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André d'Arbelles

Claude François André dit André d'Arbelles, né le [2] à Montluel et mort le au Mans, est un journaliste et haut fonctionnaire français des XVIIIe et XIXe siècles.

André d'Arbelles
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  58 ans)
Le Mans
Nationalité
Activités
Fratrie
Autres informations
Archives conservées par
Archives nationales (F/1bI/155/6)[1]

Biographie

Frère de Claude André, évêque de Quimper, il fit ses études à Lyon et vint de bonne heure à Paris où il fut secrétaire du comte Stanislas de Clermont-Tonnerre.

Révolution française

Un autre de ses frères, notaire à Lyon, ayant été compromis par des papiers, trouvés dans les appartements du roi, après la journée du 10 août 1792, fut décrété d'arrestation par la Convention, le 2 décembre de la même année. Il échappa d'abord aux poursuites de ses ennemis ; mais ayant été pris, après le siège de Lyon, il fut traduit à la commission révolutionnaire établie dans cette ville, condamné à mort et exécuté en : il était âgé de 41 ans, et né aussi à Montluel.

André émigra en 1792, et n'ayant pas d'autres ressources, il entra comme simple cavalier dans l'armée des Princes, où il fut connu sous le nom de M. de Montluel (du nom de la ville où il avait vu le jour), fit la campagne de cette année 1792, puis dans le régiment autrichien des Dragons de Latour, avec lequel il fit plusieurs campagnes.

Revenu à Paris en 1798, il fut employé à différents travaux littéraires et politiques par Talleyrand, ministre des Relations extérieures, et concourut à la rédaction du Messager du Soir, où il eut pour collaborateur Isidore Langlois, et à celle de l'Argus, journal anglais qui s'imprimait à Paris, auquel travaillaient aussi Barrère et Goldsmitz, et dont le ministère faisait les frais.

L'auteur des Mémoires d'un homme d'État[3] le désigne comme l'un des agents qui, avec MM. de Montrond et de Sainte-Foy, demandèrent aux envoyés d'Amérique, de la part de M. de Talleyrand, une somme d'argent pour faire réussir une négociation.

André travailla longtemps à la composition de différentes brochures de circonstance, qui furent publiées sans nom d'auteur, et même quelquefois sans nom d'imprimeur.

Premier Empire

Nommé historiographe du ministère des relations extérieures vers 1808, il fut chargé en cette qualité de publier divers écrits, dont le but était de préconiser la politique de Napoléon Ier. Ce fut vers la même époque qu'il changea encore une fois son nom en celui d'Arbelles.

Restauration française

En 1814, il prit une grande part à la Restauration des Bourbons, et seconda pour cela, de tous ses moyens, M. de Talleyrand, qui lui fit accorder la décoration de la Légion d'honneur, et le destinait à de plus grandes faveurs lorsque le retour de Napoléon vint changer tant de projets.

André d'Arbelles refusa de lui prêter serment et perdit son emploi ; mais aussitôt après le second retour de Louis XVIII, il fut nommé préfet de la Mayenne le puis en août maître des requêtes au Conseil d'État en service extraordinaire. Ce fut alors qu'il prit ouvertement le titre de marquis d'Arbelles auquel il renonça un peu plus tard.

Après l'ordonnance royale du , si funeste au parti royaliste, André d'Arbelles fut révoqué de sa préfecture en 1817 comme trop royaliste. Réintégré dans ses fonctions préfectorales en janvier 1823, il fut alors appelé à la préfecture de la Sarthe.

C'est dans ces fonctions qu'il est mort au Mans le , par un accident déplorable, et dont M. de Clermont-Tonnerre fut involontairement la cause. Ce ministre s'étant rendu au Mans pour y faire une inspection, le préfet s'empressa d'aller au-devant de lui ; mais dans le moment où il s'approchait du cortège ministériel il fut foulé aux pieds par un cheval échappé. Il mourut quelques heures après cet accident, fort regretté de tout le pays qu'il administrait.

