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André Erulin

André Erulin est un officier supérieur de l’Armée Française, né à Saint-Etienne le 25 octobre 1907 et mort pour la France à Hanoï le 29 juin 1951[1]. Il est le père du Colonel Philippe Erulin qui s’illustra lors de la bataille de Kolwezi.

André Erulin
André Erulin

Surnom Carlhian
Nom de naissance Anselme, Joseph, André, Erulin
Naissance
Saint-Étienne
Décès
HĂ´pital de Lanessan, HanoĂŻ, ViĂŞt Nam
Allégeance Drapeau de la France France
Arme Infanterie
Grade Lieutenant-colonel
Années de service 1929 – 1951
Commandement Groupe Mobile 4
Conflits Campagne du Maroc
Campagne de France
Résistance intérieure française
Campagne d'Allemagne
Guerre d'Indochine
Distinctions Commandeur de la légion d'honneur
Croix de guerre 1939-1945
Croix de guerre TOE
MĂ©daille de la RĂ©sistance
Médaille des blessés
Famille Père du Colonel Philippe Erulin

Biographie

Famille

Il est le fils du Colonel Louis-Joseph Erulin, Saint-Cyrien de la promotion d’Egypte (1883) commandeur de la Légion d’honneur, qui commanda le 123è Régiment d’Infanterie à Verdun lors des combats du bois de la Caillette en mai 1916[2].

Il est le père du Colonel Philippe Erulin, Saint-Cyrien de la promotion Union Française (1954), commandeur de la Légion d’honneur, qui commanda le 2e Régiment Etranger de Parachutiste lors de la bataille de Kolwezi en mai 1978.

Formation

André Erulin est sorti de l’École spéciale militaire de Saint-Cyr en 1929, promotion Maréchal Gallieni. Il est ensuite diplômé de la 60e promotion de l’École supérieure de guerre en 1939.

Campagne du Maroc

Dès sa sortie de Saint-Cyr en 1929, André Erulin est affecté comme sous-lieutenant au 60e régiment d'infanterie d’abord en Rhénanie puis à Dole. En 1933, le lieutenant André Erulin sert au Maroc au sein du 4e Régiment de Tirailleur Marocains où il prend part aux opérations dans les territoires du Sud. Il combat notamment au combat de Koucer (aout 1933) et de Tizi (février 1934). Il y sera cité à l’ordre du Régiment en aout 1933.

La campagne terminée, il rentre en France pour se préparer à l’École supérieure de guerre où il entre en 1938. Il est promu Capitaine en septembre 1938.

Campagne de France

Le 30 aout 1939, il est affecté à l’Etat-Major de la 52e Division d’Infanterie avec qui il fera toute la campagne de France et où il obtient une citation. Sur le point d’être fait prisonnier, il s’évade par deux fois et rejoins la zone libre en juillet 1940. Il est alors affecté au 5e Régiment d’Infanterie à Saint-Etienne. Démobilisé en novembre 1942, il est ensuite placé en congé d’armistice en mars 1943.

Résistance intérieure française

Entré début 1943 en résistance et dans la clandestinité au sein de l’Organisation de résistance de l'Armée (ORA) sous le pseudonyme de “Carlhian”, le Capitaine André Erulin organise et camoufle des parachutages dans le secteur du Mont-Dore, dans le cadre des opérations aériennes clandestines.

Il sera d’ailleurs blessé gravement en septembre 1943 lors d’un convoyage d’armes.

Fanion de la Demi Brigade FFI Erulin.

Nommé chef de bataillon des Forces françaises de l'intérieur (FFI) le 1er juin 1944, il est nommé adjoint au chef du groupement 22 du Cantal puis prend le commandement du groupement 11 du Cantal le 15 juillet. Une semaine plus tard, il est nommé chef d’état-major départemental et c’est à ce poste qu’il mène les combats du Lioran et dirige le blocus de Saint-Flour[3].

Le 6 septembre, il prend le commandement de la colonne rapide no 2 du Cantal. Le 15 septembre, il est à la tête de la 1re demi brigade, dite « demi brigade Erulin » où se fondent les colonnes rapides no 2 (Cantal) et 3 (Puy-de-Dôme)[4].

De juillet Ă  septembre 1944, les FFI de la “Division d’Auvergne” (agrĂ©geant les maquis du Cantal, de l’Allier et du Puy-de-DĂ´me) harcèlent les troupes Allemandes en retraite et obtiennent notamment, le 10 septembre au Pont de Decize, la reddition de la colonne Elster forte de 18 500 hommes dont 5 GĂ©nĂ©raux[5].

Il est nommé alors Lieutenant-Colonel FFI, et sera cité par deux fois pour ses actes de résistances.

