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Andrey Dolgov (bateau)

Andrey Dolgov est un ancien navire de pĂȘche. Pendant les annĂ©es 2000 Ă  2010, le navire a Ă©tĂ© engagĂ© dans une vaste campagne de pĂȘche illĂ©gale, et a Ă©tĂ© l'un des bateaux les plus recherchĂ©s par Interpol. L'Andrey Dolgov a Ă©tĂ© capturĂ© et dĂ©tenu par la marine indonĂ©sienne en ; le gouvernement indonĂ©sien a l'intention de remettre en Ă©tat le navire et de l'incorporer dans sa flotte pour la pĂȘche.

Andrey Dolgov
Image illustrative de l’article Andrey Dolgov (bateau)
Andrey Dolgov (aussi appelé STS-50).
Généralités
Type Navire de pĂȘche
Époque AnnĂ©es 2000-2010
Caractéristiques courantes
Taille 3,76 m

Description

Histoire

L'Andrey Dolgov est un bateau de pĂȘche Ă  coque d'acier. Bien que des filets maillants aient Ă©tĂ© trouvĂ©s Ă  bord, le navire a peut-ĂȘtre fonctionnĂ© comme un transporteur de poisson[1]. Le navire a Ă©tĂ© construit Ă  Shimizu-ku en 1985 au Japon pour la sociĂ©tĂ© Maruha Nichiro, et Ă©tait destinĂ© au commerce du thon. Le navire a servi avec la flotte de pĂȘche japonaise avant d'ĂȘtre acquis par un certain nombre d'entreprises de pĂȘche ; ses derniers propriĂ©taires lĂ©gaux Ă©taient enregistrĂ©s en CorĂ©e du Sud[1] - [2].

À partir de 2008, l'Andrey exploitait un navire de pĂȘche illĂ©gal. Naviguant sous plusieurs noms, le navire se livrait frĂ©quemment Ă  des opĂ©rations de pĂȘche illĂ©gales dans les ocĂ©ans Pacifique, Indien et Austral. S'il Ă©tait menacĂ© par l'approche des forces de l'ordre, l'Andrey s'enfuirait pour les eaux internationales, oĂč la plupart des marines nationales et des forces de l'ordre n'avaient aucune juridiction lĂ©gale. Le navire dĂ©chargeait ses prises dans un certain nombre de pays asiatiques et omettait souvent de signaler le type de poisson dĂ©chargĂ© pour Ă©viter les sanctions[3]. À un moment donnĂ© entre 2008 et 2015, le navire a Ă©tĂ© reconfigurĂ© pour qu'il puisse participer Ă  la lucrative pĂȘche illĂ©gale de LĂ©gine. Le navire changeait rĂ©guliĂšrement de pays d'immatriculation et battait plusieurs drapeaux nationaux[2]. Le navire rapporterait environ 6 millions de dollars USD de prises par voyage[4].

En 2016, les autoritĂ©s chinoises ont dĂ©couvert que des lĂ©gines capturĂ©es illĂ©galement Ă©taient dĂ©chargĂ©es du navire; cependant, avant qu'une enquĂȘte ne puisse commencer, le navire a fui la Chine et a naviguĂ© vers l'ocĂ©an Indien. À la lumiĂšre de cet Ă©vĂ©nement, le navire maintenant recherchĂ© a Ă©tĂ© rĂ©pertoriĂ© comme INN-une Ă©tiquette appliquĂ©e aux navires soupçonnĂ©s d'ĂȘtre impliquĂ©s dans la pĂȘche non dĂ©clarĂ©e et non rĂ©glementĂ©e[1] - [2]. Plus tard en 2016, l'Andrey Dolgov et son Ă©quipage ont tentĂ© d'accoster Ă  Maurice mais se sont vu refuser l'entrĂ©e. En 2017, le navire (maintenant rebaptisĂ© Sea Breeze 1 et battant pavillon du Togo[2]) s'est dĂ©placĂ© de port en port, utilisant souvent de faux documents pour tromper les autoritĂ©s. Lorsque le navire a Ă©tĂ© retirĂ© de son registre, le nom du navire a Ă©tĂ© changĂ© en Ayda. Il battait Ă©galement par intermittence les pavillons de huit nations (dont certaines avaient dĂ©noncĂ© et radiĂ© l'immatriculation du navire) dans le but de semer la confusion parmi les autoritĂ©s[2]. En , Interpol a publiĂ© une Notice violette concernant le navire, indiquant qu'il Ă©tait recherchĂ© pour pĂȘche illĂ©gale et non rĂ©glementĂ©e[5].

