dĂ©rale (BGH) Ă  Karlsruhe et y a rĂ©cusĂ© ses aveux. Son nouvel avocat, Frank Hannig, cofondateur de Pegida, l'accompagne.

ComplicitĂ©s et rĂ©seaux d'extrĂȘme-droite

Dans ses aveux, Ernst incrimine deux autres personnes, qui ont ensuite Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©es par la police pour complicitĂ© Ă©ventuelle dans le meurtre : Elmar J., de Höxter, qui aurait vendu l'arme du crime Ă  Ernst en 2016, et Markus Hartmann, de Cassel, qui aurait nĂ©gociĂ© le marchĂ© avec le marchand d'armes. Hartmann Ă©tait connu des autoritĂ©s comme un extrĂ©miste de droite, J. ne l'Ă©tait pas. Il a fourni plusieurs armes Ă  Ernst, dont la mitraillette. On a enquĂȘtĂ© sur leur provenance et sur les autres personnes qui ont achetĂ© des armes Ă  Elmar J.

Selon le procureur gĂ©nĂ©ral fĂ©dĂ©ral, les deux complices n'avaient aucune connaissance concrĂšte des plans de meurtre d'Ernst, mais de son positionnement d'extrĂȘme droite : ils avaient acceptĂ© l'utilisation possible des armes vendues pour un crime Ă  motivation politique. En outre, Ernst lui-mĂȘme a vendu des armes Ă  deux hommes de la rĂ©gion de Cassel, qui n'auraient cependant pas Ă©tĂ© impliquĂ©s dans son crime.

A partir du , cinq procureurs du parquet fĂ©dĂ©ral et la commission spĂ©ciale de la LKA de Hesse, dont le nombre a Ă©tĂ© portĂ© Ă  80 personnes, poursuivent l'enquĂȘte et apportent les preuves qui ont permis de dĂ©couvrir, au fil des Ă©vĂ©nements, un Ă©lĂ©ment dĂ©clencheur du crime, un lien entre l'auteur et la victime ainsi que les contacts possibles d'Ernst avec les groupes d'extrĂȘme droite "Oidoxie-Streetfighting-Crew", les "Nationalistes autonomes", "Combat 18" (groupe dissous en ), leur sous-groupe de Cassel "Sturm 18", ainsi que les complices du groupe terroriste Nationalsozialistischer Untergrund (NSU) dĂ©mantelĂ© en 2011 aprĂšs avoir commis dix meurtres.

Le , la justice allemande annonce qu'Ernst est Ă©galement suspectĂ© d'avoir tentĂ© d'assassiner un demandeur d'asile irakien en , en le poignardant plusieurs fois dans le dos. L'enquĂȘte sur cette tentative d'assassinat n'avait jamais Ă©tĂ© Ă©lucidĂ©e jusque-lĂ [4].

Failles dans la police

L'enquĂȘte rĂ©vĂšle Ă©galement des failles dans les services des autoritĂ©s allemandes. Les services de renseignements allemands connaissaient Stephan Ernst comme sympathisant nĂ©onazi potentiellement violent, mais avaient arrĂȘtĂ© de le surveiller des annĂ©es avant le meurtre. La police allemande, quant Ă  elle, avait oubliĂ© de signaler Ă  l'autoritĂ© chargĂ©e de dĂ©livrer les permis de port d'arme Markus Hartmann, le complice prĂ©sumĂ© d'Ernst soupçonnĂ© de lui avoir appris Ă  tirer, comme membre actif de l'ultradroite, ce qui lui a permis de se procurer des pistolets et des fusils[5].

ProcĂšs

Le procĂšs s'ouvre Ă  Francfort-sur-le-Main le , Ă  la Haute Cour rĂ©gionale de Francfort. Il s'agit du premier procĂšs pour le meurtre d'un Ă©lu allemand par un nazi depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Stephan Ernst comparaĂźt pour « meurtre aggravĂ© » et « tentative de meurtre aggravĂ© », car il est aussi jugĂ© pour la tentative de meurtre par arme blanche d'un migrant irakien en 2016. Markus Hartmann comparaĂźt aussi en tant que complice prĂ©sumĂ©, accusĂ© d'avoir appris Ă  Ernst Ă  tirer Ă  l'arme Ă  feu, y compris avec l'arme du crime, tous deux cachĂ©s dans une forĂȘt, sans pour autant avoir Ă©tĂ© au courant des plans rĂ©els de l'attentat[5].

