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Gabriel-Tristan Franconi

Gabriel Victor Léon Franconi[1] dit Gabriel-Tristan Franconi est un écrivain et poète d'origine suisse naturalisé français, né à Paris (6e arrondissement), 13, rue des Canettes, le 17 mai 1887, mort pour la France, décapité par un obus, au bois de Sauvillers (Somme) le 23 juillet 1918.

Gabriel-Tristan Franconi
Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Gabriel Victor LĂ©on Franconi
Nationalité
Activité
Autres informations
Genre artistique
Distinctions
Liste détaillée
Bourse nationale de voyage littéraire (d) ()
Prix de Joest ()
Mort pour la France
Chevalier de la Légion d'honneur‎
Ĺ’uvres principales
  • Bisbur au DĂ©mocratic-Palace (1917)
  • Un tel de l'armĂ©e française (1918)
  • Poèmes (posthume, 1922)

Biographie

Plaque rue des Canettes (Paris).

Gabriel Victor Léon Franconi nait au 13, rue des Canettes, dans le quartier Saint-Sulpice, au domicile de ses parents. Son père, fumiste d'origine italienne né en Suisse dans une famille garibaldienne[2] - [n 1] épouse à Paris Marie-Jeanne Martella, native de la capitale, qui lui donnera ce seul fils, Gabriel, près de six ans après leur mariage (1881) [3]. Il perd son père à sept ans et sera élevé par sa mère, aveugle, et sa grand-mère[4].

André Colomer lui présente Roger Dévigne fin 1905 ; ce dernier est témoin à son premier mariage le 27 décembre 1906.

Il est membre de la Société historique du 6e arrondissement de Paris[5].

Entre la fin de 1907 et 1908, il fonde avec Roger Dévigne, André Colomer, Bernard Marcotte et d'autres amis la revue d'art La Foire aux chimères (« Organe du Groupe d'Action d'Art : le Mouvement Visionnaire »)[6].

Sous le pseudonyme de Bis-Bur, il participe en 1909 et 1910, en compagnie de Fernand Allard l'Olivier, Gustave Charlier, René Colomer, Emile Gérard-Gailly et Victor Morin à un hebdomadaire intitulé Les Guignolades[7].

Le 19 mai 1911, il comparait devant les tribunaux pour coups et blessures sur la personne de RenĂ© Christian-FrogĂ©, lors d'une « Hurle-aux-Loups Â» (rĂ©union mensuelle du « groupe des Loups Â», fondĂ© par Anatole Belval-Delahaye), le 21 janvier 1910[8].

En 1911, il fonde le journal Les Lions, dont le premier (et seul) numéro parait en juin[9] - [n 2].

Il lance, le 19 octobre 1913, dans Paris-Journal, la rubrique hebdomadaire « La Semaine cinĂ©matographique Â», qui a l'intĂ©rĂŞt de marquer les dĂ©buts de la critique cinĂ©matographique[10].

Il organise, le 25 fĂ©vrier 1914, au CafĂ© Voltaire, Ă  Paris, une « bataille littĂ©raire Â», intitulĂ©e la « MĂ©nagerie littĂ©raire Â», Ă  laquelle il convie tous ceux Ă  qui il a des reproches Ă  faire, dont Saint-Georges de BouhĂ©lier[11].

Il obtient en 1916 la Bourse nationale de voyage du Ministère de l'instruction publique et des beaux-arts, instituée par Maurice Couyba[12].

Pendant la Première Guerre mondiale, il intègre, à sa demande, le 272e régiment d'infanterie. Il est grièvement blessé en mars 1916 à Mouilly et soigné au Grand Palais, transformé en hôpital. Il repart au front en juillet 1917. Il y fut caporal, sergent, sous-lieutenant, y gagna huit citations, la médaille militaire, la croix de Saint-Georges de Russie[n 3] - [13]. Avant de tomber au combat le 23 juillet 1918, il se trouve à nouveau à Paris en août 1917 pour épouser en secondes noces Ernestine Delvoie, actrice de théâtre[14]. Leur fille, Yseult, épousera Arnold Mandel.

La plaque apposée sur sa maison natale le 23 juillet 1920[15] porte cette inscription : « pour défendre contre l'envahisseur sa maison, sa rue et la place Saint-Sulpice[16] ». Son nom figure au Panthéon parmi les écrivains morts au champ d’honneur pendant la guerre de 1914-1918.

