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Antoine Kohlmann

Antoine Kohlmann (aux États-Unis : Anthony Kohlmann), né le 28 juin 1771 à Kaysersberg (Alsace) et décédé le 10 avril 1836 à Rome, était un prêtre jésuite français (alsacien), missionnaire dans la région orientale des États-Unis, fondateur et administrateur apostolique du diocèse de New York, directeur de collèges et, plus tard (1824), professeur de théologie à l’université grégorienne de Rome.

Antoine Kohlmann
Fonctions
President of Gonzaga College High School (d)
-
Adam Marshall (en)
Provincial (en)
Maryland Province of the Society of Jesus (d)
-
Giovanni Antonio Grassi (en)
Peter Kenney (en)
President of Georgetown University
-
Enoch Fenwick (en)
Administrateur apostolique
Archidiocèse de New York
-
Vicaire général
Archidiocèse de New York
-
Pasteur
Ancienne cathédrale Saint-Patrick de New York
-
Pasteur
St. Peter's Roman Catholic Church (en)
-
Biographie
Naissance
Décès
(à 64 ans)
Rome
Nom dans la langue maternelle
Anton Kohlmann
Nationalités
Formation
Activités
Autres informations
A travaillé pour
Ordres religieux

Biographie

Jeunesse et premières années

Né à Kaysersberg (Alsace) le 28 juin 1771, Antoine Kohlmann a 18 ans et se trouve au séminaire de Strasbourg lorsque la Révolution française éclate (1789). Il part en exil pour poursuivre à Fribourg, en Suisse une formation qui lui permette d’être prêtre. Il est ordonné prêtre à Fribourg le 26 mars 1796 et entre peu après dans la ‘Compagnie du Sacré-Cœur’, un institut religieux fondé par Léonor deTournely pour prendre la relève de la Compagnie de Jésus supprimée en 1773. Kohlmann œuvre dans des hôpitaux militaires d’Autriche et d’Italie. Il est particulièrement actif durant l’épidémie de Hagenbrunn en 1799.

La même année la ‘Compagnie du Sacré-Cœur’ et un autre institut ignacien la ‘Compagnie de la foi de Jésus’ fusionnent. En tant que ‘père de la Foi’ Kohlmann est recteur du séminaire de Dillingen, en Allemagne (1800-1802), puis directeur des collèges de Berlin et d’Amsterdam.

Admission chez les Jésuites

A Amsterdam Kohlmann est en contact avec le père Adam Beckers, curé de l’église de Krijtberg, qui venait d’être réadmis dans la Compagnie de Jésus en Russie. Ce dernier lui conseille de faire la même démarche. Après deux ans d’attente (1803-1805) passée au collège de Kensington (Angleterre) Antoine Kohlmann reçoit du père Gabriel Grüber, Supérieur des jésuites en Russie, sa lettre d’admission. Il part immédiatement faire son noviciat à Dunabourg (Daugavpils aujourd’hui en Lettonie). (28 juin 1805).

Un an plus tard, bien qu’encore novice il est envoyé avec le père Pierre Epinette au Maryland, pour y soutenir la mission catholique nouvellement rétablie. Il est assistant du maître des novices Francis Neale, à Georgetown (Washington D.C.). L’évêque de Baltimore Carroll l’envoie plusieurs fois visiter les communautés catholiques allemandes de Pennsylvanie, Virginie et Maryland.

Administrateur apostolique à New York

En 1808 le père Kohlmann est nommé Vicaire général (puis administrateur apostolique) du diocèse de New York tout récemment créé (1808), dont le premier évêque Mgr Concanen est empêché[1]. Kohlmann est, de facto, le fondateur du diocèse de New York[2]. Il y réconcilie plusieurs curés en conflit avec leur évêque, John Carroll (de Baltimore). En 1809 il pose la première pierre de la première cathédrale Saint-Patrick[3].

Il a compris l’importance de la ville dans l’avenir de la jeune république des États-Unis et s’investit dans l’éducation : il ouvre une école de garçons, invite les Ursulines pour l’éducation féminine et ouvre un orphelinat.

En 1813 il est au centre d’une ‘cause célèbre’ en refusant de révéler le nom d’un voleur qui, sous le secret de la confession, lui avait restitué des biens volés. Malgré l’insistance du propriétaire qui s’adresse à la justice pour faire pression sur lui, le père Kohlmann reste inflexible. Il obtient gain de cause[4]. L’affaire fait grand bruit et, après New York, 29 états américains reconnurent le droit des ministres du culte de ne pas révéler ce qu’ils connaissent de par le sacrement de la confession.

Supérieur au Maryland

En 1815, un nouvel évêque (John Connolly) étant arrivé à New York, Kohlmann retourne au Maryland où il est maître des novices (1815-1817) puis supérieur de la mission (1817) et de plus, l’année suivante, recteur du collège de Georgetown. Non sans rencontrer de l’opposition parmi ses confrères jésuites qui estimaient devoir avant tout rétablir d’anciennes missions, Kohlmann pousse à l’éducation et la création de collèges dans les nouvelles villes américaines.

Théologien et professeur à Rome

Kohlmann est recteur du séminaire de Washington (depuis 1820) lorsqu’il est appelé à Rome, en 1824, par le Supérieur Général des Jésuites. Luigi Fortis, pour tenir la chaire de théologie dogmatique à l’Université grégorienne qui, la même année, est à nouveau confiée par Léon XII aux Jésuites. Parmi ses étudiants : Gioacchino Pecci, le futur Léon XIII.

A Rome il est également consulteur à la ‘Congrégation des Réguliers’. Sainte Euphrasie Pelletier reconnaîtra que c’est grâce à lui que sa Congrégation du Bon pasteur reçut sa reconnaissance canonique (en 1835).

Dans les dernières années de sa vie Kohlmann passe de nombreuses heures dans son confessionnal du Gesù. Il réconcilie le théologien oratorien allemand Augustin Theiner avec l’Église. Il meurt à Rome le 10 avril 1836.

Écrits

  • (Sous le nom de William Sampson): The Catholic Question in America: Whether a Roman Catholic Clergyman be in any case compellable to disclose the secrets of auricular Confession, New York, 1813.
  • Unitarianism, philosophically and theologically examined, (2 vol.), 1821.

Notes et références

  1. Mgr Richard Concanen, un dominicain irlandais consacré en Europe (premier) évêque de New York ne parvient pas à trouver un navire en partance pour le Nouveau Monde. Il meurt à Naples le 19 juin 1810
  2. Jean Houpert : Prêtres français au service des allemands aux États-Unis.
  3. Kohlmann, Anthony (1771-1836), BNF 10652150.
  4. Le tribunal, composé de quatre juges protestants, dont le maire De Witt Clinton, décida à l’unanimité qu’aucun prêtre catholique ne pouvait être forcé de divulguer les informations obtenues au confessionnal. Kohlmann publia plus tard un traité sur ce sujet

Voir aussi

Articles connexes

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