Le , Ernst reconnaĂźt le meurtre dans une dĂ©claration lue par la dĂ©fense[6]. Il est condamnĂ© le Ă  la prison Ă  perpĂ©tuitĂ©, assortie d'une pĂ©riode de sĂ»retĂ© de quinze ans. Hartmann est lui condamnĂ© Ă  un an et demi de prison avec sursis pour « possession prohibĂ©e d’armes »[7] - [8].

RĂ©actions

RĂ©seaux sociaux

Dans les mĂ©dias sociaux, de nombreux extrĂ©mistes de droite et populistes de droite se sont ouvertement rĂ©jouis de l'assassinat de Walter LĂŒbcke[9], et ont annoncĂ© de nouveaux meurtres. La vidĂ©o contenant la citation tronquĂ©e de Walter LĂŒbcke de 2015 a Ă©tĂ© Ă  nouveau rediffusĂ©e et commentĂ©e Ă  de nombreuses reprises.

Politiques

Le membre ultranationaliste d'un conseil d’arrondissement, Mario Reschke (AfD) a mis en doute le meurtre de Walter LĂŒbcke, et comparĂ© celui-ci avec le suicide prĂ©sumĂ© du politicien du parti libĂ©ral FDP JĂŒrgen Möllemann (2003). Il a rejetĂ© les appels visant Ă  dĂ©missionner de son mandat.

De nombreux politiciens de haut rang ont condamnĂ© les propos haineux contre Walter LĂŒbcke. Le prĂ©sident fĂ©dĂ©ral Frank-Walter Steinmeier les a qualifiĂ©s de "cyniques, abominables, odieux Ă  tous Ă©gards".

La ministre fĂ©dĂ©rale de la Justice, Katarina Barley, s'est fĂ©licitĂ©e de ce que le procureur gĂ©nĂ©ral ait repris l'enquĂȘte et dĂ©clarĂ© que l'État devait protĂ©ger davantage les militants de la sociĂ©tĂ© civile contre l'intimidation et les menaces.

Le , le ministre fĂ©dĂ©ral de l'IntĂ©rieur, Horst Seehofer, a parlĂ© d'une "attaque d'extrĂȘme droite contre un dirigeant de l'État". C'est un "signal d'alarme" : "L'extrĂ©misme de droite est une menace sĂ©rieuse et grave pour notre sociĂ©tĂ© libre."

L'ancien secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de la CDU, Peter Tauber, a dĂ©clarĂ© que l'AfD avait « prĂ©parĂ© la voie Ă  la diffusion de la violence » et Ă©tait donc « complice de la mort de Walter LĂŒbcke ». Selon lui, la CDU doit Ă©galement tracer une ligne de conduite claire contre les dĂ©fenseurs d'une coalition CDU-AfD tels que Max Otte et Hans-Georg Maaßen.

Andreas Hollstein (de), maire d'Altena qui avait survĂ©cu en 2017 Ă  un attentat d'extrĂȘme-droite, a demandĂ© aprĂšs le meurtre de Walter LĂŒbcke, « agissez avec toute la duretĂ© de l'Ă©tat de droit » contre les coupables. Lui et la maire de Cologne, autre victime d'une attaque issue de l'extrĂȘme droite, reçurent tous les deux un courrier Ă©lectronique identique : un extrĂ©miste de droite anonyme y menace de les « exĂ©cuter, ainsi que d'autres responsables politiques », affirme qu'avec Walter LĂŒbcke, une « phase de purges » a Ă©tĂ© lancĂ©e, exige 100 millions d'euros et conclut par un salut hitlĂ©rien.