Distinctions

Ĺ’uvres

  • Bisbur au DĂ©mocratic-Palace, Maison française d'art et d'Ă©dition, 1917 — d'abord publiĂ© en feuilleton dans La Grimace, Ă  partir du 11 fĂ©vrier 1917 lire en ligne sur Gallica — il relate son sĂ©jour au Grand-Palais transformĂ© en hĂ´pital
  • Untel de l’armĂ©e française, Payot et Cie, 1918 [lire en ligne] ; Prix de Joest de l’AcadĂ©mie française, 1919, rĂ©Ă©dition Bibliothèque du HĂ©risson / Edgar Malfère, Amiens, 1926, Imprimerie F.Paillart, Abbeville, avec une PrĂ©face de Roland Dorgelès.
  • Poèmes, La renaissance du livre, 1922
  • « Je suis encore vivant: lettres Ă  Émile Cohl (1914-1918) », L'Ĺ’il bleu, n° 12, dĂ©cembre 2010.
  • « Lettre de guerre Ă  Albert Urwiller Â», poèmes, prĂ©cĂ©dĂ© de « Un artiste en guerre Â», par Nicolas Leroux, L'Ĺ’il bleu, no 3, mars 2007, p. 50-63.

Poèmes

  • « La Mort de VĂ©nus Â», L'ĂŽle sonnante, n° 8, 5 juin 1910, p. 233[18]
  • « Le Vase fleuri Â» ; « L'Enfant ou le Vase Â», L'ĂŽle sonnante, n° 23, juin 1912, p. 98-99[19]
  • « La Rosace Â», Les Facettes : cahier trimestriel de poĂ©sie, janvier 1919 lire en ligne sur Gallica
  • « AoĂ»t Â», « Le Chant des petits rosiers Â», Mercure de France, 15 fĂ©vrier 1921, p. 55-56 lire en ligne sur Gallica

Divers

  • « La rue des Canettes Â», La Renaissance contemporaine, 10 janvier 1914[n 5]
  • Thierry Sandre La Vie ardente de Franconi, suivie de La Correspondance de Gabriel-Tristan Franconi et de La Rue des Canettes, mention "Ă  paraĂ®tre" en 1926 in livre Gabriel-Tristan Franconi, Untel de l'ArmĂ©e française, E.Malfère, Amiens, 1926 op.cit.

Bibliographie

  • Gaston Picard, « Jean Le Roy et Gabriel-Tristan Franconi Â», Les Chants de l'aube, octobre 1918
  • Fernand VandĂ©rem, Le Miroir des Lettres, première sĂ©rie, Flammarion, 1919, p. 156-166 [lire en ligne] — Ă  propos de Un tel de l'armĂ©e française
  • Eugène Montfort, Vingt-cinq ans de littĂ©rature française, t. 2, Librairie de France, 1920, p. 165 [lire en ligne] — comporte une photo de Franconi
  • Albert Schinz (en), French literature of the great war, New York, D. Appleton & Co, 1920, p. 174-179 [lire en ligne]
  • Fernand Divoire, Gabriel-Tristan Franconi, Édouard Champion, collection « Les Amis d'Édouard Â» n° 33, 1921
  • Saint-Georges de BouhĂ©lier, « Gabriel-Tristan Franconi », Anthologie des matinĂ©es poĂ©tiques de la ComĂ©die française, Librairie Delagrave, 1923, p. 434-435 — avec deux poèmes : « 1914 » et « Prière Ă  la française » (ce dernier figurait dans une lettre datĂ©e du 17 juillet 1918), lus le 7 mai 1921
  • Gaston Picard, « Gabriel-Tristan Franconi (1887-1918) Â» (avec : un poème et un extrait de Un tel de l'armĂ©e française), dans Anthologie des Ă©crivains morts Ă  la guerre (1914-1918), tome premier, p. 277-288, Bibliothèque du HĂ©risson, Edgar Malfère, Amiens, 1924.
  • « Un poète idĂ©aliste. Gabriel Tristan Franconi », MontrĂ©al, Quartier latin, vol. 8, n° 1, 8 octobre 1925, p. 4
  • (en) Richard Le Gallienne, From a Paris Garret, Ives Washburne, 1936, p. 20-21
  • Roland Dorgeles, Au beau temps de la butte, Albin Michel, 1963, p. 77-81
  • GĂ©rard de Lacaze-Duthiers, Une nouvelle Ă©cole poĂ©tique : les visionnaires et artistocrates, Paris, extrait de La Revue du 15 juillet 1908, repris dans L'Ĺ’il bleu, n° 12, dĂ©cembre 2010.
  • GĂ©rard de Lacaze-Duthiers, Anthologie des Ă©crivains du Ve, Bibliothèque de l'Artistocratie, Pierre Clairac Ed., 1953
  • (en) H. M. Klein, « The natural hero, the lowest common denominator, and the wounded heart: Variations of the Everyman-figure in the war novels of Gabriel-Tristan Franconi, Henry Williamson, and Ernst Wiechert Â», Comparison, n° 2, printemps 1976, p. 19-72.
  • Pierre Vierge, « Notice nĂ©crologique Â», Bulletin de la SociĂ©tĂ© historique du VIe arrondissement, 1919-1920, p. 75-84
  • Micheline Dupray, Roland Dorgelès: Un siècle de vie littĂ©raire française, Albin Michel, 2013, p. 445-446

