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Anne-Louis Goislard de Monsabert

Anne Louis Henri Charles Prosper Amboise de Goislard, comte de Richebourg et de Montsabert, né le à Angers et mort le à Paris, est un magistrat français.

Anne-Louis Goislard de Monsabert
Portrait d'Anne-Louis Goislard de Montsabert, 1734
Nicolas de Largillierre
Cleveland Museum of Art
Fonction
Député
Assemblée provinciale
Ă  partir de
Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Anne Louis Henri Charles Prosper Amboise de Goislard
Nationalité
Activités
Famille
Blason

Biographie

Fils ainé d’Anne-Louis Goislard[1], conseiller à la Grande Chambre du Parlement de Paris, et petit-fils d'Anne-Charles Goislard de Montsabert, il devint célèbre par sa résistance aux projets du ministre de Louis XVI, l’archevêque de Toulouse, Loménie de Brienne, d’une incapacité notoire en matière financière.

Arrestation de Goislard et d’Eprémesnil, au Parlement de Paris, le par les Gardes françaises (Abraham Girardet).

Le , le Parlement, qui avait déjà dénoncé, vers la fin du mois d’, les abus dans la perception du second vingtième, prit un arrêt réclamant la convocation des Etats Généraux et accusant les ministres de despotisme. Le roi cassa l’arrêt et Brienne et Lamoignon préparèrent, avec tout le mystère possible des mesures décisives pour détruire jamais l’action politique du Parlement. Cependant, le secret ne fut pas parfaitement gardé. Le Parlement, averti, s’assembla et vota à l’unanimité sur le rapport de d’Eprémesnil, premièrement une protestation contre les projets des ministres qui « menaçaient la constitution de l’État et de la magistrature » et, secondement une déclaration de principe rappelant « le droit de la nation d’accorder librement les subsides, par l’organe des États généraux librement convoqués et composés ; l’inamovibilité des magistrats ; le droit pour chaque citoyen de n’être jamais traduit en aucune matière, devant d’autres juges que ses juges naturels. »

Aussitôt cette déclaration connue, le ministère ordonna d’arrêter Goislard de Montsabert, détesté en haut-lieu, et d’Eprémesnil. Le , les magistrats et les pairs se réunirent au palais et prirent un arrêté qui mettait d’Eprémesnil et tous les autres magistrats et citoyens, sous la sauvegarde du roi et de la loi. » Tous les membres, y compris les pairs, restèrent en séance, en attente. Vers minuit des compagnies de gardes françaises précédées de sapeurs, investirent le palais, qu’entourait une foule immense. Le marquis d’Agoult, major des gardes françaises, entra dans la salle, lut un billet du roi lui ordonnant d’arrêter les deux magistrats, puis somma l’assemblée de les lui désigner. Plusieurs fois répondirent :

« Nous sommes tous d’Eprémesnil et Montsabert ! »

D’Agoult sortit, mais il revint vers 11 h du matin, et répéter la même sommation. D’Eprémesnil et Montsabert se levèrent alors tour à tour et déclarent qu’ils cédaient à la force. Il fut conduit et emprisonné à Pierre-Encise, prison d’État, tandis que l’effervescence populaire s’étendait à Paris et à la France entière.

Rendu à la liberté en septembre, il fut élu à l’assemblée provinciale en 1789. En 1798, n’ayant jamais reparu en Anjou et s’étant rendu à Saint-Servan régler des affaires de pupilles et à Brest pour embarquer l’un d’eux sur le « Duquesne », s’étant arrêté à Montsabert, il fut signalé comme suspect par le général Doraison, commandant de Brest. Appréhendé à Montsabert, il fut conduit à Angers, incarcéré le 26 vendémiaire an VII, mais aussitôt relâché.

Finalement, il fut tué en duel à Paris, le . Il avait épousé, le , Mlle Audrieu de Roquetaillade, dont il avait eu deux enfants : Anne-Victor, mort en 1842 sans postérité, dernier comte de Montsabert de la branche aînée, et Zénobie qui épousa, le , M. Destriché de Baracé.

HĂ©raldique

Blason Blasonnement :
D'azur Ă  trois roses d'or[2]

Notes et références

  1. Né en 1708, il fut conseiller à la Chambre du Parlement, comme son père et son grand-père. Seigneur de Montsabert, il devint, en mars 1756, comte de Richebourg, lorsque cette terre fut érigée en comté. Le 28 octobre 1759. il avait épousé, à Avignon, Élisabeth-Françoise Lesage, fille d’un officier du roi et petite-fille du grand écrivain Alain-René Lesage. (Le contrat de mariage avait été passé le 9 septembre 1753 par devant maîtres Bardoul et Deville, notaires royaux à Angers, et en présence de Mgr de Vaugirault, évêque d’Angers). La cérémonie fut célébrée en grande pompe, paroisse Sainte-Madeleine d’Avignon, mais comme ce mariage avait été consommé dans les États de l’Église, Anne-Louis Goislard et Élisabeth Lesage, craignant qu’il ne fut regardé comme valable en France, demandèrent à Mgr Jacques de Grasse, évêque d’Angers, l’autorisation de recevoir à nouveau la bénédiction nuptiale : l’autorisation fut accordée et le second mariage célébré le 7 mai 1775 en l’église Saint-Martin d’Angers. À sa mort, le 25 juin 1780, il fut inhumé, comme son père, dans le chœur de l’église de Coutures.
  2. Joseph Denais, Armorial général de l'Anjou, Angers, Germain et Grassin, 1879-1884 (lire en ligne), p. 115

Publications

  • Discours de M. Goislard de Monsabert : Ă  Monsieur le premier prĂ©sident sur les vĂ©rifications ministĂ©rielles entreprises pour accroĂ®tre la masse des vingtièmes, Paris, s.n., , 28 p. (lire en ligne).

Sources

  • Henri LĂ©onard Bordier et Édouard Charton, Histoire de France depuis les temps les plus anciens jusqu'Ă  nos jours : d'après les documents originaux et les monuments de l'art de chaque Ă©poque, vol. 1, t. premier, Paris, Aux Bureaux du magasin pittoresque, , 605 p. (lire en ligne), p. 410-1.
  • Colonel Savette, Le Château de Montsabert, Paris, SociĂ©tĂ© des lettres, sciences et arts du Saumurois, , 64 p. (lire en ligne), p. 52-3.
  • Colonel Savette, Ă€ propos du château de Montsabert, Paris, SociĂ©tĂ© des lettres, sciences et arts du Saumurois, , 64 p. (lire en ligne), p. 41-5.

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