Publications

Voici les titres de ses publications, toutes anonymes :

On sait que ce manifeste avait été composé par Gentz ;
Cet ouvrage, dirigé contre la Russie, fut retiré de la circulation à la nouvelle du traité de Tilsitt ;
Il en fut de cet ouvrage, après la paix de Schönbrunn, ce qu'il avait été du précédent après la paix de Tilsitt ;
  • Tableau historique et politique de la Cour de Rome, depuis l'origine de sa puissance temporelle jusqu'Ă  nos jours ; Paris 1810, in-8°.
L'auteur eut la faiblesse d'écrire cet ouvrage contradictoirement à ses propres principes, pour obéir aux ordres du gouvernement impérial qui le lui demandait. Cet ouvrage parut au moment où Napoléon s'emparait des États romains et faisait conduire le Pape prisonnier en France. C'était une justification de tous ces actes : elle aurait trouvé plus de lecteurs, si, à la même époque, n'eût paru l'essai historique de M. Daunou sur la Puissance temporelle des Papes ;
  • MĂ©moire sur la conduite de la France et de l'Angleterre Ă  l'Ă©gard des neutres ; Paris, imprimerie impĂ©riale, 1810, in-8°.

D'après de nouveaux renseignements, dit l'auteur du Dictionnaire des Anonymes, il parait que ces divers ouvrages ont été rédigés par M. Lesur ; mais des renseignements plus certains ne nous permettent pas de douter qu'André d'Arbelles en ait composé une grande partie.

Notes et références

  1. « https://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/UD/FRAN_IR_001513/d_15 » (consulté le )
  2. Baptisé à la paroisse ND-des-Marais - Acte de baptême sur le site des archives de l'Ain.
  3. Tome VI, page 29.

Voir aussi

Bibliographie

  • Alphonse de Beauchamp, Pierre François FĂ©lix Joseph Giraud, Joseph Fr. Michaud et Henri Louis de Coiffier de Moret, Biographie moderne : Ou Dictionnaire biographique, de tous les hommes morts et vivans qui ont marquĂ© Ă  la fin du XVIIIe siècle et au commencement de celui-ci, par leurs Ă©crits, leur rang, leurs emplois, leurs talens, leurs malheurs, leurs vertus, leurs crimes, et oĂą tous les faits qui les concernent sont rapportĂ©s de la manière la plus impartiale et la plus authentique, P.-J. Besson, , 2e Ă©d. (lire en ligne) ;
  • Alphonse de Beauchamp et Étienne Psaume, Biographie moderne, ou, Galerie historique, civile, militaire, politique, littĂ©raire et judiciaire : Contenant les portraits politiques de Français de l'un et de l'autre sexe, morts ou vivans, qui se sont rendus plus ou moins cĂ©lèbres, depuis le commencement de la rĂ©volution jusqu'Ă  nos jours, par leurs talens, leurs emplois, leurs malheurs, leur courage, leurs vertus ou leurs crimes, vol. 1, A. Eymery, , 2e Ă©d. (lire en ligne) ;
  • Jean-IrĂ©nĂ©e DepĂ©ry, Biographie des hommes cĂ©lèbres du dĂ©partement de l'Ain : Qui se sont distinguĂ©s par leurs sciences, leurs talens, leurs actions, leurs vertus ou leurs vices, vol. 1 Ă  2, Bottier, (lire en ligne) ;
  • François-Xavier Feller, Biographie universelle : Dictionnaire historique des hommes qui se sont fait un nom, vol. 1, J. Leroux, (lire en ligne) ;
  • Dictionnaire de biographies française, Librairie Letouzey et AnĂ©, 1936, tome II, p. 946.
  • Les PrĂ©fets du 11 ventĂ´se an VIII au 4 septembre 1870, Archives nationales, 1981.

Articles connexes

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