Accueil🇫🇷Chercher

Anne-Charles Goislard de Montsabert

Anne-Charles Goislard de Montsabert est un magistrat et administrateur français né en 1677 et mort le d'un acccident de cheval. Il est issu d'une famille de la noblesse de robe, parisienne et installée en Anjou. Conseiller au Parlement de Paris, pro-janséniste, il participe à la polysynodie comme membre du Conseil des affaires du dedans.

Anne-Charles Goislard de Montsabert
Titres de noblesse
Chevalier
Biographie
Naissance
Décès
SĂ©pulture
Père
Marc-Antoine Goislard
Mère
Anne Le Maistre
Conjoint
Marie-Louise Riantz
MargueritePatu
Autres informations
Propriétaire de
D'azur Ă  trois roses d'or

Une famille de parlementaires

La famille Goislard est originaire du pays chartrain. Jacques Ier Goislard, né vers 1547/1550 près de Chartres et mort en 1622, fils de François Goislard et de Denise Berthon, devient procureur au Parlement de Paris vers 1580[1]. Son frère André (mort en 1641) est chanoine de Chartres et d'Orléans[2]. La famille accède à la noblesse par le fils de Jacques Ier, Jacques II Goislard, greffier des commissions extraordinaires du Conseil et anobli par charge de secrétaire du roi (1608-1643)[3]. En descendent des générations de parlementaires. La famille Goislard est installée à Paris, dans des maisons voisines du collège des Bernardins[4] et a une chapelle familiale dans l'église Saint-Étienne-du Mont depuis 1609, où au moins cinq membres de la famille sont enterrés[1].

Biographie

Un parlementaire angevin et parisien

Anne-Charles Goislard de Montsabert est le fils de Marc-Anne Goislard (mort le 8 novembre 1712), conseiller au Parlement de Paris et de son épouse Anne Le Maistre (morte le 26 juillet 1711), héritière des seigneuries de Montsabert (paroisse de Coutures), de Richebourg (au Thoureil) et de Noirieux, en Anjou, mariés en novembre 1676[5]. Anne Le Maistre est la fille de Claude Le Maistre (mort en 1685), seigneur de Montsabert. Auparavant, Montsabert a appartenu aux familles d'Aubigné et de Laval[6].

Anne-Charles Goislard est chevalier, seigneur de Montsabert et baron de Richebourg[7]. À Paris, il reste dans le quartier de ses ancêtres, rive gauche : il possède une maison quai de la Tournelle et habite aussi rue des Bernardins[4]. Il épouse le 13 octobre 1714 en premières noces Marie-Louise de Riantz (morte le 6 mars 1717), fille de Charles de Riantz comte de Rémalard, et en secondes noces Marguerite Patu (morte en mars 1777 à Paris), fille de Philippe Patu, conseiller à la Cour des aides de Paris[8].

Goislard de Montsabert est d'abord avocat du roi au Châtelet. Il devient conseiller à la quatrième chambre des enquêtes du Parlement de Paris en 1701. Il s'y illlustre particulièrement par son oppposition à la bulle Unigenitus. Lors de la séance d'enregistrement de cette dernière le 15 février 1714, il soutient, avec Charles Gaspard Dodun et Guillaume Menguy, une modification importante de ce texte proposée par l'abbé René Pucelle[9].

Au Conseil des affaires du dedans

En septembre 1715, dans le cadre du système de la polysynodie, Goislard de Montsabert entre au Conseil des affaires du dedans du Royaume. Il fait partie des trois parlementaires pro-jansénistes, avec l'abbé Menguy et Ambroise Ferrand, que le Régent nomme à ce conseil. Le Régent hésite à son propos : avant sa nomination définitive, le nom de Goislard de Montsabert est d'abord rayé de la liste provisoire[9].

Pour le Régent, ces nominations ont pour but de récompenser le Parlement de Paris de son soutien lors de la cruciale journée du 2 septembre 1715 qui a assis son pouvoir, tout en ne nommant pas les parlementaires dans les conseils particuliers plus prestigieux (guerre, affaires étrangères, finances), à part Dodun qui entre au Conseil de finances. De plus, ces nominations sont utiles puisque le Conseil du dedans doit traiter des affaires religieuses[9].

Au Conseil du dedans, Goislard de Montsabert reçoit un département qui couvre une partie du Centre-Ouest de la France : le Maine, le Perche , le comté de Laval, la Touraine, le Bourbonnais, le Nivernais, La Rochelle, l'Aunis et Oléron[9].

Goislard de Montsabert reste membre du Parlement, mais réussit à échapper au conflit qui oppose ensuite ce dernier au Régent. En effet, comme Charles Gaspard Dodun et Gilbert de Voisins et contrairement à certains de leurs collègues qui y perdent leur place dans les conseils (Ambroise Ferrand, l'abbé Guillaume Menguy, l'abbé René Pucelle), il ne siège pas lors de la séance du 20 juin 1718 pendant laquelle le Parlement se prononce contre l'édit sur les monnaies, suscitant la colère du Régent[9].

Loisirs

Comme d'autres parlementaires, Anne-Charles Goislard de Montsabert possède une bibliothèque fournie. Un tiers de ses livres traite de jurisprudence[3].

Goislard de Montsabert, qui aime les chevaux, meurt des suites d'un accident en essayant de nouveaux attelages[3] le 21 octobre 1733[5]. Il est inhumé à Coutures le lendemain 22 octobre 1733[7].