En , le navire recherchĂ© a Ă©tĂ© dĂ©tectĂ© lors de son amarrage Ă  Madagascar. Les autoritĂ©s locales ont alertĂ© la CCAMLR (un organisme multinational chargĂ© de faire respecter les dĂ©crets pris via le SystĂšme du TraitĂ© sur l'Antarctique) aprĂšs avoir dĂ©couvert que le navire au port (qui opĂ©rait sous le nom de STS-50) utilisait un faux numĂ©ro d'Organisation maritime internationale et Ă©tait en possession de faux documents. Cependant, les tentatives pour arrĂȘter le navire voyou ont Ă©chouĂ© et l'Andrey Dolgov a pu Ă©chapper Ă  la capture[2].

AprĂšs l'Ă©vasion de l'Andrey de Madagascar, des tentatives ont Ă©tĂ© faites pour suivre le navire via un transpondeur que le navire utilisait pour communiquer avec le Service international de la circulation maritime. Le service, qui utilise le systĂšme d'identification automatique (SIA) pour suivre l'emplacement de milliers de navires, est normalement utilisĂ© pour aider les navires Ă  naviguer et Ă  Ă©viter les collisions. On espĂ©rait qu'en trouvant les emplacements du pĂȘcheur hors-la-loi via son transpondeur liĂ© Ă  AES, le navire pourrait ĂȘtre suivi, poursuivi et capturĂ©. Cependant, il a Ă©tĂ© constatĂ© que l'Andrey Dolgov produisait (dĂ©crit comme « usurpation » par une source[2]) un certain nombre de fausses signatures. Selon OceanMind, une organisation Ă  but non lucratif participant Ă  la chasse Ă  l'Andrey Dolgov, le navire recherchĂ© a pu apparaĂźtre simultanĂ©ment prĂšs des Ăźles Malouines, des Fidji et de la NorvĂšge[2].

L'Andrey Dolgov (opĂ©rant maintenant sous le nom de F / V STS-50) a ensuite Ă©tĂ© repĂ©rĂ© prĂšs de Maputo, au Mozambique, en . Alors que le navire Ă©tait ancrĂ© dans la baie de Maputo, il a Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© avec succĂšs par les autoritĂ©s mozambicaines aprĂšs que ses documents se sont avĂ©rĂ©s ĂȘtre des contrefaçons. L'Ă©quipage du navire a Ă©tĂ© briĂšvement placĂ© en garde Ă  vue et leurs passeports saisis. Cependant, son Ă©quipage a pu reprendre le contrĂŽle de l'Andrey Dolgov et a rĂ©ussi Ă  Ă©chapper aux Mozambicains[2] - [6].

Capture

AprĂšs la troisiĂšme Ă©vasion de l'Andrey Dolgov, plusieurs pays africains et organisations internationales ont entamĂ© un effort concertĂ© pour traquer le navire hors-la-loi. À la demande du Mozambique, Fish-i Africa (une force multinationale de lutte contre la pĂȘche illĂ©gale comprenant 8 nations d'Afrique de l'Est[7]) a dĂ©pĂȘchĂ© des navires pour rechercher l'Andrey Dolgov, tandis qu'un certain nombre d'organisations Ă  but non lucratif et Interpol ont apportĂ© leur soutien pour retrouver le navire. Finalement, le navire a Ă©tĂ© captĂ© par radar (qui a ensuite Ă©tĂ© recoupĂ© avec des pings AIS pour dĂ©terminer l'emplacement de l'Andrey Dolgov), et le navire en fuite a rapidement Ă©tĂ© poursuivi par le MY Ocean Warrior de Sea Shepherd et la Marine tanzanienne[2] - [7].

