Artillerie de la Garde impériale (Premier Empire)
L'artillerie de la Garde impériale est constituée par les unités organiques d'artillerie de la Garde impériale de Napoléon Ier. Elle alignait un régiment d'artillerie à cheval, des régiments d'artillerie à pied et un service du train chargé notamment de l'approvisionnement des pièces en poudre et munitions.
Artillerie de la Garde impériale | |
L'artillerie à cheval de la Garde impériale prenant position, par Alphonse Lalauze. À droite, un officier en grande tenue « à la hussarde », à gauche des postillons du train. | |
Création | 1806 |
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Dissolution | 1815 |
Pays | France |
Allégeance | Empire français |
Branche | Armée napoléonienne |
Type | RĂ©giment Ă cheval, RĂ©giments Ă pied, Train d'artillerie |
RĂ´le | Artillerie |
Fait partie de | Garde impériale |
Guerres | Guerres napoléoniennes |
Commandant | Joseph Christophe Couin, Jean Ambroise Baston de Lariboisière, Jean Barthélemot de Sorbier, Charles François Dulauloy, Jean-Jacques Desvaux de Saint-Maurice |
Garde consulaire
La Garde consulaire est constituée par Bonaparte par un arrêté du par amalgame de différentes unités chargées de protéger les institutions et corps constitués républicains. C'est un corps « inter-armes » composé d'infanterie, de cavalerie et d'artillerie — en l'occurrence une compagnie d'artillerie à cheval d'une centaine d'hommes levée parmi les guides auxquels elle est rattachée.
En l'an XII, l'artillerie de la Garde consulaire, placée sous les ordres du général de brigade Nicolas Marie Songis des Courbons, compte un escadron placé sous les ordres du colonel Joseph Christophe Couin, un train sous les ordres du capitaine Edmé Devarenne[1] et un parc[2] - [3].
Garde impériale
Par décret daté du 28 floréal an XII (), l'ancienne compagnie d'artillerie à cheval de la Garde consulaire devient le régiment d'artillerie à cheval de la Garde impériale, conservant son caractère inter-armes mais avec des effectifs considérablement augmentés. Couin en reste le commandant de l'artillerie jusqu'à son remplacement en 1807 par Jean Ambroise Baston de Lariboisière.
Artillerie Ă cheval
Héritière de la compagnie d'artillerie à cheval de la Garde consulaire, le régiment d'artillerie à cheval de la Garde impériale est considéré comme l'élite de l'artillerie napoléonienne et est de toutes les campagnes et batailles des guerres de l'Empire : ainsi, à la bataille de Wagram, l'artillerie à cheval de la Garde subit beaucoup plus de pertes que l’artillerie à pied[4]. Décimée pendant la désastreuse retraite de Russie, elle est rapidement reconstituée. Enfin, lors de la phase finale de la bataille de Waterloo, ultime grande bataille des guerres napoléoniennes, l'artillerie à cheval participe avec quatre batteries à l'attaque de la Garde impériale sur le plateau du Mont-Saint-Jean.
Artilleur de formation, Napoléon se place lui-même à la tête de ses pièces à plusieurs reprises. Lors de la campagne de France de 1814, il dirige personnellement le tir des batteries lors de la bataille de Montmirail[5] puis celle de Montereau[6]. Le , après la bataille des Quatre Bras, il mène lui-même les batteries à cheval à la poursuite des troupes britanniques se repliant sur Bruxelles[7].
Artillerie Ă pied
Par décret impérial du , quatre compagnies d'artillerie à pied sont incorporés dans l'artillerie de la Garde. Elles sont portées à huit en 1810, à neuf en 1812 et le tout organisé en un régiment. Le , le régiment est défini par Napoléon comme faisant partie de la Vieille Garde.
L'année suivante, on créa un deuxième régiment que l'on attacha à la Jeune Garde.
Le , après la première abdication de Napoléon Ier, l'artillerie à pied de la Garde impériale est licenciée mais le , après le retour de Napoléon Ier, le régiment d'artillerie à pied de la Garde impériale est reconstituée, mais en ne comptant plus que six compagnies.
Il participe à la campagne de Belgique et se trouve aux batailles de Ligny et de Waterloo et le , après la seconde abdication de Napoléon Ier, le régiment est définitivement licencié. Il est remplacé par ordonnances royales des 1er et par le régiment d'artillerie à pied de la Garde royale durant la seconde Restauration.
Pour ĂŞtre admis dans ce corps d'Ă©lite, il fallait sortir de l'artillerie de ligne, avoir six ans de service et mesurer 5 pieds 5 pouces (1,76 m)[8].
Train
Le train d'artillerie comprenait six compagnies formant un bataillon en 1806. L'effectif passe à huit compagnies en 1812. Pendant les Cent-Jours, le train est réorganisé en un escadron de huit compagnies[9].