Campagne d'Allemagne

Les FFI de la Division d’Auvergne, deviennent « Régiment d’Auvergne » et sont intégrés à la 1re Armée du Général de Lattre en octobre 1944. Le Régiment reçoit officiellement, du Général de Lattre, en novembre son numéro « le 15.2 » et son insigne légendaire des « Diables Rouges », puis son drapeau, remis en février 1945 à Colmar par le Général de Gaulle.

Le Lieutenant-Colonel FFI André Erulin prend alors la tête du 1er bataillon du 152e régiment d'infanterie dont est issue « la demi brigade Erulin »[6]. Il est de tous les combats de la campagne d’Allemagne qui amèneront le « 15.2 » à Mulhouse (novembre), Colmar (février) puis Stuttgart (avril)[7] qui lui vaudront trois citations. Il sera notamment blessé alors qu’il était à la tête de son bataillon le 24 novembre 1944 à Courtelevant.

André Erulin est remis au grade de chef de bataillon à titre normal en décembre 1944.

Guerre d'Indochine

Entre 1945 et 1949, il sert en états-majors en Allemagne (2e et 3e bureau du commandement des troupes et services de Berlin) et en France (3e bureau de l’état-major de l’Armée, puis est affecté au cabinet militaire du secrétaire d’État aux forces armées, Max Lejeune). Il est nommé Lieutenant-Colonel en juillet 1949.

Il demande à servir en Indochine où il est muté en novembre 1949. Il est d’abord à l’état-major de la Zone Delta Nord sous les ordres du Colonel Gambiez puis adjoint du commandant du GMNA (Groupe Mobile Nord-Africain). En décembre 1950, il prend la tête du Groupe Mobile 4 qui allait s’illustrer en marge des combats de Vĩnh Yên en janvier 1951[8], de l’opération Méduse (mai 1951)[9], et enfin sur le Day[10] où il est mortellement blessé le 25 juin 1951 lorsque sa jeep saute sur une mine.

Insigne du Groupe Mobile 4

Il meurt pour la France à l’hôpital Lanessan de Hanoï le 29 juin 1951. Le Général de Lattre pronnoncera son éloge funèbre lors de ses obséques à Hanoï.

Le Lieutenant-Colonel André Erulin est considéré comme l’un des « maréchaux » du Général de Lattre en Indochine[11]. Il sera cité trois fois lors de son séjour en Indochine.

In memoriam

DĂ©corations

Décorations du Lieutenant-Colonel André Erulin.

Le Lieutenant-Colonel Erulin est titulaire des décorations suivantes :

Bibliographie

Il publie en 1947 avec le Capitaine Emile Mairal : Du Cantal au lac de Constance, journal de marche du 1-152, juin 1944 – mai 1945[13].

Le Journal de Marche que le Lieutenant-Colonel André Erulin a tenu quotidiennement en Indochine, entre avril 1950 et sa mort pour la France en juin 1951, est publié par son petit-fils Arnaud Erulin en décembre 2021[14].

Journal de Marche en Indochine du Lieutenant-Colonel André Erulin
Du Cantal au lac de Constance

Notes et références

  1. Base des Morts pour la France de la Guerre d'Indochine, « Erulin, Anselme Joseph André », sur memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr (consulté le )
  2. « Historique du 123è Régiment d'Infanterie »
  3. « La bataille du Lioran - 1944 »
  4. « La Division légère d'Auvergne » [PDF]
  5. Roger G. Dupuy, « La capitulation de la colonne Elster », [PDF]
  6. André Erulin & Emile Mairal, Du Cantal au lac de Constance, journal de marche du 1-152, juin 1944 - mai 1945, (lire en ligne)
  7. Lieutenant-Colonel (CR) François Sigwarth, « Historique du 152è RI »
  8. Lucien Bodard, La Guerre d'Indochine, Editions Grasset (lire en ligne)
  9. Pierre Darcourt, de Lattre au Vietnam, une année de victoire, Editions la Table Ronde
  10. Jacques Dalloz, Dictionnaire de la Guerre d' Indochine 1945 - 1954, Armand Colin (lire en ligne)
  11. « Les évolutions des doctrines de combat », Centre de doctrine et d'enseignement du commandement,‎ (lire en ligne) [PDF]
  12. « - Mémoire des hommes », sur www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr (consulté le )
  13. André Erulin et Emile Mairal, Du Cantal au lac de Constance, journal de marche du 1-152, juin 1944 – mai 1945, (lire en ligne) [PDF]
  14. Arnaud Erulin, Journal de Marche en Indochine du Lieutenant-Colonel André Erulin, auto édition, (ISBN 9791069985902, lire en ligne)


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