AprÚs une poursuite de trois semaines[2] à travers l'océan Indien, l'Andrey Dolgov s'enfuit dans les eaux territoriales des Seychelles, forçant les navires tanzaniens à rebrousser chemin car ils n'avaient pas la compétence légale pour embarquer sur un navire dans ces eaux. Cependant, les Tanzaniens et Sea Shepherd ont pu enregistrer des informations sur la vitesse et le cap de l'Andrey Dolgov ; ces données ont été transmises à d'autres groupes aprÚs la poursuite et finalement transmises à la marine indonésienne[2] - [7].

Alors que le navire continuait de fuir vers l'est, il est entrĂ© dans le dĂ©troit de Malacca, bondĂ© de navires. LĂ , le signal AIS de l'Andrey Dolgov a Ă©tĂ© perdu parmi les centaines d'autres signaux gĂ©nĂ©rĂ©s par d'autres navires dans la rĂ©gion. Cependant, la marine indonĂ©sienne a pu utiliser les donnĂ©es collectĂ©es par les poursuivants des hors-la-loi pour coordonner un effort pour retrouver le navire; Susi Pudjiastuti, ministre indonĂ©sien des Affaires maritimes et de la PĂȘche, a donnĂ© l'ordre d'intercepter le navire[2].

Le , l'Andrey Dolgov a Ă©tĂ© capturĂ© par le patrouilleur indonĂ©sien KRI Simeulue 2, qui a Ă©tabli un contact visuel avec l'Andrey Dolgov et l'a interceptĂ© Ă  60 milles au large des cĂŽtes de l'Ăźle Weh[2] - [6]. Le bateau a Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© et l'Ă©quipage apprĂ©hendĂ©, mettant ainsi fin Ă  la chasse de l'Andrey Dolgov[2] - [4]. Lors de leur capture, l'Ă©quipage de 20 hommes[2] de l'Andrey Dolgov s'est avĂ©rĂ© ĂȘtre de trois nations ; le capitaine et six officiers Ă©taient russes ou ukrainiens, tandis que 14 membres d'Ă©quipage Ă©taient indonĂ©siens[2] - [4]. De nombreux IndonĂ©siens ont dĂ©clarĂ© qu'ils ne savaient pas que le navire opĂ©rait illĂ©galement, et le gouvernement indonĂ©sien a notĂ© que les hommes Ă©taient probablement des travailleurs forcĂ©s[2] - [8]. La saisie des journaux de bord du navire a rĂ©vĂ©lĂ© que le navire Ă©tait immatriculĂ© auprĂšs de Red Star Company Ltd, une sociĂ©tĂ© basĂ©e au Belize; un suivi des comptes bancaires connectĂ©s au navire a indiquĂ© Ă  Interpol que le navire Ă©tait liĂ© Ă  la mafia russe[2].

Futur

AprĂšs avoir capturĂ© le navire voyou, le gouvernement indonĂ©sien avait la possibilitĂ© de dĂ©truire ou de conserver la possession du navire en guise de prix[9] - [7] - [2]. Le gouvernement indonĂ©sien a choisi de maintenir le navire. À partir de fĂ©vrier 2019, le navire devrait rejoindre la flotte indonĂ©sienne d'application de la loi sur la pĂȘche[2].

Notes et références

  1. (en) « IUU Vessel List », sur iuu-vessels.org (consulté le ).
  2. (en) Richard Gray, « The hunt for the fish pirates who exploit the sea », sur bbc.com (consulté le ).
  3. (en) « Captain of the Interpol Fugitive Ship STS-50 Cut Off Guilty, Minister Susi Emphasizes Evidence of Integrity in Indonesian Law Enforcement », Ministry of Marine and Fisheries of the Republic of Indonesia,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  4. (en) « Andrey Dolgov, Penjarah Ikan Raup Rp702 Miliar dari Indonesia », sur Dream.co.id (consulté le ).
  5. « STS-50 | CCAMLR », sur ccamlr.org (consulté le ).
  6. (en) « Escaped Fishing Vessel Recaptured in Indonesia », sur The Maritime Executive (consulté le ).
  7. (en) « Hot Pursuit of Toothfish Poacher Ends with Arrest in Indonesia », sur Sea Shepherd Global, (consulté le ).
  8. (en) Hermes, « Indonesia seizes alleged slave ship after Interpol tip-off », sur The Straits Times, (consulté le ).
  9. (en) « Indonesian Navy captures Interpol's most-wanted fishing vessel », The Jakarta Post,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
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