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Aristolochia amara

Aristolochia amara est une espèce de liane sub-endémique des Guyanes, appartenant à la famille des Aristolochiaceae.

Aristolochia amara
Description de cette image, également commentée ci-après
Aristolochia amara (Pl. 251) d'après Aublet, 1775[1]

Espèce

Aristolochia amara
(Aubl.) Poncy, 1989

Synonymes

  • Aristolochia esoterica Pfeifer, 1966
  • Aristolochia stahelii O.C.Schmidt, 1938[3]

Cette espèce était désignée sous le nom de Pareira jaune[4].

En Guyane, on désigne les Aristolochia sous le nom générique de liane amère (créole - NB : nom partagé avec Tinospora crispa), Ulu'ay, Uluwu'ay (Wayãpi), Bukuti (Palikur), Jarrinha, Urubu-caá (portugais)[5], Luangu tetei (Aluku)[6]. Au Guyana, on les appelle Heart weed, Problem bush (Créole), Warakaba bina (Arawak), Akami (Carib), Murahaka (Warao)[7].

Taxonomie

Aristolochia amara a été décrit à partir de matériel stérile (cf. holotype[8] et isotype[9]) et correspond certainement au nom correct d'une autre espèce décrite ultérieurement[10] :

  • Aristolochia bukuti Poncy 1989,
  • A. stahelii O.C.Schmidt 1938 (hypothèse la plus probable au vu de la localisation des collectes d'Aublet)[3],
  • A. cremersii Poncy,
  • A. daemoninoxia Masters[11].

Utilisations

Les racines et sarments sont très amers d'après Aublet[4].

En Guyane, les Aristolochia forestières sont réputées comme fébrifuge et antidiabétique chez les Créoles de la région de Saint-Georges de l'Oyapock. Les Wayãpi en font un remède contre la diarrhée. Les Palikur l'emploient pour soigner le mal de cœur, le mal de foie[5] et pour soulager les effets de la fatigue[12].

Histoire naturelle

En 1775, le botaniste Aublet propose la diagnose suivante[1] :

« ABUTA (amara) folio levi, cordi-formi, ligno flaveſcente. (Tabula 251.) Frutex plures caules, ſarmentoſos, ramoſos, volubiles, ſuprà arbores, è radice craſſâ, fibroſâ, luteâ, emittens. Lignum caulium & ramorum luteum, amarum. Folia alterna, ampla, cordata, nervoſa, glabra, ſupernè viridia, infernè flaveſcentia, petiolata, petiole longo, craſſo, recurvo. »

« LE PAREIRA BRAVA jaune. (PLANCHE 251.)

Cet arbrisseau pouſſe de ſa racine, qui eſt jaune, pluſieurs ſarments d'environ un pouce & demi de diamètre par le bas. Le bois eſt jaunâtre, forme de pluſieurs cercles concentriques. A meſure que les ſarments ſe prolongent, ils jettent des branches qui ſe répandent & ſe roulent ſur le tronc des arbres voiſins. Ces branches ſont garnies de feuilles alternes, taillées en forme de cœur ; elles ſont entières, liſſes, verdâtres en deſſus, & jaunâtre, en deſſous. Les plus grandes feuilles ont cinq pouces de longueur, ſur environ ſix pouces de largeur. Leurs nervures ſont ſaillantes en deſſous. Leur pédicule eſt long, cylindrique, ſouvent coudé.

Je n'ai pu obſerver ni les fleurs, ni les fruits de cet arbriſſeau. Ses racines & ſes ſarments ſont très-amers.

II eſt nommé ABOUTOUA ou ABUTUA par les Garipons.

II m'a paru que cet arbriſſeau étoit une eſpèce de Pareira brava. Il croit dans les grandes forêts de la Guiane ; on en trouvé des pieds dans la ſavane de l'habitation de M. Le Grand, paroiſſe d'Aroura. »

Fusée-Aublet, 1775.

Notes et références

  1. Jean Baptiste Christophe Fusée-Aublet, HISTOIRE DES PLANTES DE LA GUIANE FRANÇOISE, rangées suivant la méthode sexuelle, avec plusieurs mémoires sur les différents objets intéreſſants, relatifs à la culture & au commerce de la Guiane françoiſe, & une Notice des plantes de l'Iſle de France. volume II, Londres et Paris, P.-F. Didot jeune, Librairie de la Faculté de Médecine, quai des Augustins, (lire en ligne), p. 620-621
  2. (en-US) « Aristolochia amara (Aubl.) Poncy - synonyms », Tropicos, Saint Louis, Missouri, Missouri Botanical Garden (consulté le )
  3. « Aristolochia amara (Aubl.) Poncy, 1989 - taxonomie », sur inpn.mnhn.fr
  4. Édouard Heckel, Les plantes médicinales et toxiques de la Guyane française : catalogue raisonné et alphabétique, Mâcon, Protat frères, , 160 p. (lire en ligne), p. 135
  5. Pierre Grenand, Christian Moretti, Henri Jacquemin et Marie-Françoise Prévost, Pharmacopées traditionnelles en Guyane : Créoles. Wayãpi, Palikur, Paris, IRD Editions, , 663 p. (ISBN 978-2-7099-1545-8, lire en ligne), p. 203-205
  6. Marie Fleury, "BUSI-NENGE" - LES HOMMES-FORÊT : Essai d'etnobotanique chez les Alukus (Boni) en Guyane Française, université de Paris 6, coll. « thèse de doctorat », (lire en ligne)
  7. T. VAN ANDEL, Non-timber forest products of the North-West District of Guyana - Part I & II, Universiteit Utrecht. Tropenbos Guyana Series 8A-8B, , Part I 320 p., Part II : 341 p (ISBN 90-393-2536-7, lire en ligne)
  8. P01657750 : Aristolochia amara (Aubl.) O.Poncy, Muséum national d’Histoire naturelle, Paris (France), coll. « Vascular plants (P) », - (lire en ligne)
  9. (en) « Menispermum indet. (Herb Smith) », The Linnean Collections, no LINN-HS 1554.17., - (lire en ligne)
  10. Odile Poncy, « Studies on the Flora of the Guianas 38. : Quatre espèces nouvelles d'Aristolochia (Aristolochiaceae) de Guyane française, et remarques nomenclaturales concernant une espèce d'Aublet », Bull. Mus. Natl. Hist. Nat., B, Adansonia Sér. 4,, vol. 10, no 4, , p. 344 (lire en ligne)
  11. (en) Christian Feuillet, Odile PONCY, A.R.A. Görts-van-Rijn (eds.) et M.J. JANSEN-JACOBS (eds.), Flora of the Guianas : Series A: Phanerogams - Fascicle 10 ARISTOLOCHIACEAE, Kew, Royal Botanic Gardens, , 34 p. (ISBN 1-900347-44-X)
  12. Y-O. HAY, Étude de l'automédication par les plantes médicinales à Saint-Georges de l'Oyapock, Mémoire de DESS, Université Paris XII, Val de Marne, , 76 p.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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