Équipement
Depuis la fin des années 1770, l'artillerie française est organisée selon le système mis en place par Jean-Baptiste Vaquette de Gribeauval. En 1803, à la suite des travaux d'études réalisés par le « Comité de l'artillerie », qu'il a institué le et présidé par le général François Marie d'Aboville, Napoléon décide de simplifier le système Gribeauval en limitant le nombre de calibres utilisés[10].
Artillerie Ă cheval
En 1815, l'artillerie à cheval aligne quatre compagnies équipées chacune de quatre canons de six livres et de deux obusiers.
Artillerie Ă pied
Commandement
Le , Joseph Christophe Couin est promu général de brigade commandant l'artillerie de la Garde. Le , il passe colonel en second, Jean Ambroise Baston de Lariboisière, fait général de division le même jour par l'Empereur, le remplaçant au commandement du corps. Couin passe le dans la ligne par suite de la suppression de l'emploi de colonel en 2e. Le , Antoine Drouot est désigné par l'Empereur pour prendre le commandement du régiment d'artillerie à pied qu'il réorganise l'année suivante.
En 1811, Jean Barthélemot de Sorbier succède à Lariboisière. En 1813, il est remplacé par Charles François Dulauloy.
Pendant la campagne de Belgique de 1815, l'artillerie de la Garde est placée sous les ordres de Jean-Jacques Desvaux de Saint-Maurice qui est tué pendant la bataille de Waterloo ; l'artillerie à pied sert sous le commandement de Henri Dominique Lallemand et l'artillerie à cheval sous Jean-Baptiste Duchand de Sancey[11].
Batailles et pertes en officiers
- : Essling - le chef de bataillon Boulard et 1 officier blessés
- : Wagram - 1 officier tué, 1 officier mortellement blessé et 6 autres blessés - le colonel Drouot et le chef de bataillon Boulard furent blessés
- : combat de Schewardino - 2 officiers blessés
- : Borodino - 1 officier tué, 1 officier mortellement blessé et 8 autres blessés
- 16 et : Krasnoïe - 3 officiers mortellement blessés et 1 autre blessé
- : Bérézina - 2 officiers blessés
- 9 - 10 - : Vilna - 3 officiers mortellement blessés
- : Lützen - 2 officiers tués et 1 autre blessé
- : passage de l'Elbe - le chef de bataillon D'Hautpoul est blessé
- : Dresde - 1 officier blessé
- : Leipzig - 2 officiers tués, 2 officiers mortellement blessés et 2 autres blessés
- : Bar-sur-Aube - 1 officier blessé
- : La Rothière - 1 officier blessé
- : Montmirail - 2 officiers
- : Craonne - 2 officiers blessés
- : prise de Reims - 1 officier blessé
- : Paris - 1 officier mortellement blessé et 4 autres blessés
- : Waterloo - 1 officier tué, 2 officiers mortellement blessés et 5 autres blessés - le chef de bataillon Raoul est blessé[12]
Notes et références
Notes
Références
- Fiche biographique sur le site Les Amis du Patrimoine Napoléonien.
- L'armée française en 1803-1804.
- Palasne de Champeaux 1804, p. 8-9.
- Correspondance du Capitaine Julien Bosc (Notes).
- Boudon 2014, p. 5.
- La bataille de Montereau.
- Gustave de Pontécoulant, « Souvenirs militaires. Napoléon à Waterloo, ou précis rectifié de la campagne de 1815 », Paris, J. Dumaine, 1866, p. 180 et suiv.
- Liliane Funcken et Fred Funcken, L'uniforme et les armes des soldats du Premier Empire - Tome 2 "de la garde impériale aux troupes alliées, suédoises, autrichiennes et russes", Casterman,
- Funcken et Funcken 1969, p. 54.
- L'artillerie de la Grande Armée de Napoléon.
- Lachouque 1972, p. 53.
- (en) Digby Smith, Napoleon's Regiments, Greenhill Books,
Voir aussi
Articles connexes
Bibliographie
- Antoine Julien Pierre Palasne de Champeaux, État militaire de la République française pour l'an douze, (lire en ligne)
- Diégo Mané, Les régiments d’artillerie de la Garde impériale sous le Premier Empire (1804-1815), Lyon, , 11 p. (lire en ligne).
- Liliane Funcken et Fred Funcken, Les uniformes et les armes des soldats du Premier Empire : de la garde impériale aux troupes alliées, suédoises, autrichiennes et russes, t. 2, Casterman, , 157 p. (ISBN 978-2-203-14306-7)
- Jacques-Olivier Boudon, Napoléon et la campagne de France : 1814, , 368 p. (lire en ligne)
- Cdt Henry Lachouque, Waterloo 1815, Éditions Stock,