Antonio Azarola
Antonio Azarola GresillĂłn (Tafalla, 1874 - Ferrol, 1936) est un militaire espagnol.
Ministre de la Marine | |
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Francisco Javier de Salas González (d) |
Naissance | |
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Décès | |
Nom de naissance |
Antonio Azarola GresillĂłn |
Nationalité | |
Allégeance | |
Activité |
Officier de marine |
Famille |
Carmen Fernández GarcĂa-Zúñiga (Ă©pouse, fille du vice-amiral Ricardo Fernández GutiĂ©rrez de Celis) ; Antonio Azarola Fernández de Celis (fils) |
Fratrie |
Emilio Azarola GresillĂłn (d) |
Arme | |
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Grade |
Contre-amiral |
Après une formation à l’École navale de Ferrol, il s’engagea dans la marine de guerre et gravit les échelons jusqu’à accéder en 1932 au grade de contre-amiral. Fin 1935, il fut nommé ministre de la Marine dans le cabinet Portela Valladares, dernier gouvernement de la République, dont il élabora l’ultime Plan naval. Au déclenchement du coup d’État militaire de , Azarola, sommé de se joindre à la rébellion et de déclarer l’état de guerre, s’y refusa par fidélité aux autorités constitutionnelles. Après la victoire du camp nationaliste en Galice, il fut condamné à mort par un conseil de guerre et exécuté.
Biographie
Antonio Azarola était issu d’une famille aisée, de vieille extraction traditionnelle, qui comprenait dans ses rangs plusieurs héros militaires espagnols émigrés en Uruguay. Il suivit l’enseignement secondaire dans sa ville natale, avant de s’inscrire le comme aspirant à l’École navale de Ferrol, d’où il sortit deux ans plus tard, en , avec le grade de garde-marine ; il passa ensuite au rang d’enseigne de vaisseau en , puis de lieutenant de vaisseau en et de capitaine de corvette fin [1].
En , il obtint le brevet spécial d’artillerie et de tir naval, et l’année suivante, en , se vit octroyer le titre d’ingénieur radiotélégraphiste par l’École supérieure d'électricité à Paris. Devenu capitaine de frégate en , il monta en au grade de capitaine de vaisseau, et fut promu en contre-amiral. Professionnel studieux, de tendances modérées, il fut nommé en au poste de commandant en second de la base navale de Ferrol et de chef de l’arsenal de celle-ci[1].
Le Galicien Manuel Portela Valladares, à la tête du dernier cabinet ministériel de la Seconde République (qui gouverna l'Espagne du au , juste avant les élections de ), nomma Antonio Azarola sous-secrétaire du ministère de la Marine, puis ministre du même département. À ce titre, il conçut en l’ultime Plan naval de la République, lequel plan prévoyait la construction de deux destroyers, de deux canonnières et d’autres navires de moindre taille et puissance[1].
Antonio Azarola avait Ă©pousĂ© Carmen Fernández GarcĂa-Zúñiga, fille du vice-amiral Ricardo Fernández GutiĂ©rrez de Celis, de qui il avait Ă©tĂ© le secrĂ©taire personnel en deux occasions au cours de sa carrière militaire.
Lorsqu’éclata la rĂ©bellion militaire de , Antonio Azarola demeura loyal Ă la RĂ©publique, adoptant une attitude passive et se refusant le Ă dĂ©crĂ©ter l’état de guerre, Ă l’indignation de ses camarades soulevĂ©s en armes. Il fut alors mis en dĂ©tention par ses propres subordonnĂ©s, parmi lesquels les frères Salvador et Francisco Moreno Fernández, qui allaient quelques annĂ©es plus tard ĂŞtre Ă©levĂ©s au statut de hĂ©ros naval par le gĂ©nĂ©ral Franco. DĂ©fĂ©rĂ© devant un conseil de guerre en procĂ©dure accĂ©lĂ©rĂ©e (sumarĂsimo)), sur l’accusation notamment d’avoir donnĂ© ordre d’ouvrir en secret l’arsenal de Ferrol aux « masses marxistes » pour leur permettre de s’emparer des armes et des embarcations s’y trouvant, Antonio Azarola fut condamnĂ© Ă la peine capitale et exĂ©cutĂ© sans dĂ©lai[1]. Le verdict Ă©nonçait[2] :
« [...] un délit d’abandon de poste, face à des rebelles et des séditieux, commis par le commandant de l’Arsenal, celui-ci s’étant retranché dans ses fonctions, retiré dans son logis particulier, et opposé à ce que l’état de guerre soit déclaré dans cette place. »
Le contre-amiral Azarola déclara dans sa déposition devant le tribunal qu’il était inenvisageable pour lui d’enfreindre ses principes militaires :
« [...] des considérations de nature militaire m’empêchaient absolument de m’associer à un acte que je jugeais séditieux. »
Antonio Azarola fut fusillĂ© le Ă six heures du matin, dans la caserne de Dolores Ă Ferrol. Son corps se trouve inhumĂ© au cimetière de VillagarcĂa de Arosa, dans l’ouest de la Galice.
Le contre-amiral Azarola avait un fils, Antonio Azarola Fernández de Celis, qui Ă l’instar de son père choisit la carrière des armes et s’engagea dans la marine de guerre. Sa nièce Amelia Azarola EchevarrĂa, fille de l’ingĂ©nieur et homme politique radical-socialiste navarrais Emilio Azarola GresillĂłn, maire de Santesteban, Ă©tait mariĂ©e Ă l’aviateur phalangiste Julio Ruiz de Alda, lequel allait ĂŞtre assassinĂ© dans la prison modèle de Madrid le .
Bibliographie
- (es) Marcelino Laruelo Roa, Muertes Paralelas. El destino trágico de los prohombres de la República, Gijón, (à compte d’auteur), , 300 p. (ISBN 978-8493117511, lire en ligne).
- (es) Fernando Orgambides, « Memoria en el tiempo de una familia gaditana de ida y vuelta (del escultor Fernández Guerrero al almirante Azarola Gresillón) », Ateneo: revista cultural del Ateneo de Cádiz, Cadix, no 8,‎ , p. 165-181 (ISSN 1579-6868, lire en ligne).
Références
- (es) José Manuel Cuenca Toribio, « Antonio Azarola y Gresillón », sur Diccionario biográfico español, Madrid, Real Academia de la Historia, (consulté le ).
- Paul Preston, El holocausto español. Odio y exterminio en la Guerra Civil y después [« The Spanish Holocaust »], Barcelone, Debate, (ISBN 978-84-8306-852-6, lire en ligne), 294
Liens externes
- GalerĂa de militares republicanos en la Guerra Civil Española, sur le site internet de la Sociedad BenĂ©fica de Historiadores Aficionados y Creadores.
- « Guerra Civil e represión en Ferrol e comarca », de Xosé Manuel Suaréz (en galicien).
- Dos fragmentos de La escuadra la mandan los cabos (1944), de Manuel DomĂnguez Benavides, qui relate les Ă©vĂ©nements autour du soulèvement militaire Ă Ferrol.
- (es) José Manuel Cuenca Toribio, « Antonio Azarola y Gresillón », sur Diccionario biográfico español, Madrid, Real Academia de la Historia, (consulté le ).