MĂ©dias

Les journalistes ont comparĂ© le meurtre de Walter LĂŒbcke avec la sĂ©rie de meurtres de la NSU (2000-2007), la tentative d'assassinat de Henriette Reker (2015) et l'attentat contre Andreas Hollstein (2017). Annette Ramelsberger (SĂŒddeutsche Zeitung) a parlĂ© d'une « RAF nĂ©o-nazie ». Elle a argumentĂ© : « Comme dans le cas de la NSU, les enquĂȘteurs ont niĂ© l'Ă©vidente motivation d'extrĂȘme-droite ". La haine d'extrĂȘme-droite s'infiltre « du bord au centre de la sociĂ©tĂ© », y compris au sein de la police. Elle a Ă©voquĂ© la longue non-intervention de la police contre les Ă©meutes de Chemnitz en 2018 avec « NSU 2.0 ». Contrairement Ă  la RAF, les extrĂ©mistes de droite ne voient guĂšre les policiers comme des ennemis, mais comme des alliĂ©s possibles contre la gauche.

Jagoda Marinić (Die Tageszeitung) a critiquĂ© les autoritĂ©s de sĂ©curitĂ© comme « peu susceptibles de faire respecter » l'application de la loi en ligne, contrairement Ă  la surveillance du secteur privĂ©, trop craintive face Ă  la violation de la personnalitĂ© et les cyber-menaces.

Pour Christian Bangel (Die Zeit), le message de l'acte est le suivant : « Faites attention, c'est votre vie ». Il a demandĂ© comment cette intimidation de politiciens, de journalistes ou de militants de la sociĂ©tĂ© civile pourrait ĂȘtre empĂȘchĂ©e Ă  l'avenir. Il doit «exister un sentiment d'urgence dans la lutte contre les extrĂ©mistes de droite».

L’auteur Toralf Staud a exhortĂ© les autoritĂ©s de sĂ©curitĂ© Ă  se faire une idĂ©e plus prĂ©cise du terrorisme de droite. Le meurtre de Walter LĂŒbcke avait probablement Ă©tĂ© perpĂ©trĂ© sur le concept de rĂ©sistance sans chef des États-Unis, selon lequel des auteurs individuels ou des groupes de deux agissant de maniĂšre indĂ©pendante rĂ©pandaient la terreur.

Selon Alexander Fröhlich (Der Tagesspiegel), mĂȘme les auteurs individuels sont en rĂ©seau dans le monde entier, et leurs idĂ©ologies se sont unifiĂ©es. Les « nouveaux extrĂ©mistes de droite, qu'il s'agisse du mouvement identitaire ou de l'AfD, [...] utilisent les mĂȘmes termes de lutte que les assassins, cela alimente exactement les mĂȘmes peurs ».

Michael Stifter (Augsburger Allgemeine) a demandé à utiliser « les informations bloquées dans les fichiers de la NSU » pour drainer le vivier néo-nazi.

Organisations de la société civile

Le centre pour la dĂ©mocratie de l'UniversitĂ© de Marbourg a Ă©voquĂ© la multiplication des menaces et des violences depuis la « crise des rĂ©fugiĂ©s » en Allemagne en 2015, par exemple contre les maires et l'avocat des victimes de NSU, Seda BaƟay-Yıldız.

Le prĂ©sident du Conseil central des juifs en Allemagne, Josef Schuster, a dĂ©clarĂ© que cette affaire de meurtre devait « alarmer tous les dĂ©mocrates » et montrer « de maniĂšre dĂ©terminante que les dangers des rĂ©seaux de droite, du populisme de droite et de la terrorisme de droite ne doivent pas ĂȘtre sous-estimĂ©s ».

Scientifiques

Le politologue et expert en extrĂ©misme de droite Gideon Botsch voit un potentiel « extrĂȘmement Ă©levĂ© » de terrorisme de droite en Allemagne. Alors que les manifestations de droite diminuent, les actes terroristes se multiplient. Les images de l'ennemi Ă©taient « marquĂ©es » et AfD et Pegida sont impliquĂ©s.

Pour le sociologue Matthias Quent, l'acte est une « cĂ©sure », car pour la premiĂšre fois depuis 1945 un politicien en exercice a Ă©tĂ© assassinĂ© par un extrĂ©miste de droite prĂ©sumĂ©. Les frontiĂšres entre populistes de droite et groupes militants deviennent de plus en plus floues. À travers les succĂšs de l'AfD, les auteurs se sont sentis lĂ©gitimĂ©s. Les jugements peu sĂ©vĂšres rendus dans le procĂšs de la NSU n’ont pas eu d’effet dissuasif.

