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André Colomer

André Colomer, né le à Cerbère (Pyrénées-Orientales) et mort le à Moscou, est un poète français. Théoricien lyrique de la violence, anarchiste individualiste puis anarcho-syndicaliste et enfin communiste.

André Colomer
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  44 ans)
Moscou
Nationalité
Formation
Activité

Biographie

André Colomer, né à Cerbère, élevé ensuite à Paris, découvre à 12 ans l'idéal anarchiste au cours de la lecture des œuvres de Zola. Il est lycéen à Bordeaux, mais l'individualisme lui fait prendre une année sabbatique qu'il occupe sur la Méditerranée. L'année suivante, il suit les cours qui lui permettent d'obtenir le baccalauréat, rentre à Louis-le-Grand où il prépare le concours d'entrée à l'École normale supérieure. Mais c'est un échec. Il est appelé alors par l'armée au sujet du service militaire qu'il effectue à Perpignan en 1906.

Il enseigne en tant que professeur au collège de Blois, et répétiteur au lycée Lakanal. Mais cela ne dure pas longtemps. Il s'installe à Paris, se met à écrire et devient journaliste. Il fonde deux revues d'art avec Roger Dévigne, Bernard Marcotte, Gabriel-Tristan Franconi (un des fondateurs de la première revue), et d'autres amis : La Foire aux Chimères («Organe du Groupe d'Action d'Art Les Visionnaires») (1907-1908) et Les Actes des Poètes (1909-1910)[1]. Il fonde en 1913, avec Banville d'Hostel, une autre revue : L'Action d'Art.

En 1911, il refuse d'accomplir une période militaire de 28 jours et est incarcéré à la prison du Cherche-Midi. Il y est malade, on le réforme et il est libéré. En , il est convoqué devant un conseil de réforme auquel il ne se rend pas. Il préfère partir pour l'Italie avec sa femme Madeleine.

Il commence Ă  rĂ©diger Ă€ nous deux, Patrie ! oĂą il proclame : « Guerre ou RĂ©volution pourraient Ă©clater. Ni l'une ni l'autre ne me compterait au rang de ses soldats ; ni l'une ni l'autre n'aurait mon sang de hĂ©ros parmi ses rangs. Â»

En 1915, l'Italie entre en guerre, ce qui l'amène à la clandestinité. Sa maladie ne faisant qu'empirer, il est obligé de prendre le risque d'être découvert. Il est arrêté et transféré à Perpignan. Vu son état de santé critique, on lui accorde une réforme définitive qui se trouve être le jour de l'armistice.

Dès 1919, il Ă©crit dans l'hebdomadaire Le Libertaire duquel il sera nommĂ© secrĂ©taire de rĂ©daction. Au sein du Club des InsurgĂ©s, il est orateur lors d'exposĂ©s publics dont l'un qui a pour titre : Qui est coupable ? La SociĂ©tĂ© ou le Bandit ? a lieu Ă  la Maison des Syndicats, boulevard Auguste-Blanqui. Il crĂ©e le Syndicat des Écrivains et le Syndicat des Auteurs Dramatiques en 1920, et devient secrĂ©taire du ComitĂ© intersyndical du Spectacle. Il est cofondateur de la ConfĂ©dĂ©ration gĂ©nĂ©rale du travail unitaire en 1921. Quoique ce syndicat soit proche du Parti communiste français, Colomer ne se passionne pas pour la rĂ©volution russe de 1917. Il pense que la RĂ©volution est « un mythe » et un « grand mot creux ». Le , il Ă©crit dans le Libertaire : « Quand les travailleurs seront les maĂ®tres, suivant la conception anarchiste, ils ne seront que les maĂ®tres de la matière inanimĂ©e qu'ils activent de leurs efforts. Pour se libĂ©rer, s'organiser et se dĂ©fendre, les individus-producteurs n'ont besoin ni de politiciens, ni de gĂ©nĂ©raux, ni de commissaires du peuple. Laissez-leur supprimer l'État, ses fonctionnaires, ses rouages, ses lois, toute la vieille carcasse d'oppression collective - et vous verrez, par le seul jeu de l'intĂ©rĂŞt et de l'affection, les hommes produire, les individus se grouper et vivre Ă  la recherche de classe et d'harmonie. Â»

En , il devient directeur de La Revue anarchiste. Le a lieu l'affaire Philippe Daudet pour laquelle Colomer rĂ©vĂ©lera (deux ans plus tard dans L'InsurgĂ©) que Le Flaoutter Ă©tait un agent provocateur, indicateur de police. En 1925, Ă  Montpellier il fait une confĂ©rence sur « Deux monstres, Dieu et la Patrie, ravagent l'humanitĂ© Â» ; LĂ©o Malet, est dans la salle, bouleversĂ© par le tempĂ©rament fiĂ©vreux de Colomer, qui lui montre la voie libertaire. Il s'ensuit une correspondance. Ses mĂ©moires sont Ă©ditĂ©es dans lesquelles un chapitre est consacrĂ© Ă  la bande Ă  Bonnot. Le , il fait paraĂ®tre un texte dans son journal sous le titre Choisir ! : « Je serai avec les prolĂ©taires quand ils se rĂ©volteront contre les ordres de l'État, quand ils feront figure d'insurgĂ©s - mĂŞme s'ils rĂ©alisent cette insurrection sous les drapeaux rouges du Bolchevisme. Â»

À la suite de la « thèse de l'assassinat » de Philippe Daudet qu'on lui reproche, Colomer quitte le Libertaire pour créer l'hebdomadaire L'Insurgé auquel participent sa femme Hauteclaire (Madeleine Colomer), Sébastien Faivre, Henry Poulaille, Maurice Wullens, Noël Letam (Léo Malet)... Colomer habite alors au 259 rue de Charenton à Paris. En , il tombe à nouveau gravement malade. Il se convertit quelques mois après au bolchevisme et adhère au PCF. Accueilli avec sa famille à Moscou, il meurt en 1931.

Ĺ’uvres

  • Roland Malmos (roman).
  • le RĂ©fractaire (drame en trois actes).
  • Ă€ nous deux, Patrie ! (mĂ©moires), paru en feuilleton dans L’Action d’art en 1919-1920, Ă©ditĂ© en brochure en 1925.

Préface

  • La PersĂ©cution des anarchistes et des syndicalistes rĂ©volutionnaires dans la Russie soviĂ©tique, traduction du russe par Voline, La Librairie sociale, .

Notes et références

  1. Roméo Arbour, Les revues littéraires éphémères paraissant à Paris entre 1900 et 1914, Librairie José Corti, 1956.

Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

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