Notes et références

Notes

  1. Franconi intitulera un de ses sonnets : « Sur nos amis garibaldiens Â», Henriette Charasson, « La vie littĂ©raire Â», Le XIXe siècle, 15 mai 1920, p. 7
  2. collaborateurs : Maffeo-Charles Poinsot, Gaston Picard, Vincent Muselli, Guy-Robert du Costal, Marius Riquier, André Lemaître, Roger Dépagniat
  3. « Cette médaille est décernée aux caporaux, brigadiers et soldats qui se sont signalés sur les champs de bataille par des actions d'éclat ou des actes d'héroïsme. » www.medailles1914-1918
  4. citation : « Gabriel-Tristan Franconi, sous-lieutenant, 17e compagnie du 272e rĂ©giment d'infanterie, officier d'une bravoure lĂ©gendaire. Le 26 juin 1918, en plein jour, accompagnĂ© de six hommes, en terrain dĂ©couvert et sans prĂ©paration d'artillerie a attaquĂ© un petit poste ennemi, sautant le premier dans la tranchĂ©e. A ramenĂ© deux prisonniers, les trois autres occupants ayant Ă©tĂ© tuĂ©s. 20 juillet 1918. Â»
  5. Il s'agit d'un extrait du roman auquel il travaillait et dont Roland Dorgelès signale que le manuscrit qu'il gardait avec lui au combat n'a pas été retrouvé, Roland Dorgelès, Bleu horizon. Pages de la Grande Guerre, Albin Michel, 2012

Références

  1. Archives de Paris, naissances, 6e arr., 17/05/1887, V4E5862.
  2. Fernand Divoire, Gabriel-Tristan Franconi, p. 3
  3. Archives de Paris, naissances, 6e arr., 17/05/1887, V4E5862 et mariages, 6e arr., 11/06/1881, V4E3235.
  4. Victor-Émile Michelet, « Les Sacrifices de la France. Le Poète Gabriel-Tristan Franconi Â», AthĂ©na, n° 3, mars 1922, p. 227
  5. « FRANCONI Gabriel Tristan, Gabriel Victor Léon », sur cths.fr (consulté le ).
  6. « La Foire aux chimères - Périodique (presses et revues) - Ressources de la Bibliothèque nationale de France », sur data.bnf.fr (consulté le ).
  7. Geneviève Allard-Gouinaud, « 1909 – 1911 : Les Guignolades et La Forge Â», Fernand Allard l'Olivier [lire en ligne]
  8. Lazarille, « Ă‰chos de partout Â», La Semaine littĂ©raire, 27 mai 1911, p. 249 lire en ligne sur Gallica
  9. « Les Lions (1911) », sur revues-litteraires.com (consulté le ).
  10. Pascal Manuel Heu, « Ă‰mile Vuillermoz et la naissance de la critique de cinĂ©ma en France Â», 1895, revue d'histoire du cinĂ©ma, n°24, 1998 p. 62 [lire en ligne]
  11. La grimace, 18 février 1917 lire en ligne sur Gallica
  12. Gaston Picard, « Autour de la Bourse nationale de voyage Â», L'Ambulance-NoĂ«l, 25 dĂ©cembre 1916 lire en ligne sur Gallica
  13. Fernand Divoire, « Gabriel-Tristan Franconi Â», Le Rappel, 27 avril 1922, p. 3 lire en ligne sur Gallica
  14. « Le carnet des Lettres et ses Arts », L'Action française, 22 aout 1918, p. 4
  15. Bulletin de la Société de l'histoire de Paris et de l'Ile-de-France, É. Champion, 1922, p. 99
  16. Alain Dautriat, Sur les murs de Paris: guide des plaques commémoratives, p. 57
  17. Fernand Divoire, « Gabriel-Tristan Franconi », Le Rappel, 27 avril 1922, p. 3 lire en ligne sur Gallica
  18. petitesrevues
  19. petitesrevues
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