Descendance

Anne-Charles Goislard de Montsabert et sa première épouse, Marie-Louise Riantz ont eu :

  • Anne-Louis Goislard de Montsabert (12 mars 1708-1780), seigneur de Montsabert, comte de Richebourg (au Thoureil), conseiller au Parlement de Paris (1732-1780), Ă©poux de Françoise Le Sage, fille d'Alain-RenĂ© Le Sage, officier du roi[10]. La baronnie de Richebourg rĂ©unie Ă  la seigneurie de Montsabert est Ă©rigĂ©e en comtĂ© en 1752[5]. Leur fils est Anne-Louis Goislard de Monsabert, cĂ©lèbre pour sa rĂ©sistance aux projets fiscaux royaux en 1788[10].
  • Anne-Jean-Baptiste Goislard de Montsabert (nĂ© le 4 avril 1709), seigneur de BaillĂ© et d'Andonville, conseiller au Parlement de Paris, Ă©poux le 29 avril 1739 de Marie Madeleine Charlotte Magneux[11] fille de François Magneux avocat au Parlement de Paris[8].
  • Marie-Anne Goislard de Montsabert (nĂ©e le 31 mai 1710), Ă©pouse en 1731 Philibert Rullaud, conseiller au Parlement de Paris[8]. Leur fille Anne Louise Rullaud d'Auroir est l'Ă©pouse de Jean-François Joseph Geffrard de la Motte, comte de Sanois.
  • Anne-Louise Goislard de Montsabert, Ă©pouse le 26 mai 1739 Nicolas HĂ©nin seigneur de Longuetoise, conseiller au Parlement de Paris[8].

HĂ©raldique

Blason Blasonnement :
D'azur Ă  trois roses d'or[12]

Références

  1. Jacques de Goislard de Monsabert, « Une chapelle familiale à Saint-Etienne du Mont », Bulletin de la Montagne Sainte-Geneviève et de ses abords, vol. 7,‎ , p. 36-47 (lire en ligne).
  2. J. Baillet, « Le testament d'un chanoine au XVIIe siècle. André Goislard, sa vie, sa famille, ses chanoinies, sa maison, sa bibliothèque et sa fortune », Bulletin de la société archéologique et historique de l'Orléanais, vol. 21, no 229,‎ , p. 354-382 (lire en ligne).
  3. François Bluche, Les magistrats du Parlement de Paris au XVIIIe siècle, Paris, Economica, (1re éd. 1960), 481 p. (ISBN 2-7178-0988-0).
  4. Maurice Dumolin, « La censive du collège des Bernardins », Bulletin de la Société de l'histoire de Paris et de l'Île-de-France, vol. 62,‎ , p. 25-96 (lire en ligne).
  5. Colonel Savette, « A propos du château de Montsabert », Bulletin de la société des lettres, sciences et arts du Saumurois, vol. 23, no 73,‎ , p. 41-45 (lire en ligne).
  6. Colonel Savette, « Le château de Montsabert (commune de Coutures, canton de Gennes) », Bulletin de la société des lettres, sciences et arts du Saumurois, vol. 22, no 71,‎ , p. 46-55 (lire en ligne).
  7. Célestin Port, Dictionnaire historique, géographique et biographique de Maine-et-Loire, Paris-Angers, J.B Dumoulin, 1874-1878 (lire en ligne), p. 275-276.
  8. DOSSIERS BLEUS ; mémoires, notes et documents généalogiques, classés par ordre alphabétique de noms de personnes, au Cabinet des titres, dans le cours du XVIIIe siècle. Goislard-Gondi. (lire en ligne).
  9. Alexandre Dupilet, La Régence absolue. Philippe d'Orléans et la polysynodie (1715-1718), Seyssel, Champ Vallon, coll. « époques », , 437 p. (ISBN 978-2-87673-547-7).
  10. Joël Félix, Les magistrats du Parlement de Paris 1771-1790. Dictionnaire biographique et généalogique, Paris, Sedopols, , p. 183.
  11. Alain Dupéron, « Les Acteurs de l'arrière-plan. Ébauche de répertoire de la domesticité et des relations d'affaires du duc de Saint-Simon et de sa famille (deuxième partie) », Cahiers Saint-Simon, vol. 24, no 1,‎ , p. 95–121 (DOI 10.3406/simon.1996.1243, lire en ligne, consulté le ).
  12. Joseph Denais, Armorial général de l'Anjou, Angers, Germain et Grassin, 1879-1884 (lire en ligne), p. 115.

Voir aussi

Bibliographie

  • Maurice Dumolin, « La censive du collège des Bernardins », Bulletin de la SociĂ©tĂ© de l'histoire de Paris et de l'ĂŽle-de-France, vol. 62,‎ , p. 25-96 (lire en ligne).
  • Alexandre Dupilet, La RĂ©gence absolue. Philippe d'OrlĂ©ans et la polysynodie (1715-1718), Seyssel, Champ Vallon, coll. « Ă©poques », , 437 p. (ISBN 978-2-87673-547-7).
  • Jacques de Goislard de Monsabert, « Une chapelle familiale Ă  Saint-Etienne du Mont », Bulletin de la Montagne Sainte-Geneviève et de ses abords, vol. 7,‎ , p. 36-47 (lire en ligne).
  • CĂ©lestin Port, Dictionnaire historique, gĂ©ographique et biographique de Maine-et-Loire, Paris-Angers, J.B Dumoulin, 1874-1878 (lire en ligne), p. 275-276.
  • Colonel Savette, « A propos du château de Montsabert », Bulletin de la sociĂ©tĂ© des lettres, sciences et arts du Saumurois, vol. 23, no 73,‎ , p. 41-45 (lire en ligne).

Articles connexes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.