Pour le politologue Hajo Funke, certains membres de l'AfD, comme Björn Höcke ou Andreas Kalbitz, assument « une responsabilitĂ© claire » dans l'assassinat de Walter LĂŒbcke. Celle-ci ne peut plus ĂȘtre minimisĂ©e ni rĂ©futĂ©e depuis les meurtres de la NSU. Dans le cas de Walter LĂŒbcke, l'État de Hesse a « Ă©chouĂ© lamentablement », car il Ă©tait possible d'identifier l'auteur prĂ©sumĂ© comme une menace sĂ©rieuse depuis 2016. Erika Steinbach Ă©tait « en partie responsable du fait que Walter LĂŒbcke soit devenu victime d'une campagne de haine » car ses messages de l'avaient fait devenir une cible du terrorisme de droite et elle n'avait pas effacĂ© les demandes de meurtre de sa page Facebook. Erika Steinbach a rejetĂ© toute accusation, considĂ©rant ses tweets de « nullement problĂ©matiques ».

Deuil et commémoration

Le , un service funĂšbre auquel ont assistĂ© des milliers de citoyens a eu lieu Ă  l'Ă©glise Saint-Martin de Cassel. La police et l'armĂ©e fĂ©dĂ©rale tenaient une garde d’honneur, le cercueil Ă©tait recouvert d’un drapeau de la Hesse. Les orateurs Ă©taient entre autres Volker Bouffier, Ministre-prĂ©sident de Hesse et Christian Geselle (de), maire de Cassel. Des listes de condolĂ©ances ont Ă©tĂ© Ă©tablies dans tous les bureaux du conseil rĂ©gional.

Le , Walter LĂŒbcke est enterrĂ© dans le cimetiĂšre de sa commune de Wolfhagen.

Le , une manifestation en faveur de la paix, de la tolérance et de la démocratie s'est déroulée devant le bùtiment du conseil régional de Cassel, qui a rassemblé environ 10 000 participants[10] - [11].

Notes

  1. En allemand RegierungsprĂ€sident (de), c'est-Ă -dire littĂ©ralement PrĂ©sident du gouvernement, est l'Ă©quivalent d'un prĂ©fet dans les LĂ€nder de Bade-Wurtemberg, de BaviĂšre, de Hesse et de RhĂ©nanie-du-Nord-Westphalie. Il reprĂ©sente l'autoritĂ© du gouvernement local dans le district oĂč il est affectĂ©.

Références

  1. Thomas Wieder, « L’Allemagne face Ă  la violence d’extrĂȘme droite », Le Monde,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  2. (de) « Todesfall Walter LĂŒbcke: Kassels RegierungsprĂ€sident wurde aus kurzer Distanz erschossen », Spiegel Online,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  3. Le Monde avec AFP, « Un nĂ©onazi allemand avoue le meurtre de Walter LĂŒbcke », Le Monde,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  4. « Un suspect néonazi aurait tenté de tuer un Irakien », sur tdg.ch, Tribune de GenÚve, (consulté le )
  5. « Le procÚs d'un néonazi accusé du meurtre d'un élu pro-migrants s'ouvre en Allemagne », sur france24.com, (consulté le )
  6. « Allemagne : un néonazi avoue le meurtre d'un élu régional lors de son procÚs », sur francetvinfo.fr, (consulté le )
  7. Le Monde avec AFP, « Un nĂ©onazi condamnĂ© Ă  la perpĂ©tuitĂ© en Allemagne pour le meurtre d’un Ă©lu pro-migrants », Le Monde,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  8. France 24 avec AFP, « Allemagne : un néonazi condamné à perpétuité pour avoir tué un élu favorable aux migrants », sur www.france24.com, France 24, (consulté le )
  9. « Allemagne: le meurtre d'un élu pro-réfugiés salué sur les réseaux sociaux », sur Le Figaro, (consulté le )
  10. (de) « 10.000 Menschen demonstrieren in Kassel gegen rechte Gewalt », sur www.tagesspiegel.de, Der Tagesspiegel, (consulté le )
  11. (de) « Über 10.000 Menschen setzen starkes Zeichen fĂŒr Toleranz », sur Osthessen|News, Osthessen News, (consultĂ© le )
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